Séquelles psychologiques de la guerre

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Guerre 1914-1918 57.jpg
Otto Dix, peintre allemand : un blessé en fuite

Deux fois meurtrier en un an.

  • L’année 1926 a mal commencé pour Louis Bathelier, un Machinois âgé de 34 ans. Mariés en 1920, les époux Bathelier « qui ont juré qu’ils s’aimeraient toujours »(1) ont rapidement sombré dans l’alcoolisme, la violence. Au cours d’une querelle de ménage, Louis Bathelier frappe sa femme à la tête ; elle succombe un peu plus tard. Le meurtrier est condamné à six mois de prison pour coups et blessures ayant involontairement entraîné la mort.
    En décembre, Bathelier, à nouveau libre, est embauché à la mine de kaolin de Fleury-sur-Loire ; il se dispute au café Lesieur avec l’ouvrier algérien Mohamed Mohouss ; ce dernier a offert une tournée, à la suite de quoi il demande à Bathelier de payer une seconde tournée, qui refuse ; la dispute dégénère et Bathelier fracture le crâne de Mouhouss qui décède. Cette fois la justice sera moins clémente(2).
  • Louis Bathelier, né à La Machine le 28 août 1892, a été incorporé le 15 octobre 1913 au 3e Régiment de Zouaves ; un mois plus tard, il était affecté au premier Régiment de Zouaves. Blessé le premier octobre 1914 à Tracy-le-Val, il a été hospitalisé jusqu'au 4 janvier 1915 ; réaffecté à son régiment, il a été évacué quatre mois plus tard, souffrant de troubles psychologiques graves. Son dossier médical indique qu'il avait des accès de violence incontrôlée(3).

Récompensé puis meurtrier.

  • François Genevois, grand blessé de guerre et réformé à 100%, est élevé au rang de chevalier de la Légion d'honneur en novembre 1933. « Très bon soldat, énergique et dévoué, blessé très grièvement en « janvier 1915 au Bois-Brûlé dans la forêt d'Apremont (Meuse) dans l'accomplissement de son devoir. »
    La Volonté Nivernaise (journal électoral édité par Georges Potut, maire de Decize).
    Lundi 1er septembre 1941. Drame de la jalousie à Decize. Au cours d’une scène violente, un malade tue sa femme d’un coup de couteau. François Genevois, grand mutilé de guerre âgé de 58 ans, avait déjà été interné quelques années à La Charité. Il était revenu dans son domicile de l’avenue de la Saulaie. Un coup de couteau au bas ventre a perforé l’intestin son épouse Camille, née Foin. Leurs deux filles de 14 et 22 ans ont été les spectatrices impuissantes du drame.
Paris-Centre.

(1) Le poème de François Charlot Un Heureux Ménage est cité dans l’article de La Tribune du Centre, 5 janvier 1926.
(2) La Tribune du Centre, 9 décembre 1926, et La Croix du Nivernais, 13 décembre 1926.
(3) Fiche matricule de Louis Bathelier, classe 1912.


Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par Martine NOËL (discussion) 6 juin 2019 à 17:04 (CEST)