Infidélités

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1752 - Un mari trompé

Jacques Panseron de La Moussière, bourgeois, garde-marteau de la maîtrise des eaux et forêts de la ville de Nevers contre son épouse Louise Françoise Pinet Dudephant : « Au commencement de son mariage, il avoit tout lieu de se croire heureux par le retour que son épouse apportoit à l'amitié sincère qu'il luy témoignoit, il le seroit toujours sy de mauvais espris n'eussent point pris le party de corrompre l'esprit de son épouse. Ce n'est que depuis six mois que le suppliant s'est apperçu qu'il devoit se déffier de la fidélité de son épouse, les soupçons qu'il prit de sa conduite ne sont point semblables à ceux que les femmes reprochent ordinairement aux marys. Les suites luy ont fait connoître qu'il ne s'étoit point trompé, puisqu'il s'en est suivy un rapt médité depuis longtemps... »

Jacques Panseron fait des remontrances à son épouse, il lui rappelle qu'elle lui doit fidélité. Elle sort de la maison, court se réfugier chez le curé de Saincaize, le sieur Dentot. Par crainte du scandale, le mari va chez le curé dès le lendemain, persuadé qu'il sera aidé. Au même moment entre le sieur François Blandin, avocat à Nevers, furieux. « Il porte plusieurs fois le poing sous la gorge de Panseron en disant malheureux, sy madame de Lamoussière m'appartenoit il y a longtemps que tu ne serois plus de ce monde. Ces menaces étonnèrent le suppliant ».

Le soir, rentré chez lui avec sa femme, il ferme à clefs toutes les portes, mais l'épouse s'enfuit, couche dehors, le suppliant pense qu'elle a rejoint Blandin. Mais celui-ci « ne vouloit pas avoir la femme sans les habits. À la foire de Magny, l'épouse en furie attrape son mari au collet : Rends-moy mes habits, j'iray où je voudray... »

Il renferme tous les habits, les meubles cachant toutes les clefs de la maison à la réserve de la clef de la porte de la cour qui resta en la puissance de sa servante.

L'épouse voyant qu'elle n'avoit pu l'exécution de son dessein, resta ledit jour chez un charron cabaretier du village jusqu'à trois heures du soir où le sieur Blandin vint la prendre et l'emmena chez luy. Le sieur Blandin ne s'est pas contenté de ravir la femme du suppliant, il a encore suborné sa servante.

Pendant que le suppliant est à la messe à Gimouille, Blandin, aidé par plusieurs voisins, escalade le mur, fracture les portes des chambres, prend les effets appartenant à l'épouse et deux cents louis qui se trouvaient dans une valise.

Henri François Blandin porte plainte à son tour. Il a été accusé par Panseron d'avoir occasionné l'irrégularité de la dame Pinet sa femme, d'avoir favorisé l'effraction de son domicile. Selon lui ce sont autant d'impostures grossières. « L'irrégularité de la conduite de la dame Pinet étoit une injure gratuite qu'il se faisoit à lui-même, et à elle, mais qu'en tous cas il ne pouvoit la mettre sur son compte, lui qui n'avoit eu avec elle que des liaisons d'amitié... »

Interrogatoires de Henry François Blandin et de Samuel Blandin son frère. Ils accusent Panseron d'avoir infligé de mauvais traitements à sa femme.

L'enquête révèle des détails ridicules : parmi les objets volés il y aurait eu des chiffons, des pots de confiture...

Sont assignés à comparaître devant le juge :

un certain Jean Pillemort, manœuvre vigneron demeurant à Meauce,
demoiselle Louise Françoise Pinet Du Déphant épouse du Sr de La Moussière,
François Blandin l'Aîné, avocat,
Samuel Blandin de Thé, son frère.
  • Cote 1 B 146
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 3 août 2023 à 18:33 (CEST)

Notes et références

Notes


References