Bac à sable

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche

Cette page permet de tester tout ce que l'on veut publier. Bref, on peut y faire toutes les bêtises possibles avant de publier définitivement sur Wiki58



Moux - 1940

Suivant jugement sur requête rendu par le Tribunal Civil de Château Chinon le 19 septembre 1940, enregistré, à la demande des époux SCHNEIDER ayant pour avoué Maître
Van Crayelynghe, il a été statué ce qui suit :

Homologue l'acte d'adoption de Roger-Léon POTHRON, reçu par Maître Fournier, notaire à Moux, le 9 août 1940.
Dit qu'il y a lieu à adoption de Roger-Léon Pothron par Henri- Albert Schneider et Marie-Louise-Victorine LE-BLANC, son épouse, demeurant
ensemble à La Velle, commune de Moux.
Dit qu'à l'avenir Roger-Léon Pothron ajoutera à son nom celui de POTHRON-SCHNEIDER.
Dit que le dispositif du présent jugement sera transcrit sur les registres de l'Etat Civil du 3ème arrondissement de Paris et que mention en
sera faite en marge de l'acte de naissance de Roger-Léon Pothron dressé à la mairie du 3ème arrondissement de Paris le 18 avril 1916 ; aux
formes de droit.
Dit que les dépens seront supportés par les époux Schneider.

Pour extrait certifié conforme par Maître Tacnet, suppléant de Maître Van Crayelynghe, avoué mobilisé.
Signé : Ch. Tacnet

  • Source AD 58 - L'Avenir du Morvan 1940, page 447
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 11:38 (CET)

Moux - 1941

Extrait d'un jugement rendu par le Tribunal Civil de Château Chinon, le 9 avril 1941, enregistré ;

A la requête de Mme Judith LACOMME, sans profession, demeurant à Moux, veuve en premières noces de Dominique Eugène Wirth et en secondes
noces de M. Jean Glomont.

Par ces motifs : Le Tribunal,

Homologue l'acte reçu par Maître Fournier, notaire à [[Moux]) le 11 février 1941, enregistré, contenant adoption par Mme veuve Glomont de
Mlle Marcelle Lucienne ORSAY, sans profession, demeurant à Moux, sa nièce, née à Paris, le 26 janvier 1916 sur le 20ème arrondissement. Dit qu'il y a lieu à adoption ;
Dit que l'adoptée portera le nom de Mme veuve Glomont en l'ajustant au sien propre et aura désormais pour nom patronymique celui de ORSAY
LACOMME.
Dit que le dispositif du présent jugement sera publié conformément à la loi et transcrit sur les registres des actes de naissances de la ville
de Paris.
Dit que mention en sera faite en marge de l'acte de naissance de Mlle Orsay, née à Paris, 20 ème, le 20 janvier 1916.

Pour extrait conforme,
Signé : Picoche

  • Source : AD 58 - L'Avenir du Morvan 1941, page 509
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 11:42 (CET)

Moulins-Engilbert - 1936

La 1ère affaire inscrite à la session de Novembre des Assises de la Nièvre évoque l'infanticide perpétré dans des conditions pitoyables.

Une petite bonne, Suzanne MONERA, 23 ans, élevée par l'Assistance Publique, employée chez d'honorables commerçants de Moulins Engilbert
alors que ses patrons s'étaient absentés, un voisin, le boucher Laudet, un sexagénaire apoplectique, aurait, sans plus de façons, abusé de
sa jeune inexpérience. Quelques mois plus tard, deux médecins consultés n'ont pas reconnu la grossesse et le 24 mai 1936, au petit jour, dans d'atroces souffrances
elle accouchait dans les fosses d'aisance. Le nouveau-né, malgré les soins qui lui furent prodigués, décédait 6 heures plus tard.

A 13 heures, l'audience est ouverte par le président Moreau de la Cour de Bourges. Il est assisté par MM. Bordier et Gaschet, Juges au
Tribunal de Nevers. Le Substitut Sacaze occupe le siège du Ministère Public et Maître Paclon est à la barre de la défense.

Suzanne Monera est une frêle jeune fille qui a parfois des allures d'adolescente. elle parle d'une voix blanche qui révèle cependant beaucoup d'émotion maîtrisée. Née à Paris, le 10 décembre 1913 de père inconnu, confiée par sa mère à l'Assistance Publique, elle se plaça à 16 ans comme domestique à
Moulins Engilbert. Elle est très sobre, de bonne conduite et ses patrons sont très satisfaits des ses services.

Le 12 août 1935, le nommé Laudet, un familier de la maison où elle travaillait, l'entraîne, alors que ses maîtres étaient à la foire de
Fours, dans un bureau, la presse, finit par abuser d'elle et s'enfuit. Soit pudeur, soit crainte, Suzanne Monera n'en dit rien à
à personne, même lorsque, interrogée par sa patronne Mme Caillot, sur son brusque et suspect embonpoint, il lui est suggéré qu'elle pourrait
bien être enceinte. Ce qu'il de plus curieux, c'est que les 2 médecins consultés ne reconnurent pas l'état de grossesse. Toutefois, un mois
1/2 avant l'accident, il est établi qu'elle alla voir secrètement à Villapourçon le docteur Marcovic, qui, lui, ne s'y trompa point et
lui annonça des couches prochaines. Le 14 mai 1936, elle est prise soudain par d'affreuses douleurs. Elle se rend au lieu d'aisances et
accouche d'un bébé parfaitement viable.Affolée, elle sortit couverte de sang et rencontre dans les escaliers sa jeune camarade, Andrée
Bordet, employée chez M. Caillot mais elle refusa de lui dire ce qui vient d'arriver. On ne découvre l'enfant que quelques heures plus tard.

LES TEMOINS : Le docteur Charles Horay, de Moulins Engilbert avait été aussitôt appelé par M. Caillot. Aidé par ce dernier, il retira le
nouveau-né de la fosse, pratiqua pendant 20 minutes des exercices de respiration artificielle et parvient à le rappeler à la vie. On
rapporta l'enfant à la mère. Il était froid, blanc et anémié par une forte hémorragie, puisque le cordon n'avait pas était lié.

Sur cette question de la défense, le docteur Horay admet volontiers que le choc produit par l'accouchement a pu atténuer la responsabilité
de l'accusée.

M. Henri Caillot, le patron de Suzanne Monira raconte comment il trouva le nouveau-né. Il ajoute qu'il ne pouvait pas soupçonner l'état de
grossesse car la conduite de sa bonne était irréprochable : Je suis prêt à la reprendre à mon service dès qu'elle sera libre ajouta t'il
conclusion.
Andrée Bordet, 20 ans, employée chez les époux Caillot, est dit-elle, la petite copine de Suzanne Monera : Elle ne m'a pourtant jamais
avoué qu'elle était enceinte, mais Laudet la poursuivait de ses assiduités. J'ai moi-même été sollicitée. Il nous offrait de
l'argent.''
Voici Laudet, boucher à Moulins Engilbert.
Il a 59 ans. Il nie en bloc, puis, il se met à ergoter sur les dates. Enfin, il s'indigne. Par contre, Suzanne Monera est très nette. Elle
maintient ses accusations.
Dernier témoin, Mme Bourgeois, commerçante à Moulins Engilbert, est la précédente maîtresse de l'accusée. Elle apporte avec beaucoup de
conviction, l'hommage de son estime pour la malheureuse fille, victime de sa bonne foi et d'une invincible timidité.

REQUISITOIRE ET PLAIDOIRIE : Alors un sévère réquisitoire de M. le substitut Sacaze et une émouvante plaidoirie de Maître Paclon, le jury se
retire et revient avec un verdict d'acquittement.

Le public éclate en applaudissement.

  • Source : AD 58 - L'Avenir du Morvan 1936, page 417
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 11:47 (CET)


Châtillon en Bazois - 1934

Le Tribunal Civil de Château Chinon a rendu à la date du 19 avril 1943, le jugement dont la tenue suit :

REPUBLIQUE FRANCAISE, sur le rapport fait par M. Heimsch, Juge-commissaire, en la requête présentée par Maître Fouillet, avoué, et celui de
Charles COLAS, journalier et Dame Anne-Baptistine VINCENT son épouse de lui autorisée, demeurant ensemble à Bernière, commune de [[Châtillon
en Bazois]] ; Vu par le Tribunal ladite requête et les pièces jointes à l'appui ;
Vu l'ordonnance de nomination du Juge-commissaire ; vu notamment l'acte d'adoption passé devant Maître Richard, notaire à [[Châtillon
en Bazois]] à la date du 10 mars 1934, enregistré. Après avoir entendu M. le Juge-commissaire en son rapport, M. le Procureur de la
République en ses conclusions et après en avoir délibéré conformément à la loi :

Homologue l'acte d'adoption sus-énoncé, passé devant Maître Richard, notaire à Châtillon en Bazois à la date du 10 mars 1934.

En conséquence dit qu'il y a lieu à adoption par les époux Colas-Vincent, sus-nommés, de Demoiselle Simone CHOUGNY, née à Alluy le 30
mai 1930.

Dit que désormais, l'adoptée se nommera Chougny-Colas. Dit que dans un délai de 3 mois, le dispositif du présent jugement sera transcrit
sur les registres des actes de naissances de la commune d'Alluy pour l'année courante et que mention en sera faite en marge de l'acte
de naissance de l'adoptée conformément à la loi. Dit que les dépens seront supportés par les adoptants.
Fait et jugé en l'audience publique du Tribunal Civil de 1ère instance de Château Chinon, le jeudi 19 avril 1934, par MM. Heimsch,
Président, Thuillard et Agnes, Juges au Tribunal Civil de Nevers,juges délégués).

En présence de M. Bichot, substitut de M. le Procureur de la République à Nevers assistés de M. Poitoux, greffier en chef.
La minute est signée : Heimsch, Poitoux
Enregistré à Château Chinon, le 5 mai 1934. Folio 562, Case 1216
Reçu : 562 francs 50 centimes
Le receveur : Signé : Castaing

  • Source : AD 58 - L'Avenir du Morvan 1934
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 13:33 (CET)


Gien sur Cure - 1938

Suivant jugement sur requête rendu par le Tribunal Civil de Château Chinon le 19 février 1938, à la demande de Mme Marguerite BALTHASAR
propriétaire demeurant à Gien sur Cure, veuve en 1ères noces de M. Claude Thibault, et veuve en secondes noces de M. Philippe Primard,<br< Ayant Maître Lepain pour avoué ; il a été statué ainsi qu'il suit :

LE TRIBUNAL ; Vu l'article 362 du Code Civil, homologue l'acte d'adoption reçu par Maître Fournier, notaire à Moux le 9 juin 1938,
enregistré, et par lequel la Dame Marguerite Balthasar, a adopter Gisèle-Jeanne LEJOT, mineure demeurant à Gien sur Cure.
Dit qu'il y a lieu à adoption par Mme Marguerite Balthasar, veuve en 1ères noces de Claude Thibault et veuve en secondes noces de Philippe
Primard, demeurant à Gien sur Cure, de Gisèle-Jeanne Lejot, pupille de l'Assistance Publique de la Seine.
Dit que désormais Gisèle-Jeanne Lejot portera le nom de Baltazar.
Ordonne la transcription du dispositif d'un jugement sur les registres des naissances de l'année courante du 14ème arrondissement de Paris
et dit que mention en sera faite en marge de l'acte de naissance de l'adoptée dressé à la mairie du 14ème arrondissement le 3 décembre 1922
Dit que les dépens seront supportés par Mme Marguerite Balthasar
Pour extrait conforme
Château Chinon, le 17 novembre 1938
Signé : J. Lepain, avoué

  • Source : AD 58 L'Avenir du Morvan - 1938, page 189
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 13:33 (CET)


Arleuf - 1930

Il ne s'agit pas ici de l'immense fumisterie de Glozel, mais il convient de rappeler à l'attention de nos lecteurs, les patientes recherches
de M. Pierre Brossard, cultivateur aux Brenets, commune d'Arleuf.

Dans un site sauvage, à 700 mètres d'altitude, M. Brossard a découvert, lui cet humble paysan, un des plus primitifs domaines de l'humanité.

A l'époque des cavernes, une peuplade quelconque, aussi ambulante que la chasse aux fauves le permettait, s'est fixée aux forêts, près des
Brenets, en communication avec d'autres peuplades dont le siège reste à fixer. Et là, cet ancêtre chevelu et barbu, couvert de peaux, a vécu
la triste vie des premiers hommes ; et là, il y a laissé des traces de son passage que M. Brossard, instinctif savant, a découvertes et
réunies chez lui.

Il possède la preuve de la pierre taillée, du silex décoré d'images, des pointes de flèches, une meule visiblement fait pour des usages
domestiques, une massue entière munie d'un marteau.
M. Brossard a réuni tous ces objets précieux en un modeste musée que les amateurs pourront visiter à toute heure ; ils pourront aussi
contempler , ceux qui sont avertis par la science, le panorama des lieux où nos pères antédiluviens ont vécu, parmi les bêtes féroces, armés seulement pour leurs défenses de pauvres silex qu'ils taillaient eux-mêmes au prix de leur sang.

  • Source : AD 58 - Le Journal du Morvan 1930, page 103
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 14:05 (CET)


Château Chinon - 1930

Par arrêté du 16 octobre 1930 de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, La porte Notre - Dame à Château Chinon est
inscrite sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Rappelons que cette porte fut construite en 1561 avec les matériaux de démolition de l'ancien château.

  • Source : AD 58 - Le Journal du Morvan 1930, page 181
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 14:32 (CET)


Pannesière - 1938

Près de 400 ouvriers sont actuellement occupés aux travaux préliminaires à la construction de la digue du réservoir de Pannesière. Le canal
de dérivation de l'Yonne est complètement percé et l'on achève l'approfondissement pour permettre à l'eau de prendre son chemin détourné.

Les routes sont en voie d'achèvement, notamment celle qui traversera la digue à l'altitude de 55 mètres au-dessus du niveau actuel de
l'Yonne. le pont de 100 mètres de long, d'une seule arche, qui sera édifié sur le ruisseau de Miniage, sera commencé cette année, mais les
travaux dureront assez longtemps, en raison des difficultés d'exécution.

Beaucoup de maisons d'habitation, formant une Cité sur le versant de Bonin et en bordure de la route, s'élèvent rapidement ; ce sont de
belles constructions d'une architecture gracieuse et moderne.

Le beau temps qui a régné au début de ce mois a permis de bien commencer l'année des travaux d'approche à la construction de la digue, le
morceau le l'entreprise.

D'après les renseignements que nous avons recueillis, 3 années seront nécessaires pour terminer ces travaux gigantesques. En 1941, l'Yonne
aura une barrière infranchissable et ses eaux réunies à celles de l'Houssière, s'accumuleront pendant de longs mois pour former le superbe
lac dont les contours découpés, aux berges abruptes, formera un ensemble d'un pittoresque charmant, digne d'attirer une foule de visiteurs
inconnue jusqu'à ce jour en Morvan.

  • Source : AD 58 - L'avenir du Morvan 1938, page 43
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 15:15 (CET)

Cérémonie traditionnelle des fiançailles en Morvan
Ce qu'il en reste en 1964


Nous avons en Morvan, des témoignages de premières importance sur les cérémonies ancestrales des fiançailles et du mariage. Le plus ancien
document et le plus complet est celui de M. A. Duvivier, narration recueillie par notre ami regretté Gautron du Coudray. Il nous donne une
description complète des cérémonies des fiançailles et du mariage en Morvan, telles qu'elles existaient encore vers le milieu du XIXème
siècle.

A peine sorti du hasard et des épreuves de la conscription, le Morvandiau se cherche une compagne, et son choix fait, il charge son père, un
de ses parents ou une personne âgée de sa connaissance, de boulayerpour lui, de demander pour lui la jeune fille en mariage. Puis la
proposition agréée, il se rend, endimanché et accompagné de son boulayeur, chez le père de celle qui l'aime.<br< Ils ont grand soin de remarquer ce qui se passe autour d'eux, à leur arrivée. Si on trace des croix dans les cendres avec des pincettes,
c'est de mauvais augure : on ne servira que à déjeuner que du caillé et des crapiaux, du fromage et des oeufs délayés avec de la farine ; à
leur départ, on dressera en l'air les tisons du feu, ce qui signifie de ne point revenir. Mais, si au contraire, leur démarche est<br< accueillie avec empressement, le succès de leur démarche est est assurée ; on se met en cuisine, on sert l'omelette au lard, la tranche de
de jambon, le fromage à la crème et le vin des jours de fête : puis, quelques paroles échangées, on passe à table. Le futur beau-père fait
placer à dessein les deux jeunes gens l'un près de l'autre.
Cet accueil bienveillant et cordial du chef de famille, ces apprêts extraordinaires du repas, ces regards de la jeune fille, tout cela est de bon augure, tout cela remue profondément l'âme du jeune homme ; mais rien ne lui dit encore qu'il est aimé. Pour le savoir,il remplit son
verre à pleins bords ; il boit, puis il le passe à la jeune fille à moitié bu. Si la jeune fille consent à boire le reste du verre, si elle
le met à sec, il est heureux, il est aimé.
Avant de se quitter, on convient de tout : on remet au dimanche suivant l'écrit des bans et l'achat des habits de noce.

Une trentaine d'années plus tard (1865), MM. Collin et Charleuf nous donnent les détails suivants :
Un mariage demande des préliminaires assez compliquées. Il faut tout d'abord le peut hommequi entame les négociations et aplanisse les
voies : le prétendant et son mentor s'abouchent ensuite avec le père de la prétendue. Cette première rencontre a lieu un dimanche, toujours
au cabaret. La politesse commande d'offrir du vin, tant qu'on en pourra boire ; d'aventure, si la jeune fille est présente, on demandera
elle du vin sucré. Vient l'entrevue officielle ; nul n'est éconduit d'emblée ; telle fille honnête compte autant de prétendants que feu dame
Pénélope ; qui pourrait dire combien de duels au bâton résultent de ces compétitions amoureuses !
A la fin de la première visite, il est point capital à observer : le feu s'éteint rarement dans nos chaumières morvandelles ; quand un
galant parle de se retirer, la mère de famille s'avance vers l'âtre ; si les tisons sont rapprochés, ravivés, le jeune homme n'a point déplu

s'ils sont écartés, plantés à droite et à gauche du foyer, il reste au soupirant peu de chances de succès ; néanmoins, la maison ne lui

est point fermée ; permis à lui de revenir autant qu'il le voudra.
Ces assiduités durent des mois, quelquefois des annnées ; la jeune fille pendant ce temps a su encourager celui que son coeur désire et lui
apprendre qu'elle n'en aura jamais d'autre ; d'ordinaire, cette promesse est fidèlement gardée. La conscription vient-elle enlever l'ami du
coeur, sa promise l'attendra sans désespérer personne.

En 1883, le Docteur Bogros, dans son ouvrage A travers le Morvan, nous redonne le témoignage qui suit :
M. Guizot (histoire de France racontée à mes petits enfants) fait au Morvan l'honneur d'avoir conservé l'usage celtique qui voulait
qu'une jeune fille à marier ne parut qu'à la fin des banquets, tenant à la main une coupe pleine, et que celui à qui elle la présenatit
devint l'époux de son choix. Cette coutume n'existe plus aujourd'hui, que nous sachions, en aucun point du Morvan (1883).
Cependant les négociations ont abouti, et le repas des accordailles a lieu. Tous les proches parents y sont conviés et le croqu-avoine y
occupe dignement une place honorable, juste récompense de ses bons offices. Ce repas ne se distingue guère que par la qualité prodigieuse
de vin sucré qui absorbe la partie féminine de la réunion, notamment la future, qui mesure volontiers l'ardeur dont elle est l'objet au
degré d'édulcoration de sa boisson. Au dessert, on donne des noix et des noisettes ; ce qui pourrait bien être une tradition plutôt qu'une
économie. ( les noix étaient chez les Romains, l'emblème du mariage, en raison de la double enveloppe qui renferme son fruit).
Enfin l'heure du berger va sonner, les bans sont publiés, les habits achetés, c'est demain qu'on se marie, les voisins aidant, on a fait<br< pour la noce d'énormes préparatifs.

  • Source : Le Morvan Coeur de la France, Tome II, Folklore
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 5 mars 2019 à 16:53 (CET)