Cliquet Charles

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  • Charles Émile Joseph Cliquet est né le 21 janvier 1891 à Imphy Il épouse Solange Louise Élisabeth Hubert le 2 juillet 1917 à Vierzon-Villages. Son acte de mariage le dit « professeur adjoint actuellement caporal au 13e Régiment d'infanterie » et demeurant à Nevers. Il est le fils de Germain, préposé domanial des eaux et forêts, et de Jeanne Batier, directrice d’école à la retraite. Solange Louise Élisabeth est née le 8 juillet 1898 à Vierzon-Villages et est la fille de Louis, industriel, et d’Armantine Jeanne Pauline Bouchard.
  • Charles prend la tête de l’entreprise familiale de porcelaine, Hubert-Bouchard à Vierzon-Villages. L’entreprise périclite et est mise en adjudication au tribunal civil de Bourges le 14 avril 1932 pour un montant de 200.000 francs.
    Il entreprend des études de médecine, interrompues par l’entrée en guerre de la France en 1939. Il termine ses études après la libération tout en ayant exercé entre temps dans une clinique de Vierzon. Diplômé, il s’installe à Montreuil-sous-Bois.
  • En juin 1940 (les Allemands sont arrivés le 20), il s’engage avec son épouse dans la Résistance. Leur rôle est de faire passer de nombreuses personnes en zone libre ; la ligne de démarcation est sur le Cher, au bout de son jardin, et partage la ville de Vierzon en deux parties.
    Il sera dénoncé, arrêté en juillet 1940 et incarcéré à la prison de Vierzon. Il sera relâché cinq jours plus tard faute de preuves et reprendra son activité de passeur. Prisonniers évadés, agents secrets du « Special Operations Executive » (SOE), aviateurs alliés désirant rejoindre l’Angleterre sont parmi ceux auxquels il vient en aide.
    De juin 1940 à mai 1943 c’est environ 1200 personnes, dont 21 aviateurs anglais ou US et 5 canadiens, qui franchiront de manière clandestine la ligne de démarcation. Pour ce faire il fabrique de faux papiers, accompagne les gens à travers ces contrées qu’il connaît bien tout en évitant les postes allemands. Il franchit lui-même cette ligne pour transmettre documents et informations aux différents services de renseignement concernés.
    En mars 1941 les Allemands perquisitionnent son domicile mais ne trouvent rien.
    En août 1942 nouvelle dénonciation, il est arrêté avec sa femme. Ils sont emprisonnés quatre jours puis relâchés car les preuves manquent toujours. Le 23 mars 1943 c’est plus grave : nouvelle arrestation, son adresse figure dans des documents trouvés en la possession d’un officier anglais arrêté auparavant.
    Interrogé, torturé pendant dix-sept jours à Bourges, il ne parlera pas. II est emmené à la prison de Fresnes. Ensuite ce sera Buchenwald le 13 septembre et enfin Laura(1) Il sera affecté à la fabrication des missiles V1 voire des V2 et verra périr la moitié de ses camarades d’infortune en trois mois.
  • En juin 1944 il est renvoyé à Buchenwald, en septembre il se porte volontaire pour un « kommando » de travail à Deutz, près de Cologne, espérant pouvoir s’échapper. Son espoir se concrétise le 6 février 1945 ; il s’évade, mais la Gestapo le reprend le 16, juste avant qu’il ne franchisse le Rhin.
    Il est alors enfermé à Kaiserau, situé à 40 km à l’est de Cologne. Durant quatre semaines il sera sans nourriture. Le 11 avril 1945, il réussit une nouvelle évasion. Il franchit les lignes allemandes à Runderoth, district de Cologne, et s’empresse de rejoindre les troupes alliées.
Plaque proche du pont qui porte son nom
Plaque du passage qui porte son nom
  • Très affaibli par cette tragique expérience, il décède le 27 mars 1956 à l’hôpital Saint Antoine à Paris (12e) des suites d’une maladie contractée en détention. Il est inhumé dans le caveau familial à Vierzon.
    Son épouse, Solange, qui faisait partie du réseau « Pat O’Leary », est décédée en 1962.
    À Vierzon, un passage porte son nom « docteur Charles Cliquet » ainsi qu’une route. De même, un pont est « baptisé » le 29 avril 2012 du nom de Charles Cliquet.













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  • Il a obtenu de nombreuses distinctions :
• Chevalier de la Légion d'Honneur,
• Compagnon de la Libération - décret du 26 septembre 1945,
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations),
• Croix du Combattant,
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance,
• Médaille des Évadés,
• Médaille de la France Libre,
• Médaille d'Argent des Épidémies,
• Medal of Freedom (USA),
• King's Medal for Courage (GB).


(1) Camp annexe de Buchenwald.

Source : Site fnapog, site ordredelaliberation, archives du Cher
Image : Site ordredelaliberation, site vierzonitude

Martine NOËL (discussion) 26 janvier 2021 à 18:38 (CET)