La mine de kaolin du Bois-Bourgeot

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Le plan de la mine
Un train sort de la mine
  • Le sable kaolinique de la colline de Vauzelle a été exploité pendant près d'un siècle. La production était envoyée aux porcelaineries de Vierzon et de Limoges et aux faïenceries de Nevers.
  • Les premières autorisations d'exploitation, accordées à M. Cornillat en 1868, puis à M. Choquelin en 1887, étaient de simples carrières à ciel ouvert.
  • En 1920, M. Louis Roblin développe l'entreprise. Trois ans plus tard, on extrait plus de 10 000 tonnes de sables kaoliniques, de sables feldspathiques et de kaolin.
  • Dirigée en 1933 par Mme veuve Roblin, la "Carrière" emploie 22 mineurs ; les deux délégués à la sécurité sont MM. Blanc et Lévêque.
  • Le gisement de kaolin (Le kaolin est une sorte d'argile produite par la décomposition du feldspath des roches cristallines sous l'effet de l'eau et du gaz carbonique. Le nom est une altération des mots chinois "Kao-ling" signifiant colline élevée) se trouve sous la colline de Vauzelle, entre la gare de Decize et le port charbonnier de La Copine. La couche exploitable est située entre deux couches de marnes triassiques ; elle est accessible à flanc de coteau, à environ six mètres de la surface, et elle plonge en direction du Sud. Quatre galeries d'entrée, situées au bord du chemin de Vauzelle et de la voie ferrée Nevers-Chagny, donnent accès à un réseau de galeries et aux "carrières souterraines". Des puits d'aérage ont été forés à la verticale des chantiers.
  • Dans chacune des "carrières", les ouvriers sont répartis entre piqueurs et charretiers.
  • La matière extraite est traitée dans une usine située de l'autre côté de la voie ferrée, au lieu-dit Les Caillots. Puis, le produit traité est expédié aux porcelaineries de Vierzon et de Limoges et aux faïenceries de Nevers.
  • De 1907 jusqu'en 1933, il y a eu dans cette mine trois accidents mortels et un ouvrier gravement blessé frappé d'une incapacité permanente. À l'exception d'un accident mortel, ces accidents ont été attribués aux imprudences des victimes. Aucun accident grave ne s'est produit depuis 1927. En 1942, une société anonyme est constituée. La production brute est alors de 700 à 800 tonnes par mois. L'effectif oscille entre 20 et 25 personnes.
  • Par suite de l'épuisement des couches exploitables, la fermeture de la mine a lieu en juillet 1963. L'usine de traitement est démolie et les terrains sont vendus à la Société Kléber-Industrie (Renseignements recueillis en 2000 auprès de M. Crochet, dernier directeur de la mine).

Un témoignage sur la mort d'un ouvrier

  • Pierre Vallet est né à Gannay-sur-Loire le 19 juillet 1859.
  • Il a épousé Marie Chamfremois le 14 janvier 1884 ; ils élèvent cinq enfants, dont deux enfants de l'Assistance Publique. Pierre Vallet travaille à la mine de kaolin.
"C'était au début de 1924. Il creusait et étayait une galerie avec d'autres mineurs. Vers dix heures il s'assoit avec un collègue pour casser la croûte. Juste au-dessus, quelqu'un passe avec une brouette. Car c'était une mine peu profonde, presque à ciel ouvert. Ils creusaient des galeries comme ça, pour aller chercher le kaolin qui n'était pas loin.
Son collègue se tourne vers lui et lui trouve un air bizarre. Il lui dit : Eh bien, père Vallet, on ne mange plus ? Il était assis, il le touche comme s'il était en vie, et il le voit tomber. Il comprend alors qu'il est mort ! Une pierre s'est détachée du plafond de la galerie et lui est tombée sur la nuque... Effrayé, l'ouvrier sort de la mine et sous le choc parcourt quatre kilomètres ; on le retrouve au milieu des champs, ne cessant de répéter que le père Vallet est mort dans la mine.
Sa femme, Marie Vallet disait qu'il devait le sentir : ce matin-là, avant de partir au travail, il n'arrêtait pas d'embrasser sa petite fille Alice Clément. Elle lui dit : "Eh bien, qui donc t'en fais à bicher c'te gamine ? Ce n'était pas dans ses habitudes.
Marie était au lavoir sur le bord du canal du Nivernais, au lieu-dit La Copine, lavant son linge avec d'autres femmes quand elles ont entendu la sirène. L'une d'elles a dit : "'Tiens, y a eu un accident..." et une autre s'est écriée : "Si c'était mon vieux chien fou, mais j'vais pas avoir c'te chance-là !" Marie aurait eu le pressentiment que c'était son mari. »


  • Sujet proposé par Pierre Volut - Témoignage de Mme Vallet, transmis par son descendant Franck Juin de Lavaveix-les-Mines, lettre datée du 28 août 2007.