Beuvron église

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L'église Saint Pierre

 

L'église Saint Pierre de Beuvron
  • L'église est placée sous le vocable de Saint Pierre ès Liens ( ou Saint Pierre aux Liens).
  • Construite en pierres taillées et moellons enduits, elle date du XVè siècle et a été « embellie » au XVIè siècle. Elle a été malheureusement fort remaniée au XIXè siècle.
  • La nef était, à l'origine, de style gothique ogival tardif.
  • De plan rectangulaire, elle est constituée de quatre travées, dont la dernière, à l'est, constitue actuellement le choeur. Cette nef est flanquée au sud d'une chapelle seigneuriale ; avant son remaniement « sauvage », en 1859, alors que l'édifice s'ouvrait encore à l'est, le sous-préfet Marliere le décrit comme « très convenable par son style d'église rurale ».
  • Les chapiteaux du début du XVIè siècle supportent des croisées d'ogives avec liernes à moulures prismatiques, alternées avec des nervures toriques, se prolongeant jusqu'à la base des chapiteaux.
  • Les arcs doubleaux ont une conception similaire mais s'appuient sur des sortes de chapiteaux ornés de sculptures. On y trouve :
Deux têtes d'hommes soutenant un écu parti.
Deux têtes de marmousets, l'un tirant sur la queue d'un ours.
  • Les trois clés de voûtes comportaient des écus chargés de symboles divers : marteaux, fleur de lys, tau... Un seul reste identifiable et comporte une croix alésée, probablement celle des Charry.
  • En effet, à l'origine, le choeur était orienté à l'ouest. L'ancien portail, en anse de panier, situé dans un arc gothique en tiers point, comportant des moulures garnies au tympan, à l'est, est encore visible. A l'intérieur, les moulures de ce tympan sont garnies de choux frisés. Une console portant un écusson au lion, rappelant les armes des Chevigny, servait sans doute, jadis, de support à une statue.
  • Ce portail a été muré en 1865 pour rendre conforme le bâtiment avec les canons voulant que les églises catholiques soient « orientalisées ». Cependant, Maurice Guingand, (in « Mystérieuses cathédrales » 1978) indique que la construction des églises et cathédrales dédicacées à saint Pierre est souvent inversée. En l'an 64, le premier pape, condamné à être crucifié, demanda à l'être la tête en bas, s'estimant indigne de périr comme le Christ. De ce fait, beaucoup d'édifices au vocable du saint martyr, voient leurs plans inversés par rapport à la norme classique, leur portail s'ouvrant à l'orient et le maître autel étant situé au couchant.
  • Il ne faut donc pas chercher une erreur de parcours de l'architecte ayant conçu l’église de Beuvron, mais y trouver des traditions totalement étrangères à notre culture actuelle.
  • Les trois travées « est » possèdent des fenêtres en tiers point.
  • La nef est flanquée au sud, d'une seule chapelle, ancienne chapelle seigneuriale, du même âge que l'église originale, et d'une tourelle d'escalier.
  • La voûte de la chapelle est garnie de nervures prismatiques portées par des écussons frappés d'un lion (comme celui de l'ancien porche). Nous trouvons ici une fenêtre comportant un pilier central et des remplages flamboyants.
  • C'est certainement dans cette chapelle que sont enterrés les seigneurs.
  • Sur le coté sud s'ouvre une porte à bandeau en anse de panier. Elle donne accès à un escalier en colimaçon menant sous le toit.
  • Il existe deux niches: une dans le chœur et une près de l'escalier.
  • Avant le « bricolage » de 1865, une abside s'élevait à l'endroit de l'actuel seuil d'entrée.
  • La construction du clocher date de 1840. En dessous subsiste une entrée, au nord, alors que la moitié sud constitue la sacristie.
  • La charpente est construite en pierres et bois ; ce genre d'appareillage est très rare.
  • L'actuel portail est cependant bâti dans le style de l'édifice. La porte, en anse de panier, est située sous un tympan en tiers point à quatre moulures, portées par un mur servant de pilastre. Une statue de saint Pierre orne le vide entre l'anse de panier et le sommet de l'arc du tiers point, surmonté d’une croix.
  • Les murs sont épaulés par d'imposants contreforts.
  • Nous laisserons le mot de la fin à Marliere :
Les mutilations et les changements bizarres qui y ont été faits, font regretter que des édifices de cette valeur soient laissés à la merci d'hommes ignorants et incapables.
  • Mobilier d'église :
Délivrance de Saint Pierre : Huile sur toile, 170x230, don de la famille comtale, Jacques le Bourguignon et Antoinette de Paris, ou son successeur Thomas de Maquisson ( vers 1620).
Vitrail de 1866 : Christ sauveur du monde (vitrail central du chœur). Il provient des ateliers Charlemagne.
Autel principal: en pierre blanche très ouvragé et de belle facture.
Vitrail de Saint Joseph, fabriqué par la verrerie L.V.Gesa, à Toulouse, à la fin du XIXè siècle.
Vitrail de Saint Pierre, même provenance que le précédent.
Vitrail de Lourdes : dans la chapelle sud. Datant du début du XXè siècle, il parait même moderne auprès des autres. Par contre, la fenêtre à remplages flamboyants qui le supporte est remarquable.
Autel de la Vierge, dans la chapelle; il est construit en pierre blanche.
Statue de la Vierge à l'Enfant: en bois doré polychrome, sans doute de la fin du XVIIIè siècle.
Vierge à l’enfant : il existe une autre statue, en pierre, dans la niche située à droite de l'autel, dans le choeur ; cette niche devait jadis contenir les burettes d'eau et de vin.
  • Bénitier du XVIè siècle, en pierre. Il est classé à l'inventaire des Monuments Historiques depuis le 20 avril 1913.
  • Lustre en cristal.
  • Couronne de mariée : en fleurs de tissu, sous globe de verre. Elle est placée dans une niche, près de la porte d'accès à l'escalier accédant à la charpente.
  • Globe de mariée, XIXè siècle, fleurs séchées, sous un globe de verre, offert en ex voto sur l'autel de la Vierge, dans le but probable de s'attirer les bénédictions de la mère du Sauveur. Les anciennes traditions, dans la région, jusque dans les années 1960, voulaient que le bouquet de la mariée soit déposé à la chapelle de la Vierge ou sur la tombe de sa mère si elle était décédée.
  • Il faut également remarquer une plaque en marbre à la mémoire des morts de la Grande Guerre, où sont mentionnés les noms suivants :
Bourget Félicien, Bachelier Alexandre, Allain Lucien, Laboureur Léon, Chambon Lucien, Bachelier Lucien, Chambon Louis, Lelong Auguste, Niquet Pierre.




Sources :
Texte : Jean Leclaire (GenNièvre)
Photo : Éric Monnier (GenNièvre)
--m mirault 4 septembre 2010 à 07:21 (UTC)