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==La médecine populaire traditionnelle==
Cette médecine, pratiquée encore au 19ème siècle et début 20ème, à une époque où les visites du médecin étaient considérées comme un luxe coûteux, a maintenant presque disparu. Il en subsiste néanmoins de nombreuses expressions profondément enracinées dans le langage qui fournit les expressions les plus sincères et les plus imagées.<br>
La médecine populaire respectait les croyances, les remèdes et pratiques des chirurgiens des villages (au moyen-âge : chirurgien-barbier), ancêtres de nos médecins, et dont les ''regogneux'' morvandiaux semblaient bien être les dignes successeurs.<br>
Quelles étaient donc, dans nos campagnes, au 19ème siècle, les connaissances en anatomie ? La connaissance de la configuration et du rapport de nos organes ne pouvant reposer pour nos pères que sur leur assimilation avec ceux des animaux domestiques, du cochon en particulier, qui a la désobligeance réputation d'être très voisin de nous par ses viscères.<br>
Pour nos paysans, le corps était composé de la peau, des os, de la "tripaille" ; les muscles, qui représentent en poids  la moitié de l'organisme, n'étaient, pour eux, que " viande ".<br>
Les os ne comportaient pas de nomenclature bien variée, nos Morvandiaux les appelaient les " calaux ", du radical celtique " cal "; qui signifie dur. Les quatorze os de la tête n'avaient pas de noms distrinct. La tête était généralement désignée sous le nom de " cabouèche " (cabaoche, mot utilisé en vieux français, même dans le style élevé).<br>
La colonne vertébrale était plutôt appelée l'épine dorsale. Les côtes ne semblent pas avoir eu de synonyme. L'omoplate était la " palette du dos " ; les os du poignet et de la main : " les osselets ". Les termes de " petits et grands fossiles " pour le radius et le cubitus, ont été quelque peu employés. La jambe se compose, comme l'avant-bras, d'un grand et d'un petit " fossiles ". Le grand fossile, c'est-à-dire le tibia, était jadis " los de la grève " ou plus brièvement la " sous -grève ".<br>
Les termes désignant les os semblent plutôt  avoir été utilisés par les " régôgneux " ou " régôgnous "( à la fois médecins, vétérinaires et parfois "sorciers")<br>
La rotule était la "roualle du genou ou palette du genou), et la cuisse, "lai qeuche ou queusse". les jambes étaient souvent appelées les " guiboles " (mot celtique gallois ; guibol ou c'huibol, cornique huibol ; jambe, tige, flûte).<br>
L'éminence allongée, sous laquelle apparaît le bord externe de l'os coxal, est encore appelée " l'ainche ou l'aince " (mot celtique que l'on fait dériver généralement du haut allemand "ancha").<br>
La partie musculaire du dos était "le filet des reins ou des rouins").<br>
En ce qui concerne les autres parties anatomiques, on disait la "nique ou niquotte du cou" pour la nuque ; la "garguille" pour le cou ; le "garguillot" était le gosier, la gorge et par extension le cou ; "Garlutrot ou lutrot" désignait également le canal qui sert à la respiration, la gorge, le gosier. "Babouines" (terme de moquerie) servait à désigner de grosses lèvres. "Lofre" voualit dire lèvre proéminente (un "lofré", était celui qui avait de grosses lèvres, par extension, un goinfre, un avale-tout).<br>
Un vieux mot, le "babignon", que nous retrouvons dans le patois de M. Guillaume ( de Saulieu ), désignait le menton. On disait aussi le "soufflet" pour les poumons.<br>
L'épigaste était généralement connu sous le nom de "creux de l'estomac ou astomac". Le ventre était la "panse" (pantex, pantiis ventre) ou la "beude" (du celtique ''both'' qui exprime une rtondité).<br>
Le nombril était le "nombeillot, rambillot ou lambeillot". La première chose qui frappe à l'ouverture de l'abdomen est l'épiploon "toilette" ; au-dessus apparaît l'"astomac", en [[Morvan]], l'estomac était tout à la fois la poitrine, le coeur, la gorge, les seins, le buste). Les poumons, le coeur, le foie sont encore les "couérées" ; le foie est la "couérée noire", les poumons la "couérée blanche". On attribuait à la rate l'origine du rire, on disait aussi qu'elle secrétait les "humeurs noires "! La vésicule biliaire était "l'amer".<br>
Au dessus le l'estomac, les divisions du tube digestif se confondaient sous le nom de boyaux. On ne connaissait ni le duodenum, ni le jejunum, ni l'iléon, ni le caecum, ni le côlon. On savait seulement qu'il y avait un "petit boyau" et un "gros boyau". Le rectum était ssimplement appelé "le boyau du cul".<br>
On dit encore pour le mollet ou le biceps, le "gras de la jambe", le "gras du bras", la "saignée du bras". Les aissellles étaient appelées par les anciens "les goussets".<br>
A la suite d'une brûlure par exemple, lorsque la "peau morte" disparaît, ce qui frappe, c'est la régénération de la peau ; on fait "peau neuve". "Trancher dans le vif", c'est trancher dans le tissu vivant. Le tissu cellulaire sous-cutané est, dans le langage populaire, "l'entre cuir et chair".<br>
Au point de vue de la physiologie, le sang, la bile, le phlegme étaient des "humeurs ou himeurs". On parlait aussi de "l'atrabile que personne n'a jamais vue. (On disait d'homme à humeurs noires, qu'il était "atrabiliaire).<br>
Quand ces liquides ne se tempèrent pas réciproquement, celui qui l'emporte imprime à l'ensemble des foctions organiques son caractère particulier. On dit encore un tempérament "sanguin" ou "biliaire" ou "phlegmatique".<br>
L'expression avoir "le sang chaud" ou "le sang bouillant", tout comme "garder son sang-froid", sont toujours très employées. On dit que le sang monte à la tête.<br>
La sueur, comme l'urine, n'est pas autre chose que de l'eau. On dit, en [[Morvan]] comme ailleurs, "être en eau" ou "être en nage" pour être en sueur.<br>
====Les maladies====
En clinique, le symptôme qui domine tous les autres, c'est la fièvre. Elle appartient aussi bien aux maladies "dans les humeurs" qu'aux "maladies
dans le sang ".
Le frisson et la sensation de chaleur, qui appartiennent en rélité au même accés de fièvre, sont considérés comme indépendants : le premier résume de la "fièvre froide" et le second la "fièvre chaude".<br>
Une "détornée" est une fièvre passagère ; on l'appelle aussi "fièvre de la fatigue" ou "fièvre des courbatures". La convalescence de cette fièvre est aussi longue et aussi pénible que celle d'une grande maladie. En Nivernais, on en sort "aquenité, éreinté, abraté" (éreinté équivaut à éreinté esquinté ; provençal ''esquina'', dos échine). En [[Morvan]], "éfianné " (fian, flanc, efflanqué).<br>
La plus tristement populaire des fièvres éruptives a été longtemps la variole, qui devint par altération "varole ou vérole". La variole devint la "petite vérole", tandis que le terme "grande vérole" ou "vérole" était réservé à la syphilis.<br>
La varicelle était appelée communément "p'tiote vérole vôlante".<br>
La scarlatine et la rougeole étaient les fièvres "rouges".<br>
Avoir les oreillons, c'était avoir les "giffes" (gonflement des joues).<br>
Les dartres sont des diètres.<br>
L'épilepsie est encore le "haut mal"<br>
Un "beurdin" est encore, suivant la région, un étourdi, un brouillon, un imbécile ou un idiot.<br>
Ce que les médecins et les chirurgiens appellent un "trauma", le peuple l'appellera toujours un "coup". La métaphore heureuse, le "coup de sang" est toujours très employée en [[Morvan]], on dit aussi avoir une "attaque".<br>
Pour de nombreux Morvandiaux, toute maladie avait pour cause la suppression de la transpiration ; aussi commençaient-ils, avant d'appeler le médecin, par une thérapeutique appropriée. Le malade s'administrait, à l'aide de la couète et de l'édredon, un bain de vapeur improvisé. "comme Encelade, écrivait de Docteur Bogros, il étouffe bien un peu sous cet "Etna" de plumes, mais il sue et il est satisfait, sinon guéri".
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Pour prévenir ou combattre tous les maux, nos ancêtres trouvaient dans les plantes cultivées ou non de précieux remèdes. Les plantes étaient utilisées soit pour composer des cataplasmes, soit des tisanes, dont on instituait parfois de véritables régimes. On disait alors que "lon buvait sur la fleur, la feuille, la tige ou 'l'écorce". de l'espèce végétale choisie. presuqe toutes les plantes utilisées par l'herboristerie étaient connues dans nos campagnes, et le jardin familial en refermeait plusieurs variétés.<br<
====Les remèdes populaires====
Ampoule : Frotter avec des orties, traverser avec un fil de lin qu'on laisse dans l'ampoule.<br>
Brûlures : Appliquer râpure de pomme de terre, gelée de groseilles, pétales d'oignons de lys conservés dans le l'huile de camomille , compresses de lait baratté, bouse de vache fraîche. ''Les forgerons utilisaient  "l'huile de papier" ; ils brûlaient  un journal sur l'enclime et appliquaient'' ''la condensation huileuse, jaunâtre, résultant de la combustion, sur la brûlure.''

Version actuelle datée du 22 juin 2020 à 13:50