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Histoire de Moulins Engilbert

"Molinoe Angilbertorum. Ville située aux pieds des hautes montagnes du Morvan mais sur un terrain élevé, au confluent de deux petites rivières, le Gaza ert le Guignon, qui prennent leur source aux environs de Château Chinon et portent ensuite le nom de rivière d'Anizy, auprès de ce village, duquel elle se jette dans l'Aron.
Cette ancienne châtellerie, qui pendant la Révolution de 1789, devint le chef-lieu d'un district de cinq cantons, avait un tribunal civil qui lui était resté lors des nouvelles distributions, qu'elle a perdu par décret du mois d'Août 1810, rapporté par la déclaration du 3 Janvier 1815, et qui, néanmoins, a été transféré à [Château Chinon]], où il est fixé définitivement auprès de la sous-préfecture. Elle n'a plus que son juge de paix, comme chef-lieu d'un canton de neuf communes, offrant ensemble une population d'environ 9 706 habitans, dont le chef-lieu conserve pour lui seul près de 2 483, depuis sa réunion avec Sermages et Commagny. Il y a aussi une paroisse sous l'invocation de Saint Jean, ayant eu rang de collégiale, à cause d'une chapelle de la visitation, fondée par Philippe de Moulins, qui devint évêque d'Evreux et de Noyon. Il y avait institué et doté six chanoines de ses propres biens, sous la réserve, pour lui et ses héritiers, au droit de patronage. Elle dépend du diocèse de Nevers...L'intérieur fut brisé en 1793 par les vandales que produisit la Révolution.

Moulins Engilbert doit son nom aux moulins qui étaient dans son voisinage et de son château, dont les seigneurs s'appelaient Angiber , d'où s'est formé Engilbert. En effet, les plus anciens titres qui parlent de la prévôté disent, la ville de Molins les Engilbert, c'est-à-dire voisine du château des Engilbert. Sa formation est probablement due à son château fort, alors très vaste et bien bâti, ce qu'attestent ses ruines, et les habitans des environs se retirèrent auprès, afin d'en être protégés contre les incursions barbares et y trouver une retraite. Cette ville paraît n'avoir dépendu anciennement des ducs de Bourgogne, qu'autant qu'ils furent en même temps comtes de Nevers, et semble avoir toujours fait partie du diocèse de cette capitale. La formation de ce diocèse remonte au règne de Clovis, temps auquel le Nivernais fut détaché de l'Autunois, pour passer aux rois de France. Ceux-ci ne reconnaissaient point alors le gouvernement civil d'Autun, ni la métropole de Lyon, qui était royaume de Gondebaut.
Les anciens titres connus où il est parlé de Moulins Engilbert sont : 1° Le contrat de mariage de Louis de Flandre, fils de Robert et d'Yolande de Rhétel, du mois de Décembre 1290, avec Jeanne, fille unique de Jacques, comte de Rhétel, laquelle fut dotée de 2 500 fr. de rentes, à prendre sur les châtelleries de Moulins Engilbert et de Montreuillon. 2° Les lettres datées de l'an 1294, portant que le château de Glenne est situé entre Autun et le château de Moulins Engilbert.

En 1336, Marguerite de Flandre, comtesse de Nevers, épouse de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, permit aux habitans de Moulins Engilbert de faire six cents toises de murailles pour clore leur ville au midi et au couchant, seuls côtés qui eussent besoin de défense, les autres étant couverts par le château et ses fortifications. La position de ce château sur un rocher éscarpé, rendait par là la ville inébranlable. Les habitans donnèrent alors six pieds d'épaisseur et plus de quarante pieds de hauteur à ces murailles, les flanquèrent de grosses tours dont l'approche fut défendue par des fossés larges et profonds. Ils se ménagèrent trois portes dans le même temps : l'une dite de Saint Antoine avec un pont-levis ; la seconde, appelée le Guichet ; et la troisième, Notre Dame. Chacune d'elles était fortifiée de machicoulis et de tours couronnées de créneaux. Il ne reste plus que cette dernière porte, et l'enceinte de la ville et du château était de 1 100 tooçises en tout.
Cela n'empêcha pas cette ville d'être prise d'emblée au mois de Juillet 1474 par les troupes du duc de Bourgogne, Charles le Hardi, ennemi juré de Louis XI. En faisant cette attaque dans le Nivernais, ce duc avait compté que la noblesse de ce pays se révolterait en sa faveur, mais il n'en fut rien ; et l'année suivante, le roi envoya le duc de Bourbon, qui reprit aisément Moulins Engilbert et Château Chinon ; en outre, ce général livra bataille aux troupes du duc de Bourgogne, commandées par le comte de Roussy, son maréchal, fils du connétable de Saint-Pol, et les tailla en pièces le 20 Juin 1475, auprès de Sermages, entre Moulins Engilbert et Château Chinon. Il périt beaucoup de noblesse attachée à Charles le Hardi. Le pays rentra sous l'obéissance du roi, qui vint à cette époque à Moulins Engilbert pour mieux connaître l'étendue et l'importance de ses conquêtes.
Après le siège infructueux d'Autun en 1591, par le maréchal d'Aumont, général de l'armée d'Henri IV, le duc de Nivernais étant entré dans cette ville, en chassa les habitans qui tenaient partie pour le roi.