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Ludovico Gonzaga, en italien. Né à Mantoue le 18 septembre 1539 mort à Nesle dans la Somme le 23 octobre 1595.<br>
Ludovico Gonzaga, en italien. Né à Mantoue le 18 septembre 1539 mort à Nesle dans la Somme le 23 octobre 1595.<br>
Il est le troisième fils de Frédéric de Mantoue et de Marguerite Péléologue.
Il est le troisième fils de Frédéric de Mantoue et de Marguerite Péléologue.
[[Image:de Gonzague Louis et de Clèves Henriette.jpg|thumb|150px|<center>Louis et Henriette|]]
[[Image:de Gonzague Louis et de Clèves Henriette.jpg|thumb|150px|<center>Louis et Henriette]]
Son amour pour les armes s'était manifesté de bonne heure et il décida que ce serait par ce moyen qu'il chercherait son illustration. Il n'avait que dix ans lorsqu'il fut accueilli par Henri II qui le fit élever avec ses enfants. Le roi fit naturalisé le jeune prince en 1550 ce qui lui permet de recueillir la succession d'Anne d'Alençon, son aïeule maternelle.
Son amour pour les armes s'était manifesté de bonne heure et il décida que ce serait par ce moyen qu'il chercherait son illustration. Il n'avait que dix ans lorsqu'il fut accueilli par Henri II qui le fit élever avec ses enfants. Le roi fit naturalisé le jeune prince en 1550 ce qui lui permet de recueillir la succession d'Anne d'Alençon, son aïeule maternelle.



Version du 19 mars 2019 à 20:43

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Cérémonie traditionnelle des fiançailles en Morvan

Ce qu'il en reste en 1964

Nous avons en Morvan, des témoignages de premières importance sur les cérémonies ancestrales des fiançailles et du mariage. Le plus ancien document et le plus complet est celui de M. A. Duvivier, narration recueillie par notre ami regretté Gautron du Coudray. Il nous donne une description complète des cérémonies des fiançailles et du mariage en Morvan, telles qu'elles existaient encore vers le milieu du XIXème siècle.

A peine sorti du hasard et des épreuves de la conscription, le Morvandiau se cherche une compagne, et son choix fait, il charge son père, un de ses parents ou une personne âgée de sa connaissance, de boulayer pour lui, de demander pour lui la jeune fille en mariage. Puis la proposition agréée, il se rend, endimanché et accompagné de son boulayeur, chez le père de celle qui l'aime.
Ils ont grand soin de remarquer ce qui se passe autour d'eux, à leur arrivée. Si on trace des croix dans les cendres avec des pincettes, c'est de mauvais augure : on ne servira que à déjeuner que du caillé et des crapiaux, du fromage et des oeufs délayés avec de la farine ; à leur départ, on dressera en l'air les tisons du feu, ce qui signifie de ne point revenir. Mais, si au contraire, leur démarche est accueillie avec empressement, le succès de leur démarche est est assurée ; on se met en cuisine, on sert l'omelette au lard, la tranche de de jambon, le fromage à la crème et le vin des jours de fête : puis, quelques paroles échangées, on passe à table. Le futur beau-père fait placer à dessein les deux jeunes gens l'un près de l'autre.
Cet accueil bienveillant et cordial du chef de famille, ces apprêts extraordinaires du repas, ces regards de la jeune fille, tout cela est de bon augure, tout cela remue profondément l'âme du jeune homme ; mais rien ne lui dit encore qu'il est aimé. Pour le savoir, il remplit son verre à pleins bords ; il boit, puis il le passe à la jeune fille à moitié bu. Si la jeune fille consent à boire le reste du verre, si elle le met à sec, il est heureux, il est aimé.
Avant de se quitter, on convient de tout : on remet au dimanche suivant l'écrit des bans et l'achat des habits de noce. Une trentaine d'années plus tard (1865), MM. Collin et Charleuf nous donnent les détails suivants :
Un mariage demande des préliminaires assez compliquées. Il faut tout d'abord le peut homme qui entame les négociations et aplanisse les voies : le prétendant et son mentor s'abouchent ensuite avec le père de la prétendue. Cette première rencontre a lieu un dimanche, toujours au cabaret. La politesse commande d'offrir du vin, tant qu'on en pourra boire ; d'aventure, si la jeune fille est présente, on demandera elle du vin sucré. Vient l'entrevue officielle ; nul n'est éconduit d'emblée ; telle fille honnête compte autant de prétendants que feu dame Pénélope ; qui pourrait dire combien de duels au bâton résultent de ces compétitions amoureuses !
A la fin de la première visite, il est point capital à observer : le feu s'éteint rarement dans nos chaumières morvandelles ; quand un galant parle de se retirer, la mère de famille s'avance vers l'âtre ; si les tisons sont rapprochés, ravivés, le jeune homme n'a point déplu s'ils sont écartés, plantés à droite et à gauche du foyer, il reste au soupirant peu de chances de succès ; néanmoins la maison ne lui est est point fermée ; permis à lui de revenir autant qu'il le voudra.
Ces assiduités durent des mois, quelquefois des années ; la jeune fille pendant ce temps a su encourager celui que son coeur désire et lui apprendre qu'elle n'en aura jamais d'autre ; d'ordinaire, cette promesse est fidèlement gardée. La conscription vient-elle enlever l'ami du coeur, sa promise l'attendra sans désespérer personne.

En 1883, le Docteur Bogros Edmond, dans son ouvrage A travers le Morvan, nous redonne le témoignage qui suit :
M. Guizot (histoire de France racontée à mes petits enfants) fait au Morvan l'honneur d'avoir conservé l'usage celtique qui voulait qu'une jeune fille à marier ne parut qu'à la fin des banquets, tenant à la main une coupe pleine, et que celui à qui elle la présentait devint l'époux de son choix. Cette coutume n'existe plus aujourd'hui, que nous sachions, en aucun point du Morvan (1883). Cependant les négociations ont abouti, et le repas des accordailles a lieu. Tous les proches parents y sont conviés et le croque-avoine y occupe dignement une place honorable, juste récompense de ses bons offices. Ce repas ne se distingue guère que par la qualité prodigieuse de vin sucré qui absorbe la partie féminine de la réunion, notamment la future, qui mesure volontiers l'ardeur dont elle est l'objet au degré d'édulcoration de sa boisson. Au dessert, on donne des noix et des noisettes ; ce qui pourrait bien être une tradition plutôt qu'une économie. ( les noix étaient chez les Romains, l'emblème du mariage, en raison de la double enveloppe qui renferme son fruit). Enfin l'heure du berger va sonner, les bans sont publiés, les habits achetés, c'est demain qu'on se marie, les voisins aidant, on a fait pour la noce d'énormes préparatifs.

  • Source : Le Morvan Coeur de la France, Tome II, Joseph Bruley
  • Mabalivet (discussion) 5 mars 2019 à 16:53 (CET)


Semelay - 1938

Suivant jugement sur requête rendu par le Tribunal Civil de Château Chinon le 8 novembre 1938, enregistré ; à la demande de M. Claude BERTHELOT, propriétaire et de Mme Jeanne LAURENT, son épouse, demeurant ensemble au bourg de Semelay ; de Louis-Joseph PORCHET, jardinier, demeurant au même lieu. Ayant Maître Tacnet pour avoué.
Il a été statué ainsi qu'il suit : Homologue l'acte d'adoption reçu par Maître Bertrand, notaire à Luzy, le 6 octobre 1938
Dit qu'il y a lieu à adoption par Claude Berthelot et Jeanne Laurent, son épouse, demeurant ensemble à Semelay, de Louis-Joseph Porchet, ancien pupille de l'Assistance Publique de la Seine, non reconnu, né à Paris, 6ème arrondissement, le 27 novembre 1917.
Dit que désormais, Louis-Joseph Porchet portera le seul nom de Berthelot.
Ordonne la transcription du dispositif du présent jugement sur les registres des naissances de l'année courante du 6ème arrondissement de Paris ; et dit que mention en sera faite en marge de l'acte de naissance de l'adopté, aux formes de droit.
Dit que les dépens seront supportés par les époux Berthelot-Laurent.

Ainsi fait et jugé en la Chambre de Conseil du Tribunal Civil de Château Chinon le 8 novembre 1938 par MM. Vieillard, Vice-Président au Tribunal Civil de Nevers faisant fonction de Président ; Girard Juge Résident au Tribunal Civil de Château Chinon ; Berton Juge au Tribunal Civil de Nevers (Juge délégué), en présence de M. Laurent, substitut de M. le Procureur de la République à Nevers ; assités de Maître Poitoux, Greffier en chef.
Enregistré à Château Chinon, le 17 novembre 1938, folio 76, case 917
Reçu 648 francs
Le receveur, signé, Paulet
Pour extrait certifié conforme
Signé : Ch. Tacnet

  • Source : AD 58 L'Avenir du Morvan - 1938
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 18 mars 2019 à 10:23 (CET)


Entrains sur Nohain - 1940

Extrait d'un jugement rendu par le Tribunal Civil de Clamecy le 23 décembre 1940, enregistré.

A la requête de M. Léon-Fernand MARTIN, docteur en droit, demeurant à Entrains sur Nohain.
Le Tribunal, par ces motifs, homologue l'acte d'adoption passé devant Maître Georges-Célestin Richard, notaire à Saint Amand en Puysaie le 11 décembre 1940. En conséquence, dit qu'il y a lieu à l'adoption du mineur Robert STRAUSS, né à Metz, Moselle, le 29 janvier 1937, pupille de l'Assistance Publique, par M. Léon-Fernand Martin, docteur en droit, demeurant à Entrains sur Nohain.
Dit que le mineur Robert Strauss portera dorénavant le seul nom de l'adoptant et qu'il s'appelera exclusivement Robert Martin.
Dit et juge que l'adopté cessera d'appartenir à sa famille naturelle.
Dit que le dispositif du présent jugement sera publié conformément à la loi et transcrit sur les registres de l'Etat Civil de la mairie de Metz, Moselle, en marge de l'acte de naissance du mineur Robert Strauss, le dit acte dressé à Metz, le 29 janvier 1937.
Pour extrait conforme.

  • Source : AD 58 - L'Avenir du Morvan - 1940
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 18 mars 2019 à 10:23 (CET)


Château Chinon en 1587

En 1587 la seigneurie de Château Chinon appartenait aux Maisons De Longueville et de Bourbon-Soissons qui la tenait de Marguerite d'Autriche (1517).

Au mois d'avril 1588 éclata à Château Chinon une épidémie si meurtrière, la peste, qu'il ne resta dans la ville que deux habitants ; Denys Pitois, receveur du grenier à sel et Jean Vaucoret-Grosbois. Il existe encore derrière la montagne du château, au nord, une fontaine appelée Fontaine des pestiférés, où quelque hôpital provisoire fut, sans doute, établi à cette époque. C'est probablement aussi en cette année que fut construite la petite chapelle de Montbois, consacrée à Saint Roch, cet élu qui a soigné avec tant d'affection les pestiférés pendant toute sa vie.

Trois ans après cette peste, en 1591, Château Chinon éprouva les atteintes d'un fléau non moins redoutable. On était en pleine guerre civile, la Ligue, qui éclata en 1576, dans le but de défendre la religion catholique. A peu près toutes les villes du Nivernais s'étaient déclarées franchement pour la Ligue et Château Chinon avait suivi l'exemple.
Une armée protestante, sous les ordres de Jean d'Aumont, maréchal de France et de Louis de Gonzagues, duc de Nevers, vint mettre le siège devant Château Chinon au mois d'avril 1591.
Les forces dont disposait le maréchal étaient peu considérables ; elles se composaient d'une compagnie de cavalerie du seigneur de Chamlivault et de celle de Milleront-Briquemont ; de quatre canons, deux qu'il avait eu du duc de Nevers et deux que le sieur De Tavannes avait fait faire à Saint Jean de Losne.
Une tradition qui s'est conservée jusqu'à nos jours place le camp du maréchal d'Aumont au sud de la ville, à un endroit appelé aujourd'hui Croix de la Mission. C'est en effet à peu près la seule position d'où l'armée assiégeante ait pu facilement canonner la place. La résistance de Château Chinon dura un mois et la ville fut emportée d'assaut ; le maréchal d'Aumont voulant se venger fit passer au fil de l'épée et la garnison et les citoyens les plus connus pour leur attachement à la Ligue. Le maréchal d'Aumont s'empara aussi du château de la Motte. On trouve encore près de l'étang de ce nom, comme de Saint Hilaire en Morvan, quelques vestiges d'une ancienne maison-forte qui formait un fief dépendant de [[Château Chinon]) et qui portait le nom du fief de la Motte. Il est probable que c'est ce château qui fut pris et rasé par d'Aumont.

Extrait de Histoire de Château Chinon du docteur Bogros Edmond

  • Source : AD 58 - Le Journal du Morvan - 1920 1924, page 501
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 19 mars 2019 à 10:10 (CET)


Louis de Gonzague, duc de Nevers

Ludovico Gonzaga, en italien. Né à Mantoue le 18 septembre 1539 mort à Nesle dans la Somme le 23 octobre 1595.
Il est le troisième fils de Frédéric de Mantoue et de Marguerite Péléologue.

Louis et Henriette

Son amour pour les armes s'était manifesté de bonne heure et il décida que ce serait par ce moyen qu'il chercherait son illustration. Il n'avait que dix ans lorsqu'il fut accueilli par Henri II qui le fit élever avec ses enfants. Le roi fit naturalisé le jeune prince en 1550 ce qui lui permet de recueillir la succession d'Anne d'Alençon, son aïeule maternelle.

Marié à Henriette de Clèves, duchesse de Nevers en 1565.
En prenant le titre de duc de Nevers, il devint le plus riche propriétaire de France. Sa femme lui apporta les duchés de Nevers et de Réthelois, les baronnies de Donzy, les terres d'Orval en Bourbonnais, de Châteaummeillant en Berry, plusieurs souverainetés au-delà de la Meuse, de riches domaines en Picardie et en Artois. Le roi, reconnaissant, le nomma duc de Mantoue et lieutenant-général de toutes les possessions françaises au-delà des Monts.

A compléter

  • Source : Etude historique, Louis de Gonzague, Duc de Nevers par M. Ch. Duvernet 1870
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 19 mars 2019 à 11:47 (CET)

Henriette de Clèves, duchesse de Nevers

De Clèves Henriette.jpg

Fille de François 1er de Clèves, duc de Nevers 1516 - 1561 et de Marguerite de Vendôme 1516 - 1589.
Mariée le 4 mars 1565 au Duc de Nevers.

Née le 31 octobre 1542 La Chapelle-d'Anguillon dans le Cher
Décédée le 24 juin 1601 à Paris, en son hôtel. Enterrée à Nevers.


Crime ou enlèvement à Villapourçon - 1923

Il n'est que bruit dans tout le Morvan de la disparition d'une jeune enfant de trois ans, le petite JEANNE MARCEAU, demeurant chez chez parents au hameau des Marceaux, commune de Villapourçon.

Voici comment les faits se sont produits :

M. Marceau, âgé d'une trentaine d'années, demeurant au hameau des Vaillants, commune de Glux en Glenne changeait de domicile samedi dernier et allait habiter le hameau des Marceaux, coquet petit village d'une centaine d'habitants, flanqué sur le versant de La Gravelle qui regarde Villapourçon.
Mme Marceau était occupée, vers onze heurs du matin à mettre un peu d'ordre dans sa nouvelle demeure et préparait aussi le déjeuner pour son mari et le domestique qui amenaient sur des chariots leur mobilier.

La petite Jeanne était un peu dépaysée dans les nouveaux locaux qu'elle n'avait jamais vus, aussi sa mère, la laissa sortir un instant dehors dans la cour pour s'amuser, sans toutefois la perdre de vue. Il s'était à peine écoulé un quart d'heure depuis la sortie de l'enfant que la mère s'enquit de ce qu'elle devenait. Mme Marceau sortit dans l cour, appela la fillette, mais celle-ci ne répondit pas. Elle sera, sans doute, chez une voisine, se dit-elle et elle alla frapper aux portes des maisons d'à côté. Mais, pour toutes réponses, on lui répondit que l'on n'avait pas vu l'enfant.>br> Affolée, Mme Marceau courut de tous côtés, fouilla les dépendances de la maison, les jardins et les environs du village et appela la petite mais rien ne lui répondit.
Peu après, M. Marceau arriva avec son domestique ; sa femme, en quelques mots le mit au courant de ce qui venait d'arriver. Avant de manger quoi que ce soit, le père de l'enfant se mit à la recherche de sa fillette. En compagnie de plusieurs hommes, on battit la campagne, on fouilla les coins et recoins mais toutes leurs recherches restèrent sans résultat.

Comme il avait plu et que la boue des chemins était assez molle, on releva la trace de pas de l'enfant qui était chaussé de sabots. On suivit ces pas pendant une cinquantaine de mètres le long d'un chemin et, subitement les traces se perdirent. A l'endroit où l'on releva la dernière empreinte des petis sabots, on ne trouva aucune trace de pas d'homme ni d'animal quelconque. l'enfant avait disparu mystérieusement enlevée par une force aérienne.

Pendant toute la journée de dimanche, de concert avec les gendarmes de Villapourçon, tous les hommes des hameaux environnant organisèrent des battues dans les bois alentour ; mais toutes ces recherches n'aboutirent à rien. Que s'était-il passé, nul ne le sait. Les jours ont succédé aux nuits et les nuits aux jours et pas le plus petit indice n'est venu jeter la lumière sur la disparition de cette enfant.

Jeudi, nous nous sommes entretenu de cette disparition avec M. Marceau, père de la fillette. Le malheureux est dns un état d'affaiblissement moral et physique qui fait peine à voir. quant à ,la mère, elle ne vit plus depuis ce jour malheureux où la gaieté est partie de ce foyer, pour peut-être ne plus revenir.

Une plainte a été déposée au Parquet de Château Chinon qui, nous l'espérons, déploiera tous les moyens pour retrouver l'enfant morte ou vivante.

Le crime

La petite Jeanne Marceau a été étranglée après avoir subi les derniers outrages. L'assassin arrêté, avoue avoir brûlé le petit cadavre dans sa marmite à cochons pour le faire disparaître.

Dans le courant de l'année, les époux Marceau, cultivateurs au hameau des Vaillants, commune de Glux en Glenne, affermaient une maison avec quelques dépendances, aux Marceaux. Cette maison avait été affermée par Mme Joyeux dont le premier mari, M. Jean Laudet, frère de l'assassin, avait été tué à la guerre. Dans le partge, la maison avait été attribuée à Mme Joyeux.

Son ex beau-frère, François Laudet, âgé de 50 ans, qui espérait que la maison lui reviendrait en conçut un vif dépit et plus d'une fois, il se serait laissé aller à des menaces. D'un caractère violent, sournois, d'une avarice sordide, il était redouté dans le pays.

L'arrivée de la brigade mobile

Le Parquet saisi de l'affaire faisait appel à la brigade mobile d'Orléans et samedi matin, M. Mutel, commissaire spécial, assisté de M. Nocquet, inspecteur, se rendaient à Villapourçon et commençaient leur enquête. les parents furent longuement entendus, on perquisitionna chez eux. les époux Marceau, arrivés depuis trois jours, déclarèrent qu'ils ne se connaissaient pas d'ennemis. Le crime par vengeance devait être écarté..

Les enfants Laudet parlent

M; Mutel apprenait que François Laudet nourrissait une haine féroce contre son ex belle-soeur, qui, disait-il, l'avait dépouillé de la maison paternelle. Il se rendit au domicile de Laudet. A vingt mètres de son habitation, il trouva le petit Louis Laudet, âgé de quatre ans jouant avec son frère Maurice, âgé de neuf ans. Le commissaire parla au plus jeune, lui offrit des bonbons en lui demandant sur un ton paternel, s'il ne saurait pas ce qu'était devenue la petite Marceau. " Mouai, y s'sait ran, y n'é ran vu" répondit l'enfant en cherchant à se dissimuler. Le commissaire, certain qu'il tenait la bonne piste, insista, l'enfant répéta la même phrase comme une leçon apprise. L'aîné, Maurice, prit part et svamment cuisiné, répondit enfin " Y vas bin vous y dire mais preumettez mouai que mon pa n'iré pas en priyong ". Le commissaire promit et Maurice parla.

Il raconta dans le patois du pays que le 17 novembre, la petite Marceau était entrée chez eux en mangeant son pain ; son pa, en apprenant que c'était la fille des gens qui " étint dans la mayong de son grand pé " l'avait prise et l'avait étranglée en la serrant contre le lit.

Le commissaire entra aussitôt chez Laudet, et sans plus d'explications, il l'invita à l'accompagner à ,la gendarmerie de Villapourçon pour donner quelques renseignements. Interrogé aussitôt sur les propos tenus par ses enfants, il nia avec énergie.
Pendant qu'on le gardait à vue à la chambre de la caserne, les agents remontèrent aux Marceaux et interrogèrent Mme Laudet qui nia avec autant d'énergie que son mari.

Madame Laudet fait le récit du crime