Définition

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Une définition de 1806

Les habitans se nomment Morvandeaux, d'où plusieurs personnes écrivent Morvand pour le nom de la contrée. La nourriture du peuple est du pain de seigle, des pommes de terre et de la bouillie d'avoine faite à l'eau, poulitte dans le langage du pays. Les Morvandeaux sont laborieux, sobres, économes, et ces qualités, malgré la pauvreté du sol, les mettent dans l'aisance. Ils ont un patois si particulier, qu'il faut habiter quelque-tems parmi eux pour les entendre. Ce langage n'est point désagréable à l'oreille, la prononciation de plusieurs consonnes y étant radoucie : par exemple ch se prononce comme s ; cr au milieu des mots comme pr ; g, j, comme z : ainsi, pour chemin, sacre, gerbe, ils disent semin, sapre, zerbe. Ils mitigent le son de l'o en le rapprochant de celui de l'a, ce qui s'opère en ne portant pas les lèvres en avant. Du reste, ils ont un accent propre et des mots très-défigurés ou qui leur sont particuliers.
[...]
Les Morvandeaux ne jurent que par le tonnerre : Tounar ! Ah, tounar ! C'est probablement la menace que les anciens Gaulois faisaient de Taranis, leur dieu de la foudre, qui s'est perpétuée parmi eux. En même tems que les anciennes idées religieuses laissent des traces presque ineffaçables chez les habitans des montagnes, parce qu'ils sont moins exposés à se mélanger avec les étrangers, les nouvelles s'y introduisent plus tard : on ne voit pas que dans le Morvan, il y eut aucune paroisse d'érigée avant le XVe siècle, si ce n'est les prieurés de Château Chinon, Saint-Hylaire de Commagny et Saint-Honoré de Montreuillon, dont les moines, en petit nombre, desservaient quelques chapelles qui dépendaient de leurs prieurés.


  • Relevé par Pierre Volut dans L'Annuaire de la Nièvre, An XIV, 1806, pp. 90-91
  • Publié le 28 novembre 2020 à 12:43 (CET) par Praynal (discussion)