Ses richesses

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A défaut de richesse agricole, le Nivernais possède alors ce qu'il n'a pas toujours conservé depuis, des ressources industrielles considérables. Il est à cette époque par suite de l'immense étendue de ses forêts l'un des principaux centre français de l'exploitation des bois. Les terrains jurassiques, dont le sous-sol est presque partout constitué, renferment de riches gisements de minerai de fer, qui alimentent une foule de fourneaux et de forges. Au 17e et au 18e siècles, la province est un grand foyer métallurgique. De même certaines argiles et marnes tertiaires des environs de Nevers servent à la fabrication de la faïence, tandis que les sable siliceux de la Loire favorisent les industries du verre et des cristaux.

La ville de Nevers, principal entrepôt de tous ces produits, est à proximité du bec d'Allier, une étape importante des voies de communication par terre et par eau les plus fréquentées du centre de la France. Plusieurs courants commerciaux traversent le Nivernais, la navigation empruntant le cours des rivières et le charroi les vallées. Le plus actif de tous met en relation la ville de Lyon, les pays du Rhône et de la Méditerranée avec Paris. La grande voie du sud au nord, de la mer à l'Océan, utilise à cette époque le cours de la Loire et le canal de Briare plus encore que les seuils bourguignons. Une foule d'objets nécessaires à l'approvisionnement de la capitale affluent sur Paris : vins et eaux-de-vie du Midi ou du Beaujolais, liqueurs des pays méditerranéens, huiles et savons de Provence, laines du Languedoc ou d'Espagne, soieries et tissus précieux de Lyon et du Levant, charbon de pierre de Saint-Etienne ou de Decize, bois et céréales d'Auvergne ou du Bourbonnais, pierre d'Apremont ou du Veuillin. Si Roanne est le lieu de transbordement des marchandises méridionales et Orléans le point de concentration au voisinage de Paris, Nevers est l'étape central. Ce trafic, très développé du su au nord, est moins intense du nord au sud. Les articles fabriqués à Paris s'en vont à destination de l'Auvergne ou de Lyon.

Un deuxième courant commercial part de Nantes. Avec la découverte du Nouveau-Monde, ce port est devenu le plus important des ports français. Il accapare la plus grande partie des denrées coloniales et exotiques, sucres et épiceries. Il étend son action sur toutes les provinces centrales, sur tout le réseau de la Loire et de ses affluents. De Nantes arrivent aussi les poissons frais ou salés, ainsi que le sel de Bretagne ou de Poitou, qui navigue pour le compte de l'État. Les convois ramassent en chemin les ardoises d'Angers, les vins de Touraine et d'Anjou, les vinaigres et les bonneterie d'Orléans. Le commerce au retour n'est pas moins considérable. Une foule d'objets gagnent les quais de Nantes à destination des pays étrangers.

Ce transit est une bonne fortune pour les localités qu'il traverse. A Nevers, tous ces courants se rencontrent et se croisent, au grand bénéfice des diverses entreprises de transport ainsi que du commerce local. Industriels et marchands expédient dans tous les sens, mais surtout sur Paris et sur Nantes, les divers produits de la terre ou des industries nivernaises. Fers et aciers, faïence et verrerie, bois de chauffage ou bois de travail prennent les routes de terre ou s'embarquent sur la Loire, franchissant les ponts de Nevers ou passant sous les arches.