Insolences

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1701 - Le curé Horguelin et ses paroissiens insolents

« À Monsieur le Lieutenant Criminel au Bailliage et Siège Présidial de Saint-Pierre-le-Moûtier,

Expose humblement Sr Pierre Horguelin, curé de la paroisse de Bonna, complaignant que quelques uns de ses paroissiens, nommément Laurent Gobillot, maréchal demeurant et ayant sa forge très proche l’église et habitant dudit Bonna, ayant coutume de travailler de son mestier la plus part des fêtes et dimanches, même pour les habitans et proches voisins dudit Bonna non voyageurs pour lors, et s’emportant fort souvent à jurer le Saint Nom de Dieu, et proférer d’autres paroles impies, notamment le vingt février du mois fête de Sainte Agathe, le sieur curé complaignant faisant la procession selon la coutume autour de l’église par le dehors, ledit Laurent Gobillot sortant exprès de sa boutique ou forge, s’écria « Voyez le bel attelage », se moquant de laditte procession, et riant à haute voix et scandaleusement, et comme led curé s’est cru obligé de luy faire la correction pastoralle, tant pour réprimer lesdittes parolles impies que pour luy faire observer les jours saints, et luy deffendre ses blasphèmes et juremens fréquents, ce qu’il fit encore le dimanche au soir seizième jour de ce présent mois. Ledit Gobillot luy a plusieurs fois reparti fort impudemment, et luy dit expressément en présence de huit personnes « Il y a trop longtems que vous me bigarrez, nous ne pourrons pas nous souffrir plus longtems ». Ce qui occasionna ledit curé à luy dire « C’est donc par cette raison que vous me diffamez par tout, et que vous dites que j’ai été mal traitté par une femme dont je voulois abuser il y a huit jours en revenant de la ville de Saint-Saulge, et qu’allant lundy dernier à la foire de Montigny vous n’avez tenu autre propos ». De quoy il ne disconvint pas. Et de jour à autre ledit Curé apprend que ledit Gobillot et Jean Bourdeau un laboureur nouvellement venu de la paroisse de Lichy en celle de Bonna répandent lesdittes calomnies et outrages à l'honneur dudit Curé, disant qu'il a été mal traitté et que peu s'en est fallu qu'il n'ayt tué en voulant forcer une femme en revenant de la ville de Saint-Saulge, en sorte que les blattiers dudit Bonna revenant de la ville de Nevers la semaine dernière n'avaient autre entretien en compagnie des blattiers des autres paroisses, lesquelles calomnies que le complaignant sait très bien être sans fondement l'obligent, Monsieur, à vous donner la prochaine requête à ce qu'il vous plaise lui octroyer commission pour informer contre lesdits Laurent Gobillot et Jean Bourdeau sur les faits énoncés pardevant celuy des Messieurs les Officiers de votre Présidial qui se trouvera le plus proche de Bonna.

Requérant à cet effet la jonction de Monsieur le Procureur du Roy dont il implore le secours et obligerez ledit Curé de vous avoir particulièrement en souvenir dans le Très Saint Sacrifice. P. Horguelin. »

Le sieur Vyau, Procureur du Roy, transmet la plainte pour instruction le 26 octobre 1701.

Notes et références

Notes


References