Glux en Glenne église
La paroisse de Glux, jadis située partie en Bourgogne et partie en Nivernais, est une des plus anciennes du Morvan. Elle doit cet avantage au voisinage du Beuvray, montagne célèbre dans les temps anciens, et connue, au moyen âge, par ses assemblées périodiques, où affluaient les populations de toutes les provinces circonvoisines.
Une partie du plateau de cette montagne, aux flancs hérissés de forêts, dépend de son territoire.
Par une bizarrerie assez singulière, la paroisse de Glux fut toujours unie au diocèse de Nevers, tandis que celle de Villapourçon, sa voisine, relevait de celui d'Autun.
Le patronage de la cure (cura de Loco), appartenait à la prieure de Marcigny lès Nonains, qui le céda, en 1619, aux comtes de La Roche Milay. Ces Seigneurs percevaient les dîmes de toute la paroisse, à l'exception de celles de l'Echenaut et de Treffien, dues à la « chapelle St Martin en l'haut du Beuvray ».
Mais ils les abandonnèrent, dans la suite, au curé, en augmentation de sa portion congrue et à condition qu'il leur payerait, chaque année, une rente de 10 livres.
Le curé chapelain de Glux devait jadis, en vertu d'un traité fait, célébrer une première messe et y tenir le confessionnal s'y besoin été, administrer les sacrements, en tout temps, en l'absence du curé de St Prix, et assister aux obsèques des chefs et maîtres d'hôtels du village de Chaux, moyennant les dîmes en partie de ce hameau et 6 gros en argent, payables par le sacristain de St Prix, au jour de la Circoncision.
L'église, dont les comtes de La Roche Milay abandonnèrent la seigneurie en 1655, à Nicolas Jeannin de Castille, baron de Montjeu, est dédiée à St Denis.
Le chœur, formé d'une abside romane et précédé d'une arcade retombant sur des pieds droits à impostes, semble dater du 12e siècle.
Le clocher, surmonté d'une flèche en bardeau, date de la même époque. La nef, agrandie en 1843, est sans caractère. C'est, en somme, un édifice assez misérable.
Sur le flanc septentrional du Beuvray, dans la dépendance de la commune, se trouvait autrefois un couvent de cordeliers connu sous le nom de Maison de Beuvray ou de Couvent de Bibracte, monasterium Bibractense. Il fut fondé, selon une opinion probable, au 14e siècle, par les hauts barons de La Roche Milay.
Une ceinture de fossés l'entourait de toutes parts. Cette précaution était nécessaire dans des temps où le pays était exposé sans cesse aux excursions de troupes de pillards, surtout dans un lieu si désert. Il n'en reste rien aujourd'hui.
Le couvent de Bibracte fut détruit trois ans après par l'armée calviniste, lorsqu'elle traversa ses parages pour se rendre d'Autun à Moulins Engilbert. Les pères, retirés en la dernière de ces deux villes, firent des tentatives pour le rétablir, car une cloche qui se trouve au château de Concley, porte cette inscription : F. Jean Gaudart, gardien du couvent de Bevret, a fait fondre cette cloche l'an 1634 ; mais ce fut sans résultat durable. Ses dépendances furent définitivement réunies à la maison des cordeliers d'Autun.
Informations tirées de Le Morvand par Jean François Baudiau en 1867
L'église Saint Denis
- L'ancienne église paroissiale de Saint Denis du XIIe siècle étant en très mauvais état au XIXe siècle est détruite en 1872.
- La nouvelle est construite sur un plan rectangulaire.
- Une nef à trois vaisseaux comportant cinq travées est précédée d'un clocher carré surmontant le porche.
- Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle en bois polychrome.
- Plat de quête en fer étamé.
- Tombe de l'abbé Camille Bornet (1896-1944) victime de la Gestapo.
Sources : Répertoire archéologique du département de la Nièvre rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des Lettres, sciences et arts par M. le comte de Soultrait ; impr. nationale (Paris) – 1875 et Patrimoine des communes de la Nièvre (Éditions Flohic)
Photo : Éric Monnier (GenNièvre)
--m mirault 8 décembre 2010 à 08:35 (CET)
