Nevers place Président Wilson

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PLACE PRÉSIDENT WILSON à NEVERS (Devenue place Saint Sébastien)

  • Jadis place du Marché au blé de la Revenderie.
    En 1237, on cite déjà le Vicus de Marchia. Diverses maisons sont indiquées : en 1342, in quadri io mercati bladi , en 1375, ante forum bladi.
    Le 25 mars 1461, le comte de Nevers ordonna que le marché au blé serait tenu en la rue de la Saulnerie. Il ajoutait « que en la rue de la Saulnerie, depuis la place où estoit le pilory en tyrant contre sus se loueront tous vignerons, maneuvres et autres qui vouldront gaigner leur journée et semblablement les femmes. Et seront tenuz ceux qui se loueront de apporter à l'eure qu'ilz viendront premièrement en ladite place leurs fressouers, pioches, serpes et autres hostis dont ils voudront besongner et labourer, sur peine d'amende.
    Que le long de la Revenderie seront venduz esdiz jours de foires et marchés et autres jours de la sepmaine les choux, poreaulx, raves, lait, pois et fèves en gousse et le beurre.
    Que en la rue appelée la Froumagerie sera le marché et vente des œufs et fromages ».
    Le terrain occupé par cette place comprenait donc au nord la rue de la Saulnerie absorbée en partie par la rue La-Fayette(1), et qui commençait au débouché de la rue des Merciers ; le marché au blé , la rue de la Froumagerie dans la partie sud ; la petite place des Quatre-Vents formée en 1596 et sur une partie de laquelle semble avoir été édifié le Café de la Renaissance, appelé un moment, après 1848, Café de la République, et devant lequel se réunissaient les agriculteurs les jours de foire et de marché ; une partie de la rue de la Revenderie (du Commerce(2)) et enfin la petite rue aux Anes (du Lion), nom caractéristique aux abords d'un marché.

    Par son testament en date du 27 mars 1469, Simon Carimantrand, bourgeois de Nevers, lègue 40 livres pour la fondation, en l'honneur de Notre-Dame, d'une chapelle à construire devant le puits de la Saulnerie ou illec environ. Cette chapelle, bénite seulement en 1526, porta d'abord le nom de chapelle Notre-Dame et chapelle du Marché au blé, puis, comme on y avait placé une statue de Saint-Sébastien, on la nomma chapelle Saint-Sébastien et, enfin, chapelle Saint-Sébastien et Saint-Roch. C'est en souvenir de cette chapelle que la place s'appela jusqu'à ces dernières années place Saint-Sébastien. C'est dans cette chapelle qu'était déposé le « vœu de la ville », chandelle d'une longueur égale au tour de la ville, 1060 toises (en 1438) ; chandelle « en roue », c'est-à-dire enroulée autour d'une roue en bois et « de la grosseur de l'environnement de la ville : 2200 toises environ » (en 1455) ; cierge du tour de la ville (1527), ayant 1720 toises (1563), coûtant 48 écus au soleil et pesant neuf-vingt livres de cire à 16 sous ; « rouleau de cire et long de la ville » bougie pesant 201 livres de cire jaune (1619 et 1673) ; renouvelé pour la dernière fois solennellement, avec la même longueur et le même poids, en 1732.
    En 1759, la chapelle fut démolie, ainsi que plusieurs maisons appartenant au prieur de La Charité, le roi (Louis XV) ayant, en vue de son prochain passage à Nevers (qui n'a pas eu lieu) écrit de tenir les routes parfaitement libres pour qu'il ne fût exposé à aucun accident et lesdites chapelle et maisons rendant cette partie de la route extrêmement difficile et dangereuse. La statue de Saint-Sébastien fut placée dans l'église Saint-Arigle avec la fameuse bougie qu'on portait dans les processions en temps de peste.
    On fit alors une place pour le marché aux herbes et pour les ouvriers qui se louaient pendant le temps des travaux.
    Une croix avait été élevée sur la place, en 1632, à l'occasion de la cessation de la peste ; elle subsista jusqu'à la Révolution.
    En 1757, on désignait cette place grande rue par laquelle passent les voitures, appelée Saint-Sébastien, et, en 1777, place Saint-Sébastien. Un moment, en 1793, on la nomma place du Peuple entre la rue-Martin et la rue de l'Horloge, et, en l'an II place de la Réunion. Il y avait anciennement un puits à trois ou quatre poulies. En 1820, on boucha l'orifice et on établit une pompe enrichie d'une colonne en fonte bronzée, de 3 à 4 mètres de hauteur et surmontée d'une boule dorée. Pendant l'hiver, l'eau répandue formait un véritable lac de glace, cause de nombreux accidents. On fit disparaître le tout en 1837. La colonne et le piédestal furent vendus.
    En 1838, la place Saint-Sébastien avait un grand mouvement, puisqu'on y trouvait :
    1° La directrice des Messageries royales de la rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris ; chaque jour deux départs pour Paris, un pour Lyon, un pour Clermont ;
    2° Le bureau des Messageries générales de France (Laffitte, Caillard et Cie) ; tous les jours pour Paris, Lyon et Clermont ;
    3° M. Varin, libraire : Chaises de poste marseillaises, tous les jours, à 7 heures du soir, de Paris et de Marseille (trajet en 84 heures).
    Par décision municipale du 10 novembre 1918, le nom de Président Wilson a été donné à la place Saint-Sébastien.

    (1) Actuelle rue Saint Martin.
    (2) Actuelle rue François Mitterrand.



Note : La place Président Wilson a retrouvé son appellation d'origine en 1942.



Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1927/T29