De Gaignières François-Roger

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  • Il naît à Entrains-sur-Nohain le 30 décembre 1642 de l’union le 23 février 1642, d’Edmé de Gaignières, écuyer, avec Jacqueline de Blanchefort. Il a pour parrain Roger de Saint-Lary, duc de Bellegarde, gouverneur de Bourgogne, pair de France, dont Edmé de Gaignières est le secrétaire. Son grand-père, Michel, était marchand à Lyon.
Transcription de son acte de baptême retrouvé par Henri de Flamare archiviste :
« Le trentiesme jour de mars mil six cent quarante-trois, j'ay, Sulpice Bourgoing, curé de Nostre-Dame d'Entrain, soubsigné, certiffié que Françoys-Roger de Gannière, fils légitime de noble homme Edme de Gannière, escuier et secrétaire de Monseigneur le duc de Bellegarde, et de damoiselle Jacqueline de Blanchefort, ses père et mère, est né et venu au monde le trentiesme du moys de décembre dernier et par moy undoyé le mesme jour sur le soir, et de plus, que le reste des cérémonies de l'église touchant le baptesme dudit Françoys-Roger de Gannière furent faictes en laditte église cedit jour trentiesme de mars. Et furent ses parain et maraine hault et puissant seigneur Messire Roger duc de Bellegarde, paire de France, etc., et dame Estiennette Olivier, femme de Messire Françoys de Blanchefort, sieur et baron d'Asnois, lesquelz ont signé, de ce requis.
« Roger de Bellegarde, Et. Olivyer.
« S. Bourgoing. »
  • Après la mort du duc de Bellegarde, Edmé s’installe à Paris, probablement au service d'Henri de Lorraine, comte d’Harcourt. Esprit cultivé, il pousse le jeune François-Roger aux lettres qui écrit dès l’âge de 13. Il ne continuera pas dans cette voie. Ses classes achevées, il accepte un emploi à la maison de Guise. En 1671, il est écuyer du duc Louis-Joseph qui meurt cette même année. Il conservera cet emploi chez Melle de Guise, tante de Louis-Joseph qui le nommera gouverneur de Joinville. Il occupera un appartement dans l’hôtel de Guise situé au-dessus de l’orangerie du palais jusqu’en 1701.
    Melle de Guise meurt le 3 mars 1688 et Gaignières figure sur son testament pour une pension de 1200 livres ainsi que ses carrosses et un attelage.
  • C’est en 1667 que naît chez lui la passion d’amasser et il poussera jusqu’à l’extrême cette passion. Vers 1670 ce jeune amateur commence sa collection, s’intéresse à la généalogie et acquiert ainsi une bonne connaissance des grandes familles. Il est très bien considéré par les grands seigneurs, les membres du clergé et les écrivains de son temps. Les dignitaires ecclésiastiques s’emploient à lui faciliter la tâche qu’il a entreprise en ouvrant leurs archives. Il s’en tient à l’entassement des matériaux récoltés, fait dessiner tout ce qu’il peut trouver de monuments dans et autour de Paris ainsi que dans les provinces. Il facilite la voie à d’autres de manière très libre. François-Roger de Gaignières devient vite un personnage qu’il faut rencontrer et qui devient incontournable. Il sait ce que d’autres ne savent pas forcément.
    Ne sachant pas dessiner il s’adjoint un modeste artiste graveur vers 1670, Louis Boudan. Il le façonnera au travail documentaire et archéologique, domaine peu dans l’air du temps chez les artistes du 17e siècle. Autant dire qu’il lui fallait un homme à sa mesure, prêt à le suivre dans ses allées et venues et à subir ses caprices. Dans ses cahiers de mode, inspirés de son musée, les dessins de Boudan ne sont pas toujours conformes à l’original car de Gaignières voulait que les statues des tombeaux ou les personnages des miniatures aient un certain air de vie. Le même monument dessiné à deux époques différentes pouvait subir des modifications. Sa collection, pour une grande part, a été la meilleure source de renseignements graphiques. Ses recueils de costumes des rois, reines et princes de France ont alimenté pendant très longtemps tous les historiens des mœurs et des costumes en France. Il a servi l’archéologie provinciale. Avant chaque étude ce sont souvent ses recueils qui précisent et déterminent l’étendue du travail. La plus grande part des monuments qu’il a relevés ont disparu. Ses recueils, qui demeurent pour plusieurs départements, servent à identifier les épaves retrouvées et à la restauration des édifices sauvés.
  • Ses recherches sur la monarchie française n’ont commencé qu’en 1668 seulement. En 1703, sentant ses forces diminuer, il tente de tirer profit des éléments entassés de préférence en faveur d’une œuvre officielle que le Roi a patronnée et aidée. C’est en 1711 qu’il fait au Roi une donation composée de toutes ses collections de tableaux, livres, cartes, portefeuilles, dessins moyennant une somme dérisoire stipulée au profit de ses héritiers et une pension pour lui-même. Cette donation est soumise à la condition de pouvoir garder à disposition les objets cédés. Il obtient cette faveur mais, envié, elle lui empoisonnera les dernières années de sa vie.
    À sa sortie de l’hôtel de Guise en 1701, il acquiert un hôtel particulier rue de Sèvres. C’est dans cette maison qu’il stocke la collection de documents en tous genres. Malgré sa grande superficie, le bric-à-brac a du mal à trouver sa place en totalité.
  • Le Roi décide la mise en vente de tableaux réputés médiocres et sans importance par les experts ignorants de l’époque. Il fallut louer une maison et les enchères se poursuivirent pendant plusieurs journées de six heures.
  • De Gaignières a entretenu des correspondances avec Roger Bussy-Rabutin, des Bénédictins pour certains chargés d’écrire l’histoire de la Bretagne et d’autres personnages importants dont Jacques Carpentier de Marigny.
  • Il meurt à Paris le 27 mars 1715.

Exemples de dessins exécutés pour François-Roger de Gaignières
Bourgeoise en corps de cotte
Deux fragments de cippes
Bedeau de l'Université de Paris

Source : Gaignières, ses correspondances et ses collections de portraits par Charles de Grandmaison.
Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits.
Images : Catalogue BNF.

Martine NOËL (discussion) 11 janvier 2019 à 20:15 (CET)