Le couvent des Picpus

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Les Pénitents du Tiers Ordre de Saint-François

  • 1629 : Gabriel Reullon, ancien lieutenant de la châtellenie de Moulins-Engilbert et sa femme Marguerite Robert font donation de tous leurs biens aux religieux du Tiers Ordre de Saint-François établis dans un couvent à l’Est de Paris, dans le village de Picpus, à condition que les religieux viennent s’établir à Moulins-Engilbert.
  • 1630 : Les habitants de Moulins-Engilbert donnent leur consentement à l’établissement d’un couvent. Un terrain destiné à la construction d’une église est offerte par François Courtois et son épouse Gabrielle de Colons. Guillaume Guillier donne son terrain du Four Aumoine, ainsi qu’une maison avec jardin près « du pont de pierre du faubourg de James » ; deux étangs leur sont également donnés, celui de Mourceau et celui de Boutillat.
  • 1633 : Pose de la première pierre de l’église qui sera terminée en 1642. Elle est éclairée par 9 fenêtres. Deux chapelles sont construites l’une pour la sépulture de Jeanne Sallonnyer-Jacques Lemoyne, l’autre pour Gabriel Reullon.
  • 1651 : Les Religieux achètent le domaine de Champcourt qui appartenait à Jacques Paris, seigneur de la Bussière (Semelay). A cette époque, il y a dix Franciscains. Ils possèdent à la fin du XVIIe siècle, outre Champcourt, les domaines de Corcelles, des Beaunés, et en 1701 font construire à Morillon, une vaste maison dans laquelle est incluse une chapelle.
  • 1667 : Construction des arcades du couvent. D’après les actes de vente du couvent de 1795 il y avait au rez-de-chaussée, le cloître, trois chambres à feu, une cuisine, un réfectoire, un fruitier et des cabinets.
    A l’étage 17 cellules dont une à cheminée. De chaque coté de l’entrée de la cour, deux écuries et des chambres de domestiques.
  • 1706 : Un incendie ravage la charpente de l’église ; il y a à cette époque cinq religieux.
  • 1747 : Des querelles éclatent au sein de la communauté au sujet de l’aumônerie du couvent des Ursulines. Le « gardien »(1) se voit accusé de désobéissance envers leur « provincial » ayant interdit l’aumônerie à ses frères sans l’autorisation de ses supérieurs. S’ensuit un échange de lettres de menaces jusqu’à l’éviction du gardien. Mais le ton est donné et si l’on en croit l’abbé Vannereau, « la ferveur ne cessa de décroître dans la maison des Pénitents du Tiers Ordre de Saint-François ».
  • 1773 : Il est reproché aux Pères de ne pas avoir assisté à la procession de la Fête-Dieu.
    Pire ! Le Père-gardien, « frisé et poudré » s’est rendu « à une partie de plaisir à un quart de lieue de cette ville »…
  • En 1785 il ne reste que quatre pénitents, le couvent fait partie des maisons les moins importantes et sera donc supprimé mais les religieux protestent et réclament le paiement de leurs revenus.
  • En 1790 il est procédé à l’inventaire des biens des Picpusiens(2) et un an après les pénitents quittent leur maison. Leurs biens sont vendus.
    La municipalité garde les bâtiments du couvent mais sera contrainte de les revendre peu après.
    Corcelles est acheté par Alloury, les Beaunés par Ravary, Champcourt par Nicolas de Ganay, Morillon par Gondier de Diennes.
    Le couvent servira alors à loger des prisonniers.
  • 1793 les gendarmes s’y installent. On y fera ensuite un atelier de fabrication de salpêtre puis une manufacture de fusils et d’affûts de canons.
    Le couvent sera vendu et revendu plusieurs fois. Les Robert, Rérolle, Alloury, Moreau seront successivement propriétaires.
  • 1842 : Il appartient à Jules Miot qui le gardera jusqu’en 1868 (voir l’affaire des canons).
    La propriété passera à Lazare Galice, puis à Jacques Curé de la Chaumelle. Aujourd’hui elle est à la famille Hericourt.

(1) Le gardien préside aux actes notariés.
(2) 360 ouvrages figurent dans la bibliothèque


Sources :
«  Les couvents dans la tempête » Gabriel Vannereau.
«  Moulins-Engilbert à travers le temps » Albert Rabion.
Victor Gueneau rapporté par Rabion.
« A l’écoute des pierres » La Camosine Serge et Jacqueline Bernard.
Actes notariés Guillier XVIIIe siècle de 1722 à 1777 aimablement confiés par Madame Simonnet.
Images stovelo et Patrimoine de France.


Texte communiqué par Jacqueline Bernard.
Martine NOËL 21 janvier 2017