Haut fourneau de Cramain

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Pierre Jolly

Régisseur du fourneau de Cramain, il est né en 1696. Sa femme, Madeleine Mequin est née en 1697.

  • Contrat de mariage dressé le 22 avril 1720[1] par Maître François Hotte, notaire à La Charité sur Loire.
  • Mariage célébré à La Charité, paroisse Saint-Jacques.
  • Sur les actes de baptême de ses quatre enfants, nés à La Charité de 1721 à 1726, Pierre est marchand épicier.
  • Sur l'acte de mariage de sa fille Marie Madeleine, célébré en 1743 à Chasnay, il est commis du fourneau de Cramain, paroisse de Chasnay.

Cramain

Situation

Le centre métallurgique de Cramain est situé dans un lieu agréable, sur la rivière le Mazou, à l'écart de la route nationale 151,[not 1] à 12 kilomètres environ à l'est de La Charité sur Loire, près du hameau de la Coulisse, le long du chemin D 222 conduisant à Murlin.

Justification de cet emplacement

Toutes les conditions favorables à l'installation d'un haut-fourneau s'y trouvaient réunies:

  • l'eau fournie par le Mazou pour la force motrice.
  • le combustible: charbon de bois obtenu dans les nombreuses forêts avoisinantes (La

Bertrange, Bellary, etc.)

  • le minerai de fer à proximité (La Vernière, La Ronce, Guichy, Raveau, etc.)
  • la castine ou fondant, pierre calcaire, à profusion dans la région et principalement dans les

carrières de Sainte Hélène[not 2].

Importance: Ce haut-fourneau et ses dépendances (bâtiments annexes) constituent le seul exemple d'un groupement-type cohérent, ensemble métallurgique important intégré, qui subsiste dans la Nièvre.

Historique succinct

Cramain (anciennement Cresmin ou Cramin)

Cette étude s'appuie sur l'observation directe des vestiges, maintes fois vus et revus, et sur une documentation puisée dans les archives nationales, départementales, la bibliothèque nivernaise, le fonds Morlon et diverses autres publications.

Voici quelques dates, trop rares, servant de jalons pour esquisser un bref historique de Cramain ; forge et fourneau paraissent exister de temps immémorial.

  • En 1282, le Prieur du monastère de La Charité acheta à Raynaud, seigneur de Chasnay, la terre de Cramin et ses dépendances.
  • En 1456, il était du au Prieur : deux cents de fer long au dimanche après la Saint Martin, sur la forge de Cramin, par Guillemette.

Au XVIIème siècle

  • En 1650, marché d'entretien des soufflets par François Robert, Sieur de Cresmin marchand bourgeois.
  • En 1660 (30 juillet), achat de coupes de bois par Daniel Lombard, marchand fermier de Cresmin.
  • En 1665 (9 novembre), bail du fourneau au profit d'Antoine Champion moyennant 10 000 livres, prix fort élevé, preuve de l'activité intense et de la qualité du fourneau.
  • En 1669 (20 janvier), D. Lombard (dejà cité) est fondeur de canons pour le Roy, à Cramin.
  • En 1670 (7 février et 21 mars), lettres de Colbert au Sieur Dalliez de la Tour, fournisseur de la Marine, Directeur des Manufactures du Nivernais, au sujet des canons fondus, de la poudre et du minerai utilisés à Cramain (5 canons ayant résisté aux épreuves).
  • En 1671 (23 février), bail renouvelé en faveur de Dalliez et de Legoux (commis).
  • En 1672 (1er avril), Legoux étant également fournisseur de la Marine, Colbert écrit au Capitaine de Vaisseau Panetier au sujet des 73 canons éprouvés à Cramain.
  • En 1693-1694, le Sieur Semelier, propriétaire, travaille en régie pour le Roi et fabrique 60 milliers de boulets de canons en fonte, par mois, de qualité assez douce (coulés dans des coquilles de même métal).

Ainsi, au XVIIème siècle, l'usine de Cramain déploie un effort intense pour Louis XIV qui aspire à la maîtrise des mers contre la flotte anglaise, pendant les guerres maritimes. Mais en décembre 1693, le Roi a résolu de faire cesser tous les travaux en Nivernais. On arrête les comptes, on règle les affaires engagées et les lettres datées de fin mars 1694 témoignent de la décision irrévocable de supprimer les travaux "en raison de l'heureuse cessation des guerres lointaines sur mer et de la pénurie du Trésor Royal".

  • Fin 1694, la location des forges et fourneau de Cramain cesse, d'où un ralentissement de l'activité de l'usine.

Au XVIIIème siècle

En 1770, le propriétaire "Maître des forges" était le sieur Paichereau, élu le 12 juillet 1789 membre du Conseil du département pour La Charité. Le haut-fourneau produisait alors 350 tonnes de fonte par an.

Au XIXème siècle

Mis en sommeil en 1844, le haut-fourneau de Cramain sera éteint pour toujours.

Le nom de Cramain est probablement un dérivé du vieux verbe "cramer" (brûler ou griller) couramment employé, à notre époque, par les patoisants de plusieurs régions (Bourbonnais, Dauphiné, Charentes).

Sources:

  • Jean-Claude Lizeray dans la revue Blanc Cassis n°57
  • Le fer en Nivernais, âge d’or et déclin, 17 ème - 19 ème siècles, par Claudius Gabard et Jean-Louis Carnat, édité par le Centre Départemental de Documentation Pédagogique de Nevers.

Notes et références

Notes

  1. Qui relie La Charité à Varzy
  2. commune de Varennes les Narcy, au lieu-dit La Castinière

References

  1. Archives départementales de la Nièvre, cote 3E4/61