Février 1919

Les informations dans la presse départementale

Sources : L'Observateur du Centre, Paris-Centre, La Tribune Républicaine.

Mercredi 5 février : À Nevers, deux filles soumises, Victoria Thévenot, âgée de 32 ans, et Marie Saulnier, âgée de 23 ans, ont été interpellées par la police qui a dressé des procès verbaux à leur encontre pour racolage de soldats américains dans l'avenue de la gare et violences exercées sur un sous-officier.

Dimanche 9 février : La guerre a tué plus d'un million et demi des soldats français et coloniaux. Les officiers supérieurs n'ont pas été épargnés : 25 généraux français (3 généraux de division et 22 généraux de brigade) ont perdu la vie au combat ou des suites de blessures de guerre.

Jeudi 13 février : Réunion du conseil municipal de Decize en présence du maire, le docteur Régnier, qui vient d'être démobilisé. Il a prononcé un vibrant discours de remerciements aux Decizois et a présenté ses condoléances aux familles endeuillées. Le conseil a ensuite débattu de problèmes financiers : la hausse du prix du charbon et l'entretien du service des eaux obligent la municipalité à emprunter 10000 francs.

Vendredi 14 février : Deux héros dans une même famille à Decize.
Le chef d'escadron d'Humières, commandant le 98^e Régiment d'Infanterie, a cité à l'ordre du régiment le sergent Coujard Marc : « Sous-officier courageux et intelligent, commandant du groupe de grenadiers d'élite, a pris part à de nombreuses reconnaissances poussées jusque dans les réseaux de fils de fer ennemis. A été tué au cours d'une rencontre, sur les bords du ruisseau de Forges, le 15 juin 1918. » Une Croix de Guerre avec palme et étoile lui a été attribuée.
Le chef d'escadron Toussaint, commandant le groupement d'artillerie lourde courte de la 19^e Division d'Infanterie, cite à l'ordre de l'A.L.C. 19 le militaire dont le nom suit : « Coujard Jean, aspirant, classé dans une batterie à une époque d'opérations très actives, a immédiatement rendu de grands services le 12 juin 1918, alors que la position était soumise à un bombardement violent, au cours duquel le commandant de batterie était blessé, a donné un bel exemple de calme et de courage qui a contribué à maintenir le moral élevé du personnel. » Lui aussi a reçu la Croix de Guerre avec étoile.

Mercredi 19 février : Georges Clémenceau a été victime d'un attentat. L'anarchiste Émile "Milou" Cottin lui a tiré six coups de revolver. Le ministre n'a fort heureusement qu'une légère blessure à l'épaule.

Mardi 25 février : L'heure nouvelle. Dans la nuit du premier au 2 mars, toutes les horloges de France seront avancées d'une heure : à 23 heures, il sera minuit.
Le Washington Day est célébré à Nevers. Le colonel Théron a offert un repas de gala au général Johnson et aux principaux officiers de son État-Major. Au cours des toasts et des discours, un prompt rétablissement a été souhaité au ministre Georges Clémenceau. Puis les militaires alliés ont évoqué le souvenir de La Fayette et évoqué les perspectives de Paix et de Liberté dans le monde.

Jeudi 27 février : Jean-Baptiste Gobier, de Sougy, chauffeur au 108^e Régiment d'Artillerie Lourde, vient de recevoir une citation : « Conducteur très courageux. A fait preuve en toutes circonstances de sang-froid et d'énergie dans les grandes offensives où le groupe était engagé et qui ont chassé l'ennemi du territoire. »

6 février : Dans le Grand Duché du Luxembourg, les femmes obtiennent le droit de vote à partir de 21 ans.

11 février : Friedrich Ebert est élu Président de la République d’Allemagne.

21 février : Assassinat à Munich de Kurt Eisner, ministre de Bavière.

22 février : À Moscou, le peintre Kandinsky publie une étude intitulée "La ligne".

25 février : À la Conférence de la Paix, André Tardieu présente les revendications françaises.