Nivernais établis en Nouvelle-France

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Jean Renard, citoyen américain, a épousé une descendante de Paul BENOIT. Il a étudié en détails le parcours de son ancêtre, qu'il a diffusé sur son site Internet et publié dans le numéros 98 et 100 du bulletin du Cercle Généalogique de la Nièvre.
Il présente d'autres émigrés nivernais :

  • Ēléonore DE GRANDMAISON, née à Clamecy vers 1620, épouse en secondes noces de François de Chavigny, qu'elle accompagne à Québec en 1640 ; le couple s'établit sur l'Ile d'Orléans, en aval de Québec ; après la mort de François de Chavigny, elle épouse Jacques Gourdeau. Elle meurt en 1692. Une rue de Québec porte son nom depuis 1986. Sa descendante Rina Auger a publié un récit romancé de sa vie.
  • Marie POURNAIN (ou Pournain) est née le 31 juillet 1622 à Pouques Lormes ; veuve, elle arrive à Montréal vers 1658 et elle pratique le métier de sage-femme ; elle épouse Jacques Testard de La Forest, puis Jacques de Lamarque. Elle meurt à Montréal le 2 octobre 1699. [À noter qu'un autre Jacques Testard de Montigny, officier, passe à Saint Pierre le Moûtier le 14 mai 1706 ; il accompagne en France le chef abénaki Nescambiouit, prince des Abénakis, scalpeur sanguinaire ? et cause du scandale dans une auberge(1). Est-il le fils, ou le neveu de cette Nivernaise ?]
  • Marie-Rogère LEPAGE, baptisée le 25 juillet 1635 à Clamecy, veuve, recueillie à la Salpêtrière, « fille du roy » embarquée à Dieppe (contre son gré) en 1667. Arrivée à Québec, elle épouse Roch Thoéry sieur de l'Ormeau, enseigne au régiment de Carignan, puis Jean-Baptiste Peuvret, sieur de Mesnu ; elle meurt le 14 septembre 1702 à l'Hôtel-Dieu de Québec.
  • Jeanne Léonarde GENEST, née entre 1640 et 1650, se dit originaire de la paroisse Saint-Léonard de Corbigny, mais son acte de mariage la prétend baptisée dans la paroisse Saint-Seigneur d'Autun. On constate l'imprécision de certaines sources ; les émigrés n'ont souvent que leurs seuls souvenirs pour expliquer leur paroisse d'origine et leur date de baptême.

Jean Renard cite ensuite une certaine Madeleine DELAUNAY, baptisée à l'église Saint-Vincent de Nevers ; mais il ajoute que d'autres sources la font venir de Saint-Etienne de Viviers. Nevers, Viviers, il suffit de quelques lettres mal écrites par un curé ou un notaire pour créer la confusion.

Jean Renard ajoute en parallèle aux filles du roy quelques soldats : Philibert COUILLAUD dit Roquebrune, avec seule précision le diocèse de Nevers ; Jean LAMPRON ou Laspron dit Lacharité, François CARRE dit Laroche...

Un autre des émigrés répertoriés par Jean Renard m'a intrigué : Pierre Ignace BARDET dit Laferme. Il serait né aux environs de 1700 dans la paroisse Saint- Hippolyte de Béard. Mais l'église paroissiale de Béard est dédiée à Saint Laurent et Saint Hippolyte n'est guère vénéré dans le Nivernais. Une rapide recherche sur Internet et avec une carte routière m'a permis de rectifier : Saint-Hippolyte est un village situé à cinq kilomètres à l'Est de Saint-Emilion ; un hameau tout proche se nomme le Château Béard. Donc ce Bardet n'est pas Nivernais – bien que son patronyme soit répandu dans le sud du département.
Maître-chirurgien, il s'est installé dans un poste militaire situé sur la Haute Vallée du Mississipi, Kaskasia, où il est mort en 1757.

(Cf. Jean Renard, Les Nivernais en Nouvelle-France,et Blanc-Cassis, revue du Cercle Généalogique de la Nièvre, n° 98 et 100) ; et Ces villes et villages de France... berceau de l'Amérique française, Bourgogne, Franche-Comté, Commission Franco-Québécoise sur les Lieux de Mémoire Communs, 2010, pp. 61-67).

  • Récemment, Mme Louise Trudeau m'a signalé un autre Nivernais émigré au Québec. Voici la notice qui lui est consacrée dans un dictionnaire bibliographique.
  • François PERRAULT, marchand, né vers 1694 dans la paroisse Saint-Jacques de Cosne sur Loire, France, fils de Jacques Perrault, chirurgien, et de Marguerite Caché, décédé à Trois-Rivières le 7 août 1745.
    C’est peut-être en compagnie de son frère Jacques que François Perrault vint au Canada. Dès 1715, François était établi à Québec où il épousait, le 26 novembre de cette année, Suzanne Pagé, sœur de l’orfèvre Jacques Pagé, dit Carcy. Jacques, lui, épousa en 1724 la fille d’un chirurgien et se fixa peu après à Lachenaie où il exerça le même métier que son père et son beau-père.
  • Homme ambitieux, François Perrault déploya beaucoup d’initiative pour augmenter son commerce de mercerie. En 1719, associé à Louis Dunière, il signait pour une durée de trois ans un bail d’affermage des seigneuries de Ristigouche, Miramichi et Nipisiguit situées sur la baie des Chaleurs et appartenant au commissaire d’artillerie Pierre Rey Gaillard. Ce dernier essaya de faire casser le bail avant l’expiration, mais les deux associés n’eurent aucune difficulté à obtenir un jugement en leur faveur.
  • En 1732, Perrault achetait par adjudication une vaste maison, rue Sault-au-Matelot à Québec. Il avait alors une grosse famille dont il dut bientôt assumer seul la charge puisque sa femme mourait l’année suivante. À partir de 1737, François Perrault exploita le poste de la rivière Nontagamion (Nétagamiou) au Labrador en association avec Jacques de Lafontaine de Belcour, marchand et conseiller au Conseil supérieur, qui s’était fait concéder, quelques années plus tôt, le privilège exclusif de l’exploitation des pêcheries dans cette région. En 1740, Perrault, en société avec son fils Jacques et Charles Levreau, prit un bail à ferme sur ce même poste. Grâce à ces nouveaux intérêts, Perrault ajoutait à son commerce, déjà prospère, les profits de la pêche, de la chasse, et surtout de la traite des pelleteries. En 1741, les trois associés furent accusés par le négociant. Pierre Trottier Desauniers, syndic des marchands de Québec, d’avoir détourné certains effets provenant du poste, mais aucune preuve ne put être apportée contre eux.
  • François Perrault possédait, outre son magasin de Québec, des comptoirs à Trois-Rivières, aux forges du Saint-Maurice et à la paroisse Saint-Sulpice, près de Montréal. On y trouvait une grande variété d’étoffes allant de la plus fine toile à la plus belle dentelle, en passant par la serge, le coton, le « mazamet », la basane et même du loup marin tanné. Il y vendait également des mouchoirs, des draps, des couvertures, des gants, des bas, des colliers, des couteaux et des cuillères d’étain, des aiguilles, du fil, des clous et des hameçons. Il ravitaillait ses magasins avec une goélette, la Marie Angélique, qu’il possédait avec son fils Jacques. Sa clientèle se rencontrait surtout sur la rive nord du Saint-Laurent, entre Québec et Saint-Sulpice, mais également sur la rive sud.
  • C’est au cours d’un de ses voyages d’affaires que cet homme très actif décéda, le 7 août 1745 à Trois-Rivières où il fut inhumé le lendemain. Le 2 novembre suivant, son fils Jacques fut nommé tuteur de ses frères et sœurs mineurs ; l’inventaire des biens de Perrault fut dressé le 8 juin 1746.
  • François Perrault laissait un bon héritage à ses enfants grâce aux biens qu’il avait pu acquérir par un travail ardu et quotidien. Parmi ses descendants, outre son fils Jacques, certains jouèrent un rôle important dans la société de leur temps, entre autres son fils Joseph-François (1719–1774), qui fut grand vicaire de l’évêque de Québec à Trois-Rivières et prévôt du chapitre, et Joseph-François (1753–1844), l’un de ses petits-fils, qui deviendra l’un des plus éminents promoteurs de l’instruction primaire au Canada. (Roland-J. Auger).

  • ANQ, Greffe de Florent de La Cetière, 22 nov. 1715 ; Greffe de J.-C. Panet, 8 juin 1746. - Inv. de pièces du Labrador (P.-G. Roy), I : 46s - Recensement de Québec, 1716 (Beaudet), 51. - Le Jeune, Dictionnaire - P.-G. Roy, lnv. coll. pièces jud. et not, I : 90 - 99 ; Inv. jug. et délib, 1717–1760, I : 58, 145, 273, 334 ; II : 96 ; IV: 42, 65, 90 ; Inv. ord. int, II : 150s., 160, 226, 285.— Tanguay, Dictionnaire ; Répertoire. - Jacques Mathieu, Un négociant de Québec à l’époque de la Conquête : Jacques Perrault l’aîné, RANQ, 1970, 27–34.
  • Bibliographie générale © 1974–2013 Université Laval/University of Toronto

    (1) Pierre Volut, Nescambiouit, Prince des Abénakis, scalpeur sanguinaire, ambassadeur ou bon sauvage, Visions de l'Etranger au Siècle des Lumières, Université de Bourgogne, 2002, pp. 23-40.