Nevers place de l'Hôtel de Ville

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PLACE DE L'HÔTEL DE VILLE à NEVERS

  • Le terrain de cette place fut occupé jusqu'après la Révolution par les débris du château comtal et les jardins de la Madeleine. La cathédrale Saint-Cyr n'était longée que par une rue fort étroite de ce côté. Les jardins formaient un massif de la hauteur du toit de l'hôtel de ville. Les travaux de déblaiement, commencés en 1827, n'étaient pas achevés en 1832.
    Nevers n'eut un hôtel de ville qu'en 1436. Il fut d'abord situé rue des Merciers, puis sur une place, aujourd'hui détruite, à laquelle aboutissaient les rues de Rome(1) et de Nemours et un passage qui était n° 4 de la rue des Merciers. Mais, en 1769, à cause du mauvais état de cet hôtel de ville, on loua la maison Gascoing de Demeurs, puis, en 1784, celle de l'abbé de Saint-Martin. En 1793, la mairie fut installée au Château ; en l'an IV, on la transporta rue de l'Oratoire, à l'hôtel Bonnay, précédemment occupé par le district, puis, de nouveau, au Château. La construction fut commencée en 1827, quoique la première pierre officielle du château d'eau, qui en faisait partie, et longeait la rue Sabatier, ne fût posée que le 24 juillet 1830, par la duchesse d'Angoulême. Les terres étant rapportées sur ce point, on dut établir un radier pour supporter les fondations.
    Dans les déblais de l'ancien château fort, on découvrit cinq chapiteaux du XIIe siècle. En 1843, on trouva par là un grand bronze d'Antonin le Pieux.
    Pendant l'année 1862, lors du prolongement de l'hôtel de ville, on mit, au jour les restes d'une tour gallo-romaine. Malheureusement les divers fragments de pierre qui auraient pu intéresser les archéologues furent rejetés dans les décombres.
    Les restes des murs du vieux château de Pierre de Courtenay ont disparu en 1899, lors du nouvel allongement de l'édifice.
    En 1830, on ne construisait pas un hôtel de ville, mais un bâtiment destiné à recevoir la Bibliothèque et le Tribunal de Commerce qui y furent installés en 1838. Ce n'est que plus tard qu'on y transporta les bureaux municipaux.
    En construisant cet édifice, on avait ménagé l'emplacement du château d'eau ou réservoir pour l'alimentation des fontaines publiques qu'on créa pour faire disparaître les puits qui étaient dangereux pour l'hygiène et gênants pour la circulation (ce qui eut lieu en 1836).
    Dans le mur donnant rue Sabatier, on avait ménagé deux grandes niches qui devaient recevoir -mais ne les reçurent jamais- les statues allégoriques de la Loire et de la Nièvre.
    L'eau arriva pour la première fois en cette ville le 1er juillet 1830. La pompe à feu, qui faisait venir l'eau au château d'eau, fut installée dans un bâtiment construit sur la levée de Médine, en 1829, par M. Pot-Seurat, architecte de la ville. Les tuyaux chargés d'amener l'eau passaient sur le Pont de Gêne(2), traversaient les rues Casse-Cou, des Ratoires, de la Parcheminerie, des Sept-Prêtres, de l'Évêché, de la Basilique et la place de l'Hôtel-de-Ville. L'eau arriva, hélas ! trop souvent ou trouble, ou chaude, ou accompagnée d'animalcules. Le public se plaignit, et, en 1856, la ville passa un traité avec la Compagnie du chemin de fer qui, moyennant finances, prêta sa pompe à feu pour fournir l'eau nécessaire à la consommation. En 1858, on songea à faire venir l'eau des fontaines de Veninges (Varennes-les-Nevers(3)) et de Jeunot (Urzy). Une Société des eaux se forma et une machine élévatoire fut installée au bout du pont de Loire, à droite. Le château d'eau, devenu inutile, fut transformé et on y installa la Caisse d'épargne, puis les bureaux de la Voirie, et, enfin, le Commissariat de police.
    En 1899, la mairie fut complètement restaurée et les niches de l'ancien château d'eau furent supprimées.

    (1) Actuelle rue Hippolyte Taine.
    (2) Construit en bois en 1829 sur la Nièvre et accessible uniquement par des marches (l'escalier en face de la rue Casse-Cou est l'amorce de ce pont). Fort gênant pour les bateaux, il fut souvent maudit par les mariniers. Il fut démoli vers 1859.
    (3) Actuellement Varennes-Vauzelles.

    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1925/T27 et Nevers Pas à Pas (François Lechat)