Saint Guillaume-le-Confesseur

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Saint Guillaume-le-Confesseur, pieux et savant archevêque de Bourges, naquit à Arthel, Archesium Artadum, bourg du Nivernais. Il était de la famille des comtes de Nevers ; la comtesse de Nevers Mahaut de Courtenay était sa nièce. Sa mère Maenice, femme très-pieuse, confia son éducation à son frère Guillaume, archidiacre de Soissons, surnommé l'Hermite, à cause de l'austérité de sa vie. Saint Guillaume, élevé sous la discipline de ce pieux oncle, fit de grands progrès dans la science et dans la pratique des vertus ; bientôt il fut chanoine de Soissons, ensuite de Paris, puis religieux de Grandmont ou Grammont, qu'il quitta, à cause des troubles survenus dans cet ordre, pour passer chez les Cisterciens.

Le désir de se perfectionner lui fit recommencer son noviciat dans le monastère de Pontigny, dont il fut fait prieur, de là abbé de Fontaine-Jean, ensuite de Chaalis ; enfin d'abbé, il fut élu archevêque de Bourges vers 1200. Il gouverna cette église en pasteur des premiers siècles du christianisme. Il tâcha de déraciner tous les abus. On obligeait alors les excommuniés à payer une amende quand on leur donnait l'absolution. Le motif de cette exaction était de les préserver des rechutes par une crainte pécuniaire. Saint Guillaume exigeait des excommuniés une caution pour le paiement de l'amende, et pour les retenir dans le devoir, ils les menaçait souvent de l'exiger, et il ne l'exigeait point. Jamais il ne voulut poursuivre par les armes les méchants que la crainte des mesures de l'Église ne pouvait retenir, quoique ce fut l'usage de son siècle ; il n'employait que la voie de la douceur et de la persuasion, et il réussissait. Ce fut de son temps que la primatie de l'archevêché de Bourges fut reconnue. Sa vertu fut éprouvée par les adversités. Le roi Philippe-Auguste s'étant indisposé contre lui, dès le commencement de son épiscopat, il ne lui opposa pendant longtemps que de la patience, malgré les menaces de l'exil et de la confiscation de ses biens, comme coupable de lèse-majesté. On lui attribue plusieurs miracles.

Il mourut à Bourges le 10 janvier 1209, étant sur le point de partir, sur l'invitation du pape Innocent III, pour la conversion des Albigeois. Il laissa une mémoire chère au clergé de France, dont il avait été l'ornement, et aux pauvres, dont il avait été le père. Il fut canonisé, par bulle du pape, du 17 mai 1218. Mahaut de Courtenay, comtesse de Nevers, donna à cette occasion 12 livres par mois de revenu à l'église de Bourges, à percevoir sur son receveur du Nivernais. Les reliques de Saint Guillaume furent brûlées par les Calvinistes en 1562, et ses cendres jetées au vent.


  • Annuaire de la Nièvre, p. 73-74, 1808)
  • Texte communiqué par Pierre Volut