L'architecture

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Retour sur la ville de Nevers de 1660 à 1790

Retour sur les conditions économiques 1660-1790


Bâtie en amphithéâtre au-dessus des ponts, c'est ainsi que la ville apparaît, dans son aspect le plus caractéristique, aux voyageurs qui arrivent du côté du midi par la Loire ou la route de Lyon.
Dans les premières années du 17e siècle, Jodocus Sincerus (en réalité Just Zinderling), venant du Bourbonnais, qualifie de « magnifique » l'apparence de la cité nivernaise. En 1735, il ajoute : Il est peu de villes qui s'annoncent aussi bien.
En 1645, M. de Monconys, arrivant de Roanne à bord de sa « cabane », fait dessiner ce panorama. C'est toujours ainsi que les vieilles gravures représentent Nevers, et le tableau devenu classique est réellement grandiose.

Au 17e siècle, d'après les dessins de Chastillon (1640) ou de Silvestre (1650), l'ancienne vile de Nevers étage au-dessus du fleuve une véritable forêt de clochers. Les étrangers lui avaient donné le surnom de ville pointue.
A côté de quelques édifices d'architecture civile comme le château et le beffroi, c'est surtout l'architecture religieuse qui domine, car la ville est alors un centre catholique important. La tour de la cathédrale Saint-Cyr et un essaim de clochetons signalent aux yeux non seulement les 12 paroisses, mais tout le cortège des couvents, chapelles ou oratoires (Communautés de filles : Abbaye de Notre-Dame ou Bénédictines, Carmélites, Fille de la Visitation, Ursulines. Communautés d'hommes : Abbaye de St-Martin Prieuré de St-Étienne, Jacobins, Récollets, Capucins, Minimes, Carmes, Oratoriens, Jésuites).
Les vieux graveurs alignent avec naïveté les uns à côté des autres tous ces monuments sans le moindre souci de la perspective. Pour ne citer qu'un exemple, la cathédrale masque forcément St-Gildard et à plus forte raison St-Laurent ou St-Didier.
Sébastien Locatelli, qui passe à Nevers en 1664, est italien et homme d'église, cependant il s'étonne de voir tant d'églises et de monastères. Il déclare que les églises et quantité de couvents, tous construits à l'italienne, ont attiré son attention. « On dirait que les princesses de Nevers ont voulu dans leur piété, au mépris de la politique, introduire dans leurs états tous les mangeurs de soupe de ce monde. (Je n'entends cependant pas, dit-il, désigner ainsi les religieux qui suivent l'exemple de leurs saints fondateurs.) ».
Ce décor religieux se conservera jusqu'à la fin de l'ancien régime. Puis la Révolution abattra les clochers, quelquefois même les édifices. Pendant le séjour de Fouché, représentant en mission.


Au 17e siècle la ville de Nevers est encore étroitement encerclée dans un rempart d'apparence redoutable. L'Ulysse français (Coulon : L'Ulysse François ou le Voyage de France. Paris, 1613) écrit que « les murailles ont remparées de plusieurs grosses tours et défendues de fossés profonds et effroyables. Et ce qui la met davantage à couvert des surprises, c'est qu'elle n'a point de faubourgs, toutes les maisons estans renfermées dans l'enceinte ».
D'après les anciens plans gravés par Belleforest en 1575, Blaeuxen 1303 et Tassin en 1630, les 4 quartiers de Nevers (Quartiers de Loire, Nièvre, Barre et Croux) se pressent à l'intérieur des remparts, dont la longueur ne dépasse pas 1700 toises.
Seuls les mariniers de Loire, pour des raison de métier, ont établi leurs habitations en dehors des murs, au confluent du fleuve et de la Nièvre, et c'est à peine si le faubourg de Mouesse commence à se constituer le long du chemin qui mène à Decize.