Maison Vandenesse le Mousseau
Le Mousseau est un hameau à la sortie de Vandenesse sur la route de Saint Honoré les Bains
Dans le Journal du Centre [1]
Le hameau, aujourd’hui paisible, cache un passé qui fourmille. Les carrières, situées juste à côté, fournissaient la pierre calcaire jaune qui servait à bâtir les murs des bâtiments alentour.
Presque aucune trace ne reste. Au hameau Le Mousseau, à 900 m du bourg de Vandenesse, le passé s’est volatilisé comme la poussière des carrières qui l’ont fait vivre. Dans le village, il n’existe plus aucun signe de cette activité d’antan. D’ailleurs, personne ne sait avec exactitude quand tout s’est arrêté.
« L’exploitation de la pierre s’est terminée en 1954 », avance Lucienne Lebeau, 86 ans, qui est arrivée à Vandenesse en 1947. « Déjà quand je me suis installée sur la commune, l’affaire se terminait », indique celle dont le beau-père était tailleur de pierre. Le Mousseau était exclusivement tourné vers ses carrières. « Il y avait le double de maisons que maintenant », se souvient Lucienne Lebeau, domiciliée au lieu-dit depuis 1972.
La première, en venant de Vandenesse, hébergeait le directeur. Les ouvriers venaient chercher leur paie ici.
Des hommes, des wagons et des rails
L’agitation n’est pas l’unique chose à avoir disparu. Les carrières sont presque devenues invisibles. Pour les trouver, il faut se diriger vers le fond du Mousseau. Là où la route devient un chemin. L’or caillouteux d’antan se cache derrière la forêt. Pour pousser l’exploration, il faut se faufiler à travers les branchages. La pierre se trouve au milieu de la végétation. « La nature a complètement repris ses droits », résume Raoul de la Roche Aymon, l’un des trois propriétaires des carrières.
En regardant bien, les murs de roche calcaire apparaissent timidement. Difficile d’imaginer qu’ici se concentrait une importante activité. « Les ouvriers poussaient, à la force des bras, des wagons posés sur des rails », assure Lucienne Lebeau. « Le lieu était quand même peu mécanisé », ajoute Raoul de la Roche Aymon.
Motocross et décharge publique
L’endroit n’a pas résisté à la modernité. Une fois les opérations bouclées, le coin a été laissé à l’abandon. « On a jamais cherché à valoriser cette activité », admet Raoul de la Roche Aymon, qui possède aussi le château de Vandenesse. « J’ai vu des gamins faire du motocross sur les buttes. »
Il y a pire. Dans les années 70-80, le gouffre sert de dépotoir. Les ordures communales y sont déposées. Une partie a été ensevelie. L’odeur et de nombreux gravas témoignent encore de cette utilité peu enviable.
Finalement, le meilleur moyen d’observer cette pierre est de rester à Vandenesse. Les murs des maisons de la localité sont faits de pierre jaune calcaire. Le château et l’église ont été construits avec ce même matériau. Les carrières, même oubliées, ont gardé un peu de fierté.
Notes et références
Notes
References
- ↑ Benjamin Berthollet - Journal du Centre du 09/08/2015