Charbonnier en forêt

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche

La présence d’immenses forêts et la nécessité de faire fonctionner la sidérurgie et faire fondre le métal, fait que le métier de charbonnier existe depuis des millénaires (depuis l’avènement de l’âge du Fer il y a 4 à 5 000 ans). C‘est donc un des métiers les plus vieux du monde qui a disparu au début du vingtième siècle avec l’exploitation du charbon naturel et l’avènement du pétrole et du gaz. Et les Nivernais en particulier ont été d’excellents charbonniers.[1]

Le métier

Employé à la confection du charbon de bois, le charbonnier vivait à l’écart au fond des forêts, généralement dans une hutte de terre et de branchage confectionnée dans une clairière. La saison commençait début mars ou avril pour se terminer en octobre ou novembre.

Hutte de charbonnier
Dressage de la meule
Schéma d'une meule

Le premier travail consistait à disposer le bois en forme de meule d’une hauteur de 1.50 m à 2.00 m à la manière d’une grosse meule de foin. Au centre se trouvait une cheminée. Ensuite, il fallait recouvrir cette meule de terre, d’herbe et de feuilles pour l’étancher et permettre une combustion lente et sans flamme.

Ensuite, très tôt le matin, il fallait procéder à son allumage en versant des braises dans la cheminée puis introduire du bois pour la maintenir pleine afin que le feu atteigne le haut.

La carbonisation
Démontage de la meule
Chargement du charbon

Commençait après la phase de carbonisation qui se faisait du haut vers le bas. Cette phase qui pouvait durer de 36 à 48 heures, voire 60 heures selon l’importance de la meule, était soumise à une surveillance rigoureuse pour éviter que la combustion soit trop rapide. Le charbonnier se repérait en observant la couleur des volutes de fumée.

Une fois la qualité obtenue, commençait la phase de refroidissement. Cette action consistait à étouffer le feu sous une nouvelle couche de terre. Enfin, la phase d’extraction. L'opération se pratiquait avec un râteau à longues dents en veillant à ce que le charbon ne se rallume pas.

  • Source : Gérard Boutet Nos vieux métiers
  • Images : Cartes postales Delcampe


Des vestiges de l'activité dans la Nièvre

Il subsiste des restes de fours à charbon de bois dans la forêt de Malcôte sur la commune de La Chapelle Saint André. Il y en a plusieurs en plus ou moins bon état, assez dispersés. Ces fours étaient constitués de 3 parties : une partie basse qui avait 4 poignées et des trous d’aération disposant d’un bouchon, une autre partie qui s’emboîtait dessus et enfin le couvercle. Les poignées servaient à les transporter. Au cours du XXème siècle, ces fours ont remplacé les meules, puis ont été abandonnés dans les années 50 remplacés par d’autres sources d’énergie. Ces fours appartenaient à Gaston Guiltat. Les charbonniers travaillaient à la tâche puis transportaient le charbon de bois à l’aide d’une charrette tirée par un cheval jusqu’à la gare de Corvol.[2]

Photo de 2017