« Assassinats » : différence entre les versions

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*Transcripteur [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]] ([[Discussion utilisateur:Mnoel|discussion]]) 13 février 2024 à 11:15 (CET)
*Transcripteur [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]] ([[Discussion utilisateur:Mnoel|discussion]]) 13 février 2024 à 11:15 (CET)


==1796 (- février - 17 Pluviôse An 4) - Assassinats et vol==
==1796 (6 février - 17 Pluviôse An 4) - Assassinats et vol==
Jean-Claude Combe, 27 ans, tonnelier de profession et militaire servant dans les chasseurs des Hautes-Alpes, originaire de Grenoble, et Joseph Palu, 22 ans, fabricant de bas de soie, chasseur du 15<sup>e</sup> régiment à Cheval, et Françoise Renaut, 18, originaire de Villars, département de l'Ain, sont accusés de plusieurs assassinats : les citoyens Georges Bick, réviseur de manufacture d'armes, et Eustache Jean Vilfort, prêtre, commis le jour complémentaire de l'An III, environ 7 heures du soir, sur la route de Moulins-su-Allier à [[Nevers]]. S'ajoute le vol d'effets chez la citoyenne Chervy, cabaretière. Jean-Claude Palu est condamné à la peine de mort, Renaut et Palu sont acquittés.
Jean-Claude Combe, 27 ans, tonnelier de profession et militaire servant dans les chasseurs des Hautes-Alpes, originaire de Grenoble, et Joseph Palu, 22 ans, fabricant de bas de soie, chasseur du 15<sup>e</sup> régiment à Cheval, et Françoise Renaut, 18, originaire de Villars, département de l'Ain, sont accusés de plusieurs assassinats : les citoyens Georges Bick, réviseur de manufacture d'armes, et Eustache Jean Vilfort, prêtre, commis le jour complémentaire de l'An III, environ 7 heures du soir, sur la route de Moulins-su-Allier à [[Nevers]]. S'ajoute le vol d'effets chez la citoyenne Chervy, cabaretière. Jean-Claude Palu est condamné à la peine de mort, Renaut et Palu sont acquittés.



Version du 13 février 2024 à 12:20

1707 - Homicide de Pierre Moreau

(tisserand, archer de la maréchaussée le 28 avril 1707).

Il a reçu un coup de fusil tiré par Jean Peuillot. Il a été attiré par Jeanne, la fille de Peuillot, guet-apens dans la ruelle de la chambre ou deux amants surpris ? La fille Peuillot et Pierre Moreau se barricadent ; ils professent des menaces « égorgeons-les, il y a trop longtemps qu'ils nous font pastir. »

Moreau se réfugie chez sa belle-sœur, il meurt de ses blessures le lendemain.

Plainte contre Peuillot par Paul Étignard, avocat à Château Chinon.

Une sentence de grâce est prononcé pour Jean Peuillot. Rien n'indique ce qu'il est advenu de Jeanne Peuillot, amoureuse de Pierre Moreau, ou complice de son père.

1708 - Homicide d'Edmé Maublanc

20 juin, le procureur du Roy contre Jean Minot, meunier, de la paroisse de Rouy, homicide d'Edme Maublanc, meunier du moulin de Goulnot, en la paroisse de Saint Saulge, tué sur le chemin de Nevers à Saint Saulge.

L'assassinat s'est produit 18 à 19 mois avant l'arrestation de l'assassin. La veuve de la victime s'est remariée. Une course-poursuite s'est alors engagée pour cerner l'assassin. Le nouveau mari, meunier au même moulin, aidé de ses valets, est allé chercher l'assassin au village de Grand-Champ, paroisse de Rouy ; ils ont appris qu'il était dans les bois ; ils l'ont trouvé, lui ont donné un coup de fusil dans les reins et un coup de baïonnette dans la gorge et un coup de crosse de fusil sur la tête. Ses blessures ont été ensuite pansées par le chirurgien Pinette.

Conduit à Saint-Pierre, Jean Minot est soumis à la question ordinaire, l'interrogatoire sous torture des brodequins : les jambes de l'accusé sont serrées entre deux planches et le bourreau ajoute successivement des coins de bois pour écraser les pieds ; Jean Minot subit deux fois six coins, il nie les faits.

La sentence condamne Minot aux galères pour neuf ans (15 septembre).

1710 - Assassinat de François Roy

Le 31 décembre 1709, pendant la terrible famine, le batelier François Roy est tué à coups de sabots sur le grand chemin de la ville de Decize à la Saulaie ; son argent et ses vêtements lui sont dérobés ; son cadavre est laissé nu sur place. Les coupables sont des habitants du faubourg Saint-Gilles, parmi lesquels la justice cite les noms de François Berger, d’Anne Guyonin son épouse, du vigneron Louis Andrault et de Louise Marinier.

« Ce jourd'huy deuxième jour du mois de janvier mil sept cent dix, en la chambre criminelle de la ville et chatellenie de Desize, pardevant nous François De Lin avocat juge chastellain ordinaire et criminel de ladite chastellenie, heure de quatre de relevée, en exécution de notre ordonnance de ce jourd'huy, avons fait amener des prisons par le geolier François Berger, manœuvre demeurant au faubourg Saint Gisle les Desize, accusé de l'assassinat commis en la personne d'un homme incognu, et trouvé mort, nu entièrement et étendu au lieu appelé la Sollaye, sur le grand chemin allant de Desize au lieu appelé la Justice, à l'interrogatoire duquel Berger nous avons procédé, quy ensuite après avoir pris et rendu le serment sous lequel il a promis et juré de dire la vérité.... »

François Berger, jardinier, 35 ans environ, demeurant au faubourg Saint-Gilles, il n'a qu'une femme et un enfant et avoue avoir du mal à subsister, il a dû vendre le peu de meubles qu'il possédait....

« Le lundy dernier trente décembre, il est sorti de sa maison avec sa femme et Louis Andraux, pour chercher des herbages du côté de Chevannes. Ils ont pris dans les jardins quelques feuilles de choux. Il dit qu'il a trouvé un homme mort sur le grand chemin. La femme Berger et Louis Andrault, après avoir manié et roulé le cadavre, l'ont dépouillé et ont porté les vêtements chez eux. »

Le juge fait présenter les hardes dudit homme.

Second interrogatoire le trois janvier : Louise Maringat et Jean Andraux, manœuvre du faubourg de Crotte :

Transport du juge, du greffier et d'un chirurgien, examen du corps : « barbe grande et meslée de poils blancs, et cheveux courts, plats ; un petit sachet de toile grise (porte-monnaie) vide. Marques de coups sur l'estomac et en-dessous des deux seins, omoplate de l'épaule droite rompue et fracassee. » Mort de froid peut-être, exposé nu à la gelée.

Liste des effets dérobés : « un bonnet de nuit de serge blanche, un justaucorps de serge brune, une culotte de serge blanche, une chemisette, une cravate de toile, un chapeau, une mauvaise paire de bas bruns, deux couteaux, une cuiller d'étaing, une petit sachet, un scapulaire, un petit baril de buis, deux boucles de souliers. »

  • Cote 1B/103. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 20 mars 2023 à 09:43 (CET)

1713 - Assassinat nocturne d'un cavalier du régiment de Paon

Le procureur du roi contre André Raimbault, tonnelier demeurant à Nevers, logé à la maison dudit Raimbault, transport et ensevelissement du corps dans la cave d'une maison inhabitée appartenant audit sieur Raimbault et située rue Creuse (3 février).

Sentence par contumace à avoir les jambes, cuisses, bras et reins rompus sur un échafaud au lieu accoutumé des exécutions en la ville de Nevers (29 mai).

  • Cote 1 B 106. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 6 avril 2023 à 16:06 (CEST)

1713 - Assassinat du courrier de Lyon et du postillon

Le procureur du roi contre trois cavaliers inconnus : assassinat du courrier ordinaire de Lyon à Paris et du postillon qui conduisait la malle sur le grand chemin, entre la poste de Barbeloup et La Marche (15 juin).

« Le premier estant de bonne taille, le visage plein, rond, le nez court, la barbe blonde, aïant une perruque blonde, courte, habillé d'une étoffe gris blanc, une veste, une culotte de chamois galonné d'argent, un chapeau bordé, un sabre à son costé dont le manche estoit d'os, des bottines à la dragonne aux jambes et un foüet à la main, dont le lien est de cuir... monté sur un cheval alezan, deux pistollets à l'arçon de la selle... Le second de taille médiocre, le visage fort maigre, la barbe noire, perruque noire nouée par derrière, un chapeau sans bord, habillé de l'étoffe brune, la veste et culotte de même, un sabre à son costé comme le premier cavalier... Et le troisième assez gros, court de taille, la barbe et perruque blonde, habillé d'une étoffe ou drap de couleur de caffé... »

Ils ont été repérés à Pouilly où l'un des trois s'est fait faire une paire de souliers, où ils ont bu au logis de l'Escu de France. Après avoir bu et payé, ils ont demandé quand passerait le courrier ; on leur a indiqué que ce serait vers huit heures du soir ; les cavaliers sont ensuite allés à La Marche.

Le sieur Gaboulet, courrier ordinaire de Paris à Lyon est arrivé avec le postillon de la poste de La Charité qui conduisait la malle ; ils sont assassinés par les mystérieux cavaliers. Les corps ont été aperçus vers deux heures du matin par des personnes qui se rendaient à La Charité.

  • Cote 1 B 106. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 6 avril 2023 à 16:12 (CEST)

1713 - Assassinat et lettre de grâce, rémission et pardon

Gabrielle Pige, veuve de Pierre Tachon, vivant laboureur demeurant au village de Savigny, paroisse de Sermoise, contre les nommés Lejeune, Carré, le fils de la veuve Vasnon, François Roy, le nommé Totolle, garçons émailleurs, et le nommé Dupois, jardinier du séminaire Saint-Sauveur de Nevers : assassinat dans une rixe à coups de bûches et de bâton dudit feu Pierre Tacon (17 juin).

Sentence d'entérinement de lettres de rémission (23 août 1714).

  • Cote 1 B 106. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 6 avril 2023 à 16:25 (CEST)

1717 - Un meurtrier échappe au supplice

Pierre Souverain, dit Beau-Boucher, et Pierre Sireuil, bouchers de la ville de Corbigny sont accusés d'assassinat et vol dans le bois d'Eschereau, appartenant à l'abbaye de Corbigny, de Jean Gadon, marchand, qui était venu acheter des moutons et des bœufs à Corbigny le 13 mars 1715. Le tribunal de Saint Pierre le Moûtier condamne Souverain à être rompu vif.

Mais l'affaire n'est pas finie ; Sireuil et Souverain ont fait appel ; du Parlement de Paris arrive une lettre qui désavoue le premier jugement pour vice de forme.

« Monsieur le Procureur du Roy,
Je vous envoye deux arrest que le conseil a rendu pour mettre vostre présidial en estat de faire juger définitivement le procez des nommés Sireüil et Souverain détenus depuis longtemps dans vos prisons. Il y a près de trois mois que la demande de cassation de Pierre Sireüil est jugée, mais dans le moment que je vous écrivois pour vous en envoyer l'arrest, je me suis souvenu que Souverain son complice a de sa part obtenu une commission du conseil en cassation de la sentence de compétence que vostre siège avoit rendu contre luy. J'ai jugé à propos d'y faire statuer, parce que le premier arrest ne vous attribuoit la connoissance que de ce qui regarde Sireüil, et comme Souverain est accusé du mesme crime et que les affaires criminelles ne se divisent point, le premier arrest sans le second vous étoit inutile. Ainsi ne manqués pas dès que vous les aurés receus de les remettre au sieur Lieutenant criminel auquel l'affaire est renvoyée et donnés vos soins pour la faire finir incessament et m'en donnés avis. Cependant je prie Dieu qu'il vous conserve en sa sainte garde, et suis, Monsieur le Procureur du Roy, vostre confrère et amy. De Monville, Paris le 13 juillet 1717. »

Une lettre royale de rémission a été rédigée. Le jugement est cassé, sauf appel du Parlement de Paris.

1717 - Les meurtriers sont en fuite

Les nommés Sans-Regret, cavalier du régiment de Saint-Aignan, en garnison à Nevers, Geoffroy dit Duplessis, maistre en fait d'armes (errant et vagabond), et le nommé Le Blond : assassinat et vol sur le grand chemin de Saint Pierre le Moûtier à Nevers des nommés René Bouché, marchand de dentelles de la ville de Nevers, « ayant accoustumé d'aller en la ville de Bourbon l'Archambault, aux deux saisons pour les bains, trafiquer et vendre des dentelles », et Antoine Charret, marchand de dentelles du Puy-en-Velay.

Le régiment a quitté Nevers pour se rendre à Philippeville, dans les Ardennes. Les assassins, défaillants devant la justice, deviennent contumax. (15 juin)

  • A.D.N. cote 1 B 110. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 29 avril 2023 à 13:50 (CEST)

1718 (10 juillet) - Michel Pinet de Montigny est assassiné à Nevers

Le soir, il se rend dans un café où il rencontre quatre individus, avec qui il parcourt plusieurs rues de la ville, la place Ducale, la rue des Ardilliers, le Parc. Vers une heure du matin, l'un des quidams sort un poignard et frappe Pinet qui tombe et crie « Faut-il que je meure par les mains de mes amis ? » Les assassins fuient.

Le tribunal rédige un Monitoire, ou sentence de fulmination, qui sera lue par les curés du diocèse lors des messes dominicales : les assistants sont incités à venir témoigner, de ce qu'ils ont vu, su, entendu dire des circonstances de cet assassinat, et dénoncer les coupables ; un refus de coopérer avec la justice serait puni d'excommunication. On recherche des témoins. Henry Leblanc, Jean Millon, Florence Montenat, Charles Bourdeaux se signalent, leurs interrogatoires ne donnent pas de précisions suffisantes.

Le 27 septembre 1718, Maître Claude Archambault, procureur de l'élection de Nevers, dépose qu'il appris le nom de l'assassin, ce serait un certain Gascoing, parent du procureur fiscal.

1718 - Un crime au moulin de la Fougère, à Champvert

« Du 8 aoust 1718, interrogatoire fait par nous, Pierre Alixand, conseiller du Roy, Lieutenant criminel au bailliage et siège présidial de Saint Pierre le Moûtier, à la requeste du procureur du Roy en ce siège et seule partie, à Jean André, accusé d’assassinat commis en la personne de Jean Collin, auquel nous avons procédé en la chambre criminelle de ce siège, assisté de notre greffier ainsy qu’il en suit, après luy avoir déclaré que nous entendions luy faire son procès, présidialité en dernier ressort.

Interrogé de son nom, surnom, âge, qualité et demeure, après le serment de luy pris au cas requis et accoutumé,

- a dit avoir nom Jean André, laboureur de la paroisse de Champvert, et serviteur domestique de Nicolas Soulier, meusnier au moulin de Fougère, dite paroisse de Champvert, âgé de 25 ans.

S’il a connu le nommé Jean Collin,

- a dit qu’ouy, l’ayant connu chez ledit Soulier où il estoit valet ainsy que luy répondant.

S’il n’a jamais eu de différend avec ledit Collin,

- a dit qu’ouy et que ledit Collin l’a battu deux fois pendant qu’ils estoient ensemble chez ledit Soulier.

S’il n’avoit pas conçu quelque animosité contre luy à cause des mauvais traitemens qu’il en avoit reçu et s’il n’avoit pas pris la résolution de s’en venger,

- a dit qu’ouy et qu’il avoit esté conseillé de le faire par deux hommes qui luy conseillèrent de tuer ledit Collin et de le jeter dans la rivière.

Quels sont les deux hommes qui luy donnèrent ce conseil ?

- a dit que ce fut [sic] les nommés Jean Soulier, fils dudit Nicolas Soulier, et le nommé Pierre, ne sçait son surnom, qui estoit valet avec luy chez ledit Nicolas Soulier.

Si pour exécuter le mauvais dessein qu’il avoit conçu et les conseils qui luy avoient esté donnés, il n’avoit pas cherché à différentes fois une occasion favorable pour tuer ledit Collin,

- a dit que non.

S’il n’avoit pas fait aiguiser son goyard quelques jours auparavant l’assassinat par luy commis en la personne dudit Collin et s’il ne l’avoit pas aiguisé ou fait aiguiser dans le dessein de s’en servir pour commettre cette mauvaise action,

- a dit que non.

Si le treizième jour du mois de juin dernier luy accusé sçachant que ledit Collin estoit allé en la ville de Desize, retournant des fournées et sçachant qu’à son retour il ne manqueroit pas de faire mener ses chevaux dans un endroit appelé le pré de la Ganche des grands buissons, ainsy qu’il avoit accoutumé de faire, et que, échaudé par la chaleur qu’il faisoit alors, il se coucheroit infailliblement sur l’herbe et s’endormiroit, luy accusé ne mena pas les bœufs échintrer dans les buissons auprès de ladite Ganche des grands buissons et s’il ne se cacha pas pour y attendre ledit Collin,

- a dit que c’est la vérité.

Si ledit Collin estant en effect venu dans ladite Ganche des grands buissons et si, après avoir lâché ses chevaux, s’estant couché au long de la haye à dessein d’y dormir, ayant quitté sa veste et l’ayant mise sous luy, ledit Collin s’estant peu de tems après endormi, luy accusé qui le voioit du lieu où il estoit n’en sortit pas et si, estant allé à luy, le voiant endormi, il ne luy déchargea pas différents coups sur la teste et sur le visage d’un goyard dont il estoit armé,

- a dit qu’il est vray que voiant ledit Collin endormi il se leva et sortit du lieu où il estoit et qu’estant allé à luy avec son goyard, il luy en déchargea un coup sur la teste, duquel coup ledit Collin ne branla jamais, n’ayant fait que souffler.

Si, après luy avoir donné ledit coup, il ne dit pas audit Collin en ces termes : « Tiens, bougre ! Voilà ce que je te gardois il y a bien longtemps ! »

- a dit que c’est la vérité, ayant dit ces mesmes paroles audit Collin.

Si, après avoir dit lesdites paroles audit Collin, il ne luy déchargea pas encor un autre coup sur la teste de son dit goyard,

- a dit qu’il ne luy donna qu’un coup, n’ayant pas voulu luy en donner davantage, voyant bien qu’il en avoit assez et qu’il ne branloit plus.

Si ce n’est pas parce qu’il voioit bien que ledit Collin moureroit [sic] du coup qu’il luy avoit donné qu’il ne le frappa pas davantage,

- a dit qu’ouy.

Enquis s’il a reconnu la vérité,

- a dit l’avoir reconnue.

Lecture à luy faite du présent interrogatoire,

- a dit ses responses contenir vérité, y a persisté et déclaré ne savoir signer enquis.

Signatures : Alixand, lieutenant criminel ; J. Liret, greffier. »

Voir ici la condamnation de l'assassin aux galères

1720 - Meurtre en légitime défense ?

« Annet Gobillot, demeurant à Tallon, paroisse de la Montagne Nivernoise, chargé de huit enfants, le sept janvier environ les sept à huit heures du soir (deux heures de nuit), le nommé Claude Bernard et Pierre Lembert son beau-frère, manouvriers, à l'occasion d'une querelle qu'ils avait eue avec l'exposant, vinrent à la porte dudit exposant heurter et frapper, et comme il refusa d'ouvrir, ils forcèrent le loquet et le verrou et entrèrent vivement. Ledit Bernard ayant une pioche se jetta sur ledit exposant, luy cassant une coste et le terrassant sous luy. Ledit exposant courut à son fusil, ses enfans estant sortis par la rüe en criant au feu, au meurtre, que l'on assassinoit leur père chez lui, et ledit exposant s'estant saisy de sondit fusil, dans la violence et la douleur qu'il ressentoit de sa coste cassée, et dans son premier mouvement, il tira ledit fusil sur ledit Bonnard, duquel coup il luy cassa une coste. […]

Lettre de rémission, par le Roy, le Duc d'Orléans Régent présent, signé Philippeaux. »

1720 - Meurtre au relais de poste de Saint Pierre le Moûtier

Guillaume Aujouhannet, avocat âgé de 23 ans, est parti de Paris, en compagnie de ses amis Dubois et Grancher, pour regagner la ville de Riom, où il habite. Ils n'ont obtenu qu'une seule chaise, que deux des compagnons ont suivie à cheval jusqu'à Saint-Pierre, au relais de poste du logis à la Fleur de Lys, où ils ont trouvé deux chaises, mais le postillon Pierre Crochet n'a pas daigné écouter leur demande ; il leur répond sur un ton d'arrogance, le ton monte, Pierre Crochet menace les voyageurs de la fourche qu'il tenait. Il lance des chiens sur le cheval monté par Aujouhannet ; le cavalier sort son pistolet, il veut tirer sur les chiens, le pistolet fait feu et Crochet est blessé, il meurt deux jours plus tard. Aujouhannet est arrêté et conduit à la prison de Moulins. Il obtient une lettre de rémission en mai.

1720 - Un militaire tué par un bourgeois de Nevers

Noble Nicolas Catreux de Ribeauvillé, capitaine au Régiment de Touraine, et Madeleine Coquelin sa femme, contre Marc-Antoine Jacques, bourgeois de Nevers : coups d'épée dont le sieur de Ribeauvillé mourut au cours du procès (22 avril). La dispute a éclaté entre Nicolas Catreux de Ribeauvillé et le sieur Jacques en une chambre basse du sieur Claude Caffary, hoste du logis à l'enseigne du Lion d'Or. Rien n'indique le motif de cette dispute dans le dossier d'instruction.

Rapport des maistres chirurgiens Jean Chapotet et André Fiault, et Louis Raboin docteur en médecine demeurant à Nevers : ils ont trouvé le sieur de Ribeauvillé « gisant au lit et se plaignant d'avoir esté blessé : playe située sur le costé gauche de la deuxième des vraies costes, ladite playe nous a parü de la profondeur de trois tranches de doigt et l'ouverture d'une tranche de doigt, laquelle playe nous jugeons avoir esté faite par un instrument pointant tranchant comme espée ou autre instrument de semblable nature, et peüt ladite playe estre guérie dans vingt-deux jours au cas qu'il n'arrive poinct d'autres accidents... » La plaie n'a pas été guérie, le blessé est mort. On ne sait pas ce qu'il est advenu de Marc-Antoine Jacques.

1720 - Meurtre d'une femme et de l'enfant qu'elle portait dans son ventre

Jacques Seuilly (ou Cheuilly) manœuvre demeurant en la paroisse de Patinges, contre Jacques Godelinier, forgeron et laboureur, demeurant en la paroisse du Chautay : assassinat à coups de cognée et de couteau sur le grand chemin du bois des Denis d'Edmée Grosset, femme dudit Jacques Seuilly (8 mai). Selon certains témoins, l'assassin lui aurait même coupé les oreilles.

Interrogatoire de Jacques Godelinier : l'accusé a 45 ans environ ; il est forgeron de profession. Il nie avoir rencontré Marie Grosset, femme de Jacques Seuilly. Il nie avoir tué deux personnes : Marie Grosset et l'enfant qu'elle portait (elle était enceinte de cinq mois). Il nie avoir proféré contre elle : Il y a une bougre de putain de femme qui me le payera. Il nie aussi avoir huit jours auparavant bouché les conduits servant à l'écoulement des eaux d'un champ d'avoine ensemencé appartenant au sieur Cheuilly.

Le conflit tourne autour du conduit qui permet d'évacuer l'eau du champ d'avoine. Godelinier aurait menacé au cabaret de Jean Beaume, à Patinges, de tuer deux personnes dans la semaine. Il a surpris Edmée Grosset qui portait à manger environ l'heure de midi à son mari qui travaillait dans le bois.

Godelinier a été repéré au port de Mornay, le 7 septembre ; Antoine Deleron l'aurait passé dans sa barque avec un autre homme ; puis il se serait dirigé vers Apremont. il est arrêté mais réussit une évasion de la prison de Saint-Pierre.

1721 - Meurtre d'Hubert de La Verne

À Decize, le 5 juillet, Claude Langlois de la Prévostière[not 1], ci-devant capitaine au régiment de La Force, a tué à coups d'épée Hubert de La Verne, comte de Gamache. Ledit de La Verne étant devant la porte de sa maison, en la ville de Decize.

Le mestre-chirugien Jean Cabaille a établi un certificat à la suite de l'examen médical qu'il a effectué le 6 du mois environ 5 heures du matin chez messire Hubert de Lavergne, comte de Gamache, « lequel j'ay trouvé au lit, et après l'avoir veu et visité, je luy ay trouvé une plaie au bas ventre du cotté gauche qui nous a parut avoir été fete d'un coup de fer ou d'épée, et comme l'ouverture de ladite playe étant fort étroyte, j'ay été obligé de la sonder... nous avons aperceu comme une espèce de pointe d'épée... elle estoit entrée dans les vertèbres des lombes... laquelle pointe ayant été tirée avec beaucoup de difficultés, elle s'est trouvée de la longueur de huit poulces, au bout de laquelle nous ont parut les matières fécalles et laquelle playe nous paroit estre mortelles... » (6 juillet 1721)

Résumé de l'interrogatoire du meurtrier : Claude Langlois de La Prévostière, capitaine dans le régiment de La Force, âgé de vingt-cinq ans. A dit qu'il ne connaissait Hubert de Lavergne que depuis qu'il s'est retiré dans son pays, qu'il ne le voyait pas d'un bon œil ; a dit qu'il s'est vu obligé de donner un coup d'épée...

Témoignage de Louis Lizarde de Radonvilliers[not 2], il était avec le sieur Bélard : il a vu Langlois sortir de sa maison avec sa famille ; à la porte de la maison du comte de Gamache, celui-ci tenait un fusil ; plusieurs assistants ont essayé de le lui ôter... D'autres témoins confirment qu'il y a eu une rixe avant le coup d'épée fatal.

Le 18 août, le procureur Esmalle requiert pour réparation du meurtre que le sieur Langlois soit « condamné à être pendu et étranglé jusqu'à ce que la mort s'ensuive à une potence qui à cet effet sera plantée sur place publique de cette ville, que son corps mort y demeurera vingt-quatre heures et sera ensuite porté aux fourches patibulaires, que tout et chacun de ses biens soient déclarez acquis et confisquez. »

1722 - Parricide

Le procureur du Roi contre Jacques Robert, maçon du pays de la Marche, demeurant en la paroisse de Druy (5 janvier).

Sentence condamnant Jacques Robert à faire amende honorable, nu en chemise, la corde au cou, tenant en ses mains une torche de cire ardente du poids de deux livres, devant la porte de la principale église de la ville de Saint Pierre le Moûtier, et ensuite à avoir le poing coupé, les bras, reins et cuisses rompus vifs sur un échafaud qui, pour cet effet, sera dressé en cette ville, et mis ensuite sur une roue, la face tournée vers le ciel pour y finir ses jours ; ce fait, son corps sera porté par l'exécuteur sur la route de Moulins (20 mai).

1724 - Homicide du fils Boiseau par Guillaume Blondat

Déposition d'Édouard Decray : le 5 du mois, veille de la saint Nicolas, environ trois à quatre heures du soir, il a rencontré sur le pas de sa porte Guillaume Blondat, fils de François Blondat, marchand de cette ville, qui lui a demandé s'il voulait aller tirer des oiseaux ; Decray lui a répondu que le temps ne le permettrait pas à cause de la pluie ; le jeune Aré Blondat, dix ans, présent dans la rue riait à l'occasion d'un marmouset ou figure inscrite sur du papier. Guillaume Blondat entre dans la boutique de Decray, il s'amuse avec un fusil ; le coup part, il transperce la vitre de la boutique et frappe à la tête Guillaume Boizeau, âgé de dix ans, fils de Blaize Boizeau marchand de Saint Léger des Vignes, et cousin germain de Guillaume Blondat ; il se tenait dans la rue appuyé à la fenêtre de la boutique. Guillaume Blondat dit à Édouard Decray « ne dis pas que ce soit moy » (témoignage de Jacques Decray). (20 janvier 1724, Châtellenie de Decize,)

Les familles Decray, Boizeau et Blondat, bourgeois de Decize, ont donné à la ville des échevins, notaires et maires pendant les 18e et 19e siècles.

1726 - Un meurtre au prieuré de Coulonge et ses prolongements de Saint Pierre le Moûtier à Paris et Dijon

Le soir du 12 mars 1726, un meurtre est commis sur un chemin près de Cercy la Tour. Le sieur de La Mazille, battu et excédé de coups, a succombé à ses agresseurs. Deux jours plus tard, les enquêteurs, dépêchés par le lieutenant criminel Pierre Alixand, identifient aisément les meurtriers. Ils sont trois : l'un d'entre eux est le manœuvre Chatelain, le second le meunier Beugnon, le dernier un certain Jourdier. Ils ont été dénoncés. Ils auraient déjà commis plusieurs attentats contre la personne du sieur de La Mazille, au moyen de pieux de traces et de fusils.

Jourdier, l'un des agresseurs, vivait depuis quelque temps en concubinage notoire et scandaleux avec Anne Bongard de Maumigny, épouse légitime de La Mazille, dont elle s'était séparée. Le mobile du meurtre apparaît clairement : il fallait supprimer un mari jaloux. Mais l'affaire se révèle bien plus complexe. Chatelain, Beugnon et Jourdier, décrétés de prise de corps, sont transférés dans les prisons de Saint Pierre le Moûtier. Ils sont interrogés et confrontés à plusieurs témoins, voisins et amis, dans le courant du mois de mai. Plusieurs témoins parlent. Et la liste des complices s'allonge. Il y a d'abord des gens du commun, une servante, la femme Merlin, et Pierre Vincent, valet du prieur de Coulonge.

Les 6 et 12 août 1727, Chatelain est soumis à la torture, en présence de Maître Pierre Alixand, lieutenant criminel, et de Maître Alasseur, commissaire. Le bourreau déshabille le prévenu, lui chausse les brodequins de fer, enfonce successivement trois coins, et il le place devant un feu de paille. Le supplicié ne peut éviter d'avouer qu'il a reçu dix-huit mesures de blé pour prix de son forfait, qu'il a guetté pendant trois jours et qu'il a assailli La Mazille en bénéficiant d'un beau clair de lune. Il met en cause les deux commanditaires du meurtre, le prieur de Coulonge et le sieur de Maumigny ; tous deux sont frères d'Anne Bongard de Maumigny, épouse volage du sieur de La Mazille.

Les deux hommes tentent d'échapper à la justice. Maumigny s'enfuit. Le prieur Dom Philis utilise toutes les ressources que lui offre la procédure, toutes les relations que sa famille lui procure dans les milieux judiciaires et surtout l'appui de l'ordre des Bénédictins de Cluny, dont dépend son prieuré. Pendant ce temps-là, les meurtriers disparaissent un par un. Après ses aveux, Chatelain n'a pas survécu aux tortures qu'il avait subies à Saint Pierre le Moûtier. Beugnon s'est cassé le bras, sa blessure a été mal soignée, la gangrène s'est mise dans son bras et il est mort. La plupart des autres protagonistes et témoins disparaissent de la province, bénéficiant de la complicité de notables locaux.

Le 2 octobre 1727, Gabrielle Ramage, la mère de Chatelain, dépose une requête en révision du procès. Elle s'efforce de réhabiliter la mémoire de son fils et rejette toute la responsabilité sur les deux frères Maumigny. Le dossier est transmis au Parlement de Paris, juridiction d'appel compétente pour le bailliage de Saint Pierre le Moûtier. Il faut plus d'un an pour l'examiner et, le 24 janvier 1729, la requête est rejetée. Mais Dom Philis s'inquiète. Le 29 octobre suivant, le prieur de Coulonge se fait écrouer volontairement dans les prisons de Versailles pour jouir de la grâce de la naissance de Monseigneur le Dauphin (fils de Louis XV, né en septembre 1729). Sa grâce est refusée ; néanmoins, il obtient un sauf-conduit et peut regagner sa province.

Dix mois plus tard, une nouvelle confrontation entre les témoins se déroule devant l'Official, responsable de la juridiction religieuse qui doit juger le prieur. Celui-ci est déchargé de l'accusation de meurtre. Il est toutefois transféré à la prison de Saint Pierre le Moûtier. Un nouveau verdict est prononcé. La femme Merlin, comparse sans grande responsabilité, est condamnée à six mois de prison avec sursis. La femme de La Mazille (Anne Bongard de Maumigny) et Vincent (le valet du prieur) sont condamnés à mort par contumace. Deux témoins sont condamnés aux galères, également par contumace.

Quant à Dom Philis, il est transféré à Paris. Le voyage se passe mal. Le prisonnier, relégué dans le panier du carrosse, supporte mal les cahots. À Paris, il est d'abord écroué à la Conciergerie. Les responsables de son ordre religieux le font transférer à l'Hôtel de Cluny, où il est confié à la garde du Prieur Général.

Cependant, l'affaire s'envenime soudain. Le prieur de Coulonge, épuisé, meurt quelque temps plus tard (mais l'acte de décès ne mentionne pas de date). Les Bénédictins accusent devant la Chambre du Châtelet les juges de Saint Pierre le Moûtier, dont, peu de temps auparavant ils redoutaient la pétulance. Plusieurs experts sont interrogés. Un médecin refuse d'admettre un lien entre le voyage inconfortable de Dom Philis et son décès. Mais un autre témoin rapporte des paroles cruelles prononcées par le lieutenant criminel au moment où l'on a placé le religieux dans le panier du carrosse : Tant mieux, le bougre en crèvera !

Le second frère Maumigny, en fuite depuis le meurtre de La Mazille, se rend volontairement dans les prisons de la Conciergerie ; il est écroué le 3 juin 1731, interrogé, puis renvoyé à Moulins. C'est alors qu'interviennent les liens de famille, et le jeu des influences nobiliaires. Les Maumigny sont alliés à la puissante famille Lamoignon. Guillaume Lamoignon de Blancmesnil (futur ministre et père de Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes) est premier Président du Parlement de Paris. Le Président Lamoignon intervient dans le procès des frères Maumigny. Il en a le droit puisque ce procès est alors jugé en appel à Paris.

Mais les faits nouveaux produits par Lamoignon ne concernent pas les accusés ; ce sont des accusations graves portées contre deux hommes de robe de Saint Pierre le Moûtier : le lieutenant criminel Pierre Alixand et son assesseur Jean-Étienne Michel des Préfays. Il les accuse de prévarication et malversation : Michel des Préfays aurait exigé cent pistoles d'un certain Savigny pour entériner des lettres de rémission ; il aurait reçu 1200 livres d'un orfèvre de Nevers nommé Maillard, à propos d'une tasse d'argent dérobée par un domestique de ce dernier. Ces procédés ne sont pas choquants en une époque où les juges reçoivent fréquemment des épices, ou des pots-de-vin, pour faire pencher la balance du côté d'un plaideur. On reproche surtout aux deux hommes une mauvaise gestion du tribunal de Saint Pierre le Moûtier.

Le 6 juillet 1731, Alixand et Michel des Préfays sont entendus. Ils se défendent énergiquement. Ils sont décrétés de prise de corps et transférés à Moulins, de même que leur greffier Huet. Commence alors un second procès qui, semble-t-il, n'aboutit guère ; une partie des grosses du procès a été égarée, volontairement peut-être par des gens de justice qui sont leurs collègues et amis.

M. de Lamoignon revient à la charge. Puisque le procès des frères de Maumigny ne peut être évité, il exige que le lieutenant criminel Alixand innocente complètement feu Dom Philis et son frère. Pierre Alixand répond sèchement qu'il n'en est pas question. Lamoignon fait casser plusieurs arrêts pris en appel par le Parlement de Paris. Il décide que la suite du procès sera jugée à Dijon, dont les juges lui semblent plus sûrs. Pierre Alixand et Michel des Préfays rencontrent alors une nouvelle opposition. La famille de Maumigny possède un autre allié de poids, Son Éminence le Cardinal d'Auvergne, avec qui elle faisait affaire en Avignon. L'ordre des Bénédictins de Cluny a également manœuvré le prélat. Toutes les pressions se conjuguent contre les deux hommes de loi de Saint-Pierre. Ils demandent à Maître Normant, avocat, d'assurer leur défense ; celui-ci rédige un long Mémoire de 42 pages, imprimé chez la Veuve d'André Knappen, rue Saint-André-des Arts à Paris.

Malheureusement pour eux, Alixand et Michel des Préfays doivent bien continuer leur combat. On donna des cavaliers pour conduire le lieutenant criminel et son assesseur à Dijon. Les gardes leur laissèrent pleine liberté d'aller seuls visiter ce qu'il y avait de curieux dans les villes, et même de s'évader, si l'envie leur prenait. Flairant le piège, les deux hommes se tiennent soigneusement à la disposition de leurs collègues bourguignons ; ils ne se sentent pas du tout coupables et veulent faire éclater la vérité. Leurs collègues, ou plutôt leurs juges, ce sont le Président de Brosses, un homme de lettres qui est resté célèbre par le récit de son voyage en Italie et par une longue querelle avec Voltaire, et le substitut Marlot. Ils sont déjà gagnés à la position de M. de Lamoignon. Un autre parlementaire, le sieur de Bèze de La Bélouze, témoigne du manque de sérénité des débats. Au cours d'un repas, il interpelle M. de Brosses : Monsieur, est-ce qu'on ne verra pas finir le procès des pauvres officiers de Saint-Pierre depuis tant de temps qu'ils sont persécutés ? La réponse est laconique : Est-ce que ces messieurs attendent un jugement ? Leur perte était conclue, pour faire réparation d'honneur à la maison et à la famille de Maumigny. Les deux hommes de loi sont suspendus de leurs offices.

Quelque temps plus tard, un juge anonyme de Saint-Pierre déplore les conséquences catastrophiques de cette affaire dans une lettre au ministre d'Aguesseau. Alors qu'auparavant, vingt-quatre officiers étaient occupés par le tribunal de Saint-Pierre, il n'en reste plus que trois. L'arrêt de Dijon a flétri honteusement et totalement déshonoré la juridiction nivernaise ; cela entraîne un préjudice réel pour les justiciables de la province et cela risque, à terme, de ruiner la petite ville. Il faudra plus de vingt ans pour que Pierre Alixand retrouve sa charge. des lettres patentes royales le réhabilitent le 28 septembre 1754. Entre juin 1718 et juin 1725, maître Pierre Alixand s’en était beaucoup mieux tiré dans les affaires qui l’avaient opposé à ses domestiques.

Selon que vous serez puissant ou misérable... (La Fontaine).

  • Cote 1B 121. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 16 mai 2023 à 18:01 (CEST)

1729 - Le Grenadier est assassiné

Masillier, dit le Grenadier, porte plainte. Un certain quidam du village du Petit Marché, près de Châtillon, lui a plusieurs fois cherché querelle. Une violente contestation a éclaté au cabaret, et continué dans un pré voisin. Le quidam a menacé Masillier de le tuer.

Peu de temps après, Masillier est retrouvé mort sur le grand chemin, percé de plusieurs coups de couteau. Un monitoire est lancé pour retrouver l'assassin. Un nommé Jean Charriot est arrêté et emprisonné. 15 avril 1728

Il est soumis à la question ordinaire et extraordinaire (torture). Il fait appel, il est transféré à la Conciergerie du Palais de Justice de Paris.

1730 (19 avril) - Interrogatoire de Guillaume Delagrange

Fils de François Delagrange, exempt de la justice de Lormes, demeurant audit lieu, âgé de quinze ans ou environ. Il a eu une querelle avec le nommé Amory (fils de Nicolas Amory) le 21 janvier. Ledit Amory l'a frappé sans provocation. Delagrange lui a tiré un coup de fusil pour l'empêcher de continuer. Il l'a tué.

Il obtient une lettre de rémission, mais assortie d'une peine de substitution : amende de 3 livres pour les prisonniers, 3 livres pour l'hôpital, 3 livres pour la fabrique, messes pour prier pour le repos de l'âme du défunt Amory, 30 livres pour la famille du défunt (à quoi s'ajoutent des épices[not 3] de 210 livres).

1730 - Trois procès pour meurtres... aux conséquences très différentes

Le procureur du roi contre Jean Aumonier, sabotier et cabaretier, et Charles Bonneau, fendeur de bois, son gendre, demeurant en la forêt de Tronçais, paroisse du Breton : ils ont participé à une rixe dans laquelle François Lallier, domestique du sieur de Fougières, fut tué à coups de crosse de fusil (28 mai 1728). La procédure a été faite en la châtellenie d'Hérisson.

Ils obtiennent des lettres de grâce du mois de novembre 1729, enregistrées au présidial par sentence du 18 janvier 1730.

Le procureur du roi contre Philippe Deschamps, écuyer, sieur de Salorge, demeurant en la paroisse de Corancy : duel dans lequel maître Jacques de Ravisy, élu en l'élection de Château Chinon, fut mortellement blessé d'un coup d'épée à la cuisse (3 novembre 1729). La procédure commencée devant le bailli de Château Chinon est continuée en 1730 au présidial.

Le procureur du roi contre Jean Bouchot, manœuvre demeurant en la paroisse de Neuville : vol de chevaux (6 mai). La sentence condamne Bouchot à être pendu (6 juillet).

1732 - Tuée pour avoir voulu séparer des combattants

Marie Girault demeurant à Lormes, contre Jacques Potin, boulanger. Rixe au cours de laquelle Jeanne Girault, veuve Germain et sœur de Marie Girault, a été tuée.

« Lettre de grâce et rémission pour Jacques Potin, pauvre boulanger de la ville de Lormes en Nivernois... Le 21 du mois d'avril dernier, se disposant pour aller vendre du pain à la foire d'Ouroux qui devoit se tenir le lendemain, il but avec un de ses parens dans un cabaret qui étoit à sa porte ; sa femme vint un moment après l'y chercher, elle le querella et même le blessa en luy cassant son verre dans le temps qu'il buvoit. Il sortit aussitôt, rentra chez luy en continuant de se quereller avec sa femme ; plusieurs voisins accoururent, parmi lesquels étoit la veuve Germain, pour les séparer. Il étoit si outré des injures que sa femme lui disoit que les voisins, ne pouvant l'approcher, lui jettèrent des pains. Potin trouva un couteau de cuisine et, au lieu de frapper sa femme, il donna dans une grosseur que la veuve Germain avoit au col, et l'ayant pénétrée, luy fit perdre tant de sang qu'elle en mourut un quart d'heure après. Cet accident ne peut être regardé que comme un cas fortuit...

Lettre donnée au nom du roi Louis, signée Phelippeau, visa signé Chaumelin. »

1733 - Cognée contre fourche

Le procureur du roi contre Jean Mirau, accusé de l'homicide de Françoise Gauthier, tuée, le 28 avril. Le chirurgien Jean-Baptiste Rochery examine la victime : il ne décèle aucune blessure ni contusion, sinon une petite plaÿe sur la suture de l'os temporal et occipital, c'est ce qui a provoqué la mort de Françoise Gauthier.

Aux domaine des Lafont, une dispute a éclaté entre Françoise Gauthier et Jean Mirau ; l'une manie une cognée, l'autre saisit le manche d'une fourche de bois... et il frappe Françoise Gauthier à la tête.

Mirau se serait enfui.

  • Cote 1 B 128. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 19 juin 2023 à 12:41 (CEST)

1738 - Assassinat à Guipy

Le procureur du roi contre Jeanne Mentut dite Marcelot, servante du sieur Chambon, cabaretier à Guipy, Claude Chambon, tanneur, demeurant aussi à Guipy, et Barbe Bluzat sa femme, Eustache Chauveau, laboureur, demeurant au village de Chambon, paroisse dudit Guipy, Henri Métret, sellier, demeurant à Saint Révérien, Antoine Rousseau, manœuvre, demeurant au village de Vesvres, paroisse de Guipy, Jean Villier, journalier, demeurant au villages des Bordes, paroisse de Neuilly, et Jean Bertin, laboureur, demeurant au village de Guipy : assassinat de Pierre Jaillard, boucher, demeurant au village de La Brosse, paroisse de Guipy (17 juin).

1747 - Interrogatoire de Jean Delavault

Jean Delavault, laboureur au village des Bordets, paroisse de Saint Léger de Fougeret, rixe et homicide de Léonard Bernier, laboureur au village des Chevannes, même paroisse, blessé et mort de ses blessures (9 janvier).

Il a promis de dire la vérité.

Interrogé de son nom, surnom, âge, qualité et demeure, a dit s'appeler Jean de Lavault, manœuvre demeurant en la paroisse de Saint Légé de Fougeret, âgé de trente-huit ans environ.

Interrogé s'il a connu deffunt Léonard Bernier, a dit que ouy.

Interrogé s'il n'a pas eü du bruit avec ledit Bernier et combien il y a de temps, a dit qu'il a eü du bruit avec ledit Bernier il y a eü douze ans depouis le dix-sept avril dernier.

Interrogé à quelle occasion il y a eü du bruit avec ledit Bernier, a dit que c'est que ledit Bernier le faisoit passer par tout le monde pour un volleur, disant qu'il avoit vollé du poisson au sieur Robert de Moulins Engilbert, et que partout où il alloit on lui reprochoit qu'il avoit vollé du poisson.

Interrogé si le jour qu'ils eurent du bruit ensemble s'il n'alla pas dans le dessein prémédité de l'attendre sur le grand chemin, a dit que bien loingt de l'aller attendre, que ledit Bernier estoit sorty long temps avant dudit cabaret de Saint Légé de Fougeret, et que l'ayant rencontré ils eurent du bruit, ensuite que ledit Bernier l'ayant menacé de le frapper, cela fut cause qu'il le frappa.

Interrogé s'il ne sçait pas que ledit Bernier soit mort des coups qu'il luy a donné, a dit qu'il n'y a pas d'aparance que ledit Bernier soit mort de ses coups-là puisqu'il a survécu plus de six ans et quelques mois, qu'il alloit aux foires et aux marchés et vacquer à ses affaires et que mesme ils ont bü plusieurs fois ensemble.

Interrogé s'il a cognü Toussine Bondoux, a dit l'avoir bien cognüe.

Interrogé s'ils n'ont pas eü du bruit ensemble et nottamment au mois de septembre dernier, a dit avoir eü quelques fois des petits démellés avec ladite Toussine Bondoux, parce qu'ils avoient des arbres en commun qui portoient du fruit, mais qu'il n'a pas eü de bruit et qu'il ne l'a pas frappée, ny devant, ny pendant le mois de septembre dernier.

Nous luy avons remontré qu'il ne reconnoist pas la vérité, puisque le vingt-neuf septembre dernier il quitta sa charue et alla vers ladite Toussine Bondoux qui lavoit sa lessive et la frappa de manière qu'elle fust trouvée morte sur les neuf à dix heures du matin, a dit avoir recognü la vérité et qu'il ne quitta sa charue ce jour-là que plus de deux heures après que ladite Bondoux fut trouvée morte.

Interrogé si ses réponses aux interrogations cy-dessus sont véritables, a dit que ouy.

Interrogé s'il veut s'en rapporter aux charges et informations contre luy faites, a dit qu'il n'avoit entendu que d'honnestes gens pour témoins, il s'y rapportoit volontiers, mais que tous ledits témoins n'étant que frères ou beaux-frères, cousin germain et autres parents, gens gagnés par Claude Michel Bondoux qu'il dit être son dénonciateur, il soutient que toutes les dépositions desdits Bondoux qui sont tous ses dénonciateurs... doivent être rejettées du procez...

Nombreux témoignages reçus par Charles Blanzat, lieutenant criminel « en nostre hostel par nous establi chez la veuve Jacquand, aubergiste du Logis où pend pour enseigne le Lyon d'Or, en cette ville de Chasteau-Chignon ». Plusieurs accablent Delavault et confirment les vols qu'il aurait commis (volailles, ruches de mouches à miel...)

Contestations, annulation de procédures.

  • Cote 1 B 141
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 25 juillet 2023 à 18:25 (CEST)

1748 - Assassinat à Château Chinon

Le 28 dudit mois [août 1748] a été trouvé assassiné sur le grand chemin proche les Chaumes-Cottin Lazare Bouchoux laboureur au village des Bouchoux, paroisse d'Arleuf âgé d'environ quarante cinq ans, époux de Jeanne Rollot et le vingt neuf a été inhumé dans l'église, les formalités de justice faite, en présence de Jeanne Rollot, Claude Gié beau frère du déffunt qui ne signent.

Extrait du registre des sépultures de Chateau-Chinon - Année 1748

1748 - Procédure criminelle contre Isaïe Alexandre Bonfils bourgeois au lieu de Chauvetières, paroisses alternatives de Fléty et Tazilly, pour assassinat de Magdelon Prévost

Lettre de grâce donnée à Versailles au mois de février 1748 :

« Le 22 octobre 1747, Isaÿe Bonfils, sur les sept heures du matin, armé de son fusil pour aller visiter un petit bois de châtaigniers à luy appartenant dont il avoit été averty qu'on luy voloit les fruits, il y trouva le nommé Magdelon Prévost qui amassoit des châtaignes. Comme il estoit connu pour un homme violent et dangereux au point d'avoir fréquemment maltraité son père et sa mère, il l'aborda la bayonnette au bout de son fusil, luy demanda raison du vol qu'il luy faisoit et luy dit de sortir de son bois, ce que ledit Prévost refusa de faire et accompagna son refus de discours si indécents que le suppliant le poussa avec le bout de la bayonnette dont il fut légèrement blessé au bras droit, mais ledit Prévost qui s'étoit muny d'un Peau (sic pour pot) de quartier dont il s'étoit vanté le jour d'auparavant qu'il feroit usage contre le suppliant s'il étoit assez hardy que de s'opposer au dessein qu'il avoit formé de voler ses châtaignes, et ayant voulu frapper le suppliant, celuy-cy luy porta un coup de bayonnette dans le bras gauche qui luy coupa malheureusement l'artère et luy fit perdre une si grande quantité de sang que les personnes que le suppliant envoya pour donner du secours le trouvèrent mort ».

  • Cote 1 B 142/1 et/2
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 25 juillet 2023 à 18:35 (CEST)

1748 - Pierre Bouffechoux est accusé d'homicide sur son frère

Découverte le 28 août d'un homme mort sur le grand chemin de Château Chinon à Lormes, au lieu appelé la Chaume Cottin, paroisse de Saint-Hilaire. Le chirurgien Joseph Jacquand est appelé, l'homme a été assassiné.

Marie Rollot reconnaît le corps de son mari Lazare Bouffechoux, laboureur dans la paroisse d'Arleuf. Pierre Bouffechoux est accusé par bruit public d'avoir tué son frère. Il est emprisonné.

Interrogatoire de Pierre Bouffechoux : « à quatre heures, le mardi 26 août, il venoit de rateler une couture avec deux vaches qui appartiennent au nommé Clémendot, cordonnier. Environ les sept heures du soir, il s'est rendu chez le meunier Nicolas Dechaux pour acheter un cheval ». Il explique ensuite tout son itinéraire, avec les noms des lieux-dits.

  • Cote 1 B 142/1 et /2
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 25 juillet 2023 à 19:06 (CEST)

1748 - Les gardes des bois s'opposent : un mort

21 juin 1748 : interrogatoire de François Robillot, âgé de 55 ans environ, jardinier demeurant au lieu de la Vallée de Bizy, paroisse de Parigny les Vaux, et concierge de la prison locale. Il sait que François Ferrien, garde des bois de la Justice de la Vallée Bizy a été tué par les nommés Jannot et Gaudry, gardes des bois de la justice de Guérigny appartenant au sieur Babaud de La Chaussade. Il se sait pas s'ils ont été décrétés de prise par le juge de la vallée de Bizy. Il sait que le nommé Jannot a été constitué prisonnier dans les prisons de la vallée de Bizy. Il reconnaît avoir apporté de la paille, et à boire et à manger au nommé Jannot, dit Vaillant. Celui-ci s'est évadé. Robillot est suspecté de complicité. Il aurait dû donner l'alerte en criant « Vaillant le sauve » ! ; il ne l'a pas fait.

Perrette Goussot, femme de François Robillot dit qu'elle a bien ouï dire que François Ferrien a été tué.

Louis Jannot dit Vaillant et Claude Gaudry sont condamnés par contumace à être pendus et étranglés dans le lieu accoutumé à faire les exécutions ; deux complices, Jean Chatillon et Paul Bonhomme, sont condamnés aussi par contumace à servir de forçats sur les galères du Roy. Aucun des quatre condamnés n'a été retrouvé...

  • Cote 1 B 143
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 3 août 2023 à 17:21 (CEST)

1750 - À Saint-Pierre : un cadavre caché dans un tonneau

Joseph Mousnier, cabaretier au logis de l'École des Bons Enfants, de la ville de Saint Pierre le Moûtier, est accusé de l'assassinat de François Descombes, colporteur (21 mai). François Descombes, marchand mercier, venait ordinairement à toutes les foires de cette ville. Inventaire de ses balles de tissus et vêtements.

Le corps de François Descombes a été caché dans un poinçon (tonneau) du cellier de l'auberge. Les deux chirurgiens jurés, Jean Richery et Louis Née ont examiné le cadavre ; ils ont fouillé dans les poches du cadavre, ils ont trouvé une petite bourse contenant 69 louis d'or, une tabatière, une tasse d'argent, une paire de ciseaux, une tasse, un peigne dans son étui, un bonnet de laine.

Perquisition : Mousnier a disparu ; il est retrouvé dans un petit bateau chargé de vin appartenant à un certain Barreau, parti de Fleury sur Loire. Il est descendu du bateau au Bec d'Allier et a rejoint son beau-frère Calmin, cordonnier à Nevers. Le Sr Loiseau, cavalier de la maréchaussée le poursuit. Il est repéré dans une auberge de Givry, il se jette à l'eau, il est repêché, garroté, Mousnier est conduit en prison à Nevers.

Interrogatoire : Joseph Mousnier, cabaretier, 33 ans environ. Admet qu'il a tué le petoit François qui était mercier. Il le connaissait depuis deux ans. Une dispute s'est élevée à propos d'une chemise (bonne ou mauvaise selon chacun). Il lui a donné trois coups de couteau dans le côté. Il l'a fait basculer la tête la première dans le poinçon. Il ne l'a pas tué pour l'argent. Et à plusieurs reprises ils se sont promenés ensemble comme bons amis...

Sentence en appel du Parlement de Paris condamnant Mousnier à être rompu vif sur le grand chemin de Saint Pierre le Moûtier à Nevers (11 juin). Procès-verbal de la remise du condamné entre les mains de l'exécuteur de haute justice (23 juin).

Le procureur du roi porte plainte contre un inconnu qui avait ôté le cadavre de Joseph Mousnier de dessus la roue (28 juin).

  • Cote 1 B 144
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 3 août 2023 à 17:31 (CEST)

1761 - Un garde forestier aux méthodes expéditives

Léonard Coquille de Poujeux, seigneur de Bissy, avocat à la cour, juge ordinaire civil et criminel de la justice du marquisat d'Espeuilles, poursuit Pierre André, garde des bois de la seigneurie de Châtillon en Bazois, et Nicolas Massenat, cuisinier de la marquise de Pracomtal, dame de Châtillon.

Lors de l'assemblée de la fête à la chaume de Saint-Clair, paroisse de Rouy, Pierre Bonneau, charpentier, a été tué d'un coup de baïonnette par ledit André. Les deux accusés ont été arrêtés et écroués dans la prison de Nevers.

Interrogatoire de Pierre André : « il n'a aucune connaissance d'avoir donné un coup de bayonnette audit Boinneau qui étoit son amy et n'avoir jamais eu de bruit ni disputte ensemble. »

Interrogatoire de Louis Nicolas Massenat : le dimanche 27 septembre, il est allé avec Pierre André à une assemblée qui se tenait à Saint-Clair ; il dit qu'il ne connaissait pas Bonneau. Il a vu les cavaliers de la maréchaussée arrêter Pierre Bonneau et lui mettre des fers aux mains ; il prétend qu'il « a demandé aux cavaliers de luy oster les fers car il croyait qu'ils avaient arrêté un homme qu'on leur avait dit s'appeler Bonneau, mais qu'il était innocent, que c'etoit un autre Bonneau qu'il aurait fallu arrêter. » Bonneau était furieux, il se jeta sur lui. Pierre André est venu à son secours...

  • Cote 1 B 154/1 et /2
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 7 août 2023 à 13:33 (CEST)

1769 - Jeté du pont et noyé

Jean-Baptiste Brissard, soldat au régiment du Piémont, en garnison à La Charité, et Jacques Melot dit Saint-Jacques, grenadier au même régiment, ancien soldat du régiment de Limousin, sont accusés de l'assassinat nocturne de Michel Mathé, ouvrier de Jean Tiroille, maréchal (17 janvier).

Selon Marie Grenouillat, ouvrière qu'il recherchait en mariage, Michel Mathé, ouvrier de Jean Tiroille, maréchal, est sorti de chez elle le 23 octobre 1768 sur les dix heures du soir, et il a disparu. On l'a retrouvé le cinq novembre noyé dans la rivière de Loire, le col serré et étranglé avec une de ses jarretières.

Pour avancer dans l'enquête, la justice a recours au monitoire prononcé par le curé au cours de trois messes dominicales successives : les paroissiens ont l'obligation de dénoncer les agresseurs, sous peine d'excommunication. Les 5 février et 2 mars, Joachin Calican, blanchisseur de toile à La Charité, dépose son témoignage auprès du curé de Sainte-Croix. Le dimanche 23 octobre dernier (1768), il se trouvait sous la Saulaye, vers les toiles, avec un nommé Marmaison, marinier chargeant du charbon. Il a entendu sur le pont, vers la pyramide, un grand bruit de plusieurs garçons attroupés et parmi toutes les voix il a distingué clairement celle d'un certain Melot dit Hérode ; qu'il a entendu aussi l'un d'entre eux qui criait d'une voix éplorée, qu'il aperçut faire des mouvements vers les parapets du pont, présumant qu'ils étaient tous tombés du pont, il a entendu jeter quelque chose.

Un document largement postérieur est joint au dossier. C'est une lettre au citoyen président et juge du tribunal criminel du département de la Nièvre à Nevers, adressée par le citoyen Brissard.

Il récapitule ses aventures : Jean-Baptiste Brissard, âgé de 59 ans, fils de Charles Brissard et de Magdeleine Beaufils, natif de La Charité, profession de tisserand a été arrêté le 10 novembre 1768 ; il a été condamné le 10 janvier 1772 aux galères à vie (après avoir fait appel au conseil supérieur de Clermont-Ferrand). Il est actuellement détenu aux chiourmes de Brest sous le numéro 6290.

Arguant de l'abolition des galères perpétuelles par la loi du 3 septembre 1792, il demande : « Citoyen, rendez la vie à ce malheureux ; il ne dépend que de vous de briser ses chaînes. » La requête est datée de Brest le 8 mai 1793. Un post-scriptum atteste qu'il est encore existant.

  • Cote 1 B 162/1 et /2
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 10 septembre 2023 à 17:38 (CEST)

1769 - Assassinat à Cercy la Tour

Le 31 janvier 1768, à environ quatre heures du soir, Pierre Guillemain a « frappé, excédé et blessé de coups d'un goyard, sur la tête et autres partyes du corps Jean Pannier, habitant de Masille, paroisse d'Yzenay. Il l'a ensuite traîné hors de son bateau sur le rivage. Pannier est décédé trois jours plus tard.

Guillemain est condamné à être pendu et étranglé tant que mort s'ensuive par l'exécuteur de la haute justice, et exposé aux fourches patibulaires, ses biens acquis et confisqués au profit du Roy. »

  • Cote 1 B 162/1 et /2
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 10 septembre 2023 à 18:00 (CEST)

1777 - Homicide d'un coup de hache

De Jean Morizot, domestique de Philippe Boussard, marchand demeurant à Saint Martin du Puy.

« Charles Desmolins, avocat en Parlement, faisant fonction de Procureur... dit qu'il vient d'apprendre que le jour d'hier le nommé Philippe Boussard, marchand demeurant à Saint Martin du Puy, auroit tué d'un coup de coignée ou de hache, dans sa propre maison, Jean Morizot son domestique, et ce sans aucune rixe ni provocation...

Il se seroit transporté chez ledit Boussard où effectivement il auroit trouvé dans la première chambre de laditte maison le cadavre qu'on luy a dit être celuy dudit Morizot, étendu sur le carreau et nageant dans son sang. »

Visite du cadavre par le chirurgien Jourdan de Chevigny.

18 novembre : l'enquête commence. Comparution et dépositions de Léonard Rousseau : Boussard a manipulé une hache, il a dit à sa femme qu'il allait couper du bois, puis il est revenu frapper Morizot ; le déposant observe que depuis quelque temps Boussard était souvent dans un égarement d'esprit. Claude Truchot dépose ne rien savoir des faits. Marie Nolot, servante du sieur Boussard observe qu'il y a longtemps que Boussard était dans un égarement d'esprit, qu'il avait la tête tournée et qu'il n'assistait plus à aucun office de paroisse. Plusieurs autres témoins sont interrogés, dont le curé du village. Ordonnance de prise de corps.

  • Cote 1 B 170. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 15 novembre 2023 à 12:11 (CET)

1779 - Meurtre à Saint Léger de Fougeret

Cejourdhuy 9 daoust 1779 a été + inhumé Jean Papon fils de Claude Papon et de Françoise Michot ses pere et mere qui a été assigné (lire assassiné) dans le bois de la Vernée Bourdon duquel cadavre on na trouvé que la teste un bra une cuisse en presence de Huge Bazot de Guilliaume Michot de Jacque Giéz de Lazare Pregermain qui ne signe(nt). Guillier curé de St Leger. + apres les formalitées de justice.

[not 4] [not 5] [not 6] [not 7] [not 8]

Récit proposé par Alain Trinquet d'après le registre des BMS pour l’année 1779

Patrick Raynal 22 avril 2009 à 19:04 (UTC)

1772 - Infanticide

Commis par Gabrielle Blondeau, 30 ans, née à Thianges, servante domestique chez Frachet, à Anlezy, dont elle a eu un enfant, qui est venu mort au monde. Elle ne croyait pas être grosse, elle n'a jamais senti son enfant.

  • Cote 1 B 165 / 1 et / 2
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 12 septembre 2023 à 15:07 (CEST)

1780 - Meurtre à La Charbonnière

Jacques Faucheret, manœuvre à la charbonnière de Raveau, est accusé du meurtre de Françoise Fromenté.

Témoignage de Marie Roy, veuve de Jacques Corbier, manœuvre, âgée de 69 ans : Françoise Fromenté et la femme du nommé Durault, cherchaient quelques morceaux de bois près du Buisson des Mines, paroisse de Raveau. Ledit Faucheret les ayant aperçues, tout furieux, s'est adressé d'abord à la déposante pour la frapper d'une verge ou baguette de bois à deux branches. Puis il tourne sa colère contre Françoise Fromenté, lui donne des coups sur différentes parties du corps. Il l'accuse d'avoir coupé une branche de bois vert dans la haie qui environne le Buisson des Mines. Il lui donne des coups de poing sur la tête, lui poche l'œil droit.

Françoise Fromenté n'a cessé de se plaindre après cette agression et elle en est morte. La responsabilité de Faucheret est confirmée par une autre déposition de Jeanne Carré, femme de Louis Durault.

1780 - Un criminel est repris après quatorze ans

Pierre Rousseau, Sébastien Diard sont accusés d'assassinat ; avec eux sont poursuivis Gabriel Perreve, Jean Droin, Jean-Pierre Devillière, prisonniers en la conciergerie du Palais, Claude Gabereau et Jeanne Crapotte femme de Pierre Caffard et Aubin Cointe, mineur demeurant la paroisse de Monceaux le Comte, ils sont contumax.

La nuit du 18 au 19 mars 1765, Cointe a forcé les prisons de la conciergerie de Montceaux et les deux cadenas qui fermaient les portes de la chambre basse de la prison. Il a fait évader ses compagnons avec lui.

Sentence : Cointe est condamné aux galères, il sera flétri, mais l'exécution se déroule in absentia, avec un tableau rapidement crayonné.

Mais Aubin Cointe est arrêté le 27 janvier 1779 par Henry Morier et Dominique Guillemit, cavaliers de la maréchaussée, et conduit à la prison de Nevers. Cette fois, il sera réellement puni.

1780 - Acquittée après un infanticide

François Matron, fille majeure, ne sachant précisément son âge, demeurant chez Pierre Matron, son frère, paroisse de Montapas, demeurait auparavant chez le nommé Raclot, meunier du Moulin Neuf. Elle a quitté ce dernier parce qu'elle était grosse (enceinte).

Après une tentative d'avortement chez la dénommée Caillou, elle revient chez elle ensanglantée et accouche. Elle jette l'enfant dans la rivière d'Aron.

Sentence d'acquittement.

1780 - Un infanticide puni par la pendaison

Le sieur Frébault, curé de Saint-Pierre supplie que le cadavre d'Anne Bonnet, qui doit être exécuté le 23 juillet 1780 ne soit point exposé aux regards publics et qu'il puisse être inhumé dans le cimetière.

Anne Bonnet est condamnée pour un infanticide perpétré dans une grange le 5 février. Dans la sentence, il est précisé qu'après qu'elle soit pendue et étranglée son corps soit porté aux fourches patibulaires.

1792 (15 mars) - Affaire Lazarette Guillaume

Servante domestique au village de La Chaize, paroisse de Planchot, accusée d'infanticide.

Témoignage de plusieurs voisines : « Elle tira de sa poche un enfant mâle nouveau né enveloppé de linges, lequel elle exposa à la chaleur du feu sans qu'il ait indiqué aucun signe de vie ; elle a été vue au lavoir en train de laver un linge ensanglanté... » Elle n'est point convaincue du crime dont elle est accusée, elle est mise sur le champ en liberté.

Plusieurs jurés se désistent ou sont déclarés incapables de remplir leurs fonctions ; prestations de serment par de nouveaux jurés.

1794 (2 août - 15 thermidor An II) - Assassinat des citoyens Barré et Beauregard

Jugement du tribunal qui condamne Edme Charton, district de Corbigny, à la peine de mort.

Maçon et tailleur de pierres, il est accusé d'avoir assassiné les citoyens Antoine Barré et Gilbert Beauregard, à coups de fusil. Une dispute avait précédé ces meurtres.

1794 (2 septembre - 16 fructidor An II) - Jugement qui acquitte Françoise Bernot femme Bouger

Des morceaux du corps et du crâne d'un enfant ont été trouvés dans le jardin d'Isidore Conaut, tisserand, 21 rue des Viviers à Nevers. Accusée d'infanticide, mais sans preuves convaincantes, Françoise Bernot est remise en liberté.

1795 (7 avril - 18 germinal An III) - Condamnation à mort

Condamnation à mort de Edme Ramillon, de Menou. Au cabaret de Jean Bureau, la veille, Ramillon a entamé une négociation pour acheter une montre avec le citoyen Michel Ballet...

On découvre le cadavre de Michel Ballet, dans le ruisseau de la fontaine de Varzy, et la montre cachée dans un tas de foin chez Ramillon ; celui-ci se défend maladroitement, puis il avoue l'assassinat. Le tribunal ordonne que le présent jugement soit exécuté promptement.

1795 (6 mai - 17 floréal An III) Infanticide à Cercy sur Aron

Marie Perriau, convaincue d'infanticide, est condamnée à mort. Elle sera conduite sur le lieu d'exécution revêtue d'une chemise rouge. C'est dans la commune de Cercy-sur-Aron que le cadavre de l'enfant a été trouvé le 30 pluviose gelé et décomposé dans la rivière d'Haleine (Alène) enveloppé d'un mauvais jupon.

1796 (6 février - 17 Pluviose An 4) - Accusation d'assassinat, jugement du présidial de Saint Pierre le Moûtier

Les femmes Andrée Lignière et Françoise Renaut sont prévenues d'assassinat. La première est enceinte de 6 mois.

1796 (6 février - 17 Pluviôse An 4) - Assassinats et vol

Jean-Claude Combe, 27 ans, tonnelier de profession et militaire servant dans les chasseurs des Hautes-Alpes, originaire de Grenoble, et Joseph Palu, 22 ans, fabricant de bas de soie, chasseur du 15e régiment à Cheval, et Françoise Renaut, 18, originaire de Villars, département de l'Ain, sont accusés de plusieurs assassinats : les citoyens Georges Bick, réviseur de manufacture d'armes, et Eustache Jean Vilfort, prêtre, commis le jour complémentaire de l'An III, environ 7 heures du soir, sur la route de Moulins-su-Allier à Nevers. S'ajoute le vol d'effets chez la citoyenne Chervy, cabaretière. Jean-Claude Palu est condamné à la peine de mort, Renaut et Palu sont acquittés.

1797 - On recherche l’instituteur de Charrin

Un meurtre inexpliqué

Le 20 Ventôse An V (11 février 1797), à huit heures du matin, Jean Nicolas Reignier, propriétaire à La Faige, commune de Saint-Pierre de Laval (Allier), est assis dans sa cuisine, auprès du feu. Dans la même pièce se trouvent son épouse et deux servantes. Soudain, la porte s’ouvre ; son neveu Honoré Reignier, 33 ans, entre avec un fusil à deux coups à la main.

Sans avoir proféré aucune parole, Honoré Reignier tire sur son oncle ; il l’atteint au côté droit. Le coup est mortel : le vieil homme s’effondre par terre. Le meurtrier vient vérifier et sort calmement. Devant la maison, il rencontre Basile Cheminski, serviteur de son oncle et il lui annonce : « Entre ! Ton monsieur est mort. » Cheminski se lance à sa poursuite. Honoré Reignier le met en joue en lui rappelant qu’il lui reste une balle, et il s’enfuit.

On recherche l’assassin

Le juge Pierre Simon, de Lapalisse, lance un mandat d’arrêt contre le meurtrier, mais nul ne sait où il se cache. Son dernier domicile connu est le village de Charrin, près de Decize, où il exerce la fonction d’instituteur. Il n’y est pas… Il est condamné à mort par contumace.

Le 21 Floréal An V (11 avril 1797), son signalement est diffusé dans les départements de l’Allier, de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et du Rhône-et-Loire[not 9]

Honoré Reignier est arrêté

Le 14 Vendémiaire An V (6 septembre 1797), le maire de Pierrefitte-sur-Loire est prévenu que la veille au soir un homme a été arrêté par les gendarmes sur les bords de la Loire. Il n’a pas de passeport en règle ; celui qu’il exhibe, délivré à Milly (Seine-et-Oise), date de deux ans. Interrogé, cet homme prétend qu’il s’appelle Honoré Reignier. Il nie absolument sa culpabilité dans un crime qu’il dit ne pas connaître.

Reignier est conduit à Lapalisse et il tente d’expliquer qu’il se rendait à pied chez une tante demeurant à Saint-Gérand. Il est confronté à une autre tante, la veuve de Jean Nicolas, puis aux domestiques Marie Tachon, Françoise Gascon, François Dessert, Pierre Beurier et Basile Cheminski.

On apprend au fil des témoignages le passé de cet assassin. C’est un homme instable qui a raté sa jeunesse. « Après avoir fait des dépenses considérables pour lui procurer un état, sans avoir pu l’y déterminer, son oncle le gardait chez lui depuis plusieurs années et fournissait à tous ses besoins comme à ses propres enfants… »

N’ayant pas de situation, le jeune homme est parti au début de la Révolution ; il a étudié la médecine pendant 4 à 5 ans ; il demeurait alors chez sa soeur et son beau-frère à Saint-Germain-en-Laye. Il s’est brouillé avec eux. Nommé officier de santé (il a sur lui une carte de l’Ecole de Santé de Paris, dont il a fréquenté la 3e classe), il est venu exercer son talent à La Nocle. Puis il a abandonné la médecine pour devenir instituteur à Charrin, près de son père, six mois environ avant le meurtre.

  • Pierre Volut, La Justice d'Autrefois, articles parus dans l'hebdomadaire Sud-Nivernais, 1991.

Notes et références

Notes

  1. Claude Langlois de La Prévostière était le fils de Jean-Baptiste Langlois de La Prévostière, ancien militaire, maire de Decize dans la dernière décennie du siècle précédent.
  2. Louis Lizarde de Radonvilliers était le père de Radonvilliers Claude François Claude François Lizarde (ou Lysarde) de Radonvilliers, né en 1710 à Decize, qui effectuera une brillante carrière, prêtre, grammairien, diplomate, précepteur des enfants de France, académicien. Nous le suivrons au cours des années 1750-1789.
  3. Les épices étaient des cadeaux faits aux juges après un procès. Quelquefois les épices étaient versées avant le procès afin d'influencer la décision du juge. Malgré plusieurs interdictions, elles se sont prolongées.
  4. Jean Papon a été baptisé le 20 may 1773, il a donc un peu plus de six ans ; ah les garçons, toujours intrépides ! Claude Papon, le père de l’enfant, est manœuvre au village des Michots.
  5. Je n’ai pas trouvé la Vernée Bourdon sur la carte au 25.000e, ni sur la carte de Cassini, mais il existe aux Michots un bois dit les Vernes, je le sais parce qu’il appartenait à ma grand-mère paternelle, originaire des Michots, et que j’en ai hérité.
  6. Jerosme Guillier, le curé, qui commence à se faire vieux, a confondu assigné et assassiné. On peut le comprendre si l’on se réfère à cette note de Littré à la suite de sa définition d'assigner. Étymologie : Berry, assiner; wallon, asèner, faire signe ; provenç. assignar ; espagn. asignar ; ital. assegnare ; de adsignare, de ad, et signare, faire signe (voy. Signer). On voit que assigner et assener se confondent. Le g ne se prononçait pas au XVIIe siècle : assiner, d'après Chifflet, Gramm. p. 227. L'auberge enfin de l'hyménée Lui fut pour maison assinée, La Font. Fabl. VI, 20.
  7. Toujours à propos de la lettre g, le curé Guillier ne semble connaître que le g dur, comme ici Huge pour Hugue, et ailleurs dans les BMS, Nuge pour Nugue, à se demander s’il prononçait Guirard pour Girard.
  8. On ne sait ce qui permet au curé d’être aussi affirmatif lorsqu’il parle d’assassinat. Ailleurs, dans des cas semblables, on parle de loups, il est vrai qu’on est au mois d’août, et je ne sais s’ils sévissaient en toute saison. Il serait intéressant de jeter un coup d’œil aux archives judiciaires de St Pierre Le Moûtier pour voir si l'enquête n’a été qu’une formalité, comme il le dit assez maladroitement, ou si elle a débouché sur la découverte d’un coupable.
  9. Le département du Rhône-et-Loire sera scindé en deux : le Rhône (chef-lieu Lyon) et la Loire (chef-lieu Montbrison, puis à partir de 1855 Saint-Etienne).

References