Discussion:Bac à sable

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Une paysanne morvandelle - 1847

Madeleine BARREAU, veuve LORIOT reçoit le premier prix Montyon decerné dans la Nièvre

Le 18 septembre 1847, autour de toutes les notabilités du département de la Nièvre, une affluence considérable était venue à Château Chinon, pour assister à la remise du prix Montyon , villagroise de Montsauche.

Discours de M. de Ruffey, juge de paix.

"Messieurs, l'Académie Française, dans sa séance de juillet dernier, a décerné une médaille et un prix de cinq cents à Madeleine Barreau, veuve Loriot, pauvre paysanne, dont la longue carrière a été admirable de bienfaisance et du pureté.
Pour vous fare connaître, messieurs, combien cette récompense est méritée, je vais esquisser quelques traits de la vie de cette vertueuse femme
.

Madeleine Barreau est née à Moux, il y a plus de quatre-vingts dix ans. Après sa naissance, ses parents, pauvres laboureurs, vinrent exploiter le domaine de Montgirault, situé dans le lieu le plus agreste de cette commune. C'est là que jeune encore, elle épouse Joseph Loriot, homme probe, laborieux, bienfaisant comme elle ; et cette union si bien assortie a duré cinquante-sept ans.
De ses premières années où il s'agissait cependant pour elle de faire face à de nouveaux besoins, à de nouveaux devoirs, Madeleine, épouse et bientôt mère, jeta sur les pauvres un regard compatissant, et les malheureux des environs reconnurent promptement combien le coeur de la jeune fermière était zélé dans sa bienfaisance et dans sa bonne volonté ; Madeleine, qui ne pouvait disposer d'aucune somme, qui avait même à lutter contre les exigences d'une position dépendante, trouva dès lors un moyen ingénieux de secourir ses voisins : elle leur réserva une partie des terrains que cultivait son mari.
A la famille sans pain, elle consacra un petit champ ensemencé en sarrazin ou en pommes de terre ; à la famille sans vêtements, elle assigna quelques parcelles de chènevière, et à tous elle, elle prodigua dans les cas de maladie ou de détresse morales, ses visites, ses soins et ses consolations.
En 1817, année beaucoup plus mauvaise que celle que nous venons de traverser, Madeleine fut sublime de charité : elle avait des recoupes, du son ; ses vaches, comme par compassion donnaient beaucoup de lait, et de tout cela, la sainte femme faisait une bouillie qu'elle distribuait, chaque jour, aux malheureux qui affluaient à la ferme.