L'entretien

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Retour sur la ville de Nevers de 1660 à 1790

Retour sur les conditions économiques 1660-1790


Contre tous ces abus d'hygiène, un seul remède est possible, transformer et « moderniser » la ville.

En principe, toutes les constructions nouvelles doivent être aménagées conformément aux ordonnances et aux prescriptions de la Coutume du Nivernais (Édition Dupin), mais ces constructions ne sont pas fréquentes à l'intérieur des remparts.
Il faut signaler toutefois quelques grands travaux d'édilité, quelques trouées à travers les vieilles rues, pour faciliter la circulation et donner un peu d'air.

- En 1740, la ville élabore un projet grandiose d'embellissement, qui lui vaut tout au moins la reconstruction de la porte de Paris et des quais de Loire.
Certaines rues sont élargies ou rectifiées, comme en 1783, la rue du Charnier, qui fermait « la jonction entre la route de Prémery, celle de Decize et même celle de Paris ». Certaines places prennent des proportions plus considérables.
- Vers 1759, le passe du roi à Nevers provoque la démolition de la chapelle St-Sébastien et de quelques maisons voisines, qui rendaient la circulation dangereuse dans ce carrefour, le plus fréquenté de la ville.
- En 1771, l'église St-Pierre, qui tombait en ruines, est également démolie, ce qui permet d'agrandir la place Guy Coquille actuelle. Les cimetières sont transférés au dehors.
C'est d'abord en 1738 le cimetière St-Sauveur, qui gênait l'accès des ponts de Loire, puis en 1743 le cimetière St-Arigle, qui gênait les abords du pont Cizeau.
- En 1776, la ville fait planter des arbres et des charmilles sur la rive gauche du fleuve.
Avec le Parc et le Ravelin du pont Cizeau, les Nivernais disposent désormais de trois promenades publiques.

Toutefois la ville de Nevers au 18e siècle est encore très mal percée. La rue actuelle du commerce n'existe pas. Aucune artère centrale n'ouvre de communication entre la place St-Sébastien et la Loire.

Mais comment les Nivernais de ce temps-là auraient-ils assez d'argent pour mener à bien ces travaux, quand ils ne sont même plus en état de réparer leur hôtel de ville ?
Vers 1760, l'hôtel commun tombe de vétusté, « estant étayé de tous costés ». Il faut l'évacuer par crainte d'accident. Les échevins déménagent et se transportent successivement chez le sieur Gascoing de Demeurs et chez l'abbé de St-Martin.

En vertu d'un contrat du 25 avril 1779 (Chambre des notaires, minutes Gourjon), le sieur Gascoing loue aux échevins moyennant 1 000 liards par an les appartements situés au 1er étage de l'hôtel de Demeurs, rue St-Martin.

D'autres mesures moins grandioses ne sont pas moins utiles. A partir de 1776, l'éclairage des rues pendant la nuit est assuré par des réverbères. L'année suivante, ordre est donné de numéroter les maisons. Ce travail allait être « fort habilement exécuté en grands chiffres très hardiment tracés », que l'on voit encore dans toutes les anciennes rues.
A la même époque, le sieur Claude Grassot grave également dans la pierre les noms des rues et des places, et quelques-unes de ces inscriptions existent encore aujourd'hui.

En dehors des remparts, les conditions sont un peu différentes. Les maisons se dispersent au milieu des terres, ce qui donne aux faubourgs une physionomie agricole et villageoise.
D'ailleurs de nombreux cultivateurs ou vignerons habitent à l'intérieur même de la ville, avec leurs granges et leurs « vinées ».

La marine de Nevers s'entasse entre les divers bras de la Nièvre. Les maisons, bâties sur l'eau, ont d'ordinaire leur galerie et leur port. Les bateliers passent directement de leur logis dans leur barque.
Des passerelles enjambent l'eau et permettent aux piétons de circuler dans cette nouvelle Venise.
La rue des Pâtis conserve encore son aspect d'autrefois en 1909. C'est l'une des évocations les plus saisissantes de l'ancien monde des travailleurs nivernais.