Nevers rue Henri Barbusse

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RUE HENRI BARBUSSE à NEVERS (Anciennement rue Thiers)

  • C'est le chemin vicinal n° 13.
    Il a été ouvert en 1294 sous le nom de grand chemin allant de la Porte épiscopale (Doyenné) à Saint-Gildard en passant par le Parc. En 1400, c'était le chemin par où l'on va de la Croix-Neuve au portail Saint-Didier. Après l'ouverture de la Porte-Neuve, en 1482, on l'appela rue de la Porte-Neuve. En 1575 on dit le grand chemin allant de la Porte Neuve à la Croix Neuve. On l'appela plus tard rue des Corderies et ensuite rue du Parc(1). C'est par délibération municipale du 31 mai 1899 que ce chemin prit le nom de rue Thiers. Il longe le Parc et n'a qu'une seule rangée de maisons.

    On n'est pas d'accord sur l'origine de notre charmant Parc. Les auteurs de l' Album du Nivernais, disent que la Porte-Neuve ou de Saint-Didier s'ouvrait sur le Parc et le faubourg de la Chaussée. Au XVIIe siècle c'était un espace vide qui servait au jeu du mail. En 1617, François de la Grange d'Arquian, autrement dit le maréchal de Montigny, à la tête d'une armée dirigée contre les « malcontents » d'alors, après avoir pris Donzy, Entrains, Clamecy et autres villes, marcha sur Nevers et vint camper entre Saint-Gildard et les remparts de la ville. Les arbres du Parc gênant ses desseins, il les fit couper sans pitié. Le siège dura seize jours. Nevers aurait certainement été pris malgré la défense de la duchesse, si la mort de Concini n'avait pas suspendu les troubles. Vingt ans plus tard, les arbres avaient repoussé et Adam Billault chanta les charmes du Parc, qui n'allait alors que jusqu'à la grande allée du milieu ; ce ne fut que vers 1767 que des ordres furent donnés par le duc de Nivernais pour qu'on joignît au Parc toute la portion qui était plantée en vignes (voir rue de Prunevaux). Au moment de la Révolution, sept arbres de la liberté furent plantés au rond-point de la grande allée : c'étaient des peupliers qui furent remplacés pendant l'hiver 1815-1816. Le 29 frimaire an III (19 décembre 1794), le Conseil général de la commune, sur le rapport de l'architecte, constatant que l'obélisque placé au milieu du Parc menaçait ruine et s'inclinait singulièrement sur sa base, arrêta qu'il serait conduit dans le temple dédié à l'Être suprême. Le 6 ventôse an III (24 février 1795), la destruction des monuments connus sous le nom de montagnes ayant été ordonnée, il fut arrêté que la montagne élevée au Parc serait détruite et anéantie. Invitation fut adressée à tous les citoyens de concourir à cette démolition.

    Vers le commencement du XIXe siècle, les murs qui servaient à clore le Parc et qui avaient trois mètres de hauteur furent réduits à la hauteur d'appui. La maison du portier, située à l'entrée de l'allée regardant la rue Félix-Faure(2), fut abattue et ses débris servirent à combler le puits qui était à côté.
    Les portes en fer qui tenaient à de beaux pilastres furent vendues. Le 31 mars 1811, la municipalité, accompagnée par les autorités civiles, militaires et religieuses, fit planter, en face de la grande allée dite du milieu, à l'aspect du midi, un chêne et un hêtre âgés de 22 ans, pour consacrer la mémoire du mariage de Napoléon avec Marie-Louise (le 1er avril 1810), et un orme âgé de 6 ans, « pour consacrer l'heureuse époque du 20 mars, présent mois, jour de la naissance du roi de Rome ». Ces arbres furent plantés sur une ligne droite, à six mètres et demi l'un de l'autre. Ils ont disparu.

    Du 22 juillet au 16 octobre 1815, dix-huit mille alliés, Autrichiens, Croates, Bavarois, Prussiens, Wurtenbergeois, occupèrent Nevers. Une grande partie de la cavalerie et de l'artillerie fut cantonnée au Parc où l'on construisit de grandes longueurs de cabanes pour abriter les chevaux. Tous les dimanches, le général commandant, prince de Saxe-Cobourg, y passait la revue. Après le départ de ces troupes il fallut replanter de jeunes arbres.

    La maison du garde du Parc fut bâtie en 1827 dans le haut, près de la rue de la Poudrière (Jeanne-d'Arc). On y vendait des rafraîchissements pendant la belle saison. Elle a disparu en 1909 lors de l'agrandissement de la rue Jeanne-d'Arc.

    Lors de la construction de la rue de l'Embarcadère (avenue de la Gare(3)), la ville vendit les terrains compris depuis les premières maisons de la place Carnot jusqu'à la rue Jeanne d'Arc. Cet emplacement était alors planté en arbres fruitiers. Des mûriers y avaient été plantés jadis par ordre de Marie de Gonzague qui désirait favoriser l'élevage des vers à soie à Nevers.

    Le 15 août 1858 on inaugura le bassin du Parc, et en 1887 le kiosque à musique.

    Le 4 juin 1896 on a trouvé, au centre du Parc, un jeton portant, au droit, un écusson de Nevers dans un quatrilobe, avec la légende : † PROCAMERA : COMVNITAT VRBI NIVERN, et, au revers, une croix fleuronnée, cantonnée des lettres O.M.R.D. avec la légende : † ADORAMUS TE XPE ET BENEDIXIMVS

    N° 12 : Ecole maternelle du Parc.

    (1) En l'an II la rue du Parc aboutit à la grille du Parc ou porte de fer.
    (2) Actuelle rue Paul Vaillant Couturier.
    (3) Actuelle avenue du Général de Gaulle.

    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1928/T30