Nevers quai de Mantoue

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QUAI DE MANTOUE à NEVERS (Anciennement Quai de Loire)

  • Portion de la route nationale n° 7 de Paris à Antibes. C'est en réalité un quai de Nièvre et non de Loire. Il a été construit de 1731 à 1757, en remplacement du rivage naturel de la Nièvre, lequel s'étendait jusqu'aux maisons adossées à la muraille de Pierre de Courtenay. Ces maisons ont été partiellement enterrées dans le remblai. En 1749-50, la ville paya à Mlle de la Roche-Loudun 400 livres par forme d'indemnité pour les comblements faits au-devant de deux maisons à elle appartenant et situées sur le grand quai de Loire, lesquelles maisons ont été ainsi comblées pour l'établissement du quai, et 305 livres pour cinq années de non jouissance desdites maisons.
    En 1835, la ville demanda la permission d'emprunter 66.000 francs pour réparer ce quai. Le Gouvernement refusa, la mesure ne présentant pas, d'après lui, un intérêt général. En 1838, le député d'Aunay finit, à force de persistance, par obtenir que les travaux seraient faits par l'État, à condition que la ville donnerait 15.000 fr.
    Une rampe pour les voitures, débouchant en face de la maison de « La Corcille », un escalier double en face de la rue Casse-Cou, un escalier simple sur chacune des faces du pont Mal-Placé(1) et du grand pont, relient le quai avec le bas-quai(2) qui longe la Nièvre et rejoint, à l'ex-rue du Guichet(3), le quai Amiral Jacquinot, en passant sous l'arche de tête des deux ponts.
    L'escalier en face de la rue Casse-Cou est l'amorce de l'ancien Pont-de-Gêne. Construit en bois en 1829 sur la Nièvre pour supporter les tuyaux de la pompe à feu qui envoyait l'eau au château d'eau, ce pont, accessible seulement par des marches, avait environ deux mètres de largeur. Gênant pour les bateaux qui remontaient de la Loire dans la Nièvre, il n'est pas nécessaire d'entreprendre l'énumération des malédictions que les mariniers, au langage coloré, vomissaient contre ce nom de D... de pont de gêne. Cependant, ils s'en accommodèrent si bien que, le 9 octobre 1844, le maire dut leur interdire d'y déposer et étendre leurs filets et d'attacher leurs bateaux ou autres objets aux piles ou garde-corps ; ce pauvre pont de gêne devint, par l'habitude, si peu gênant que, lorsque sa démolition fut résolue, vers 1859, les mariniers, déjà bien déchus cependant de leur ancienne splendeur, ne cessèrent de crier : « Ces sales trous de gueules-là, v'là qui nous dôtons noute pont ».
    Un peu en aval, fut construit, de 1862 à 1865, en même temps que la grande digue de Nevers à Saint-Eloi, le Pont Mal-Placé. Ce joli pont doit, en cas de crue, empêcher la Loire de refluer dans la Nièvre et d'envahir les quartiers du Rivage et de Nièvre ; il est composé d'une arcade pour le passage des voitures sur le bas-quai de Loire, arcade qui se ferme au moyen de deux portes, d'une grande arche sur la Nièvre se fermant par quatre portes, dont deux basses et deux hautes ; des vannes y sont pratiquées. Plusieurs escaliers relient le pont et la levée avec les quais des deux rives, en amont et en aval.
    On voit encore en retrait sur le quai de Loire un puits dont l'orifice est sur le toit d'une maison, dans le bloc compris entre le siège de la société « La Corcille(4) » et le n° 25 de la rue Adam-Billault. C'était jadis une des merveilles de la ville...au dire des mariniers (5). N° 2 : Dans la cour, ancienne fontaine Saint-Nicolas, jadis fontaine du Rivage (1625) et auparavant Beaulpré. Supprimée en 1910 comme malsaine.
    Nos 17 et 18 : Maisons du moyen âge à demi-enterrées lors de la construction du quai.
    Au coin de la rue Casse-Cou, ancienne inscription Quey de Loire.


Note : Au plan d'alignement de 1855, le quai de Loire est désigné sous le nom de rue du Quai de Loire.


(1) Construit pour éviter les crues du quartier du Rivage
(2) Portait à juste titre le nom de Quai de Nièvre, en 1790.
(3) Allait de la rue Saint Genest au quai Amiral Jacquinot.
(4) Société de pêche ayant son siège au n° 7 bis
(5) On croit que ce puits est à l'emplacement de la fontaine Beaumette, du moyen âge.


Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais 1926/T28 et 1828/T30, - Nevers Pas à pas (François Lechat)