Nevers rue Saint-Trohé

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RUE SAINT-TROHÉ à NEVERS

  • Elle longe au midi l'emplacement de l'église Saint-Trohé qui, avec son cimetière, occupait le triangle formé par cette rue, la rue Hanoteau et la rue des Moulins.
    On a dit indifféremment Saint-Truys (1402), Trohé (1436 et 1456), Troué (1440), Trouvé (1451 et 1570). Ce saint Trohésius, connu seulement par la tradition, fut un abbé du VIe ou du VIIe siècle, dont le tombeau était sous le maître-autel.
    L'église est citée comme abbaye en 888, puis comme couvent de femmes, qui fut réuni, au XIIe siècle, à l'abbaye Notre-Dame. Elle était devenue paroissiale au commencement du XIe, époque de sa dernière reconstruction, et portait le nom de Notre-Dame de Saint-Trohé ou du Bon-Secours. De 1784 à 1790, tout en restant paroisse, elle fut desservie par le clergé de Saint-Etienne. En 1790 elle eut de nouveau un curé spécial dont le revenu était de 270 livres par an, casuel non compris. Elle avait 684 paroissiens.
    Désaffectée en 1791, elle fut vendue en 1797. Il n'en reste aucune trace qu'une statue du XIVe ou du XVe siècle, aujourd'hui à Saint-Etienne, représentant la Vierge avec l'enfant et une colombe.
    N° 11 : Couvent des Carmélites, primitivement des Carmes déchaussés, fondé sous le nom de couvent de l'Annonciation, par Charles Roy, mort en 1623.
    Les Carmes, venus à Nevers en 1626 et d'abord logés chez Pierre Roy, frère de leur protecteur, s'établirent, en 1627, rue des Rétifs, en face de la prison, dans les locaux qu'avaient occupés pendant deux ans les Carmélites et qu'occupèrent plus tard successivement les Sœurs de la Charité, l'institution Saint-Cyr, le pensionnat Jeanne-d'Arc, enfin le collège de jeunes filles. Ces moines furent ensuite logés près de la cathédrale. Ils cherchèrent à obtenir le domaine de la Motte-Carreau, faubourg Sainte-Valière, à quoi s'opposèrent les capucins dont ils auraient été trop voisins. Ils tentèrent de s'établir définitivement dans la paroisse de Saint-Trohé, mais les Carmélites qui venaient de se fixer rue des Cornets (Hanoteau) et qui « craignaient pour leur repos » ce voisinage, s'y opposèrent également et firent même intervenir la reine Anne d'Autriche.
    Les Carmes occupèrent alors la maison de Jacques Olivier sieur de la Baratte, rue Creuse (Hôtel de Maumigny), soulevant les protestations du Conseil de Ville qui redoutait leurs empiétements. Ils réussirent enfin à acquérir les terrains en 1633, faisant disparaître une rue qui les gênait. Pour ne pas bâtir d'église, ils demandèrent l'union de la cure Saint-Trohé à leur communauté, mais ils ne réussirent pas. En 1645 on leur permit d'enfermer dans leur enclos la petite rue de la Vieille-Chévrerie, devenue inutile, et en 1678 ils se firent donner le terrain qui séparait leur enclos de la Vieille-Muraille. Leur chapelle, commencée en 1658, fut consacrée en 1682 ; les restes de Charles Roy y furent déposés, mais les Carmes n'en prirent pas plus de soin que ne fit l'hôpital du souvenir de Maillot (voir rue de Paris). En 1790 ils étaient six, plus un frère lai, avec un revenu de 5.028 livres.
    Le couvent fut vendu comme bien national le 16 janvier 1791 au citoyen Renault, moyennant la somme de 435 livres. Il fut utilisé sous la Terreur comme Palais de Justice et comme prison de suspects. Enfin il fut vendu en l'an VI 13.000 francs en assignats.
    Les Carmélites, qui avaient été attirées à Nevers, en 1629, par Jacquette Roux, veuve de Claude Gascoing, logèrent d'abord vis-à-vis de la prison. Catherine de Gonzague, duchesse de Longueville, leur fournit les fonds nécessaires pour acheter un terrain où elles construisirent leur monastère. Leur église, où reposait le corps de leur bienfaitrice, fut bâtie en 1665. L'enclos s'étendait de la rue du Clou à la rue Hanoteau dans un sens, de la rue du Charnier à la place Chaméane dans l'autre ; le cloître était juste sur l'emplacement de la rue Déserte.
    En 1767, les Carmélites obtinrent du duc l'autorisation gratuite de s'étendre jusqu'aux fossés de la Barre et de prendre pour leur clôture l'ancien mur de ville, en rejetant dans le fossé le chemin de la porte de la Barre à celle de Nièvre, malgré les protestations des habitants ; puis, en 1784, elles revendirent à des particuliers une portion de ces terrains.
    A la suppression du couvent, en 1770, ces religieuses étaient quinze, plus quatre dames pensionnaires et deux tourières ; leur revenu était de 3.889 livres.
    Leur enclos fut vendu, en 1797, 100.000 fr. en assignats, et les bâtiments abattus plus tard (voir rue Déserte).
    Revenues à Nevers en 1810 et logées dans l'hôtel de Marcy, rue Creuse, les Carmélites rachetèrent l'enclos des Carmes et s'y installèrent en 1819.
    N° 24 : Ancienne maison qu'habitait Parmentier ; autrefois n° 7.

    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1928/T30