Nevers rue du Ravelin

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RUE DU RAVELIN à NEVERS

  • On appelait ravelin un ouvrage en forme d'éperon couvrant un pont ou une porte. Il y eut à Nevers les boulevards ou ravelins du Croux, des Ardilliers, du Pont-Cizeau. Ce dernier fut construit en 1569. Une inscription, trouvée en 1907 et déposée au musée lapidaire, nous apprend qu'il fut reconstruit de 1592 à 1594. On y plaça des armoiries.
    Les arquebusiers de la Compagnie de Saint-Charles, qui faisaient leurs exercices de tir dans les fossés des Ardilliers, demandèrent, le 28 mars 1621, une place au lieudit le Ravelin, pour s'y exercer au tir de l'arquebuse et « s'en rendre expérimentés pour la défense de la ville et du pays ». L'abandon du Ravelin leur fut fait le 11 février 1622 sous la condition d'y bâtir une maison, de continuer et d'achever la clôture. Le 9 octobre 1676, les officiers de la Compagnie sollicitèrent la permission de faire la clôture. En 1690, le duc leur donne la permission de faire construire un portail. En 1712, ils adressèrent une requête dans le but de réparer le boulevard appelé Ravelin, près la porte du Pont-Cizeau, où ils font leurs exercices de jeu de l'arquebuse. Les chevaliers de Saint-Charles firent placer au-dessus de la porte d'entrée du Ravelin un grand écusson entouré d'armes à feu et sur lequel on lisait : Tir à l'Arquebuse. On voyait encore en 1800 le mât sur lequel on plaçait l'oiseau qui se tirait d'un grand balcon de fer et valait au chevalier qui l'avait abattu le titre de Roi de l'Oiseau et l'exemption de toute contribution.
    Le Ravelin devint en partie une promenade publique.
    Dès le début de la Révolution, les bâtiments servirent à la Société patriotique qui devint plus tard Société populaire.
    Le Ravelin fut disputé pendant longtemps par l'État à la ville qui finit par avoir gain de cause en 1807.
    Les Alliés y installèrent des ouvriers bourreliers et charrons.
    En 1839, l'état de vétusté des bâtiments exigea leur démolition et une partie du jardin servit à l'agrandissement du champ de foire. Le reste fut absorbé, en 1840, par l'usine à gaz.
    En 1906, le Conseil municipal décida le déclassement de la rue et donna son approbation à l'aliénation de la partie sud, au profit de l'usine à gaz.
    Cette rue, située sur la rive droite de l'Éperon, près du pont Madame, était sensiblement parallèle à la rivière. Il n'en reste plus qu'une partie en impasse aboutissant à une porte de l'usine à gaz.
    On a trouvé dans le Ravelin une médaille en argent de Crispine et une médaille de Domitien, grand bronze.

    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1927/T29