Maison de Mazarin Mancini

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Jules Mazarini, Cardinal, Duc de Nevers et de Donzy, Pair de France, ayant acheté en 1659 le Duché du Nivernais auquel le Donziais avait été incorporé dès le mois de Février 1552, obtint de Louis XIV de nouvelles lettres de Duché-pairie pour Nevers ; il mourut le 9 Mars 1661 sans les avoir fait enregistrées (1659 - 1661).

Philippe Julien Mancini-Mazarini, Duc de Nevers et de Donzy, Pair de France. Le Cardinal Mazarin, son oncle maternel, l'avait institué, en 1661, son héritier dans les Duchés de Nevers et de Donzy, à condition que lui et ses descendants porteraient le titre et les armes de Mancini-Mazarini. Louis XIV donna à Philippe Julien de nouvelles lettres de confirmation du Duché-pairie de Nevers et de Donzy au mois de Janvier 1676, puis des lettres de surannation le 29 Avril 1692. Il avait épousé Diane Gabrielle de Damas de Thianges.

Philippe Jules François Mancini-Mazarini, Duc de Nevers et de Donzy, Pair de France par succession de son père, marié à Marie-Anne Spinola. Louis XIV confirma par lettres du 24 Août 1720 son Duché-pairie de Nevers dont il se démit en 1730 en faveur de son fils. Il conserva cependant jusqu'à sa mort le titre de Duc de Nevers (1707 - 1730).

Louis Jules Barbon Mancini-Mazarini, Duc de Nevers et de Donzy, Pair de France. Il avait pris le titre de Duc de Nivernais pour se distinguer de son père que l'on nommait toujours le Duc de Nevers. Marié deux fois, d'abord à Hélène Françoise Angélique de Pontchartrain puis à Marie Thérèse de Brancas de Forcalquier. Il n'eut que deux filles. Il mourut, dernier de son nom, le 25 Février 1798. Le Duché de Nevers devint le département de la Nièvre.

Lettre de Colbert au Cardinal Mancini - Septembre 1662

Philippe Julien Mazarin-Mancini

Vostre Eminence aura appris par lettre aue je me suis donner l'honneur de luy écrire en dernier lieu la mauvaise conduite de M. Le Duc de Nevers, et que, quelue application que j'aye apportée pour la luy faire changer, il m'a esté impossible de luy oster la pensée de se démettre de sa charge°, et par conséquent de courir à sa ruine entière.

Après avoir fait inutilement ce qui étoit de mon devoir et m'estre servy sans aucun fruit de toute industrie que le zèle et la passion que j'aye d'empescher sa perte m'ont pu suggérer, j'ay estimé qu'il falloit se cautionner du costé du Roy pour éviter qu'estant dégousté d'un procédé si irrégulier, il se perdist à la fin les sentimens de bonté qu'il a eus jusqu'icy pour luy ; à quoy la mémoire des grands services que feu Monseigneur le Cardinal a rendus l'estat, qui est toujours présenté devant les yeux de Sa Majesté, a entierment contribué ; car je dois dire à Vostre Eminence que, sans cette considération, l'on eust exécuté la résolution qui avoit esté prise de licencier la Maison de M. le Duc de Nevers et, en l'abandonnant à sa conduite, ne luy donner pas un sol, pour voir si l'on pourroit le réduire par cette sévérité.

Cependant, luy ayant fait parle par tout ce qu'il y a de gens à la cour que je croyois avoir quelque crédit sur son esprit ou qui estoient liés d'amitié avec luy, et ayant en ensemble diverses conversations particulières de deux et trois heures chacun, n'ont fait, à mon extrême regret, qu'une impression fort légère ; ayant bien de la douleur d'estre contraint d'avouer à Vostre Eminence, que je n'ay jamais entendu raisonner si pitoyablement pour une personne comme luy qui a infiniment de l'esprit.

Enfin, le voyant femer à entreprendre un voyage, j'ay estimé qu'il falloit luy donner le moyen de le faire avec quelque honnesteté, et que peut-estre, à son retour, il rentreroit en luy-mesme, le reconnaoistroit mieux son erreur, dont néanmoins, je n'en ay qu'une faibl espérance qui seroit encore moindre si je n'estois assuré que Vostre Eminence, par l'autorité qu'elle a sur luy, le pourra persuader de ce qui est de son bien et de son avantage, en luy faisant la différence d'estat où il se trouvera par la suite du temps, en tenant une bonne ou mauvaise conduite.

Rome : 1er Septembre 1662

charge de Capitaine-lieutenant de la 1ère Compagnie des Mousquetaires du Roi

Lettre de Colbert au Cardinal Mancini - Octobre 1662

Philippe Julien - Mazarin-Mancini

Ce n'a pas esté beaucoup de douleur, que je suis vu contraint d'informer Vostre Eminence, de la mauvaise conduite de M. le Duc de Nevers, tant pour la mortification que j'en ay en mon particulier que par celle que je sçavois bien que Vostre Eminence, en recroit.

La pensée que vous avez qu'il le faudroit marier pour réformer une manière de vivre si irrégulière est un effet de vostre jugement et le remède le plus spécifique pour un mal de cette nature ; sur quoy, j'avois déjà aussy fait diverses réfexions. Mais, je dois vous dire, Monseigneur, qu'il est impossible d'exécuter cette pensée avant que mondit sieur le Duc de Nevers soit pourvu des gouvernemens que feu Monseigneur le Cardinal avoit supplié le Roy de luy accorder lorsqu'il auroit le bien de luy plaire et régleroit ses actions, en sorte qu'elles fussent agréables à Sa Majesté.

Comme le chemin qu'il a tenu jusqu'à présent et celuy qu'il tient encore y sont directement opposés, je ne vois rien qui puisse disposer le Roy à le mettre en possession desdits gouvernements.

Vostre Eminence connoistra aysément par ce que j'ay l'honneur de luy mender qu'il n'y a qu'elle qui puisse le relever du penchant de sa ruine où il semble qu'il se précipite de gaieté de coeur, et qu'ayant fait tous mes efforts pour luy, dessiller les yeux et luy faire comprendre ce qui estoit de son service et de son véritable interest sans l'avoir persuader, je ne trouve plus que Vostre Eminence qui soit capable de le faire changer de sentimens, soit par l'autorité et le crédit qu'elle a sur son esprit, soit par le respect et la déférence qu'il doit avoir pour elle.

Du reste, Monseigneur, je manquerois à mon devoir et à ma propre inclination, si je n'embrassois avec chaleur, comme je feroy toujours, les occasions de vous témoigner qu'il n'y a personne au monde qui soit plus passionnément que moy.

Rome, le 16 Octobre 1662

Lettre de Colbert à la Connétable Colonna - Juin 1663

Philippe Julien Mazarin-Mancini

Madame, bien que la dernière lettre que j'ay reçue de la part de Vostre Excellence, elle ne me marque pas précisémenent qu'elle a vu le mémoire que j'avois adressé au sieur Dumas, pour le luy communiquer, je ne laisse pas d'inférer des termes dont Vostre Excellence se sert, qu'elle l'aura examiné et ensuite montre à M. le Duc de Nevers.

je prends la liberté de vous dire encore, ne voyant aucun jour à pouvoir échanger la charge de capitaine-lieutenant des mousquetaires du Roy avec une autre pareille considération, par les raisons que j'ay eu l'honneur de vous explique, ni de la vendre ; puisqu'il a tant de peine à sumonter l'aversion qu'il s'est formée de cette charge, je pense incessamment aux moyens praticables pour le tirer de ce mauvais pas et empescher sa ruine, et ul m'en est tombé une de l'esprit qui, quoyque moins honorable, en seroit peut-estre capable. C'est que mondit seigneur se résolve de s'en revenir icy et, sans faire aucune déclaration de sa pensée, vivre comme il a fait les quatre ou cinq derniers mois, qu'il y est demeuré, en négligeant la fonction de sa charge.

Nous tacherions, pendant cet intervalle de temps, de le marier et par ce moyen , d'obtenir de la bonté du Roy, de leui donner les gouvernemens de La Rochelle et de Brouase. De cette manière, sa fortune estant une fois establie, si l'on ne trouvoit ni à échanger sa dite charge, ni à la vendre, il pourroit la remettre entre les mains de Sa majesté quelques temps après son mariage.

J'ose dire à Vostre Excellence, que je crois avoir fait depuis peu de jours, une affaire fort considérable pour luy, en faisant faire à M. le Duc de Mazarin, l'acquisition du Duché de Réthoilois, au moyen de laquelle, je crois avoir rendu celle du Nivernais assurée, qui estoit auparavant fort douteuse et exposée à l'événement incertain d'un grand procès.

j'ajoute ce mot en secret à Vostre Excellence, que le meilleur office qu'elle puisse luy rendre en seroit de le porter à oster de sa Maison tout ce qu'il y a de canailles, qui ne méritent pas de le servir et qui peuvent mesme contribuer à luy donner de mauvais conseils, en choisissant pour l'accompagner des gens de vertu et d'honneur ; ne douutant point, Madame, que quand je vous écris en ces termes, il ne vous plaise de me rendre la justice de croire que ce n'est pas pour maintenir auprès de luy les personnes que je luy avois proposées, ni pour en establir d'autres, n'ayant autre but dans l'esprit que ce qui peut regarder son avantage, et estant, Dieu mercy, fort dépouillé de tous autres motifs d'intérêt et d'affection pour qui que ce soit qui le puisse approcher.

27 Juin 1663

Source

  • Armorial historique et archéologique du Nivernais - Georges, comte, de Soulstrait - Volume 1
  • Lettres instructons mémoires de Colbert - Jean Baptiste Colbert - Volume 7
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 3 juin 2020 à 14:26 (CEST)

Notes et références

Notes


References