Nevers 1660-1790 Architecture urbaine

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Bâtie en amphithéâtre au-dessus des ponts, c'est ainsi que la ville apparaît, dans son aspect le plus caractéristique, aux voyageurs qui arrivent du côté du midi par la Loire ou la route de Lyon. Dans les premières années du XVII siècle, Jodocus Sincerus, venant du Bourbonnais, qualifie de « magnifique » l'apparence de la cité nivernaise [not 1]. En 1645 M. de Monconys, arrivant de Roanne à bord de sa « cabane », fait dessiner ce panorama [1].

C'est toujours ainsi que les vieilles gravures représentent Nevers, et le tableau devenu classique est réellement grandiose. Au XVIIème siècle, d'après les dessins de Chastillon [2] (1640) ou de Silvestre [3] (1650) l'ancienne ville de Nevers étage au-dessus du fleuve une véritable forêt de clochers [4]. A côté de quelques édifices d'architecture civile comme le château et le beffroi, c'est surtout l'architecture religieuse qui domine, car la ville est alors un centre catholique important. La tour de la cathédrale Saint-Cyr et un essaim de clochetons signalent aux yeux non seulement les 12 paroisses [not 2], mais tout le cortège des couvents, chapelles ou oratoires [not 3]'. Les vieux graveurs alignent avec naïveté les uns à côté des autres tous ces monuments sans le moindre souci de la perspective [not 4].

Sébastien Locatelli, qui passe à Nevers en 1664, est italien et homme d'église, cependant il s'étonne de voir tant d'églises et de monastères [5]. Ce décor religieux se conservera jusqu'à là tin de l'ancien régime. Puis la Révolution abattra les clochers, quelquefois même les édifices.[not 5]


Sources

  • Louis Gueneau, L'organisation du travail à Nevers au 17e et 18e siècle.
  • Publication Praynal (discussion) 22 mai 2021 à 17:34 (CEST)

Notes et références

Notes

  1. Cf. Itinerarium gallia, de Jodocus Sincerus, en réalité Just Zinderling. En 1735 l'AImanach de Nevers signale également la belle apparence de la ville, vue du côté du midi, et il ajoute : il est peu de villes qui s'annoncent aussi bien ».
  2. St-Jean annexée à St-Cyr, St-Sauveur, St-Laurent. St-Genest, St-Didier, St-Pierre. St-Martin, St-Etienne (avec ses 3 clochers), St-Arigle, St- Victor, St-Trohé, St-Lazare.
  3. Communautés de filles : Abbaye de Notre-Dame ou Bénédictines, Carmélites, Filles de la Visitation, Ursulines. Communautés d'hommes : Abbaye de St-Martin, Prieuré de St-Etienne, Jacobins, Récollets, Capucins, Minimes, Carmes, Oratoriens, Jésuites. Chapelles de Notre-Dame-du-Bout-du-Pont, St-Nicolas, St-Sylvain, St-Gildard.
  4. Pour ne citer qu'un exemple, la cathédrale masque forcément St-Gildard et à plus forte raison St-Laurent ou St-Didier.
  5. Pendant le séjour de Fouché, représentant en mission

References

  1. Journal des voyages de M. de Monconys. publié par le Sr de Liergues son fils. Lyon, 1665. 2 v. in-4°
  2. cf. Amédée Julien : la Nièvre à travers le passé.
  3. Cf. Album du Nivernais, de Morellet.
  4. Les étrangers lui avaient donné le surnom de ville pointue. Cf. de Sainte-Marie : Recherches historiques sur Nevers
  5. Cf. le Voyage en France de Sébastien Locatelli, édition Vautier. S. Locatelli déclare que les églises et quantité de couvents, tous construits à l'italienne, ont attiré son attention. « On dirait que les princesses de Nevers ont voulu dans leur piété, au mépris de la politique, introduire dans leurs états tous les mangeurs de soupe de ce monde. (Je n'entends cependant pas, dit-il, désigner ainsi les religieux qui suivent l'exemple de leurs saints fondateurs.) »