Immigration de 1800 à 1975:Les Belges

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Les belges en Bourgogne

Avec un peu moins de 600 personnes en 1851, la population belge est équivalente à la population suisse au milieu du siècle en Bourgogne.

On trouve encore quelques contremaîtres disséminés dans l’industrie, par exemple à la verrerie de Saint Léger des Vignes vers 1848. Autre destination des migrants belges, à la fin du siècle, Prémery : les uns, ouvriers, chefs d’atelier, contremaîtres, ingénieurs chimistes, sont employés au sein de cette usine de carbonisation et de distillation du bois fondée en 1886 par leur compatriote Lambiotte (Elle emploie en 1891 environ 250 personnes et en 1925, 600 ouvriers, 70 contremaîtres et employés, 20 ingénieurs et chimistes); d’autres travaillent dans le secteur du bois comme scieurs de long, en lien avec l’activité de l’usine… Dans l’artisanat, les Belges, rares dans l’ensemble, ne se concentrent dans aucun secteur même si quelques uns, ouvriers ou petits patrons, travaillent comme tailleurs, coupeur d’habits ou chapeliers. Mais ces travailleurs de l’industrie et de l’artisanat sont supplantés numériquement à partir des années 1870 par les migrants de l’agriculture constitués d’une grande majorité d’ouvriers, pour beaucoup originaires des Flandres, et de quelques « exploitants ».

Constitués en grande partie de saisonniers, les migrants belges ont l’habitude de circuler entre la France et la Belgique mais aussi entre la Bourgogne, la région parisienne, le nord et le nord-est de la France… En février 1895, deux jeunes scieurs de long repartent par exemple ensemble de Prémery, l’un vers la Belgique et l’autre vers le Luxembourg avant de revenir tous deux en juin de la même année. Un des deux repart ensuite, en 1897, mais vers Urzy cette fois, une destination régulière des ouvriers du bois belges de Prémery. On pourrait encore citer les exemples de ce petit groupe d’ouvriers agricoles belges qui se déplace entre Annay et Souppes en Seine-et-Marne en 1897 ou cet autre quittant à la même époque Cours pour Ris-Orangis, au sud de Paris.


Les Belges dépassent encore 500 en 1921, mais ils déclinent régulièrement pour ne plus atteindre que 220 individus en 1936. La grande majorité des Belges travaille dans l’agriculture. En 1926, la Nièvre compte ainsi 62 actifs. Sous l’effet des retours en Belgique, des déplacements et des naturalisations, les femmes belges ne cessent de décliner passant entre 1921 et 1936 de 240 à 80.


Source : Informations et graphiques tirés de Histoire et mémoire des immigrations en région Bourgogne 2005/2008 - Pierre-Jacques Derainne