Assassinats

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1707 - Homicide de Pierre Moreau

(tisserand, archer de la maréchaussée le 28 avril 1707).

Il a reçu un coup de fusil tiré par Jean Peuillot. Il a été attiré par Jeanne, la fille de Peuillot, guet-apens dans la ruelle de la chambre ou deux amants surpris ? La fille Peuillot et Pierre Moreau se barricadent ; ils professent des menaces « égorgeons-les, il y a trop longtemps qu'ils nous font pastir. »

Moreau se réfugie chez sa belle-sœur, il meurt de ses blessures le lendemain.

Plainte contre Peuillot par Paul Étignard, avocat à Château Chinon.

Une sentence de grâce est prononcé pour Jean Peuillot. Rien n'indique ce qu'il est advenu de Jeanne Peuillot, amoureuse de Pierre Moreau, ou complice de son père.

1708 - Homicide d'Edmé Maublanc

20 juin, le procureur du Roy contre Jean Minot, meunier, de la paroisse de Rouy, homicide d'Edme Maublanc, meunier du moulin de Goulnot, en la paroisse de Saint Saulge, tué sur le chemin de Nevers à Saint Saulge.

L'assassinat s'est produit 18 à 19 mois avant l'arrestation de l'assassin. La veuve de la victime s'est remariée. Une course-poursuite s'est alors engagée pour cerner l'assassin. Le nouveau mari, meunier au même moulin, aidé de ses valets, est allé chercher l'assassin au village de Grand-Champ, paroisse de Rouy ; ils ont appris qu'il était dans les bois ; ils l'ont trouvé, lui ont donné un coup de fusil dans les reins et un coup de baïonnette dans la gorge et un coup de crosse de fusil sur la tête. Ses blessures ont été ensuite pansées par le chirurgien Pinette.

Conduit à Saint-Pierre, Jean Minot est soumis à la question ordinaire, l'interrogatoire sous torture des brodequins : les jambes de l'accusé sont serrées entre deux planches et le bourreau ajoute successivement des coins de bois pour écraser les pieds ; Jean Minot subit deux fois six coins, il nie les faits.

La sentence condamne Minot aux galères pour neuf ans (15 septembre).

1710 - Assassinat de François Roy

Le 31 décembre 1709, pendant la terrible famine, le batelier François Roy est tué à coups de sabots sur le grand chemin de la ville de Decize à la Saulaie ; son argent et ses vêtements lui sont dérobés ; son cadavre est laissé nu sur place. Les coupables sont des habitants du faubourg Saint-Gilles, parmi lesquels la justice cite les noms de François Berger, d’Anne Guyonin son épouse, du vigneron Louis Andrault et de Louise Marinier.

« Ce jourd'huy deuxième jour du mois de janvier mil sept cent dix, en la chambre criminelle de la ville et chatellenie de Desize, pardevant nous François De Lin avocat juge chastellain ordinaire et criminel de ladite chastellenie, heure de quatre de relevée, en exécution de notre ordonnance de ce jourd'huy, avons fait amener des prisons par le geolier François Berger, manœuvre demeurant au faubourg Saint Gisle les Desize, accusé de l'assassinat commis en la personne d'un homme incognu, et trouvé mort, nu entièrement et étendu au lieu appelé la Sollaye, sur le grand chemin allant de Desize au lieu appelé la Justice, à l'interrogatoire duquel Berger nous avons procédé, quy ensuite après avoir pris et rendu le serment sous lequel il a promis et juré de dire la vérité.... »

François Berger, jardinier, 35 ans environ, demeurant au faubourg Saint-Gilles, il n'a qu'une femme et un enfant et avoue avoir du mal à subsister, il a dû vendre le peu de meubles qu'il possédait....

« Le lundy dernier trente décembre, il est sorti de sa maison avec sa femme et Louis Andraux, pour chercher des herbages du côté de Chevannes. Ils ont pris dans les jardins quelques feuilles de choux. Il dit qu'il a trouvé un homme mort sur le grand chemin. La femme Berger et Louis Andrault, après avoir manié et roulé le cadavre, l'ont dépouillé et ont porté les vêtements chez eux. »

Le juge fait présenter les hardes dudit homme.

Second interrogatoire le trois janvier : Louise Maringat et Jean Andraux, manœuvre du faubourg de Crotte :

Transport du juge, du greffier et d'un chirurgien, examen du corps : « barbe grande et meslée de poils blancs, et cheveux courts, plats ; un petit sachet de toile grise (porte-monnaie) vide. Marques de coups sur l'estomac et en-dessous des deux seins, omoplate de l'épaule droite rompue et fracassee. » Mort de froid peut-être, exposé nu à la gelée.

Liste des effets dérobés : « un bonnet de nuit de serge blanche, un justaucorps de serge brune, une culotte de serge blanche, une chemisette, une cravate de toile, un chapeau, une mauvaise paire de bas bruns, deux couteaux, une cuiller d'étaing, une petit sachet, un scapulaire, un petit baril de buis, deux boucles de souliers. »

  • Cote 1B/103. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 20 mars 2023 à 09:43 (CET)

1713 - Assassinat nocturne d'un cavalier du régiment de Paon

Le procureur du roi contre André Raimbault, tonnelier demeurant à Nevers, logé à la maison dudit Raimbault, transport et ensevelissement du corps dans la cave d'une maison inhabitée appartenant audit sieur Raimbault et située rue Creuse (3 février).

Sentence par contumace à avoir les jambes, cuisses, bras et reins rompus sur un échafaud au lieu accoutumé des exécutions en la ville de Nevers (29 mai).

  • Cote 1 B 106. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 6 avril 2023 à 16:06 (CEST)

1713 - Assassinat du courrier de Lyon et du postillon

Le procureur du roi contre trois cavaliers inconnus : assassinat du courrier ordinaire de Lyon à Paris et du postillon qui conduisait la malle sur le grand chemin, entre la poste de Barbeloup et La Marche (15 juin).

« Le premier estant de bonne taille, le visage plein, rond, le nez court, la barbe blonde, aïant une perruque blonde, courte, habillé d'une étoffe gris blanc, une veste, une culotte de chamois galonné d'argent, un chapeau bordé, un sabre à son costé dont le manche estoit d'os, des bottines à la dragonne aux jambes et un foüet à la main, dont le lien est de cuir... monté sur un cheval alezan, deux pistollets à l'arçon de la selle... Le second de taille médiocre, le visage fort maigre, la barbe noire, perruque noire nouée par derrière, un chapeau sans bord, habillé de l'étoffe brune, la veste et culotte de même, un sabre à son costé comme le premier cavalier... Et le troisième assez gros, court de taille, la barbe et perruque blonde, habillé d'une étoffe ou drap de couleur de caffé... »

Ils ont été repérés à Pouilly où l'un des trois s'est fait faire une paire de souliers, où ils ont bu au logis de l'Escu de France. Après avoir bu et payé, ils ont demandé quand passerait le courrier ; on leur a indiqué que ce serait vers huit heures du soir ; les cavaliers sont ensuite allés à La Marche.

Le sieur Gaboulet, courrier ordinaire de Paris à Lyon est arrivé avec le postillon de la poste de La Charité qui conduisait la malle ; ils sont assassinés par les mystérieux cavaliers. Les corps ont été aperçus vers deux heures du matin par des personnes qui se rendaient à La Charité.

  • Cote 1 B 106. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 6 avril 2023 à 16:12 (CEST)

1713 - Assassinat et lettre de grâce, rémission et pardon

Gabrielle Pige, veuve de Pierre Tachon, vivant laboureur demeurant au village de Savigny, paroisse de Sermoise, contre les nommés Lejeune, Carré, le fils de la veuve Vasnon, François Roy, le nommé Totolle, garçons émailleurs, et le nommé Dupois, jardinier du séminaire Saint-Sauveur de Nevers : assassinat dans une rixe à coups de bûches et de bâton dudit feu Pierre Tacon (17 juin).

Sentence d'entérinement de lettres de rémission (23 août 1714).

  • Cote 1 B 106. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 6 avril 2023 à 16:25 (CEST)

1717 - Un meurtrier échappe au supplice

Pierre Souverain, dit Beau-Boucher, et Pierre Sireuil, bouchers de la ville de Corbigny sont accusés d'assassinat et vol dans le bois d'Eschereau, appartenant à l'abbaye de Corbigny, de Jean Gadon, marchand, qui était venu acheter des moutons et des bœufs à Corbigny le 13 mars 1715. Le tribunal de Saint Pierre le Moûtier condamne Souverain à être rompu vif.

Mais l'affaire n'est pas finie ; Sireuil et Souverain ont fait appel ; du Parlement de Paris arrive une lettre qui désavoue le premier jugement pour vice de forme.

« Monsieur le Procureur du Roy,
Je vous envoye deux arrest que le conseil a rendu pour mettre vostre présidial en estat de faire juger définitivement le procez des nommés Sireüil et Souverain détenus depuis longtemps dans vos prisons. Il y a près de trois mois que la demande de cassation de Pierre Sireüil est jugée, mais dans le moment que je vous écrivois pour vous en envoyer l'arrest, je me suis souvenu que Souverain son complice a de sa part obtenu une commission du conseil en cassation de la sentence de compétence que vostre siège avoit rendu contre luy. J'ai jugé à propos d'y faire statuer, parce que le premier arrest ne vous attribuoit la connoissance que de ce qui regarde Sireüil, et comme Souverain est accusé du mesme crime et que les affaires criminelles ne se divisent point, le premier arrest sans le second vous étoit inutile. Ainsi ne manqués pas dès que vous les aurés receus de les remettre au sieur Lieutenant criminel auquel l'affaire est renvoyée et donnés vos soins pour la faire finir incessament et m'en donnés avis. Cependant je prie Dieu qu'il vous conserve en sa sainte garde, et suis, Monsieur le Procureur du Roy, vostre confrère et amy. De Monville, Paris le 13 juillet 1717. »

Une lettre royale de rémission a été rédigée. Le jugement est cassé, sauf appel du Parlement de Paris.

1717 - Les meurtriers sont en fuite

Les nommés Sans-Regret, cavalier du régiment de Saint-Aignan, en garnison à Nevers, Geoffroy dit Duplessis, maistre en fait d'armes (errant et vagabond), et le nommé Le Blond : assassinat et vol sur le grand chemin de Saint Pierre le Moûtier à Nevers des nommés René Bouché, marchand de dentelles de la ville de Nevers, « ayant accoustumé d'aller en la ville de Bourbon l'Archambault, aux deux saisons pour les bains, trafiquer et vendre des dentelles », et Antoine Charret, marchand de dentelles du Puy-en-Velay.

Le régiment a quitté Nevers pour se rendre à Philippeville, dans les Ardennes. Les assassins, défaillants devant la justice, deviennent contumax. (15 juin)

  • A.D.N. cote 1 B 110. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 29 avril 2023 à 13:50 (CEST)

10 juillet 1718 - Michel Pinet de Montigny est assassiné à Nevers

Le soir, il se rend dans un café où il rencontre quatre individus, avec qui il parcourt plusieurs rues de la ville, la place Ducale, la rue des Ardilliers, le Parc. Vers une heure du matin, l'un des quidams sort un poignard et frappe Pinet qui tombe et crie « Faut-il que je meure par les mains de mes amis ? » Les assassins fuient.

Le tribunal rédige un Monitoire, ou sentence de fulmination, qui sera lue par les curés du diocèse lors des messes dominicales : les assistants sont incités à venir témoigner, de ce qu'ils ont vu, su, entendu dire des circonstances de cet assassinat, et dénoncer les coupables ; un refus de coopérer avec la justice serait puni d'excommunication. On recherche des témoins. Henry Leblanc, Jean Millon, Florence Montenat, Charles Bourdeaux se signalent, leurs interrogatoires ne donnent pas de précisions suffisantes.

Le 27 septembre 1718, Maître Claude Archambault, procureur de l'élection de Nevers, dépose qu'il appris le nom de l'assassin, ce serait un certain Gascoing, parent du procureur fiscal.

1718 - Un crime au moulin de la Fougère, à Champvert

« Du 8 aoust 1718, interrogatoire fait par nous, Pierre Alixand, conseiller du Roy, Lieutenant criminel au bailliage et siège présidial de Saint Pierre le Moûtier, à la requeste du procureur du Roy en ce siège et seule partie, à Jean André, accusé d’assassinat commis en la personne de Jean Collin, auquel nous avons procédé en la chambre criminelle de ce siège, assisté de notre greffier ainsy qu’il en suit, après luy avoir déclaré que nous entendions luy faire son procès, présidialité en dernier ressort.

Interrogé de son nom, surnom, âge, qualité et demeure, après le serment de luy pris au cas requis et accoutumé,

- a dit avoir nom Jean André, laboureur de la paroisse de Champvert, et serviteur domestique de Nicolas Soulier, meusnier au moulin de Fougère, dite paroisse de Champvert, âgé de 25 ans.

S’il a connu le nommé Jean Collin,

- a dit qu’ouy, l’ayant connu chez ledit Soulier où il estoit valet ainsy que luy répondant.

S’il n’a jamais eu de différend avec ledit Collin,

- a dit qu’ouy et que ledit Collin l’a battu deux fois pendant qu’ils estoient ensemble chez ledit Soulier.

S’il n’avoit pas conçu quelque animosité contre luy à cause des mauvais traitemens qu’il en avoit reçu et s’il n’avoit pas pris la résolution de s’en venger,

- a dit qu’ouy et qu’il avoit esté conseillé de le faire par deux hommes qui luy conseillèrent de tuer ledit Collin et de le jeter dans la rivière.

Quels sont les deux hommes qui luy donnèrent ce conseil ?

- a dit que ce fut [sic] les nommés Jean Soulier, fils dudit Nicolas Soulier, et le nommé Pierre, ne sçait son surnom, qui estoit valet avec luy chez ledit Nicolas Soulier.

Si pour exécuter le mauvais dessein qu’il avoit conçu et les conseils qui luy avoient esté donnés, il n’avoit pas cherché à différentes fois une occasion favorable pour tuer ledit Collin,

- a dit que non.

S’il n’avoit pas fait aiguiser son goyard quelques jours auparavant l’assassinat par luy commis en la personne dudit Collin et s’il ne l’avoit pas aiguisé ou fait aiguiser dans le dessein de s’en servir pour commettre cette mauvaise action,

- a dit que non.

Si le treizième jour du mois de juin dernier luy accusé sçachant que ledit Collin estoit allé en la ville de Desize, retournant des fournées et sçachant qu’à son retour il ne manqueroit pas de faire mener ses chevaux dans un endroit appelé le pré de la Ganche des grands buissons, ainsy qu’il avoit accoutumé de faire, et que, échaudé par la chaleur qu’il faisoit alors, il se coucheroit infailliblement sur l’herbe et s’endormiroit, luy accusé ne mena pas les bœufs échintrer dans les buissons auprès de ladite Ganche des grands buissons et s’il ne se cacha pas pour y attendre ledit Collin,

- a dit que c’est la vérité.

Si ledit Collin estant en effect venu dans ladite Ganche des grands buissons et si, après avoir lâché ses chevaux, s’estant couché au long de la haye à dessein d’y dormir, ayant quitté sa veste et l’ayant mise sous luy, ledit Collin s’estant peu de tems après endormi, luy accusé qui le voioit du lieu où il estoit n’en sortit pas et si, estant allé à luy, le voiant endormi, il ne luy déchargea pas différents coups sur la teste et sur le visage d’un goyard dont il estoit armé,

- a dit qu’il est vray que voiant ledit Collin endormi il se leva et sortit du lieu où il estoit et qu’estant allé à luy avec son goyard, il luy en déchargea un coup sur la teste, duquel coup ledit Collin ne branla jamais, n’ayant fait que souffler.

Si, après luy avoir donné ledit coup, il ne dit pas audit Collin en ces termes : « Tiens, bougre ! Voilà ce que je te gardois il y a bien longtemps ! »

- a dit que c’est la vérité, ayant dit ces mesmes paroles audit Collin.

Si, après avoir dit lesdites paroles audit Collin, il ne luy déchargea pas encor un autre coup sur la teste de son dit goyard,

- a dit qu’il ne luy donna qu’un coup, n’ayant pas voulu luy en donner davantage, voyant bien qu’il en avoit assez et qu’il ne branloit plus.

Si ce n’est pas parce qu’il voioit bien que ledit Collin moureroit [sic] du coup qu’il luy avoit donné qu’il ne le frappa pas davantage,

- a dit qu’ouy.

Enquis s’il a reconnu la vérité,

- a dit l’avoir reconnue.

Lecture à luy faite du présent interrogatoire,

- a dit ses responses contenir vérité, y a persisté et déclaré ne savoir signer enquis.

Signatures : Alixand, lieutenant criminel ; J. Liret, greffier. »

Voir ici la condamnation de l'assassin aux galères

1720 - Meurtre en légitime défense ?

« Annet Gobillot, demeurant à Tallon, paroisse de la Montagne Nivernoise, chargé de huit enfants, le sept janvier environ les sept à huit heures du soir (deux heures de nuit), le nommé Claude Bernard et Pierre Lembert son beau-frère, manouvriers, à l'occasion d'une querelle qu'ils avait eue avec l'exposant, vinrent à la porte dudit exposant heurter et frapper, et comme il refusa d'ouvrir, ils forcèrent le loquet et le verrou et entrèrent vivement. Ledit Bernard ayant une pioche se jetta sur ledit exposant, luy cassant une coste et le terrassant sous luy. Ledit exposant courut à son fusil, ses enfans estant sortis par la rüe en criant au feu, au meurtre, que l'on assassinoit leur père chez lui, et ledit exposant s'estant saisy de sondit fusil, dans la violence et la douleur qu'il ressentoit de sa coste cassée, et dans son premier mouvement, il tira ledit fusil sur ledit Bonnard, duquel coup il luy cassa une coste. […]

Lettre de rémission, par le Roy, le Duc d'Orléans Régent présent, signé Philippeaux. »

1720 - Meurtre au relais de poste de Saint Pierre le Moûtier

Guillaume Aujouhannet, avocat âgé de 23 ans, est parti de Paris, en compagnie de ses amis Dubois et Grancher, pour regagner la ville de Riom, où il habite. Ils n'ont obtenu qu'une seule chaise, que deux des compagnons ont suivie à cheval jusqu'à Saint-Pierre, au relais de poste du logis à la Fleur de Lys, où ils ont trouvé deux chaises, mais le postillon Pierre Crochet n'a pas daigné écouter leur demande ; il leur répond sur un ton d'arrogance, le ton monte, Pierre Crochet menace les voyageurs de la fourche qu'il tenait. Il lance des chiens sur le cheval monté par Aujouhannet ; le cavalier sort son pistolet, il veut tirer sur les chiens, le pistolet fait feu et Crochet est blessé, il meurt deux jours plus tard. Aujouhannet est arrêté et conduit à la prison de Moulins. Il obtient une lettre de rémission en mai.

1720 - Un militaire tué par un bourgeois de Nevers

Noble Nicolas Catreux de Ribeauvillé, capitaine au Régiment de Touraine, et Madeleine Coquelin sa femme, contre Marc-Antoine Jacques, bourgeois de Nevers : coups d'épée dont le sieur de Ribeauvillé mourut au cours du procès (22 avril). La dispute a éclaté entre Nicolas Catreux de Ribeauvillé et le sieur Jacques en une chambre basse du sieur Claude Caffary, hoste du logis à l'enseigne du Lion d'Or. Rien n'indique le motif de cette dispute dans le dossier d'instruction.

Rapport des maistres chirurgiens Jean Chapotet et André Fiault, et Louis Raboin docteur en médecine demeurant à Nevers : ils ont trouvé le sieur de Ribeauvillé « gisant au lit et se plaignant d'avoir esté blessé : playe située sur le costé gauche de la deuxième des vraies costes, ladite playe nous a parü de la profondeur de trois tranches de doigt et l'ouverture d'une tranche de doigt, laquelle playe nous jugeons avoir esté faite par un instrument pointant tranchant comme espée ou autre instrument de semblable nature, et peüt ladite playe estre guérie dans vingt-deux jours au cas qu'il n'arrive poinct d'autres accidents... » La plaie n'a pas été guérie, le blessé est mort. On ne sait pas ce qu'il est advenu de Marc-Antoine Jacques.

1748 - Assassinat à Château Chinon

Le 28 dudit mois [août 1748] a été trouvé assassiné sur le grand chemin proche les Chaumes-Cottin Lazare Bouchoux laboureur au village des Bouchoux, paroisse d'Arleuf âgé d'environ quarante cinq ans, époux de Jeanne Rollot et le vingt neuf a été inhumé dans l'église, les formalités de justice faite, en présence de Jeanne Rollot, Claude Gié beau frère du déffunt qui ne signent.

Extrait du registre des sépultures de Chateau-Chinon - Année 1748

1779 - Meurtre à Saint Léger de Fougeret

Cejourdhuy 9 daoust 1779 a été + inhumé Jean Papon fils de Claude Papon et de Françoise Michot ses pere et mere qui a été assigné (lire assassiné) dans le bois de la Vernée Bourdon duquel cadavre on na trouvé que la teste un bra une cuisse en presence de Huge Bazot de Guilliaume Michot de Jacque Giéz de Lazare Pregermain qui ne signe(nt). Guillier curé de St Leger. + apres les formalitées de justice.

[not 1] [not 2] [not 3] [not 4] [not 5]

Récit proposé par Alain Trinquet d'après le registre des BMS pour l’année 1779

Patrick Raynal 22 avril 2009 à 19:04 (UTC)

1797 - On recherche l’instituteur de Charrin

Un meurtre inexpliqué

Le 20 Ventôse An V (11 février 1797), à huit heures du matin, Jean Nicolas Reignier, propriétaire à La Faige, commune de Saint-Pierre de Laval (Allier), est assis dans sa cuisine, auprès du feu. Dans la même pièce se trouvent son épouse et deux servantes. Soudain, la porte s’ouvre ; son neveu Honoré Reignier, 33 ans, entre avec un fusil à deux coups à la main.

Sans avoir proféré aucune parole, Honoré Reignier tire sur son oncle ; il l’atteint au côté droit. Le coup est mortel : le vieil homme s’effondre par terre. Le meurtrier vient vérifier et sort calmement. Devant la maison, il rencontre Basile Cheminski, serviteur de son oncle et il lui annonce : « Entre ! Ton monsieur est mort. » Cheminski se lance à sa poursuite. Honoré Reignier le met en joue en lui rappelant qu’il lui reste une balle, et il s’enfuit.

On recherche l’assassin

Le juge Pierre Simon, de Lapalisse, lance un mandat d’arrêt contre le meurtrier, mais nul ne sait où il se cache. Son dernier domicile connu est le village de Charrin, près de Decize, où il exerce la fonction d’instituteur. Il n’y est pas… Il est condamné à mort par contumace.

Le 21 Floréal An V (11 avril 1797), son signalement est diffusé dans les départements de l’Allier, de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et du Rhône-et-Loire[not 6]

Honoré Reignier est arrêté

Le 14 Vendémiaire An V (6 septembre 1797), le maire de Pierrefitte-sur-Loire est prévenu que la veille au soir un homme a été arrêté par les gendarmes sur les bords de la Loire. Il n’a pas de passeport en règle ; celui qu’il exhibe, délivré à Milly (Seine-et-Oise), date de deux ans. Interrogé, cet homme prétend qu’il s’appelle Honoré Reignier. Il nie absolument sa culpabilité dans un crime qu’il dit ne pas connaître.

Reignier est conduit à Lapalisse et il tente d’expliquer qu’il se rendait à pied chez une tante demeurant à Saint-Gérand. Il est confronté à une autre tante, la veuve de Jean Nicolas, puis aux domestiques Marie Tachon, Françoise Gascon, François Dessert, Pierre Beurier et Basile Cheminski.

On apprend au fil des témoignages le passé de cet assassin. C’est un homme instable qui a raté sa jeunesse. « Après avoir fait des dépenses considérables pour lui procurer un état, sans avoir pu l’y déterminer, son oncle le gardait chez lui depuis plusieurs années et fournissait à tous ses besoins comme à ses propres enfants… »

N’ayant pas de situation, le jeune homme est parti au début de la Révolution ; il a étudié la médecine pendant 4 à 5 ans ; il demeurait alors chez sa soeur et son beau-frère à Saint-Germain-en-Laye. Il s’est brouillé avec eux. Nommé officier de santé (il a sur lui une carte de l’Ecole de Santé de Paris, dont il a fréquenté la 3e classe), il est venu exercer son talent à La Nocle. Puis il a abandonné la médecine pour devenir instituteur à Charrin, près de son père, six mois environ avant le meurtre.

  • Pierre Volut, La Justice d'Autrefois, articles parus dans l'hebdomadaire Sud-Nivernais, 1991.

Notes et références

Notes

  1. Jean Papon a été baptisé le 20 may 1773, il a donc un peu plus de six ans ; ah les garçons, toujours intrépides ! Claude Papon, le père de l’enfant, est manœuvre au village des Michots.
  2. Je n’ai pas trouvé la Vernée Bourdon sur la carte au 25.000e, ni sur la carte de Cassini, mais il existe aux Michots un bois dit les Vernes, je le sais parce qu’il appartenait à ma grand-mère paternelle, originaire des Michots, et que j’en ai hérité.
  3. Jerosme Guillier, le curé, qui commence à se faire vieux, a confondu assigné et assassiné. On peut le comprendre si l’on se réfère à cette note de Littré à la suite de sa définition d'assigner. Étymologie : Berry, assiner; wallon, asèner, faire signe ; provenç. assignar ; espagn. asignar ; ital. assegnare ; de adsignare, de ad, et signare, faire signe (voy. Signer). On voit que assigner et assener se confondent. Le g ne se prononçait pas au XVIIe siècle : assiner, d'après Chifflet, Gramm. p. 227. L'auberge enfin de l'hyménée Lui fut pour maison assinée, La Font. Fabl. VI, 20.
  4. Toujours à propos de la lettre g, le curé Guillier ne semble connaître que le g dur, comme ici Huge pour Hugue, et ailleurs dans les BMS, Nuge pour Nugue, à se demander s’il prononçait Guirard pour Girard.
  5. On ne sait ce qui permet au curé d’être aussi affirmatif lorsqu’il parle d’assassinat. Ailleurs, dans des cas semblables, on parle de loups, il est vrai qu’on est au mois d’août, et je ne sais s’ils sévissaient en toute saison. Il serait intéressant de jeter un coup d’œil aux archives judiciaires de St Pierre Le Moûtier pour voir si l'enquête n’a été qu’une formalité, comme il le dit assez maladroitement, ou si elle a débouché sur la découverte d’un coupable.
  6. Le département du Rhône-et-Loire sera scindé en deux : le Rhône (chef-lieu Lyon) et la Loire (chef-lieu Montbrison, puis à partir de 1855 Saint-Etienne).

References