« Meurtres et tentatives de meurtres » : différence entre les versions
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==1666 - Rixe contre des pêcheurs== | |||
28 octobre : Jeanne Baraudat, veuve de Jean Théveneau, pêcheur au Veurdre, contre Jean Caffard, voiturier par eau, et Jean de Lestang, écuyer, seigneur d'[[Avril sur Loire]] en partie, et autres : rixe contre les pêcheurs qui pêchaient au feu sur la rivière d'Allier, homicide de Théveneau, tué d'un coup d'épée. | |||
*Cote 1 B 57 | |||
*Texte communiqué par Pierre Volut | |||
*Transcripteur [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]] ([[Discussion utilisateur:Mnoel|discussion]]) 12 septembre 2024 à 10:39 (CEST) | |||
==1695 - Un meurtre au prieuré de [[Saint Révérien]]== | ==1695 - Un meurtre au prieuré de [[Saint Révérien]]== | ||
Version du 12 septembre 2024 à 09:39
1650 - Querelle suivie de mort
25 février : Antoinette Regnard, veuve de feu Antoine Carré, vivant maître-serrurier à Saint Pierre le Moûtier, contre François Archambault, archer de la maréchaussée : querelle dans laquelle Carré fut tué d'un coup de pierre de mâchefer reçu sur la tête.
- Cote 1 B 41
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 28 août 2024 à 12:33 (CEST)
1650 - Un fou assassin
Jean Baudon, laboureur de Mouvain, en la paroisse de Chaluy, agé de cinquante ans ou environ, dict qu'il y a environ cinq ou six ans que le nommé Claude Touriau [Tureau], qui demeuroyt pour lors au Civroy, paroisse de Saint-Jusence (?) fut lié et garrotté dans une chambre pendant quinze jours, d'où s'estant eschappé, il vint en Ciszes, paroisse de Chaluy et se jetta en plein jour dans un puyct, où il fust noyé s'il n'eust esté promptement sauvé par les habitans dudit Chaluy, et en mesme temps ledict Tureau fut conduict sur une charrette par luy déposant en sa maison audict lieu de Tanay, où il fust de nouveau attaché et sensuite conduict à Moiry. ... à continuer de le punir jusqu'au jour de Pasques dernier qu'il a ouy dire qu'il estoit retombé dans sa première follie dans laquelle il avoit tué sa femme.
Suivent plusieurs témoignages et une sentence sur parchemin : condamnation à être étranglé au carrefour appelé la Planchotte, justice du village d'Agland, ses biens confisqués.
- Cote 1 B 41
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 28 août 2024 à 13:36 (CEST)
1650 - Coups suivis de mort
26 février : Brossier : lequel nous a dict que le 22e jour du présent moys Estienne Brossier son frère est mort par le moyen des coups que luy ont esté donnez par Louys et Lazare Baudequinet, Toussannet Louys et Pierre Chaussinetz... Visite du corps par maître Hugues Goguelat le 25e jour du présent mois.
- Cote 1 B 41
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 28 août 2024 à 14:03 (CEST)
1651 - Mort de Jehanne Rousseau
22 janvier : Le procureur du roi en la maréchaussée de Vézelay, contre Jacques Gudin, fils de Pierre Gudin, marchand, demeurant en la paroisse de Gâcogne : coups de bâton ayant causé la mort de Jehanne Rousseau, veuve de feu Edme Farcy, du village de Berisson, paroisse de Brassy, qu'il avait rencontrée conduisant, avec une autre femme, un chariot à bœufs plein de bois.
Condamnation par contumace à la potence.
- Cote 1 B 42/1 et /2
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 29 août 2024 à 09:52 (CEST)
1652 - Violences ayant entraîné la mort
8 novembre : Catherine Certoize, veuve de Louis Gouttereau, demeurant à Azy le Vif, contre Daniel Bernard, fendeur de bois, demeurant au même lieu: violences et mauvais traitements ayant causé la mort de Guillaume Gouttereau, fils de ladite Catherine Certoize.
- Cote 1 B 44
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 29 août 2024 à 17:02 (CEST)
1653 - Homicide de Léonard Savary
12 juillet : Le procureur fiscal de la châtellenie de Savigny Poil Fol contre Philippe Maudhuy, sergent au duché de Nivernois : homicide de Léonard Savary dit Maltaverne.
13 octobre : Sentence ordonnant d'appliquer Philippe Maudhuy à la question ordinaire et extraordinaire.
15 octobre : Sentence condamnant Maudhuy à être rompu vif, « sçavoir les deux bras brisés en deux endroits, tant en haut qu'en bas, avec les reins, jambes et cuisses, et pour cet effect sera mis sur une roue haulte plantée et enlevée, le visage contre le ciel, où il demourera tout vivant, pour y faire pénitence, tant et sy longuement qu'il plaira à nos seigneurs de l'y laisser et mort. »
- Cote 1 B 44
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 29 août 2024 à 17:12 (CEST)
1655 - Coup de fusil
9 novembre : Marguerite Delavault, veuve de Pierre Guytot, et auparavant de Jean Desroches, et Gilbert Desroches, son fils, contre les nommés Lhermitte, marchands de poissons : coup de fusil tiré par un des Lhermitte à Gilbert Desroches lors de la pêche de l'étang de Parenches, paroisse d'Azy le Vif.
- Cote 1 B 46
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 30 août 2024 à 12:16 (CEST)
1656 - Rixe à l'occasion de deux chevreuils
3 août : Maître Edme Duchas, lieutenant au bailliage de Lormes de la part de Chalon, et Maître Vincent Millereau, notaire royal, échevins de Lormes, contre Maître Jean Connétable, procureur d'office de Lormes de ladite part, et Edmée Petit, sa femme : rixe à l'occasion de deux chevreuils que lesdits Duchas et Millereau voulaient envoyer au nom de la ville à M. le Marquis de Mesgrigny, seigneur de Lormes, pour reconnaître ses bons pour vingt ans, et dont Connétable s'étant emparé, se disant Seigneur de Lormes ; mauvais traitements infligés à Duchas et Millereau par Connétable et ses parents : « à nuict close, les nommés Maître Jehan Petit, advocat, frère de ladite Edmée Petit, Maîtres Louis et Claude Oudaille, ses cousin, et Françoise Regnault, leur mère, le nommé Estienne Boucher dict Beau Regnard, Dimanche Paupert, Léonard Philipot et plusieurs autres serviteurs desdicts Petit et Oudaille, qu'ils ne purent cognoistre, au subject de la nuict, tous lesquels ayant l'espée et le pistolet à la main, courant par les rues cherchant lesdictz compleignants (Duchas et Millereau) pour les tuer à l'instigation desdictz Connestable et sa femme, attaquant tous ceux qu'ils rencontroient dans leur chemin, leur disant le pistolet sous la gorge : Mordieu ! qui vive ! pour qui tiens-tu ? Entrés par effraction dans la maison de Duchas, les mutins crioient : Mordieu ! Il faut leur couper les oreilles et les mettre dans leurs poches. »
- Cote 1 B 47
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 30 août 2024 à 13:42 (CEST)
1657 - Homicide par imprudence
22 août : Charles Archambault, jeune homme de la ville de Saint Pierre le Moûtier, contre Laurent Guibelin, marchand audit lieu. « Ce jourd'huy, treizième febvrier 1657, nous, Jean Bourdoyseau, conseiller du roy au bailliage et présidial de Saint Pierre le Moûtier, estant au-devant de la fontaine de ladicte ville, heure de dix du matin, avec noble Louis Desprez, conseiller du roy et son premier advocat audict siège, Maître Noël Pérude, advocat et substitut dudict procureur du roy, nous entretenant de discours indifférentz et voyant passer les nommez Pousson, Desprez et quantité de jeunes hommes armez qui faisoient la bazoche avec une enseigne et un fifre, lesquels s'estoient arrestez au-devant du logis de Maître Jean David, ilz l'auroient salué à coups de fuzil par forme de recognessance, comme debvant faire baptiser son enfant l'après disnée et, au mesme instant, Charles Archambault dit Lappointe, qui estoit de la compagnie desdictz jeunes hommes, auroit crié « Je suis mort ! un confesseur ! », mesme est tombé sur le seuil de la porte de Maître Jean Naqueau, apothicaire. Le coup de fuzil tiré de la fenêtre de Laurent Guibelin pour saluer la bazoche, la charge de plomb ayant été imparfaitement enlevée. Condamnation à quinze livres d'amende. »
- Cote 1 B 48
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 30 août 2024 à 14:07 (CEST)
1657 - Coup de fusil et blessure
8 novembre : Claude de Maulnourry, écuyer du roi en ses conseils, maître des requêtes ordinaires de son hôtel, abbé de Gaillac, prieur du prieuré de Saint-Étienne de Nevers, et Jean Camuset, son secrétaire-domestique, ayant l'administration de ses affaires ès paroisses de Saint-Père-Ville et Saint-Jean de Lichy-aux-Amognes, contre Léonard Dugué, opérateur, et le nommé Blondeau, son neveu.
Les mêmes contre messire François Bordier, prêtre, vicaire perpétuel de Saint Jean de Lichy, qui avait rompu les moules de la cloche que Pierre Bernard, maître-fondeur du pays de Lorraine, avait fondue pour ledit Maulnourry.
- Cote 1 B 48
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 30 août 2024 à 15:01 (CEST)
1659 - Rixe et lettre de grâce
18 janvier : Le procureur du roi au présidial contre Hiérosme Desjours, écuyer, seigneur de Mazille, gendarme de la compagnie du roi : rixe entre ledit Desjours et Jacques de La Valade, écuyer, seigneur de Pontevigne, dans laquelle ce dernier fut tué d'un coup de pistolet.
21 janvier : Lettre de grâce donnée par le roi à cause de sa première et joyeuse entrée en la ville de Nevers.
- Cote 1 B 50
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 31 août 2024 à 11:16 (CEST)
1659 - Fratricide
25 février : Le procureur du roi au présidial contre Jean Lartuzien, tonnelier, demeurant au faubourg de Saint Pierre le Moûtier, et Louis Bellon, charpentier, demeurant en la même ville.
15 novembre : Condamnation à mort, confirmée par arrêt du Parlement. Procès-verbal de la pendaison.
- Cote 1 B 50
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 31 août 2024 à 11:30 (CEST)
1661 - Rixe et coup de pistolet
13 mai : Noble Philibert Grosjean, seigneur de Vincelles et Teigny, demeurant audit lieu de Teigny, contre Antoine de La Magdeleine, écuyer, dit Chellé, François de La Magdeleine, dit l'abbé de Ragny, et François de La Magdeleine, écuyer, dit La Magdeleine, frères, et Simon Landeux dit Geulon, valet dudit abbé. « Lesdits frères... le dixième mars dernier, ayant espié l'occasion qu'il alloit de Teigny à Mourasche, pour prendre air... sans autre arme que son espée, sur le grand chemin dudit Teigny à Asnan, environ un demy quart de lieue en deça le bourg dudit Asnan, proche les lieux dits le Grand-Orme et la côte de Rogno, il fist rencontre de quatre cavaliers, environ les trois heures après midy, savoir : Antoine de La Magdeleine, écuyer, dit Chellé, François de La Magdeleine, dit l'abbé de Ragny, et François de La Magdeleine, écuyer, dit La Magdeleine, frères, et Simon Landeux dit Geulon, valet dudit abbé ; ledicts trois frères vestus de noir, à la réserve de leurs manteaux qui estoient gris, et ledict Geulon vestu de couleur tirant sur le brung ; ledict abbé monté sur un cheval blanc, lesquels cavaliers ayant outre-passé de quelques pas... se seroient arresté et conféré quelque temps ensemblement, après quoy seroit retourné sur ses pas ledict Chelle qui, ayant abordé ledict Grosjean, luy auroit dict : « Mordieu, vous avez donc informé et plaidé contre mon frère ? » Et en mesme temps d'un pas ou deux de distance, luy tira un coup de pistollet, dont il pensoit luy en donner à travers le corps, mais ayant un peu tourné son cheval sur la droite, cella fist qu'il le blessa à la cuisse droicte, après quoy ledict Grosjean s'en estant enfuy, il fust incontienent poursuivi vifvement par tous lesdictz cavaliers, il le fut premièrement par ledict abbé monté sur un cheval blanc, qui l'auroit maltraité de coups et mis violemment par terre de dessus son cheval qui s'enfuit ; secondement par ledict La Magdeleine et enfin par ledict Chellé, lequel à mesure qu'il s'approchoit, crioit : « Allons, mon fère l'abbé ! Allons, mon frère La Magdeleine, c'est faict de luy. » Ayant lesdictz cavalliers les sangles de leurs chevaux rompues, et l'ayant ainsi arresté, l'environnèrent luy disant : « Nous te voulons assigner là ! » Et d'effect, estoient sur le poinct de le faire, lorsque ledict Chellé dict à ses frères : « Allons ! Que l'on nous faict signe qu'il va venir du monde. » Ce qui fit qu'ils se retirèrent avec blasphèmes et menaces.
- Cote 1 B 53
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 11 septembre 2024 à 11:54 (CEST)
1665 - Meurtre de Jean Bernard
4 mai : Demoiselle Oriane Duboys, veuve de Me Jean Bernard, avocat au présidial de Mâcon, seigneur de Chastenay, et demoiselle Suzanne Berthelot, veuve de Me Nicolas Bernard, vivant seigneur de Chastenay, contre Mes André de Meaux, Philippe Pelletrat et Jean Barjot, avocats à Mâcon : rixe après souper, dans laquelle Jean Bernard fut tué d'un coup d'épée.
- Cote 1 B 56
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 12 septembre 2024 à 10:09 (CEST)
1666 - Rixe contre des pêcheurs
28 octobre : Jeanne Baraudat, veuve de Jean Théveneau, pêcheur au Veurdre, contre Jean Caffard, voiturier par eau, et Jean de Lestang, écuyer, seigneur d'Avril sur Loire en partie, et autres : rixe contre les pêcheurs qui pêchaient au feu sur la rivière d'Allier, homicide de Théveneau, tué d'un coup d'épée.
- Cote 1 B 57
- Texte communiqué par Pierre Volut
- Transcripteur Martine NOËL (discussion) 12 septembre 2024 à 10:39 (CEST)
1695 - Un meurtre au prieuré de Saint Révérien
« Bougres de chiens de prieurs ! »
Sous l'Ancien Régime, il y avait plusieurs dizaines de prieurés dans la province du Nivernais, dépendant d'abbayes puissantes comme celles de Cluny, de La Charité, d'Autun ou d'Auxerre, dépendant aussi du chapitre des chanoines de Nevers. La plupart ne rassemblaient qu'un tout petit nombre de moines, dirigés par un prieur claustral, qui demeurait avec eux, menant un train de vie modeste, et qui était parfois chargé d'une paroisse. Le prieur claustral était placé sous l'autorité d'un prieur commendataire, issu d'une puissante famille noble, résidant à Nevers ou dans un château, et ne séjournant au prieuré que quelques semaines par an.
Des rivalités fréquentes opposaient ces prieurs, absentéistes ou résidants, aux prêtres des paroisses, aux seigneurs de villages, aux villageois. Dans les dossiers des affaires criminelles du bailliage de Saint Pierre le Moûtier, on trouve plusieurs traces de ces conflits, dont certains se sont terminés par des meurtres sanglants[not 1].
Le 21 janvier 1707, une procédure est ouverte par le procureur fiscal du bailliage de Vaux, Bazolles et dépendances contre Pierre Charondier, soldat de la paroisse de Guipy. Ce dernier est accusé d'avoir tué d'un coup de fusil maître Étienne Deloque, prieur et curé de Bazolles[not 2].
Deux ans plus tard, le procureur du roi au présidial de Saint Pierre le Moûtier et le procureur fiscal de Lormes poursuivent un certain Jourdan, habitant de Lormes, coupable d'avoir tué d'un coup de fusil à la métairie de Chevigny le prieur du Val-Saint-Georges. Certains officiers de justice et notables de Lormes auraient eu intérêt à étouffer l'affaire : le greffier de Lormes est sommé de remettre le plus rapidement possible à la maréchaussée toutes les pièces du dossier[not 3].
Pourquoi ces deux prieurs ont-ils été tués ? A l'origine des meurtres, on trouve de solides inimitiés alimentées par la levée - forcément impopulaire - des dîmes. Une autre affaire, qui ne s'est heureusement pas terminée tragiquement, révèle l'origine fiscale de ces disputes[not 4].
En juillet 1712, Dom Michel Panseron, prieur de Saint-Sylvestre de Jailly, et Claude Chauve, son agent d'affaires, portent plainte contre Louis du Verne, seigneur de Jailly, capitaine d'infanterie au régiment de Noailles, contre dame Anne des Manchins, son épouse, et contre Thomas du Verne, lieutenant de cavalerie, son frère. Le receveur Claude Chauve dépose : « Le jour d'hier, 16 du présent mois de juillet 1712, environ l'heure de six à sept du matin, estant de retour audit prioré, venant de levé [sic] quelques dixmes appartenant audit sieur prieur, le nommé Benoist Vérat, un des dixmeurs du sieur prieur, luy dit : « Je vient [sic] du château de Jailly ; madame de Jailly m'a dit de vous dire de luy aller parler. » Ce qu'il voulut bien faire. Y estant allé, il trouva ladite dame de Jailly à qui il dit : « Madame, on m'a dit que vous me demandiez. Que souhaitez-vous de moi ? » Elle luy repartit : « Je ne veult rien, c'est mon beau-frère qui te veult parler. » Lequel beau-frère, qui s'appelle Thomas du Verne, autrement du Montot, entra dans la chambre où estoient ladite dame et le suppliant, qui dit : « Te voilà don, monsieur le bougre. Qui te fait si hardy de chercher des dixmeurs pour ton prieur ? » Le suppliant lui répliqua : « Je fais mon debvoir. Si j'estois avec vous, je le ferois de mesme. » Sur-le-champ, ledit sieur du Montot prit le suppliant par les cheveux et le terrassa, et, l'ayant mis soubs luy, luy donna plusieurs coups de poinds [sic] sur la teste, et de coups de pieds au ventre, et ensuitte sauta à une canne et luy en donna plusieurs coups sur la teste et au corps, jurant et blasphémant le saint nom de Dieu, disant : « Mordieu ! Teste Dieu ! Je veult que tu sortes de chez ton bougre de chien de prieur, et si tu n'en sçaures [sic] pas incontinent la moisson finie, je te batteray tant que j'auray le plaisir de te tuer. »
Un crime beaucoup plus complexe, exécuté par des hommes de main, met en jeu des gens influents, proches de l'évêque, apparentés à des dirigeants d'ordres religieux, à des nobles, à des notables.
- Texte communiqué par Pierre Volut