Chroniques Saint Gratien 18e

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Notes du curé Rousset dans les registres paroissiaux de Coulonges sous Cercy - Saint Gratien

Année 1742

L’année mil sept cent quarante deux a été très abondante en tout le vin valait dix écus le tonneau le froment quarante sols mesure de moulins engilbert, le seigle trente, l’orge vingt, l’avoine double les vins n’ont pas été bons, une gelée arrivée avant vandanges les a empêché de mûrir, aussi ils ont été très verts.
Cette même année nous avions deux armées en Bohème contre la reine d’Hongrie elle a été obligée de lever le siège de prague par la valeur de Mr le maréchal de Broglie qui commandait et qui s’est acquis beaucoup de gloire, car nos troupes étaient à la famine et le cheval se vendait dans cette ville quinze sols la livre.
Cette même année un chartreux s’est sauvé d’aponais ou il était en prison depuis six ans, il s’est mis sous la sauvegarde du Roi et a demandé à faire connaître contre son ordre son innocence.

Année 1743

Cette année la guerre a continué nos troupes ont abandonné la Bohème. L’empereur a dit-on six millions de pension de la reine d’Hongrie qui a pris son païs de Bavière. Le prince Charles de lorraine a toute inutilement depasser le Rhein, nous l’avons repoussé avec pertes il y a eu une affaire sur le min entre nos troupes et celles du roi d’anglettere qui commandait en personne Sans notre canon nos troupes étaient bien mal. Les gardes françaises ont plié les premiers et se noïaient dans le mhin.
Le blé cette année a toujours vallu trente sols mesure de moulins engilbert, on a eu du seigle pour vingt sols.
Nous avons en quartier d’hiver dans cette province les pelotons … belle troupe.
Monseigneur l’Eveque Guillaume d’Hugues a fait sa visite… Coulonges.
Cette année je me suis cassé la jambe d’une chute de cheval.

Année 1746

Cette année 1746 sera remarquable dans tous les siècles futurs par la mortalité des bêtes à cornes qui n’a épargné aucune province ni aucune paroisse du roïaume. Jamais on n’avait été si garnis en bestiaux, jamais ils ne s’étaient peut être mieux vendus et dans cette paroisse ou il pouvait en avoir cinq ou six cent à peine s’en est il réchapé dix et encore ce n’est que le plus mauvais.
Cette même année j’ai fait batir à mes dépens la petite grange qui est dans la cour pour loger mes foins et mes bleds elle me revient en tout à dix …
Cette même année a encore continué la guerre le maréchal de Saxe a conquis presque toute la flandre et a gagné la victoire de Raucoux sur les anglais mais en Italie nos affaires sont allées très mal. Nous avons presque perdu une armée entière qui était sous le commandement du maréchal de maillebois. Il a été rapellé et Mr de Belle isle commande à sa place les Ennemis sont sur nos terres en provence.
Cette année il n’y a guère eu de bled ni de vin mais comme il y a des bleds sur les greniers et que la misère ne permet pas aux petits de boire du vin ni l’un ni l’autre ne pas absolument chers. J’ai fait quatre pièces de vin, cinquante boisseaux de bled.

Notes du curé Moreau dans les registres paroissiaux de Coulonges sous Cercy - Saint Gratien

Le curé Moreau a pris la suite du curé Gaudry le 17 juin 1751.

Année 1751

Je me suis mis en pension cette année c'est à dire depuis le mois de juin jusqua celuy de janvier chés melle commaille pour … fermière du prieuré de Coulonges. Je ne conseille pas a mes succeseurs de faire une pareille folie, Je feray mes efforts pour y mettre bon ordre En mettant la cure de Saint Gratien En si bon état qu’ils nauront pas la vie de demeurer ailleurs.
J’ai donné cette année mes dixmes au grain cinq. Je n’ai pas de quoy me nourrir parceque j’ay eu affaire à un fripon que je ne nomme par charité Je nay pas profité de mon vin, J’en ai envoyé une partie à Coulonges et l’autre partie qu’un a bu à Saint Gratien pendant mon absence.
Cette année jay eu le malheur de perdre le meilleur et le plus puissant de mes amys et de mes protecteurs Mgr d’Hugues Eveque de nevers nommé à l’archeveché de vienne.

Année 1752

Je suis entré cette année dans ma cure que jay trouvée toutte délabrée sans murs sans couverture sans toits sans jardins Mr du Tremblay Sgr de cette paroisse faisait sonner bien haut qu’elle était toutte réparée par ses soins et en partie par ses bienfaits. Il en a cependant couté 150 lt à mes pauvres paroissiens sans compter les charges pour faire seullement le pignon et le four qui ne vaut rien. Jay donc commencé a faire le mur tout entier du coté de lécurie et fait couvrir la moitié de la maison.
J’ai eu quatre poinçons de vin Blanc et de Rouge trois feuillettes …

Année 1753

Cette année jay fait dans ma cave un canal qui Regne tout le long du mur du fossé de dehors et au milieu du dit mur un puits perdu avec un dechargeoir qui va par le moyen d’un autre canal au milieu de la cave et percé le mur de la cuisine sous le lit de ma servante et ensuitte sous la porte de la cuisine et le dit canal va tout le long de la trace du jardin jusque sous la porte de la cour ou lon voit un autre dechargeoir qui coule toutte les fois qu’il y a grandes pluyes.
Ma vigne et mes dixmes mont donné sept poinçons et un quart.

Année 1754

Cette année jay achevé la grange que mon prédecesseur Mr Rousset avait commencé, c'est à dire les toits de bestiaux, le gerbier, le feneau la batte de grange, la même année jay réparé ou plutôt fait a lentier lecurie, c'est à dire fait le grenier la chambre du domestique qui sert de vinée fait mettre la cuve que jay achetée vingt quatre livres, jay pris touts les bois dans la faye de Coulonges Mr de vernellay y étant fermier et qui ne ma jamais refusé ni plaisir ni service.

Année 1783 :

depuis la deffense d’Enterrer dans l’église on na payé les Enterrements que trois livres, et on na voulu payer ny cierges ny fabrique, mais à larrivée du nouveau prelat on a commencé a payer quarante sols pour la fabrique et les cierges.


Document transmis par Alain Puèche.