Nevers 1660-1790 Décisions municipales

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En vain les autorités locales essaient-elles de réagir. Elles prennent à leur charge l'entretien des places publiques et s'efforcent de contraindre les habitants à l'entretien des rues devant leurs maisons. Au XVIIIème siècle les ordonnances de police deviennent de plus en plus fréquentes et précises. En 1724 obligation de nettoyer le pavé 2 fois par semaine au moins. En 1783 ordre de balayer tous les jours à 7 heures du matin en été et 8 heures en hiver. Dans certaines années sèches, comme en 1780 [1], l'arrosage est prescrit à 6 heures du matin et à 6 heures du soir. Mais ces règlements sont très mal suivis, et les amendes qui les sanctionnent ne paraissent pas impressionner les habitants [2].

Il existe aussi un service public de voirie. En 1670 [3] « les particuliers ayant receu de grandes incommodités des immondices qui sont dans les rues et places publiques », on avait décidé de « s'appliquer au nettoyement des rues à l'exemple de la ville de Paris », et de s'entendre avec des charetiers, au moyen d'adjudications, dont les frais seraient supportés par tous les propriétaires [4]. A la fin du XVIIIème siècle chacun des 4 quartiers est adjugé séparément. 4 tombereaux avec des clochettes passent les lundis, jeudis et samedis, à 7 heures du matin en été et 8 heures en hiver [5]. Mais ce service, qui coûte environ 1000 l. à la ville, laisse fort à désirer. Les récriminations sont continuelles contre les adjudicataires que l'on doit menacer d'amende et de prison.

Contre l'inertie des entrepreneurs et de la population interviennent seulement des réactions passagères et plus ou moins violentes à l'occasion des grandes processions ou quand de grands personnages sont annoncés. Alors la ville a honte de sa malpropreté. En 1708 [6] le quartier de Nièvre est encombré d'immondices qui sont descendues des boucheries. Les habitants reçoivent l'ordre de "se mettre au travail", car la procession du St-Sacrement est proche, et un tel spectacle serait indécent. Les habitants n'ayant pas obéi, les pouvoirs publics prennent des mesures énergiques. Ils réquisitionnent d'office les « chertiers et voituriers par terre » et les obligent à déblayer les rues sous peine de 10 l. d'amende et de la saisie de leurs chevaux. C'est un véritable travail d'Hercule qui s'accomplit, car on extrait du quartier la quantité inouïe de 425 charrois d'immondices, que l'on paie aux charretiers à raison de 3 sols. Un rôle est ensuite établi, afin de répartir la dépense entre les habitants de Nièvre.

Avec cette hygiène déplorable et le maintien des cimetières autour des églises, les maladies épidémiques ordinaires devaient être permanentes, mais l'histoire de ce temps-là ne mentionne que les grands fléaux comme la peste, qui fait ses derniers ravages en 1629 [7]. La ville se préserve de la contagion de 1720 par des mesures de rigueur inaccoutumées [8], et surtout par ce fait que le mal reste confiné dans le midi de la France.


Sources

  • Louis Gueneau, L'organisation du travail à Nevers au 17e et 18e siècle.
  • Publication Praynal (discussion) 23 mai 2021 à 10:18 (CEST)

Notes et références

Notes


References

  1. Nièvre B Police I 1724. - Police VII, 1er Juin 1780. - Police VIII, 4 décembre 1783
  2. Cf. de longues listes de contraventions et d'amendes .- Nièvre B, Police passim
  3. Nevers BB. 28. f. 90
  4. L'institution n'est définitivement organisée que par l'arrêt du Conseil du 10 mars 1733 - Nevers BB. 40, f. 121 v
  5. Nevers CC. 345 et DD. 16
  6. Nièvre B. Police I mai 1708
  7. Parmentier, op. cit. I, p. 202
  8. Nièvre B. Police I, avril 1721