Le théâtre municipal

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Théâtre municipal de Nevers.jpg
  • Situé Place des Reines de Pologne, le théâtre municipal, communément appelé petit théâtre, a été construit en 1809 et réaménagé en 1899.
    Il est de style néo-classique et sa façade s’élève sur deux niveaux séparés par une terrasse. Une colonnade formant porche en avant de la façade protège l’entrée des rigueurs du climat. Les chapiteaux de cette colonnade mélangent les feuilles d’acanthes de l’ordre corinthien et les enroulements en spirale de l’ordre ionique. Les figures des personnages et des masques renvoient aux différents genres théâtraux.
    À l’étage, la terrasse communique avec le salon par cinq ouvertures en plein cintre. En partie haute, un ornement saillant répété de proche en proche sous une corniche soutient trois frontons. Les ornements des extrémités sont rehaussés d’un médaillon orné d’instruments de musique qui présentent un cartouche avec, pour inscription : musique, théâtre et poésie.
  • La salle de spectacle avec sa structure essentiellement en bois, est en forme de fer à cheval. Elle est composée d’un parterre et de trois balcons équipés de loges. Le foyer est situé entre le premier et le deuxième balcon. Telle était l’organisation du théâtre au 19e siècle : le peuple au parterre sans avoir accès au foyer, la noblesse au premier et deuxième balcon avec accès direct à cet espace de « paraître ». Au plafond, des allégories féminines évoquant les arts évoluent au milieu d’angelots.
  • La scène est équipée d’un cintre contrebalancé qui fonctionne sur le principe des contrepoids.
  • Laissé à l’abandon depuis 2010, le théâtre a rouvert ses portes en septembre 2018 après trois ans de travaux. Lors de ces travaux, une toile d’Antoine-Victor Barbereau dit « Saint-Léon » datant peut-être de 1853 a été découverte sous la toile d’Émile Vernon qui ornait le plafond du théâtre et datée de 1899.
  • Le théâtre est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1993.

Source et image : Site nevers.fr

Martine NOËL (discussion) 10 janvier 2021 à 10:39 (CET)

Le nouveau rideau de scène du théâtre (1831)

  • Un Vulcain avec des flammes d'enfer par-dessus les épaules, et un marteau par-dessus la tête, sans doute pour faire voir que c'est bien Vulcain : l'artiste a mis dix points sur un « i », un dieu Mars herculéen, rendant les armes à Vénus en présence de son légitime époux qui fait une grimace de bonhomme ; mesdames, saisissez l'allégorie. Cependant, pour la décence, il faut dire que Vénus, avec une boursouflure sur l'abdomen, n'a pas l'air d'accepter bien positivement l'offrande. Peut-être est-ce que parce que son divin amant, au lieu d'être à ses genoux, reste tranquillement assis dans son fauteuil de sénateur ; peut-être encore que la présence de son mari la contrarie ; peut-être enfin parce qu'elle est bien conseillée par une Grâce mieux faite qu'elle, et qui la soutient de concert avec les nuages.
  • Ensuite les deux autres Grâces sur d'autres nuages, tenant et laissant flotter, au gré de je ne sais qui, un tissu de je ne sais quoi qui vient aboutir à Cypris. Après cela des Amours, puis des colombes qui sont, sans contredit, l'emblème de la douceur du mets que l'on prépare à Vulcain. Celui-ci est certes doublement fou de se trouver à pareille fête ; mais c'est l'artiste seul qui l'y a convié, et non les Nivernais. Ces derniers, dont nous avons déjà eu l'occasion d'apprécier le bon goût, ont seulement commis l'erreur de confier l'exécution de la chose à un artiste à imagination déréglée et inconvenante.
  • Il est des erreurs dans nos mœurs que l'on peut produire sur la scène, elles sont toujours considérées comme des exceptions à ce qui est bien ; mais si l'on reproduit allégoriquement ces mêmes erreurs sur le rideau, loin de faire exception à ce qui est bien, elles deviennent une sentence générale qui aide à la démoralisation, n'en déplaise à personne.
  • Parce que le temps nous manquait, à peine avons-nous pu remarquer aux loges plusieurs jolies femmes qui bâillaient à faire plaisir. Nous attendrons la représentation prochaine pour déterminer si c'est un ennui fondé sur l'inaptitude des acteurs, qui cause de pareils hiatus.
(Le Journal de la Nièvre, n°2, jeudi 22 décembre 1831)
  • Le rédacteur de cet article se montre fort critique envers la décoration du théâtre qui vient d'être rénové.
Le Juif errant.jpg

Que jouait-on au théâtre à Nevers dans les années 1830-1840 ?

Voici plusieurs programmes :
Catherine Howard, par Alexandre Dumas ; Vatel ou le petit-fils d’un grand homme.
  • Chaque semaine une séance avec trois pièces : vaudevilles, pièces historiques, drames. Le Comte Ory, Le Pré au Clerc (de Scribe), La Muette de PorticiBertrand et Suzette (Scribe), Le Commis et la Grisette (Paul de Kock)… Angéline ou la Champenoise (Dartois), Jeune Mari (Mazères). Le Futur de la Grand-Maman (Dartois)… Être aimé ou mourir (Scribe), Mes derniers 20 sous, Pourquoi (Bayard). Un Mariage à rompre (Bayard), La Chanoinesse (Scribe), Les Deux Cousins (Mélesville).
Spectacles pour les militaires de la garnison et la garde nationale : La Carte à payer, les Cancans, le Conscrit. Représentations gratuites.
Au bénéfice des pauvres : Turiaf le pendu, pièce de Scribe.
(L'Écho de la Nièvre, n°25, 24 juillet 1834 et semaines suivantes)
  • Aujourd'hui, pour la clôture de l'année théâtrale et pour la dernière représentation de M. Visentini, M. Perret nous donne Le Juif errant, drame en cinq actes, avec épilogue, transformation, changements à vue, etc., qui a fait courir tout Paris à l'Ambigu comique. Les amateurs de combats et de diablerie pourront se repaître à leur gré de ce qu'il y a de plus bizarre et de plus fantastique en fait de spectacle, et le public nivernais, qui n'est pas plus qu'un autre insensible à ce genre de plaisir, ne manquera pas à cette solennité dramatique, surtout sachant qu'il entendra, au lieu de l'éternelle et assoupissante symphonie, la délicieuse musique du 4e hussards.

Texte communiqué par Pierre Volut

Martine NOËL (discussion) 18 novembre 2020 à 14:07 (CET)