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Après le siège infructueux d'Autun en 1591, par le maréchal d'Aumont, général de l'armée d'Henri IV, le duc de Nivernais étant entré dans cette ville, en chassa les habitans qui tenaient partie pour le roi. Alors le roi transféra le bailliage d'Autun à Moulins Engilbert, où il paraît qu'il resta jusqu'n Juin 1595, époque à laquelle Autun se rendit à Henri IV.<br>
Après le siège infructueux d'Autun en 1591, par le maréchal d'Aumont, général de l'armée d'Henri IV, le duc de Nivernais étant entré dans cette ville, en chassa les habitans qui tenaient partie pour le roi. Alors le roi transféra le bailliage d'Autun à Moulins Engilbert, où il paraît qu'il resta jusqu'n Juin 1595, époque à laquelle Autun se rendit à Henri IV.<br>


Moulins Engilbert était une châtellerie très anciennement dépendante des comtés et duché du Nivernais ; la justice s'y rendait par un lieutenant dont les jugements ressortaient en appel à la pairie de [[Nevers]] ; les cas royaux néanmoins se portaient à [[Saint Pierre le Moutier]].<br>
Moulins Engilbert était une châtellerie très anciennement dépendante des comtés et duché du Nivernais ; la justice s'y rendait par un lieutenant dont les jugements ressortaient en appel à la pairie de [[Nevers]] ; les cas royaux néanmoins se portaient à [[Saint Pierre le Moûtier]].<br>


La coutume de Nivernais eut ses premières bases arrêtées, sauf neuf articles, à Moulins Engilbert, en 1464, en vertu de l'ordonnance du roi Charles VII, pour les coutumes de France, publiée en 1493. Sa rédaction, reprise à [[Nevers]] en 1490 et, pour la troisième fois, à [[Saint Pierre le Moutier]], en 1514 et 1515, ne fut terminée et consentie qu'à [[Nevers]], en 1534.<br>
La coutume de Nivernais eut ses premières bases arrêtées, sauf neuf articles, à Moulins Engilbert, en 1464, en vertu de l'ordonnance du roi Charles VII, pour les coutumes de France, publiée en 1493. Sa rédaction, reprise à [[Nevers]] en 1490 et, pour la troisième fois, à [[Saint Pierre le Moûtier]], en 1514 et 1515, ne fut terminée et consentie qu'à [[Nevers]], en 1534.<br>


Moulins Engilbert a des faubourgs considérables en raison de l'étendue de la ville. Celui de James à un demi quart de lieue au S. sur le chemin de [[Decize]], a éprouvé le 10 Mars 1706, un incendie violent, dont on dit qu'il se ressent encore. Il y eut anciennement un prieuré de bénédictins, dépendant de Saint Martin d'Autun, qui, lors de sa fondation au 11ème siècle, y envoya une colonie de religieux. Dans les derniers temps, il n'y restait plus qu'une chapelle dédiée à la Vierge, et réunie au prieuré de Commagny.<br>
Moulins Engilbert a des faubourgs considérables en raison de l'étendue de la ville. Celui de James à un demi quart de lieue au S. sur le chemin de [[Decize]], a éprouvé le 10 Mars 1706, un incendie violent, dont on dit qu'il se ressent encore. Il y eut anciennement un prieuré de bénédictins, dépendant de Saint Martin d'Autun, qui, lors de sa fondation au 11ème siècle, y envoya une colonie de religieux. Dans les derniers temps, il n'y restait plus qu'une chapelle dédiée à la Vierge, et réunie au prieuré de Commagny.<br>

Version du 24 avril 2020 à 21:06

Histoire de Moulins Engilbert

"Molinoe Angilbertorum. Ville située aux pieds des hautes montagnes du Morvan mais sur un terrain élevé, au confluent de deux petites rivières, le Gaza ert le Guignon, qui prennent leur source aux environs de Château Chinon et portent ensuite le nom de rivière d'Anizy, auprès de ce village, duquel elle se jette dans l'Aron.
Cette ancienne châtellerie, qui pendant la Révolution de 1789, devint le chef-lieu d'un district de cinq cantons, avait un tribunal civil qui lui était resté lors des nouvelles distributions, qu'elle a perdu par décret du mois d'Août 1810, rapporté par la déclaration du 3 Janvier 1815, et qui, néanmoins, a été transféré à [Château Chinon]], où il est fixé définitivement auprès de la sous-préfecture. Elle n'a plus que son juge de paix, comme chef-lieu d'un canton de neuf communes, offrant ensemble une population d'environ 9 706 habitans, dont le chef-lieu conserve pour lui seul près de 2 483, depuis sa réunion avec Sermages et Commagny. Il y a aussi une paroisse sous l'invocation de Saint Jean, ayant eu rang de collégiale, à cause d'une chapelle de la visitation, fondée par Philippe de Moulins, qui devint évêque d'Evreux et de Noyon. Il y avait institué et doté six chanoines de ses propres biens, sous la réserve, pour lui et ses héritiers, au droit de patronage. Elle dépend du diocèse de Nevers...L'intérieur fut brisé en 1793 par les vandales que produisit la Révolution.

Moulins Engilbert doit son nom aux moulins qui étaient dans son voisinage et de son château, dont les seigneurs s'appelaient Angiber , d'où s'est formé Engilbert. En effet, les plus anciens titres qui parlent de la prévôté disent, la ville de Molins les Engilbert, c'est-à-dire voisine du château des Engilbert. Sa formation est probablement due à son château fort, alors très vaste et bien bâti, ce qu'attestent ses ruines, et les habitans des environs se retirèrent auprès, afin d'en être protégés contre les incursions barbares et y trouver une retraite. Cette ville paraît n'avoir dépendu anciennement des ducs de Bourgogne, qu'autant qu'ils furent en même temps comtes de Nevers, et semble avoir toujours fait partie du diocèse de cette capitale. La formation de ce diocèse remonte au règne de Clovis, temps auquel le Nivernais fut détaché de l'Autunois, pour passer aux rois de France. Ceux-ci ne reconnaissaient point alors le gouvernement civil d'Autun, ni la métropole de Lyon, qui était royaume de Gondebaut.
Les anciens titres connus où il est parlé de Moulins Engilbert sont : 1° Le contrat de mariage de Louis de Flandre, fils de Robert et d'Yolande de Rhétel, du mois de Décembre 1290, avec Jeanne, fille unique de Jacques, comte de Rhétel, laquelle fut dotée de 2 500 fr. de rentes, à prendre sur les châtelleries de Moulins Engilbert et de Montreuillon. 2° Les lettres datées de l'an 1294, portant que le château de Glenne est situé entre Autun et le château de Moulins Engilbert.

En 1336, Marguerite de Flandre, comtesse de Nevers, épouse de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, permit aux habitans de Moulins Engilbert de faire six cents toises de murailles pour clore leur ville au midi et au couchant, seuls côtés qui eussent besoin de défense, les autres étant couverts par le château et ses fortifications. La position de ce château sur un rocher éscarpé, rendait par là la ville inébranlable. Les habitans donnèrent alors six pieds d'épaisseur et plus de quarante pieds de hauteur à ces murailles, les flanquèrent de grosses tours dont l'approche fut défendue par des fossés larges et profonds. Ils se ménagèrent trois portes dans le même temps : l'une dite de Saint Antoine avec un pont-levis ; la seconde, appelée le Guichet ; et la troisième, Notre Dame. Chacune d'elles était fortifiée de machicoulis et de tours couronnées de créneaux. Il ne reste plus que cette dernière porte, et l'enceinte de la ville et du château était de 1 100 toises en tout.
Cela n'empêcha pas cette ville d'être prise d'emblée au mois de Juillet 1474 par les troupes du duc de Bourgogne, Charles le Hardi, ennemi juré de Louis XI. En faisant cette attaque dans le Nivernais, ce duc avait compté que la noblesse de ce pays se révolterait en sa faveur, mais il n'en fut rien ; et l'année suivante, le roi envoya le duc de Bourbon, qui reprit aisément Moulins Engilbert et Château Chinon ; en outre, ce général livra bataille aux troupes du duc de Bourgogne, commandées par le comte de Roussy, son maréchal, fils du connétable de Saint-Pol, et les tailla en pièces le 20 Juin 1475, auprès de Sermages, entre Moulins Engilbert et Château Chinon. Il périt beaucoup de noblesse attachée à Charles le Hardi. Le pays rentra sous l'obéissance du roi, qui vint à cette époque à Moulins Engilbert pour mieux connaître l'étendue et l'importance de ses conquêtes.
Après le siège infructueux d'Autun en 1591, par le maréchal d'Aumont, général de l'armée d'Henri IV, le duc de Nivernais étant entré dans cette ville, en chassa les habitans qui tenaient partie pour le roi. Alors le roi transféra le bailliage d'Autun à Moulins Engilbert, où il paraît qu'il resta jusqu'n Juin 1595, époque à laquelle Autun se rendit à Henri IV.

Moulins Engilbert était une châtellerie très anciennement dépendante des comtés et duché du Nivernais ; la justice s'y rendait par un lieutenant dont les jugements ressortaient en appel à la pairie de Nevers ; les cas royaux néanmoins se portaient à Saint Pierre le Moûtier.

La coutume de Nivernais eut ses premières bases arrêtées, sauf neuf articles, à Moulins Engilbert, en 1464, en vertu de l'ordonnance du roi Charles VII, pour les coutumes de France, publiée en 1493. Sa rédaction, reprise à Nevers en 1490 et, pour la troisième fois, à Saint Pierre le Moûtier, en 1514 et 1515, ne fut terminée et consentie qu'à Nevers, en 1534.

Moulins Engilbert a des faubourgs considérables en raison de l'étendue de la ville. Celui de James à un demi quart de lieue au S. sur le chemin de Decize, a éprouvé le 10 Mars 1706, un incendie violent, dont on dit qu'il se ressent encore. Il y eut anciennement un prieuré de bénédictins, dépendant de Saint Martin d'Autun, qui, lors de sa fondation au 11ème siècle, y envoya une colonie de religieux. Dans les derniers temps, il n'y restait plus qu'une chapelle dédiée à la Vierge, et réunie au prieuré de Commagny.
Ce faubourg et celui de la Brosse, possèdent chacun des carrières de pierres coquillères ou calcaires, dont on fait usage aux environs pour la construction de bâtimens, et pour le devant et tables de cheminées.

L'église paroissiale de Saint Jean à Moulins Engilbert communiquait au château par des souterrains bien conservés. Il a existé aussi dans la ville une maison de Picpus, religieux du tiers ordre de Saint François, autreement dits pénitens. Elle fut fondée par Gabriel Reuillon, lieutenant du juge, et Marguerite Robert, sa femme, qui la dotèrent de tous les biens qu'ils pourraient posséder à leur décès. L'acte de cette dotation est du 23 Octobre 1629. En 1635, Eustache de Chéry, coadjuteur de l'évêque de Nevers, consacra cette église. Dans la même année 1635, les religieuses ursulines fondèrent à Moulins Engilbert, sans doute par le conseil de M. de Chéry, un couvent du même ordre, et cette maison, destinée à l'éducation des jeunes filles, prospéra si bien, qu'en 1760 il y avait plus de soixante religieuses, sans compter les novices et les pensionnaires.

Le territoire de Moulins Engilbert est fertile en grains de tous genres, en bons pâturages. Il possède aussi de belles forêts d'un produit presque nul, faute de débouchés suffisans. Cependant, les années de glands, on y élève beaucoup de porcs, dont la vente est assez facile. On y trouve des mines de fer, dont le haut fourneau de Vandenesse tire bon parti. A un bon quart de lieue au S. de Moulins, il y a une côte de vigne assez étendue, dont le vin se consomme dans le pays. La ville et ses environs possèdent une douzaine de tanneries, autant de fabriques de chapeaux, sept moulins à farine, un moulin à tan, des taillandiers, serruriers et beaucoup d'autres artisans. On y trouve aussi un bon four à chaux, nécessaire à tout le Morvan, deux tuileries et une poterie de médiocre qualité.