Nevers place Saint-Laurent

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PLACE SAINT-LAURENT à NEVERS

  • La partie surélevée du milieu de cette place est l'emplacement de l'église paroissiale Saint-Laurent qui, entourée d'un cimetière, était longée au nord par la continuation de la rue Saint-Didier, au midi par la rue Saint-Laurent.
    Construite sur les débris d'un monument gallo-romain, au pied et en dehors de la vieille enceinte, mais englobée dans celle de Pierre de Courtenay, l'église sur laquelle on n'a plus aucun renseignement fut d'abord chapelle d'un couvent de femmes réuni à l'abbaye Notre-Dame au milieu du XIIe siècle ; elle devint alors paroisse, absorba, au XVe, la paroisse champêtre de Saint-Benin, ruinée par la guerre de Cent ans ; elle fut supprimée en 1791, comptant alors 1090 paroissiens, dont 344 enfants. Son curé, l'abbé Fougère, fut député du clergé nivernais aux États-Généraux de 1789 ; insermenté, il fut emprisonné en 1792 à Paris et périt dans les massacres de septembre(1).
    L'église, vendue à la Révolution, fut rachetée par la ville, 8.000 francs, en 1848 ; le toit s'écroula subitement en 1849 ; le reste fut rasé alors et les dernières traces disparurent en 1877. La place ainsi formée absorba la partie correspondante de la rue Saint-Didier et la rue Saint-Laurent. Elle servit longtemps de marché (légumes et friperie). Ce marché, connu sous le nom de marché aux Puces, fut déserté à la suite de la construction du Marché Carnot. La place ne sert plus qu'au stationnement des voitures de la campagne, les jours d'affluence.
    Ce quartier est le premier qu'aient occupé les faïenciers et verriers ; ce fut aussi celui du premier boulanger public, Gentil de Ficeul, autorisé en 1303 par le comte à bâtir un four dans sa maison rue de la Tartre(2). Il fut longtemps très malpropre (grand nombre d'ouvriers et absence de locaux hygiéniques) et malsain (fumées des fabriques). C'est sans doute pour cette raison que la rue Saint-Laurent est dite, en 1493 et en 1534, rue Merdeure, et, en 1561 et 1600, rue Merdillon.
    De la paroisse Saint-Laurent dépendaient les restes de celle de Saint-Benin (dont l'église a disparu, sauf une petite abside ronde accolée à une grange sur le chemin de Marzy) et la chapelle de Saint-Joseph, bâtie, en 1645, à Pontencul, par Erard Martin.

    (1) Il a été béatifié par le pape Pie XI.
    (2) Actuelle rue du Quatorze juillet.


    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1928/T30