Supplications

1702 - Lettre de rémission pour Jean Bornet

« Louis, par la grace de Dieu, Roy de France et de Navarre, à tous présent et à venir, salut. Nous avons reçu l’humble supplication de Jean Bornet, pauvre manœuvre demeurant en la paroisse de Chasteau-Neuf, faisant profession de la Religion Catholique Apostolique et Romaine contenant que ladite paroisse de Chasteau-Neuf est située au milieu des bois en sorte que les habitans pour garder leurs bestiaux contre les loups sont obligez de porter des fuzils, par cette raison la nuit du vingt-deux au vingt-trois septembre dernier, le suppliant qui estoit à la garde des bestiaux dans une pasture avoit son fuzil, et environ les six heures du matin dudit jour vingt-trois septembre, retournant en sa maison et passant sur le haut des champs des… dans lesquels champs estoient Pierre Garty son beau-frère et Silvine Bornet servante du suppliant qui gardoient leurs porcs sous des poiriers sauvages, comme le suppliant estoit proche lesdits arbres, il vit que ledit Garty détournoit les cochons dudit suppliant de sous lesdits arbres et leur donnoit même des coups de pierres pour qu’il mangeassent avec les siaux les fruits qui estoient tombés, ce qui obligea ledit suppliant de demander audit Garty son beau-frère pourquoy il chassoit et détournoit ses cochons, et en mesme temps, le jetta par terre. Mais ledit Garty s’estant relevé incontinent, il porta un coup de pied au côté droit du suppliant et prit le bout du canon de son fuzil que ledit suppliant lui abandonna. Et la crosse dudit fuzil estant tombée à terre, tandis que ledit Garty tenoit le bout du canon, ledit fuzil s’en alla et le coup donna malheureusement dans la teste dudit Garty, duquel coup il tomba par terre et seroit décédé en mesme temps sans paroles, au grand regret dudit suppliant, lequel à l’instant s’écria, se jetta sur le corps dudit Garty en lui disant « Mon cher frère, parle donc à moy, je te demande pardon… »

• Texte communiqué par Pierre Volut
• Transcripteur Martine NOËL (discussion) 10 mars 2023 à 19:00 (CET)

1705 - Lettre de rémission pour Jean Guillaumot

Pauvre habitant de la paroisse de Saint-Parize, « le quatrième juin dernier, estant entré dans le domaine de Marault, il seroit monté dans le grenier en demandant au nommé Faure qui cribloit du bled pour la dame Bourtyl sa tante, si elle y estoit et si luy ou elle n'iroient pas à la foire de Lucenay, parce qu'il les auroit chargés d'une commission pour Dornes, et ayant ledit suppliant regardé par la fenestre du grenier, il auroit dit aud. Faure : J'aperçois sur le bord de l'eau Brizettou, garde chasse qui pesche, je vais luy demander le fuzil qu'il m'a pris il y a deux ans à la chasse. Et en effet il seroit descendu dud. grenier et approchant ledit Brizettou il luy auroit dit : « est-ce que tu ne veux pas me rendre le fuzil que tu m'as pris ? » À quoy ledit Brizettou, au lieu de luy dire qu'il le luy rendroit, ou au moins de s'en deffendre honnestement, luy auroit respondu qu'il ne luy rendroit pas, lequel refus auroit si fort animé ledit suppliant qu'ayant levé son baston pour en frapper led. Brizettou, led. Brizettou se seroit mis en devoir de luy oster, mais led. suppliant s'estant rendu le maître de son baston, en auroit porté un coup sur la teste dud. Brizettou, qui en ayant esté terrassé, s'est relevé, s'en seroit allé chez lui... et seroit décédé le mesme jour à sept heures du soir...

Lettre de grâce, rémission et pardon, préférons miséricorde à la rigueur de la justice, pardon du Roy. Aumône de dix livres.

Signé Par le Roy, Phelyppeaux. »

• Texte communiqué par Pierre Volut
• Transcripteur Martine NOËL (discussion) 11 mars 2023 à 11:56 (CET)

1707 - Lettre de rémission pour Léonard Bougard et Eugin Angot

Une lettre de rémission et de pardon est donnée à Marly en mai 1707 pour « Léonard Bougard, pauvre laboureur en la paroisse de Pazy en Nivernois… qui, le 16 mars à 8 heures du matin dans une rixe a causé la mort de Jean Bertrand, habitant de Pazy, au sujet de l’enlèvement de vive force des valets de Bougard et Gauthé pour la milice. »

Eugin Angot, couvreur à Talon, paroisse de la Montagne, est accusé d'incendie volontaire allumé en vengeance du fait que le fils dudit Angot a été désigné pour la milice.

• Texte communiqué par Pierre Volut
• Transcripteur Martine NOËL (discussion) 19 mars 2023 à 11:35 (CET)