Meures seigneurs

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche

1. Le premier seigneur des Meures dont on trouve une trace est Antoine de Demolx qui figure, en 1467, comme brigandinier [1] dans les montres [2] du comte de Nevers. Sa famille, désignée sous les noms de Demo, Demox ou Demaux, devait posséder la terre et la seigneurie de Couroux, en la châtellenie de Decize.

2. Après Antoine, vint Jean de Demolx. En 1493, une contestation s'étant élevée entre Philippe de La Platière, seigneur des Bordes, Saint Martin d' Ourouër et autres lieux, et les habitants de [[Cognan, des Fossés, de Nyon et des Meures au sujet de droits d'usage dans les bois de Mauboux, cette contestation prit fin à la suite d'une transaction dans laquelle intervint Jean de Demolx, escuier, sieur des Meures. [3] Un bail passé en 1516 entre les frères Jean, prêtre, et Berthier Merle d'une part et Philippe de La Platière, seigneur des Bordes, d'autre part indique que certaines terres dépendant de la seigneurie des Meures relevaient du château des Bordes et payaient des redevances au seigneur de ce lieu. Ces redevances furent contestées plus tard et un titre de 1650 prouve qu'elles n'étaient pas dues.

3. Puis , sans que l'on sache pourquoi, les Meures passèrent à la famille Olivier. Le 2 août 1554, le duc de Nevers, François Ier de Clèves, ayant hérité de M. de Martigues, céda à Louis Olivier, seigneur de Nyon, tout le droit de justice, moyenne et basse, qui lui appartenait au fief des Meures, ainsi qu'au fief de Nyon desquels le dit Olivier est propriétaire, avec la basse et moyenne justice, la haute justice réservée dûment à mondit seigneur moyennant la somme de 650 livres. Louis Olivier eut de Marie de Lancenay, sa première femme, une fille, Claudine, qui épousa par contrat du 9 novembre 1561 François du Broc, seigneur de Nozet.

4. En 1588, François du Broc hérita de la seigneurie des Meures. Il testa le 23 août 1611 et semble avoir vécu encore six ans. Sa femme, décédée en 1606, et lui sont inhumés dans l'église de Pouilly sur Loire.

5. Leur fils Philbert du Broc, seigneur des Meures et de Veninges, épousa, par contrat passé à Saulieu le 15 septembre 1605, Jeanne Ragot, fille de feu Lazare seigneur de Tharoiseau. Le 9 juin 1610, Philbert du Broc et Louis Olivier, seigneur d'Arreaux, servirent de cautions à Achille d'Ancienville, vicomte des Bordes et seigneur d'Ourouër pour un emprunt. Comme garantie, Philbert du Broc engagea sa terre des Meures consistant en une maison seigneuriale, terre, prés, bois, confins, haute justice, moyenne et basse , assise au bailliage de Nevers, mouvant de la grosse tour de Nevers . Il testa le 8 février 1625 et mourut vers 1629. Sa veuve vivait encore en 1639.

6. Leur fils Achille du Broc, seigneur des Meures, des Coques, etc ...fut d'abord abbé de Fontainejean [4]. Il renonça à l'état ecclésiastique en 1630. Marié par contrat passé à Paris le 14 juin 1640 avec Marthe du Hamel, il mourut vers 1665.

7. La seigneurie des Meures dut être vendue ou engagée avant 1646 par Achille du Broc à Gabriel de Thianges, époux de Marie Madeleine de la Platière. En 1651, d'après un titre du château des Bordes, Gabriel de Thianges, appelé souvent du Taillis, seigneur des Meures, du Taillis et autres lieux s'engagea à payer à la dame des Bordes certains bordelages [5] dus sur diverses terre de la seigneurie des Meures.

8. A partir de 1661, Gabriel de Thianges céda les Meures à Philippe Ignace du Broc, fils de Achille et Marthe du Hamel et dit seigneur des Meures, Apiry, les Passys, les Coques, Chalons et autres lieux. Il se maria par contrat passé à Saint Pierre le Moûtier, le 24 mars 1664, à Claude de Monceau. Il ne semble pas avoir eu un caractère facile. En effet, une sentence prévotale, du 21 mars 1675, le déclara atteint et convaincu d'avoir, le cinquiesme août 1672, entré nuitamment dans le chasteau des Meures et là, par force et violence, extorqué de damoiselle Marie de la Vallée, femme de Bénigne Millot, marchand, demeurant en la ville de Nevers, fermier dudict lieu des Meures, plusieurs billets, promesses et lettres d'eschange, comme aussy d'y avoir, le vingt-neuf octobre suivant, escaladé nuitamment, avec aultres ledict chasteau des Meures et d'y avoir battu et fustigé Françoise Sureau, servante de ladicte de la Vallée, pris un fusil et un cheval et le condamne, par contumace, à un bannissement de neuf ans du ressort du présidial de Saint-Pierre-le-Moûtier.

Il est probable qu'au milieu de ses déportements Philippe-Ignace du Broc ne put tenir les engagements qu'il avait pris avec Gabriel de Thianges, car ce dernier fait, en 1673, saisir et poursuivre la vente de la seigneurie des Meures. Le 12 mai de cette année, Louise d'Ancienville, dame des Bordes, mit opposition à cette saisie parce qu'elle n'avait pas été payée des bordelages qui lui étaient dus. Gabriel de Thianges fait alors remarquer que le 30 septembre 1651 il avait reconnu et fait reconnaître que ces bordelages étaient assis sur des terres en dehors de sa justice et que dans ce moment il poursuivait la vente de la seigneurie et Justice des Meures et non celle des terres relevant de la dame des Bordes. Cette dame réclame alors le droit d'être payée la première sur le prix de la vente.

Un arrangement mit fin à ces contestations et Philippe-Ignace du Broc resta propriétaire des Meures. Il avait acquis la terre d'Apiry des héritiers de Guillaume Gascoing, procureur du roi en l'élection de Nevers, et résida depuis lors à Apiry. Le 10 mars 1676, date qui prouve que la condamnation citée ci-dessus n'eût pas d'effet, il vendit à Jean Michel de Varennes, marchand, demeurant à Nevers, les bois de sa coupe d'Apiry, consistant en 450 cordes qui, au prix de 5 sols 6 deniers chacune, forment la somme de 123 livres 15 sols. L'acte de vente fait observer que les chanoines du chapitre de Nevers doivent toucher le quart de cette somme, en leur qualité de propriétaires du quart dudit bois. Cette réserve n'était pas suffisante, car Louise d'Ancienville, dame des Bordes, assigna le seigneur des Meures, le 4 décembre 1677, pour avoir à lui payer 150 livres 7 sols à elle dus pour frais faits pour conservation de ses droits dans la coupe vendue. Le procès fut défavorable à Philippe-Ignace du Broc qui ne devait pas être un bon administrateur.

En 1689, Claude de Monceau est dite séparée quant aux biens; elle est décédée après 1704 et n'eut pas d'enfants.

9. Le 11 décembre 1701, Gilbert de Raphoret, seigneur des Meures et d'Apiry est indiqué comme parrain d'Elisabeth, fille de François Hasley, manoeuvre à Ourouër

10. En 1708, Louis Antoine Rapine de Sainte Marie est dit seigneur des Meures. Il avait épousé Marie Gascoing. Elle mourut en 1709 et son époux le 12 novembre 1714. Ils sont tous deux inhumés en l'église Saint Martin de Nevers.

11. Leur fils Louis Antoine II, baptisé en 1672 à Nevers, mourut le 21 Novembre 1748 à Nevers. Il est dit seigneur de Sainte Marie, Saint Martin de la Bretonnière, Chalons, les Coques, les Meures etc.. Il avait épousé en 1713 Françoise Elisabeth Flamen.

12. Leur fils Claude Louis François Rapine du Nozet, baptisé en 1732, seigneur de Sainte Marie, les Meures et autres lieux s'unit en 1757 avec Marie Gabrielle Carpentier de la Thuillerie. Le 8 février 1772, il fit hommage aux héritiers du duc de Villars, pour la moitié de Jailly, acquise le 10 décembre précédent, de M. du Verne.

13. Son fils Louis Marie Rapine de Sainte Marie, né en 1774, seigneur des Meures, épousa Geneviève Gayault de Maubranche. A peine adolescent quand la révolution française éclata, il émigra en 1790 et ses biens furent mis sous séquestre. Après avoir servi dans l'armée de Condé, il rentra en France en 1798 et devient premier adjoint au maire de Nevers en 1810 puis député en 1822, 1824 et 1827 et siégea à droite. Maire de Sainte Marie en 1827, il abandonna les affaires publiques en 1830 et mourut en son château de Saint-Martin [6] le 23 septembre 1841.




  1. gentilhomme peu fortuné servant le Roi en équipement d'archer appelé brigandine
  2. Contrôle des effectifs des troupes des chevaliers par les officiers du roi. Source Larousse
  3. Source : Archives des Bordes
  4. L'abbaye de Fontainejean était une abbaye cistercienne française du XIIe siècle située à Fontainejean, sur la commune de Saint-Maurice-sur-Aveyron dans le département du Loiret
  5. Redevance seigneuriale portant sur les terres relevant du système du bordelage. Cette redevance consiste en une proportion de la production agricole payable en nature ou en argent.
  6. hameau de la commune de Sainte Marie, le château est aujourd'hui à l' abandon