La situation géographique

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La ville de Nevers occupe sur la Loire, près des confins du Nivernais, du Bourbonnais et de Berry une situation avantageuse, mais dont les caractères ont évolué avec les siècles.

A la fin de l'ancien régime, les ressources agricoles du Nivernais sont généralement inférieurs à ce qu'elles sont devenues aujourd'hui. Le sol formé d'une terre « froide »(1) est couvert de forêts plutôt que de cultures. Les vignobles des coteaux de Loire produisent des vins de qualité médiocre. Dans les prairies de Nièvre, l'élevage du cheval et du gros bétail est encore maladroitement pratiqué.

Mais les habitants font venir à bon compte des plaines du Bourbonnais et du Berry tous les produits qu'ils ne trouvent pas sur place.

Le 7 février 1722, après la peste de Marseille, les membres du Conseil de santé institué à Nevers demandent la suppression des mesures d'ordre, surveillance aux remparts, vérification de toutes les marchandises étrangères, car la contagion n'est plus à craindre. Ces précautions font perdre aux habitants un temps précieux et contrarient l'activité économique.

« Un mal plus réel et plus important encore, que le Conseil de Santé croit inévitable, serait une disette que la garde de notre ville y apporterait par l'interruption du commerce avec le Berry. Nous n'avons ni magasins ni provisions; nous tirons la plus grande partie de notre subsistance de cette partie du Berry, qui est située au-delà des rivières de Loire et Allier. C'est de là que nous viennent les meilleurs blés, les veaux, les moutons, la volaille, le beurre, les œufs... Si ceux qui ont accoutumé de nous les apporter voyaient les portes de cette ville fermées dans le temps que l'on vit dans leur province avec une sécurité parfaite, ils regarderaient cette ville comme un lieu suspect, avec lequel ils ne voudraient plus avoir de commerce. Les secours que nous tirons de ce costé-là ne pourraient estre remplacés d'ailleurs, la prodigieuse quantité de bois dont cette province est couvert ne fournissant pas suffisamment tout ce qui est nécessaire pour notre subsistance. »

A cette époque, la vallée de l'Aubois avec La Guerche et Sancoins se rattache au duché de Nivernais. Ces habitudes économiques se sont conservées encore aujourd'hui.


(1) (Procès-verbal de la généralité de Moulins, dressé en 1686 par l'intendant d'Argouges, publié par Vayssière, et Mémoire de la généralité de Moulins, par l'intendant Le Vayer, 1698, publié par Flament)