Château Chinon

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Présentation rapide

Capitale du Morvan, sous-préfecture de la Nièvre, 500 mètres d'altitude, à 280 kilomètres de Paris.

La ville s'étage en amphithéatre sur le flanc sud d'un sommet de 609 mètres, dont la rivière Yonne arrose le pied. Cette cité offre cette particularité d'être située sur le fait du partage des eaux du bassin de la Loire et de la Seine.

Ce fut d'abord un oppidium gaulois, un castrum gallo-romain et un château féodal.
Un monastère bénédictin (Saint Christophe) s'éleva vers le 10ème siècle au pied de la forteresse et devint le noyau d'une bourgade puis, d'une petite ville.
La chastellerie de Château Chinon, d'abord possession des Evêques d'Autun, passa successivement à la famille de Brienne, puis aux Ducs de Bourgogne, et, à la défaite de Charles Le Téméraire aux Bourbon-Soisson.
Jusqu'en 1719, le Comté de Château Chinon n'aura que des seigneurs de sang royal. A cette époque, il fut vendu à la famille Mascrani qui le conserva jusqu'à la Révolution.
Au 10ème siècle, une bourgade se forma autour du Pieuré au pied de la forteresse.
Au 13ème siècle, les habitants soit qu'ils eussent obtenu une charte d'affranchissement soit qu'ils se fussent spontanément érigés en commune, avaient entouré leur bourgade de murailles que François 1er leur accorda en 1543, le droit de reconstruire et de fortifier.
Détenu en 1412 par les Armagnacs, Château Chinon fut pris, pillé par les troupes bourguignonnes en 1431. Plus tard, en 1475, le Duc de Bourbon reprit la ville et, ayant attaqué les troupes bourguignonnes de Charles Le Téméraire, les défit complètement et délivra la seigneurerie de Château Chinon.
En 1571, les habitants se déclarèrent pour la Ligue et soutinrent en 1591 un siège de 30 jours contre le Maréchal d'Aumont et le Duc de Nevers qui livrèrent la ville au pillage. A ces désastres, s'était ajoutée, 3 ans avant, une peste terrible qui dépeupla la ville.

La tempête révolutionnaire lui fut plus clémente ; elle lui valut seulement la visite des proconsuls conventionnels Collot-d'Herbois, Laplanche et Lefiot qui signalèrent leur passage par la destruction de titres féodaux importants pour son histoire et l'arrestation de quelques suspects.
La chute de l'Empire la livra aux alliés qui la traitèrent durement, en pays conquis, durant 3 ou 4 ans.
1849 et 1854 lui amenèrent le choléra et son cortège de deuils.

Comme toutes les localités du Morvan, la Guerre de 1914 - 1918 lui ravit beaucoup de ses fils.
L'occupation allemande, 1940 - 1944, a laissé à Château Chion quelques mauvais souvenirs qui commencent à s'estomper.

  • Source : Le Morvan coeur de la France - J. Bruley - Tome III
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 18 avril 2020 à 11:47 (CEST)

Le Prieuré de Château Chinon

"Le Prieuré de Saint Christophe fut fondé en 1300, et relevait de Cluny, ordre de Saint Benoît.
Ce fut une maison conventuelle pendant 200 ans, mais les bâtimens étant tombés en ruines, faute d'être entretenus, furent vendus en 1789 à un particulier par le procureur des bénédictins d'Autun, qui avaient obtenu le titre de prieur de Saint Christophe de Château Chinon. L'église de cet ancien monastère était l'église primitive de château, dont celle de Saint Romain n'était qu'une annexe ; les bénédictins de Saint Christophe desservaient les quatre chapelles érigées dans le quatre tours du château.
Il existait aussi un couvent de capucins, fondé en 1637 par sieur Pitois-Quincize. Ce couvent qui était vaste avait une église fort belle".

  • Source : Mémoires pour servir à l'histoire du département de la Nièvre - J. JB. Née de la Rochelle 1827
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 24 avril 2020 à 11:03 (CEST)

Affranchissements

19 Juin 1365
La comtesse d'Eu, dame de Château Chinon, afranchit Huguenin Regnault et Béatrix, sa femme.

Elle déclare tenir en franc-alleu la terre de Château Chinon, puis elle expose la situation des gens auxquels elle va accorder la valeur de l'affranchissement.

" Hommes, serfs, taillables et justiciables de serve condition de corps, de mainmorte, de monsieur (son mari) et de nous, si comme nos autres hommes, serfs taillables et questables de notre châtellerie de Château Chinon, considérant les bons et agréables services que les ci-dessus nommés nous ont faits et espérons qu'ils nous fassent en temps à venir, et pour la somme de sept cents vingt francs d'or, qu'ils nous ont donnée et payée, voulons que cette franchise demeure perpétuellement et que les eschoites et successions d'eux, de leurs enfants et hoirs, tant en meubles comme en immeubles, soient et adviennent au plus prochain de leur lignage ".


17 Août1415
Le duc de Bourbon, seigneur de Château Chinon, affranchit la jeune Alips, fille de Perrin Cornillat, son homme d'armes, en considération des services que son père lui a rendus dans la dernière guerre et où il fut tué. Alips versera néanmoins 20 livres tournois, et ses héritiers 1 cens annuel de 4 sols parisis de droit de bourgeoisie.

  • Source : Promenades en Morvan 2/ - Louis Albert Morlon
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 28 avril 2020 à 11:25 (CEST)

Chroniques judiciaires sous l'ancien Régime

La justice et les lettres de rémission.

Elle était rendue au nom des comtes de Nevers, dans les baillages et prévôtés. Le tribunal était composé d'un lieutenant juge, d'un juge criminel assesseur, d'un prévôt, d'un procureur fiscal, d'un procureur de fait commun et d'un greffier (d'après E. Renault). Après jugement, le condamné pouvait en appeler au parlement de Paris par l'intermédiaire de lettres de rémission.

1402
Janvier 1402, eut lieu une querelle entre femmes. La femme Marion, en compagnie de son mari, Janot Dubouc, et d'un barbier nommé Jean Pugnet, buvaient dans un hôtel de la ville. un nourrice accompagnée de la veuve Regnaulde, vint les accabler d'injures, puis de coups, la frappant du poing sur la tête et par le visage et frappant aussi son mari. Mue de chaleur et de courroux, la femme Marion s'arma de son petit couteau taille-pain et, d'un seul coup, en pleine poitrine, tua la nourrice. Grâce fut accordée parce que "la feue nourrice fut agresseresse et commença le débat" tandis que l'autre n'était convaincue d'aucun blâme précédent.

1404
Le meutrier Mariat est enfermé dans les prisons de Château Chinon et "risque d'y finir ses jours" mais une lettre qu'il a adressée au roi va le libérer. "Le roi considère que la victime était un homme de très mauvaise et déshonnête conversation, cherchant noise à tout le monde".

1552
L'usurier Guillaume Moreau dit ne pas pouvoir comparaître à l'audience, étant "malade" à Moulins Engilbert, le certificat du médecin faisant foi. Ordre est donné de l'emmener malgré tout, Moreau "appelle contre Dimanche Boiloire, marchand, d'une sentence le condamnant à 170 écus, dont la moitié à la dame du lieu, 62 à l'entretien des pauvres de l'hôpital de Château Chinon, 41 à Boiloire son dénonciateur puis, amende honorable par les rues de la ville". Il obtint une réduction de peine et n'aura que 30 écus à donner au Roi.

  • Source : Chroniques judiciaires aux XIV, XV, XVIèmes siècles et les lettres de rémissions - Jacquie Bernard - Patrimoine du Morvan
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 20 avril 2020 à 12:28 (CEST)

Louis XI - 1462

Charte établissant la création d'une élection et d'un grenier à sel à Château Chinon 7 Juin 1462

"Loys, par la grâce de Dieu, roy de France, à tous présents et à venir, salut.

Notre très cher et très aimé cousin et frère Charles de Bourgogne, comte de Charollois, nous a fait remonster que la baronnie, terres, chastellerie et seigneurerie de Chastel Chinon, qui lui a esté baillée au moyen et par le traicté de mariage de lui et de nostre très chère et très aimée cousine Isabeau de Bourbon, sa femme, est située en pays maigre et infertile, habité en très pauvres peuples, sujets à servitude, et ont les habitants en icelle esté, le temps passé, tellement changez et opprimez, tant durant le temps des guerres passées, comme pour occasion des tailles et grands subsides et impostes dont ils ont esté, le temps passé, et sont encore chargez et autrement, tellement que grandepartie dudit peuple s'est absentée et s'absente chascun jour ; mesme pour qu'ils sont de l'eslection du Bourbonnais, et que la chambre à sel estant audit lieu de Chastel Chinon, dépendant du grenier à sel estably à Moulins, au pays du Bourbonnais, auquel se teint les esleus sur le fait des aydes et le grenetier dudit lieu, et quand il survient procez ou desbat pour occasion de noz deniers levez en ladite terre et du fait dudut sel, ilz sont contrainctes aller audit lieu de Moulins, qui a esté grnad peine, travail et dépens, et interruption de leurs besongnes et labeurs, pour la grande distance qui est comme de dix huit lieues environ, est advenu que plusieurs desdits habitants aymaient mieux perdre leur droit ou cause qu'aller si loing au remède. Pource, nous fait supplier et requérir notredit frère et cousin de Charollois, qu'attendu que ladite terre et seigneurerie est de longue étendue, et afin qu'ils y puissent avoir provision et remède de justice touchant le fait de nosdits deniers, et aussi ordonner et establir grenier, au lieu de laditte chambre, auquel se puissent fournir de sel les hommes et sujets demeurants en icelle terre et seigneurerie de Chastel Chinon, et luy octoyer qu'il puisse nommer aux offices dedits eslections et grenier, ainsi que par octroy de nous les autres seigneurs de notre sang en leurs terres et seigneureries et sur les choses dessus dites eslargir notre grâce. Sçavoir faisons que nous, les choses dessus dites considérées, et memêmement que ladite terre et seigneurerie de Chastel Chinon compecte et appartient à notre frère et cousin et jouyt de la propriété, voulans en icelluy complaire et inclina bénignement à sa resquête, pour les causes et considéracions, et autres à ce nous mouvant avons de notre certaine science, pleine puissance et autorité royale, crée, intitué,ordonné et estably, créons, instituons, ordonnons et establissons par ces présentes Eslection et Grenier adit lieu de Chastel Chinon, pour l'exercice desquels offices, voulons et ordonnons qu'il y ait grenier , officiers à ce necessaires ; c'est à sçavoir pour ladite eslection, un esieu, un receveur, un greffier, pour ledit grenier, un grenetier, un contrôleur, un mesureur lesqquels officiers nous voulons, ordonnons et consentons estre nommez par notredit cousin de Charollois, désormais toute fois qu'il escherra vacation et nous les donnerons à sa nomination, aux gens et personnes qui par lui nous serons nommés, et non autrement, moyennant quoy il sera tenu nommer gens ydoines et suffisants, et laditte terre, chastellerie et seigneurerie de Chastel Chinon, en tant que touche laditte exlection et le fait dudit grenier, nous avons séparer et seéparons untout par cesdittes présents de laditte eslecion du Bourbonnais et dudit grenier à sel à Moulins, sans que lesdits hommes et sujets de laditte terre et seigneurerie de Chastel Chinon soient ny puissent être doresnavant contraincts ne tenus aller devant lesdits eslus de Bourbonnais, ne qu'ils soient aulcunement à eulx sujets touchat le fait de laditte exlection ny dudit grenier : et quant à ce, imposons silence audits esleus de Bourbonnais et grenetiers de Moulins et à tous autres seront tenus les habitants d'icelle terre et seigneurerie prendre sel audit grenier de Chastel Chinon, selon les limites, et tout ainsi qu'ils ont fait par cy devant en laditte chambre à sel dudit lieu. si donnons en mandement par ces présentes à noz amez et féaulx les gens de nez comptes, les maistres des requêtes et ntre hostel, ordonnez à connaistre des causes et matières dépendantes du fait de noz deniers et aydes à Paris, et à tous noz aultres officers justiciers, et à chascun d'eux si comme à lui, appartiendra, que ces présentés, ils ayent à faire lire, publier et enregistrer, et le contenu enicelleéxécuter selon la forme et teneur car tel est nostre plasir. Et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons fait mectre notre scel.

Donné à Chinon, le septième juin, l'an de grâce mil quatre cent soixante deux, et nostre règne le premier.

Ainsi signé par le roi"

Louis XI - 1477

Charte établissant la cession de la seigneurerie de Château Chinon au Duc de Bourbonnais - Janvier 1477.

" Loys, par la grâce de Dieu ; comme feu de bonne mémoire Charles, en son vivant, Roy de France, VIème de ce nom, notre ayeul, que Dieu absoille, pour estre et de mourer quitte envers Louis II, en son vivant Duc de Bourbon, ayeul de nostre très chier et très amé frère et cousin Jehan, à présent Duc de Bourbonnois et d'Auvergne, des terre et seigneureries de Gaille-Fonaine, Rosoy et Saint Saen qui luy devoient appartenir de son propre héritage, à cause de la succession de feue Mahault de Saint Pol, jadis Comtesse de Valois : lesquelles terres, les feus roys Jehan et Charles Le Quint, nos prédecesseurs, Roys de France, avoient prins ladite Mahaut et icelles baillées et assignées pour la perfection du dovaire de feue la Royne Blanche, que Dieu absoille, et pour acquitter la somme de trois mille livres tournois de rente qu'ils avoient assignées, pour la récompense desd. terres, sur les émoluments du port de Saint Jehan de Loosne, jusques à celles eussent esté rendues et restituées, ou que juste recompensation et eschange en eussent esté fait en bonne et convenable assiette ; ainsi pour pacifier et récompenser led. feu Duc de Bourbon du droit et action qu'il prétendoit et demandoit es ville, chastel et chastellerie de crédiles, revenus, appartenances, justice, ressort, hommages, quint-denier, feux et levées d'iceux, icelui nostre ayeul, par ses lettres patentes et laz soye et cire verte, données à Paris, le 14ème jour de novembre, l'an de grâce de 1394, lui bailla et transporta pour luy, ses hoirs, successeurs et ayans cause, les ville, chastel et chastellerie de Chastel Chinon, Lorme, Oroux et Brassy, avec toutes et chacunes leurs appartenances et appendances quelconques. Desquelles terres et seigneurerie sond. feu ayeul et feu notre cousin, Charles de Bourbonnois et d'Auvergne, son père, au moien dud. transport en joy pleinement, jusques à ce que, par le traicté de mariage de notre feu Charles, en son vivant Duc de Bourgogne, trépassé, lors Comte de Charroloys, et feue Isabeau de Bourbon, soeur de notred. frère et cousin de Duc de Bourbon, et fille dud. feu Duc Charles, Duc de Bourbon, bailla et transporta aud. feu Charles, lors Comte de Charroloys et Isabeau sa fille, en faveur et contemplation dud. mariage, lesd. chastel et seigneurerie de Chastel Chinon, Lorme, Brassy et Oroux, au moien duquel transport led. feu Charles de Bourgogne derrenier trépassé, a tenues et possédées icelles terres et seigneurerie jusques à son trépas, par lequel elles sont venues et retournées en nos mains. Savoir faisons à tous présents et advenir que nous, les choses dessus dites considérées et la grant proximité de lignage dont nostred. cousin le Duc de Bourbonnois et d'Auvergne nous attient, à icelui, pour ces causes et pour aultres gras considérées qu'à ce nous ont meu et meuvent, avons de rechief baillé, cédé, quitté, transporté et délaissé, baillons, cédons, transportons et délaissons, et se besoing est de nouvel, donne et octroye, donnons et octroyons de grâce espécial par ces présents lesd. chastel, ville, chastellerie, terres et seigneurerie de Chastel Chinon, Lorme, Oroux et Brassy, leurs appartenances. Si donnons en mandement par ces mesmes présentes à nos amés et féaulx gens de nos comptess et trésoreries à Paris : au bailly de Sens et de Saint Pierre le Moustier, et à tous nos autres justiciers et officiers ou à leurs lieutenans présens et advenir, et à chacun d'eulx si comme à luy appartiendra, que, à nostre dit cousin ils baillent et délivrent...et de fait incontinents et sans delay la possession et saisine desd. ville, chastel et chastellerie, terres et seigneurerie de Chastel Chinon, Lorme, Oroux Brassy et leur appartenance, et d'icelles le facent ensemble sesd. hoirs et successeurs, joyr et usa pleinement et paisiblement en la forme et manière dessus déclairée, sans leur faire, mettre ou donner, ne souffrir estre fait, mis ou donné, ores ne pour les temps advenir, aucun destourbier ou empeschement au contraire. Et par rapportant cesd. présentes signées et nostre main ou vidmus d'icelles, et reconnaissance sur ce souffisant de nostred frère et cousin, pour une foys tant seullement, nous voulons, celuy ou ceulx de nos recepteurs et tous autres à qui ce pourra toucher, en estre deussent estre joints et unies à nostre domaine, que la valeur d'icelles ne soit cy autrement spécifiée ne declairer que descharge n'en soit levée de nostre trésor.

Donné au Plessis du Parc, au mois de Janvier, l'an de grâce mil quatre cent soixante dix-sept, de nostre règne le 17ème, ainsi signé soubs le replys, Loys ; et desssus, par le Roy.

Picot visa.

  • Source : wikisource, catégorie documents historiques
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 18 avril 2020 à 12:36 (CEST)

Château Chinon en 1587

En 1587 la seigneurie de Château Chinon appartenait aux Maisons De Longueville et de Bourbon-Soissons qui la tenait de Marguerite d'Autriche (1517).

Au mois d'avril 1588 éclata à Château Chinon une épidémie si meurtrière, la peste, qu'il ne resta dans la ville que deux habitants ; Denys Pitois, receveur du grenier à sel et Jean Vaucoret-Grosbois. Il existe encore derrière la montagne du château, au nord, une fontaine appelée Fontaine des pestiférés, où quelque hôpital provisoire fut, sans doute, établi à cette époque. C'est probablement aussi en cette année que fut construite la petite chapelle de Montbois, consacrée à Saint Roch, cet élu qui a soigné avec tant d'affection les pestiférés pendant toute sa vie.

Trois ans après cette peste, en 1591, Château Chinon éprouva les atteintes d'un fléau non moins redoutable. On était en pleine guerre civile, la Ligue, qui éclata en 1576, dans le but de défendre la religion catholique. A peu près toutes les villes du Nivernais s'étaient déclarées franchement pour la Ligue et Château Chinon avait suivi l'exemple.
Une armée protestante, sous les ordres de Jean d'Aumont, maréchal de France et de Louis de Gonzagues, duc de Nevers, vint mettre le siège devant Château Chinon au mois d'avril 1591.
Les forces dont disposait le maréchal étaient peu considérables ; elles se composaient d'une compagnie de cavalerie du seigneur de Chamlivault et de celle de Milleront-Briquemont ; de quatre canons, deux qu'il avait eu du duc de Nevers et deux que le sieur De Tavannes avait fait faire à Saint Jean de Losne.
Une tradition qui s'est conservée jusqu'à nos jours place le camp du maréchal d'Aumont au sud de la ville, à un endroit appelé aujourd'hui Croix de la Mission. C'est en effet à peu près la seule position d'où l'armée assiégeante ait pu facilement canonner la place. La résistance de Château Chinon dura un mois et la ville fut emportée d'assaut ; le maréchal d'Aumont voulant se venger fit passer au fil de l'épée et la garnison et les citoyens les plus connus pour leur attachement à la Ligue. Le maréchal d'Aumont s'empara aussi du château de la Motte. On trouve encore près de l'étang de ce nom, comme de Saint Hilaire en Morvan, quelques vestiges d'une ancienne maison-forte qui formait un fief dépendant de Château Chinon et qui portait le nom du fief de la Motte. Il est probable que c'est ce château qui fut pris et rasé par d'Aumont.

Extrait de Histoire de Château Chinon du docteur Bogros Edmond

  • Source : AD 58 - Le Journal du Morvan - 1920 1924, page 501
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 19 mars 2019 à 10:10 (CE

Porte du Centre-Maison du Bailly

Rue du centre subsiste la maison du Bailli d'origine et des remaniements imprécis.
Communément appelée la porte du Centre, elle était la maison du bailli, créée par le roi en 1395. La Chambre du Conseil se situait au dessus de l'arcade. Cet élément se situe dans la deuxième enceinte de la ville construite à la fin du 16ème siècle et dont de nombreux témoignages subsistent, tours, remparts, porte Notre-Dame, rue des Fossés. Château Chinon n'appartenait ni au Duché de Bourgogne ni au Duché de Nevers, mais relevait du roi de France. Le bailli de Château Chinon, nommé par le seigneur, peut prononcer la peine capitale et sa juridiction s'étend à une partie des paroisses voisines. Selon une archive de 1636 de Baudiau, ils " tenaient les audiences et expéditions de causes dans une grande salle haute, lambrisée et voûtée jusqu'en haut du toit. Au-dessus de cette salle, se trouvaient les prisons et cachots...en mauvais état ". Un plan historique dessine l'ensemble avec la halle mitoyenne.

Aujourd'hui, la rue traverse le bâtiment, couvert d'un long toit par une étroite arcade.

  • Source : Patrimoine du Morvan
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 6 mai 2020 à 12:10 (CEST)

Louis XIV - 1652

Chastel Chinon

Lettre à Roger Bussy-Rabutin

"Monsieur le comte Bussy-Rabutin, m'ayant été fait plainte, de ce qu'au lieu de déférer aux ordres que je vous ay envoyez pour exempter Chastel Chinon de l'assemblée de vos régiments, avez fait arrêter prisonnier celui qui vous les a portez et avez fait menacer les habitants de ladite ville d'y faire loger dix compagnies de votre régiment d'infanterie, s'ils ne composoient avec vous pour le logement. Je n'ai pû croire que vous ayez fait une telle violence ; et je vous écris cette lettre pour vous dire que si vous avez fait arrêter quelqu'un pour ce sujet, vous ayez, aussitôt que vous l'aurez reçüe, à le faire mettre en liberté, et à empescher qu'il ne soit rien demandé aux habitants de ladite ville sous prétexte de ce logement, désirant en considération de ma cousine la princesse de Carignan, comme je vous l'ay déjà fait savoir, qu'il ny soit envoyé aucunes troupes, si ce n'est pas mes ordres exprès. En m'assurant que vous satisferez à ce qui est en cela de ma volonté. Je ne vous ferai la présence plus longue que pour prier Dieu qu'il vous ait, M. le comte de Bussy Rabutin, en sa saint grace."

Ecrit à Saint Germain en Laye, le vingt huit avril mil six cent cinquante deux

Signé : Louis

Droits de péage - 1751

Arrest du Conseil d'Etat du Roy qui fait défenses au sieur de Mascrany de percevoir des droits de péage aux lieux de Château Chinon et d'Auroux, ni sur le pont de Corancy, généralité de Moulins : Et déclare qu'il n'a point statué sur les droits de foires et marchés.

"Vû par le Roi, étant son conseil, le mémoire présenté par le sieur de Mascrany, concernant un droit de péage au lieu et dans la seigneurerie de Château Chinon, généralité de Moulins. Vû aussi l'avis de sieur Intendant Commissaire pour l'éxécution des ordres de sa Majesté en ladite généralité.
Conclusions du sieur Maboul, Maître des requêtes, Procureur de Sa Majesté en cette partie. Vû aussi l'avis des sieurs Commissaires nommés par l'arrêt du Conseil du 29 Août mil 1724 et autres rendus en conséquences : Ouï le rapport, et tout considéré, le Roi étant son conseil, conformément à l'avis desdits sieurs Commissaires, faite par le sieur Mascrany d'avoir satisfait aux arrêts du Conseil des 29 Août 1724, 24 Mars 1725 et 4 Mars 1727, et, en conséquence, d'avoir produit les titres en vertu desquels il prétend un droit de péage en ce lieu de Château Chinon, lui fait de tres expresses inhibitions et défenses d'en percevoir aucun à l'avenir, sous quelque dénomination que ce soit, sur les voitures, bêtes de somme, bestiaux, denrées et marchandises passant par ledit lieu de Château Chinon, à Auroux et sur le pont de Corancy, ni ailleurs, dans l'étendue de ladite seigneurerie de Château Chinon : à eine contre lui de restituer des sommes qui auroient été exigées, d'une amende arbitraire au profit de sa Majesté ; et contre ses fermiers ou receveurs, d'être poursuivis extraordinairement comme concussionnaires et punis comme tel suivant la rigueur des ordonnances.
Déclare Sa Majesté, qu'il n'a point été statué par le présent arrêt, sur les droits, si anciens sont dûs, sur les bestiaux, denrées et marchandises amenés à Château Chinon et à Auroux, pour y être vendus et consommés, ni sur les droits de foires et marchés, attendu que lesdits droits ne sont pas sujets à la vérification ordonnée par l'arrêt du Conseil du 29 Août 1724".

Fait au Conseil d'Etat du Roi, Sa Majesté y étant tenu pour les finances. A Versailles, le 21 Décembre 1751

Signé : Phelypeaux

  • Source : wikisource, AD 58
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 17 avril 2020 à 17:34 (CEST)

Sociéte populaire de Château Chinon - 1793

Adresse de la Société populaire de Château Chinon à la Convention nationale - 21 septembre 1793

Citoyens représentants,

Le grand carractère que vous avez déployé dans les journées mémorables des 31 mai, 1er et 2 juin a de nouveau sauvé la patrie : Des scélérats éloquents sous le masque des vertus, entravaient votre marche : le décret dont vous les avez frappés a mis leur perfidie en évidence. Qu'ils soient donc promptement jugés et punis.

Vous nous avez donné une constitution républicaine ; elle est le fruit des travaux des grands hommes de tous les siècles. Restez à votre place, représentants, et ne le quittez, malgré les murmures des malveillants et leurs sourdes menées, que, lorsque ce chef-d'oeuvre de l'esprit, cette base des lois reposera d'une manière inébranlable sur la terre de la liberté.br>

Représentants, Château Chinon est le nom de notre ville ; elle est située sur une montagne entourée d'autres montagnes, nous sommes donc des montagnards à cause de ce territoire et nous le sommes aussi dans le sens de la Révolution. La première partie du nom de notre ville nous déplait, parce qu'il est tiré de la hideuse féodalité : décrétez, représentants, que la ville de Château Chinon portera dorénavant le nom de Chinon la Montagne. Ce nouveau nom qui convient assez à la situation de notre ville nous sera d'autant plus cher qu'à jamais il nous rappelera et à nos descendants les travaux de cette patrie de la Covention qui sauva la République, et que chaque jour, il nous fournira l'occasion de nous écrier, en signe de reconnaissance : Vive la Sainte Montagne.

Richou, président
Boivin, secrétaire
Rolot, secrétaire

Château Chinon, le 21 septembre 1793, l'an II de la République française, une et indivisible

  • Source : wikisource. André Paris - la Révolution vécue en Morvan dans le District de Château Chinon : De la Convention Girondine au Gouvernement révolutionnaire organisé. Septembre 1792 Décembre 1793 (3ème partie) Bulletin n°69 de l'Académie du Morvan, 37ème année 2010. et d'après les Archives parlementaires 1, série 75, du 23 Septembre au 3 octobre 1793. Texte relevé aux Archives Nationales; usuels 27D
  • Transcripeur : Mabalivet (discussion) 18 avril 2020 à 14:16 (CEST)

Déportés de la Révolution

MOREAU (L' Aisné) Philippe Gaspard : Ex jésuite, retiré ç Château Chinon chez son frère, curé de de ce lieu, ne fit point de serment révolutionnaire, arrêté avec son hôte, amenés à Nevers le 14 Février 1794, mort de faim et de la peste dans le fond de cale de la galiote du port de Nantes le 6 Avril 1794, à l'âge de 68 ans, son fère rentra de la déportation dans sa famille en 1795, mourut le 5 Juillet 1808.

BOUFFECHOU ( N...) : prêtre et religieux capucin, retiré à Château Chinon, diocèse de Nevers conduit à Nantes et mort dans le fond de cale de la galiote hollandaise le 1er Avril 1794.

  • Source : Martyrologe du Clergé français pendant la Révolution - Pille Aîmé - 1840
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 28 avril 2020 à 11:58 (CEST)


Notes diverses sur l'histoire de Château Chinon - Le 29 novembre 1617 le Sr (sieur) de Refuge seigneur de Beuré-Boguet présenta à De (dame) Anne de Montassier Comtesse de Soisson, un Ancien Mémoire suivant lequel cette terre est mouvante du Comté de Châteauchinon code des curés t-1-p.288. Edit de 1736.

- Le dénombrement du 20 octobre 1459 cité dans la généalogie de Mrs (messieurs) de Cotignon prouve que dans ce tems-la Châteauchinon avait pour seigneur mgr (monseigneur) le Comte de Charollois époux de dame Izabeau de Bourbon.

- Vers l’an 1264 Geoffroy Lusignan Sr (sieur ) de Jarnac et Vicomte de Chatellereau, par sa femme Jean, eut Eustachié mariée à un Sr (sieur) de Châteauchinon* Morery Verbo Lusignan * nommé Dreu de Mello (Voir également Moreri Verbo Dreu de Mello)

Phrase rayée : Bernard de Saint Sauge Ev (évêque) de Nevers depuis 1160 de son tems auquel Guy comte de Nevers.

- En 1173 Bernard de Saint Sauge Ev (évêque) de Nevers donna aux chanoines de son église, les églises de Saint Ligier de Fogeray, (St-Léger de Fougeret) , de Belismes (Blismes), Possignol, Dompmartin, et Saint Perruze (St-Péreuse) et le droit de mettre un chapellain en l’église Saint- Romain de Chatelchinon. Hist (histoire) du Nivernais de Coquille p.371

- Louis 2 duc de Bourbonnois dit Le Bon Duc, fils de Pierre duc de Bourbonnois et d’Isabelle sœur du Roi Philippe de Vallois estoit Sgr (seigneur) de Chaoñ (Château-Chinon) vers L’an 1356. Hist du Niv. P.481

- Vers l’an 1576 m. Arnaud Sorbin etant évêque de Nevers, il y avait 8 archiprêtres dans le diocèze seulem(en)t. et Château(chin)õn étoit de l’archiprêtré de Chatillon (.. ? Bazois ?) de Nevers. P.379

- Le pays de Nivernois est composé de 8 contrées principales. La 5e est le morvan, dont partie est en le nivernois, partie en la Seigneurie de Chaõn (Château-Chinon), partie en Bourgogne. S (saint) Perreuse est entre Chatillon et Chatelchinon est exposé au midy ; cela est pour cause avec la bonté du plant, qu’en ce lieu seul et en nul autre part en Morvan, sont les vins bons et excellents. Hist. Du Niv. P. 503


Note sur la transcription de courriers d'archives de Château Chinon: orthographe respectée mais parfois ponctuation ajoutée pour une meilleure compréhension. Les abréviations (entre parenthèses et en italique) ont été complétées.
D'après les manuscrits de courriers d'archives de Château Chinon
Françoise Guillaume en novembre 2010, bénévole de GenNièvre

Élection du maire

M. le docteur Duprey, qui avait donné sa démission de maire de Château-Chinon, a été réélu par 13 voix sur l5 votants.

(Le Courrier de la Nièvre du 25/10/1903)

Rapatriement de nos soldats – Château Chinon - 1921

Mercredi très tard dans la soirée, a eu lieu à Château Chinon , l’inhumation d’un jeune soldat, M. Charles PICAULT, dont les parents habitent Paris.
Le corps ayant été ramené en auto de Verdun, l’heure de la cérémonie ne put être fixée, elle eut lieu à la tombée de la nuit dans un calme et un recueillement touchant.
Ancien élève de Saint Romain, M. Charles Picault vécut à Château Chinon de bonnes années.
C’est le 1er petit soldat qui revient dans sa terre natale, dormir son dormir son sommeil.

  • Source : AD 58 Le Journal du Morvan, page 131
  • Transcripteur Marie Anne Balivet Janvier 2019

Inhumation de braves - 1922

Jeudi à 3 Heures ½ eu lieu au cimetière l’inhumation des restes du Lieutenant Garcia, décoré de la Médaille Militaire et de la Légion d’Honneur, tombé face à l’ennemi en 1917, au Chemin des Dames, à l’âge de 39 ans. En raison du deuil de l’église, la cérémonie religieuse ne put avoir lieu comme en temps ordinaire.
Au cimetière, devant une foule émue et recueillie, à l’ombre de l’emblème de la Patrie, sous les plis de ce drapeau que le jeune héros avait si bien défendu, M. Fouillet, Présidant de la Société des Anciens Combattants, a prononcé un magnifique discours dans lequel il a retracé les actes sublimes accomplis par ce vaillant officier qui plaçait l’accomplissement du devoir et l’amour de la Patrie au dessus de l’amour de la famille.
«Une permission lui était offerte lors de l’attaque en préparation, il refusait la permission et l’heure de l’attaque arrivée , en avant de ses hommes courait au combat : il tomba frappé d’une balle en pleine poitrine".
Ces sublimes traits d’héroïsme sont pour sa veuve et ses enfants un puissant réconfort dans leur douleur et rendent les larmes moins amères.

M. Garcia n’écrivait il pas à son épouse : Fais dire quelques petites prières à mes chers enfants pour que le dieu des combats me protège « . Hélas ! les desseins du grand maître n’ont pas voulu que ce cher papa voie grandir ses deux petites têtes brunes.
Il est tombé en Brave, face à l’ennemi, mais son souvenir en sera pieusement conservé. Il va dormi en paix dans cette terre du Morvan dont il avait fait son pays d’adoption.
Après M. Fouillet, M. Deschamps, Maire de Château Chinon, prononça quelques belles paroles écoutées avec une religieuse attention.

  • Source : AD 58, Le Journal du Morvan, page 245
  • Transcripteur : Marie Anne Balivet Janvier 2019

Réinhumation de soldats – 1922

Demain dimanche à 1 heure ½, aura lieu la cérémonie religieuse de re-inhumation de 3 enfants du pays, morts pour la France.
L’Adjudant Fernand MIRET du 272ème d’Infanterie, décoré le la Croix de Guerre, tombé à Avocourt, Meuse le 6 mars 1918.
Joseph ROUBEAU du 29ème d’Infanterie, décoré de la Croix de Guerre, tombé Aux Eparges le 9 avril 1916.
Paul BOULIN, Brigadier à la 58ème de Batterie d’Artillerie de Tranchées, décoré de la Croix de Guerre, mort des suites de blessures à Dugny, Meuse le 16 décembre 1916.
La Société des Anciens Combattants se réunira Place Notre Dame à 1 Heure ¼. Prière de se munir des insignes.

  • Source : AD 58 Le Journal du Morvan, page 280
  • Transcripteur : Marie Anne Balivet Janvier 2019

La Porte Notre-Dame - 1930

Par Arrêté du 16 octobre 1930 de M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, la Porte Notre-Dame est inscrite sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Rappelons que cette porte fut construite en 1561 avec les matériaux de démolition de l'ancien château.

  • Source : AD 58 - Le Journal du Morvan 1930, page 181
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 4 mars 2019 à 14:32 (CET)

Une ville toujours aussi belle au 21ème siècle

Photo Nièvre Tourisme

Ce qui impressionne quand on regarde Chateau Chinon, de loin ou bien du ciel, c'est cette impression d'unité avec la quasi uniformité de couleur des toitures en ardoise.

Ce n'est pas unique mais c'est rare et ça met en valeur cette ville typiquement morvandelle bien accrochée sur sa colline.