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====NEVERS - 1794====
Un prêtre sans la grâce de Dieu<br>
A quelques minutes près, il aurait pu être sauvé...<br>
30 Mars 1794. [[Nevers]] est en fête, aujourd'hui on guillotine un prêtre. La veille, après un procès  mené à charges, Philippe LEVACQ,<br>
l'aumonier du couvent du Réconfort à [[Saizy]] a été condamné à mort. Certes, comme tous les écclésiastiques, il aurait dû être jugé à Paris<br>
mais on s'est arrangé. le peuple veut un condamné. Il en aura un ! Accusé de manoeuvres antirévolutionnaires, mais aussi d'avoir dépouillé le<br>
couvent devenu Bien National, Philippe Levacq subira le même sort que les nobles honnis : la guillotine. Digne jusqu'au bout, malgré les cris<br>
de la populace, le prêtre monte sur l'estrade poisseuse de sang. Sans ménagement, il est basculé sous la lame et tandis que le silence se fait<br>
le bourreau Jean Tisserand lâche la corde. La tête de Philippe Levacq tombe dans le panier. Tisserand s'en empare et la brandit, le peuple<br>
exulte sa joie mauvaise. Comme il a trouvé une tabatière dans la poche de Levacq, le bourreau s'ingénie même à en fourrer les narines du<br>
supplicié. Mais, tandis que l'on s'esclaffe, deux hommes, porte-parole du tribunal révolutionnaire fendent la foule et hurlent : Arrêtez tout<br>
cet homme est innocent ! Il s'en est fallu de quelques minutes et Philippe Levacq, blanchi par le tribunal, aurait eu la vie sauve mais à<br>
l'homme de Dieu, il a manque cette ultime grâce de Dieu.<br>
* Source : Koikispass - Crimes dans la Nièvre<br>
* transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]])
====Montsauche - 1935====
Suivant jugement sur requête rendu à la demande de M. Emile Julien MONIER, propriétaire et de Mme Elise VISSUZAINE, son épouse, demeurant<br>
ensemble à Palmaroux, commune de [[Montsauche]], ayant Maître Tacnet pour avoué, par le tribunal civil de 1ère instance de<br>
[[Château Chinon]], le 23 Août 1935, enregistré, il a été statué ainsi qu'il suit :<br>
Le tribunal, après avoir entendu M. Letenneur, juge commissaire, en son rapport, M. le Procureur de la République, en ses conclusions, et<br>
après en avoir délibéré conformément à la loi. Vu l'acte d'adoption reçu par Maître Barbotte, notaire à [[Château Chinon]], notaire à<br>
[[Château Chinon]], le 14 Juin 1935, enregistré. En conséquence, dit qu'il y a lieu à adoption par Emile Julien Monier et Elise Vissuzaine<br>
de la mineure Antoinette ALBINE, pupille de l'assistance publique de la Seine, née à Paris 10ème, le 10 février 1927 sous le numéro 235995<br>
Dit que l'enfant Antoinette Albine s'appellera désormais Antoinette Albine Monier. Dit que le dispositif du présent jugement sera<br>
transcrit sur le registre de l'état civil du 10ème arrondissement de Paris, pour l'année courante, et que mention en sera faite en marge<br>
de l'acte de naissance de l'adoptée, aux formes de droit.<br>
Fait et jugé en l'audience publique du tribunal civil de [[Château Chinon]] du 23 Août 1935, par M.M. Thuilard, juge au tribunal civil<br>
de [[Nevers]], juge faisant fonction de président, Letenneur, juge au trbunal civil de [[Château Chinon]], juge résident, Bordier juge au<br>
tribunal de [[Nevers]]. En présence de M. Sacaze, substitut de M. le Procureur de la République à [[Nevers]], assistés de M. Renard<br>
greffier.<br>
Pour extrait certifié conforme<br>
Signé : Ch. Tacnet, avoué<br>
* Source : AD58 - L'Avenir du Morvan, page 168<br>
* Transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]])
====Asnan====
Extrait. Rédigé par le curé d'[[Asnan]] et transmis directement à M. de Necker.
Juge : Le juge cumulant dans plusieurs seigneureries réside à [[Tannay]] et se fait suppléer à [[Asnan]] par un subordonné. Il augmente<br>
indûment les droits d'audience et transforme tous les litiges en extraordinaires de sorte que la première séance coûte aux plaideurs vingt<br>
écus et souvent davantage. On se plaint de sa facilité à recevoir les présents et il est notoire qu'il en reçoit des deux parties.<br>
La paroisse compte six procureurs qui, avec peu de patrimoine, soutiennent une état distingué (sic). Les huissiers étant des ignorants ce<br>
sont les procureurs qui font les exploits et il arrive souvent que l'exploit n'étant qu'ordonné, les partis s'accommodent : mais il faut<br<
payer quand même. La paroisse a quatre huissiers qui se font payer à volonté les exploits. La paroisse compte six notaires. Chacun d'eux,<br>
ayant peu d'ouvrages, le prix de leurs actes n'en est que plus considérable.<br>
" Le procureur fiscal d'[Asnan]] est très influent, parce qu'il est bien avec l'intendant, avec son subdélégué et avec le seigneur. La<br>
crainte qu'il inspire comme répartiteur est telle qu'elle l'a fait choisir comme syndic. Il ne surveille ni les huit cabarets, ni les<br>
deux boulangers ni les maraudeurs de nuit. Par contre, il est très vigilant au moment des récoltes ; ses avis menaçants attirent chez lui<br>
les pauvres paysans qui, pour échapper à ses tracasseries s'accommodent avec lui. Il met aussi à contribution laboureurs et manoeuvres et<br>
exige d'eux des travaux sans rétribution. Dans l'automne dernier, un laboureur lui ayant refusé une journée, il le fit cruellement<br>
éxécuter le lendemain par les huissiers. "<br>
" Il y a sept ans, le juge condamnait à trente livres d'amende chacun, au bénéfice de la fabrique, quatre jeunes gens qui avaient insulté<br>
le curé. Le procureur fiscal s'est accommodé avec les parents et s'est approprié le tout. Ni le fabricien, ni le seigneur, informés de<br>
cette injustice n'ont réussi à faire entendre cette aumône. "<br>
Impôts : Il n'y a pas de grands propriétaires à [[Asnan]], pas même le seigneur qui ne jouit que de droits honorifiques. Les impôts sont<br>
répartis au gré absolu du procureur fiscal et leur inégalité est choquante. Les plus pauvres manoeuvres ne payent pas moins de vingt cinq<br>
livres seize sous pour les tailles et huit livres dix sous pour les vingtièmes.<br>
Dimes : Les revenus de la Cure d'[[Asnan]] se composent de la moitié de la dime estimée à quatre cents livres et d'un supplément tenant<br>
lieu de casuel ( une mesure de froment et treize sous par feu ). Le tout représente une valeur de trois cents livres à cause des<br>
insolvables. l'autre moitié de la dime ainsi que les divers bébéfices vont aux bénédictins de ||Corbigny]]. or, jamais ces religieux, qui<br>
ont vingt cinq mille livres de rente, n'ont accordé aucun secours aux pauvres, ni même à la fabrique d'[[Asnan]] qui n'a pas de fonds.<br>
Le curé est obligé d'acheter de ses deniers les ornements du culte et d'user à cela son patrimoine personnel.<br>
Signé : Abbé Gaste, curé d'[[Asnan]]<br>
* Source : Le Morvan coeur de la France. J. Bruley. Tome 1, page 327 et 328<br>
* Transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]])

Version actuelle datée du 22 juin 2020 à 13:50