Ducs de Nivernais

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C'est Marie d'Albret qui a obtenu du roi François 1er l'érection du Comté de Nevers en Duché-pairie, par lettres patentes du mois de janvier 1538.

  1. FRANÇOIS 1er de Clèves, fils de Charles de Clèves et de Marie d'Albret, né en 1516, marié en 1538 avec marguerite de Bourbon, tante du roi Henri IV mort en 1561. C'était un grand capitaine. Il rallia et sauva les débris de l'armée française après la bataille de Saint-Quentin en 1557. Il avait bien gagné le Titre de Duc.
  2. FRANÇOIS II de Clèves, fils du précédent, né en 1540, baptisé à Saint-Cyr le 1er mai par Philbert de Beaujeu, évêque de Bethléem, chantre de Nevers. Le roi François 1er son parrain en personne. Marié en 1501 avec Anne de Bourbon. Mort le 10 janvier 1560, sans enfants. On l'appelle le comte d'Eu.
  3. JACQUES DE CLÈVES, frère du précédent (le marquis d'Isle), né en 1544, marié en 1577 avec Diane de la Mark, fille du duc de Bouillon. Il est mort en 1564, sans enfants. Sa sœur Henriette lui succéda.
  4. HENRIETTE DE CLÈVES, sœur des précédents, née en 1542. Elle refusa tous les grands partis de la Cour pour épouser Louis de Gonzague, fils puîné de François 1er, duc de Mantoue, qui s'était attaché à elle avant qu'elle fût héritière et qui méritait cette préférence à cause de ses éminentes qualités. Louis de Gonzague était venu s'établir en France et avait été naturalisé en 1550. Ce fut un grand capitaine qui servit bien les rois Henri III et Henri IV. Il eut le gouvernement de Champagne et de Brie, fut ambassadeur à Rome. Il mourut en 1595. La duchesse vécut jusqu'en 1601. Elle laissa, entre autres enfants, Charles son successeur.
    Louis de Gonzague avait été fait prisonnier à la bataille de Saint-Quentin par son oncle, général au service d'Espagne. Plutôt que de se laisser gagner au parti de l'étranger, il aima mieux payer sa rançon, fixée à la somme énorme de soixante mille écus d'or.
    L'administration d'Henriette de Clèves et du duc Louis de Gonzague, son époux, a été la plus profitable au Nivernais et aussi la plus brillante.
  5. CHARLES 1er de Gonzague, fils des précédents, marié en 1599 à Catherine de Lorraine, mort à Mantoue le 21 septembre 1637.
  6. CHARLES II de Gonzague, petit-fils des précédents, né en 1629. Marié en 1649 à Isabelle Claire d'Autriche-Inspruck. Il se distingua dans plusieurs guerres et fonda la ville de Charleville qui a conservé son nom.
    Ce prince avait de grandes dettes. Sur la poursuite de Marie, reine de Pologne et d'Anne, princesse Palatine, ses sœurs, il fut obligé de vendre son Duché. Cette poursuite de saisie réelle fut convertie en vente volontaire et consentie au profit du cardinal Mazarin, représenté par son intendant Colbert, par contrat notarié à Paris en date du 11 juillet 1659, moyennant le prix principal de dix-huit cent mille livres tournois. Le cardinal approuva et ratifia cette acquisition par un autre acte notarié passé le 8 septembre 1659 à Saint-Jean-de-Luz où il signait alors la paix des Pyrénées.
  7. CARDINAL MAZARIN (Jules Mancini Mazarini), acquéreur du Duché de Nivernais et Donziois, obtint de nouvelles lettres de Duché-pairie pour lui et ses successeurs, mais qui ne furent pas enregistrées de son vivant parce qu'il mourut presque aussitôt après leur obtention (9 mars 1661).
  8. PHILIPPE-JULES MAZARINI MANCINI, neveu et héritier du cardinal. Marié en 1670 à Diane-Gabrielle Damas-Thianges, mort à Paris le 8 mai 1707.
  9. PHILIPPE-JULES-FRANÇOIS MAZARINI MANCINI, fils des précédents, marié en 1709 à Marie-Anne Spinola. Mort le 14 septembre 1768.
  10. LOUIS-JULES-BARBON MAZARINI MANCINI, fils des précédents, marié le 18 décembre 1730 ) Hélène-Angélique-Françoise Philippeaux de Pontchartrain, morte le 10 mars 1782. Remarié à Marie-Thérèse de Brancas, veuve du comte de Rochefort, morte le 5 décembre 1782.

C'est du dernier duc de Nivernais, Mazarini Mancini, qu'on a dit qu'il était Noble partout. En effet, il était gentilhomme français, noble vénitien, baron romain, prince du Saint-Empire, grand d'Espagne de première classe, chevalier de la Toison d'or, duc de Nivernais, pair de France, brigadier des armée du Roi, chevalier de ses Ordres, l'un des quarante de l'Académie française, honoraire de celle des inscriptions et belles-lettres, associé étranger des académies de Berlin et de Stockolm, docteur en droit de l'université d'Oxford.

Il était né en 1716 et n'avait pas quinze ans lorsqu'il fut marié avec Hélène-Angélique-Françoise Philippeaux de Pontchartrain, fille du comte de Pontchartrain, ministre et secrétaire d'État, et sœur du comte de Maurepas, aussi ministre. C'est elle qu'il a célébrée dans ses vers sous le nom de Délie.


Source

Notes et références

Notes


References