Affaires au 20ème siècle

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche

<color=red>===1903 - Le crime de Sury===</color> Le Petit Nivernais, journal de Nevers a relaté cette affaire particulièrement horrible qui s'est déroulée à la fin du mois de juillet 1903 à Sury, hameau limitrophe des communes de Saint Jean aux Amognes, Saint Sulpice et Saint Firmin.

DIMANCHE 2 AOUT 1903 : Un crime horrible vient de plonger dans la désolation la commune de Saint Jean aux Amognes.

  • Une honorable femme du bourg de Sury, Madame Jacques Guyot, née Annette Blaise, âgée de 28 ans, a été assassinée la semaine dernière.
  • La victime revenait vendredi matin, 24 juillet, de conduire sa vache au pacage, lorsqu'elle fut assaillie, à douze cents mètres environ de son domicile, par un individu qui l'étrangla après lui avoir fait subir les derniers outrages.
    Les soupçons se portèrent immédiatement sur Jean Ancery, maçon, à Méard, commune de Saint Sulpice, qui en effet une fois arrêté a fait des aveux complets.
  • Le meurtrier avait déjà été condamné à trois années de prison pour un attentat à peu près identique sur une septuagénaire.
    Dimanche, la population de Saint Jean aux Amognes, assistait en entier aux obsèques de la victime,qui jouissait de la plus grande estime dans le pays.
  • L'autopsie de Mme Guyot a été faite par le docteur Marchais, médecin légiste à Nevers.

DIMANCHE 15 NOVEMBRE 1903 : Condamnation à mort d'Ancery, l'auteur du crime de Saint Jean aux Amognes.

  • Mardi a comparu devant la cour le nommé Jean Ancery, maçon, domicilié au hameau de Méard, commune de Saint Sulpice, né à Nolay, le 5 avril 1883, prévenu de viol suivi d'assassinat.
  • Le 24 juillet dernier, Ancery se rendait à Cougny, commune de Saint Jean aux Amognes, où il travaillait de son métier. Il se trouvait au lieu dit la chaume des Champs Riaux, lorsqu'il rencontra Mme Jacques Guyot, née Annette Blaise, âgée de 29 ans, ménagère à Sury, commune de Saint Jean aux Amognes.
    Il était environ cinq heures du matin, Mme Guyot retournait à Sury après avoir conduit son bétail aux champs.
  • Ancery, d'après son propre récit, se précipita sur elle et lui fit brutalement des propositions déshonnêtes. Sur le refus de Mme Guyot, il la renversa et assouvit sa passion. La malheureuse de constitution délicate, fut absolument terrifiée et, si l'on en croit le criminel, n'opposa aucune résistance et ne poussa aucun cri.
    Quand elle eut repris ses sens, elle se releva et voulut continuer sa route, mais le monstre, craignant sans doute d'être dénoncé, s'élança de nouveau sur l'infortunée, la saisit à la gorge et la serra violemment, avec ses deux mains, jusqu'à ce qu'elle eut cessé de vivre.
  • Son horrible crime accompli, Ancery dissimula le cadavre sous des branchages et chercha à faire disparaître les traces de son forfait puis il prit la fuite à travers champs et se rendit à son travail. Rien dans son attitude de cette journée ne put déceler le crime abominable qu'il venait de commettre.
    Cependant quand le cadavre fut découvert, les soupçons se portèrent aussitôt sur Ancery qui fut arrêté le soir même.
  • Après avoir nié tout d'abord, le misérable se décida, le lendemain matin, à faire des aveux complets, sur lesquels il n'est jamais revenu.
    Soumis à un examen médical, sa responsabilité fut reconnue entière. Ancery a déjà deux condamnations pour attentats aux mœurs, la dernière lui valut trois ans de prison mais il bénéficia d'une réduction de peine et fut libéré peu de temps avant son dernier crime.
  • Devant la Cour, l'accusé a renouvelé ses aveux. M. Rigaud, procureur de la République, a prononcé un énergique réquisitoire, réclamant un verdict sévère.
    Me Hugon soutenait la défense ; il a plaidé l'irresponsabilité.
    Le jury ne s'est pas laissé attendrir par le défenseur et a rapporté un verdict impitoyable, muet sur les circonstances atténuantes.
    En conséquence, Ancery a été condamné à la peine de mort.
    L'arrêt porte que l'exécution aura lieu sur l'une des places publiques de Nevers.
    Sept jurés seulement ont consenti à signer un recours en grâce en faveur du condamné.
    Me Hugon va s'occuper du pourvoi en cassation de son client.
    L'accusé a entendu sa condamnation avec impassibilité mais à la prison il a été pris d'une crise de larmes.
    Rappelons en terminant que la cour d’assises de la Nièvre n'avait pas prononcé de condamnation à la peine capitale depuis 1862 ; l’exécution eut lieu à Château-Chinon.
    Les deux dernières exécutions à Nevers remontent au 31 décembre 1853 et au 12 octobre 1857.
    Vendredi matin, Jean Ancery a signé son pourvoi en cassation.

DIMANCHE 13 DECEMBRE 1903 : Rejet du pourvoi

  • La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Jean Ancery, maçon à Saint Sulpice, contre l’arrêt de la cour d’assises de la Nièvre, du 10 novembre dernier, le condamnant à mort.
  • L’assassin de Mme Guyot n’a donc plus à espérer que dans la clémence du chef de l'État ; on sait qu’à l’issue de l’audience, sept des membres du jury, répondant soit à des sollicitations, soit à un sentiment de pitié, ont signé un recours en grâce, qui a reçu un avis favorable du président des assises et du ministère public.
  • Les comités républicain et socialiste de la Nièvre, s’intéressant à des titres divers au sort de Jean Ancery, ont pris eux aussi une délibération pour appeler la bienveillance du président de la République sur le condamné.
    En attendant, Ancery, qui a pleine confiance dans la commutation de sa peine, passe le plus agréablement possible son temps à la maison d’arrêt ; il ne cause aucun ennui aux gardiens qui le veillent jour et nuit en se relayant.

DIMANCHE 30 JANVIER 1904 : Travaux forcés à perpétuité

  • Par décret signé le 30 décembre, le président de la République a commué en travaux forcés à perpétuité la peine de mort prononcée, en novembre dernier, par la cour d'assises de la Nièvre, contre le nommé Jean Ancery, âgé de vingt ans, maçon à Saint Sulpice, pour assassinat de la femme Guyot, de Sury, commune de Saint Jean aux Amognes.
  • La gendarmerie de Nevers a transféré, hier, Jean Ancery à Bourges. Il attendra, à la prison cellulaire de cette ville, l'audience solennelle de la cour d'appel, fixée à lundi prochain, où il sera donné lecture du décret présidentiel commuant, en travaux forcés à perpétuité, la peine de mort prononcée contre lui par la cour d'assises de la Nièvre.
  • Après l'entérinement des lettres de grâce, Ancery sera réintégré à la maison d'arrêt, pour être conduit au dépôt des forçats de l'île de Saint Martin de Ré, d'où il sera transporté, soit à la Guyane, soit à la Nouvelle Calédonie.

DIMANCHE 28 MAI 1905 : Décès du condamné

  • On annonce que Jean Ancery, de Saint Sulpice, qui fut condamné à mort par la cour d’assises de la Nièvre pour assassinat et viol d’une femme à Saint Jean aux Amognes et dont la peine fut commuée en celle des travaux forcés à perpétuité, est mort le 4 novembre dernier (1904) à Cayenne, de la tuberculose.
--m mirault 18 janvier 2013 à 09:16 (CET) Source : Le Petit Nivernais

1904 - Le bal sanglant de la Franco-Russe

  • Depuis dix ans, la fête de Saint-Privé - ou Franco-Russe - attire les Decizois et les gens des villages voisins(1). Parmi les attractions, il y a un grand concours de tir. Le premier prix est un fusil à percussion centrale (gagné par Laurent Martial), le second prix une carabine Buffa-Lebel (gagnée par Jean-Marie Lemaître).
    Mais c'est un autre tireur qui s'est illustré... Cette année 1904, le 10 octobre, le bal se déroulait chez M. Simonnet. Des ouvriers du pont en construction étaient venus danser. Comme ils causaient du scandale, ils avaient été expulsés. Ils sont revenus en force. L'un d'entre eux a tiré deux coups de revolver au hasard dans la foule. Une balle a atteint à la tempe le jeune Morin, apprenti mécanicien de seize ans. Il est mort le lendemain.
    Le meurtrier s'appelle Albert Dubuisson, ou Debuisson selon le journal Le Réveil Républicain. Il a vingt ans, exerce la profession de charpentier. Il est originaire de l'Oise. Il a été immédiatement arrêté.
    Une confrontation émouvante a eu lieu entre l'assassin et sa victime : le jeune Morin et Dubuisson étaient amis !

Le Journal de la Nièvre, 16, 19 et 20 octobre 1904. - Pierre Volut, DVD-ROM Un Siècle à Decize et aux environs, année 1904, 2012.

(1) « Decize. Les habitants du faubourg Saint-Privé, tous animés du plus pur patriotisme, viennent de prendre l'initiative de l'organisation d'une fête qui se tiendra le dimanche 15 octobre prochain [1893], en l'honneur des marins russes dont l'arrivée est fixée au 13 de ce mois. Une commission a été nommée à l'effet d'ouvrir une souscription et de préparer le programme de la fête qui, nous assure-t-on, sera très brillante. Nous souhaitons bonne réussite aux organisateurs de cette fête, dont le but est essentiellement patriotique, et nous désirons que leur initiative soit couronnée de succès. Le programme sera publié dès que la souscription sera terminée ». La Tribune Républicaine, 26 septembre 1893)

1908 - Assassinat de Lazare Leuthereau

  • Le 8 octobre 1908, dans un train de nuit qui vient d'arriver de Paris en gare d'Autun, on trouve le cadavre d'un homme enveloppé dans une couverture. Il est couvert de sang, l'assassin lui ayant porté maints coups au crâne. L'homme est vite identifié : il s'agit de monsieur Leuthreau, négociant en bestiaux à Dun les Places, dont il a été maire. Il venait de traiter d'importantes affaires commerciales à Paris et devait porter sur lui dans les 6000 Francs, ce qui est énorme. L'homme qui a partagé le compartiment avec la victime pendant le voyage nocturne est un coupable possible.
  • Rapidement, les soupçons se portent sur un dénommé Abel Leblanc, 26 ans, originaire de Donzy ; un gars qui vit de divers boulots et souvent d'emprunts qu'il peine à rembourser. Au début, il nie, puis il finit par avouer. Il s'est donc, tandis qu'il roulait vers Clamecy pourra aller voir sa mère avec à peine entre 50 et 60 F sur lui, trouvé dans le compartiment d'un wagon de deuxième classe avec Leuthreau (le riche négociant répugnait donc à voyager en première). Il a remarqué l'épaisseur du portefeuille. "Mon but n'était pas de tuer, mais seulement de voler. Je voulais juste m'emparer du portefeuille pendant qu'il dormirait". Or, le dit portefeuille s'est avéré attaché : il ne pouvait s'en emparer sans réveiller sa victime. Alors, lorsque le négociant a paru bien profondément endormi, du côté de Laroche-Migennes, il a tenté de l'assommer d'un coup de marteau (il en avait bizarrement un dans ses poches). Seulement, dans son élan, paniquant peut-être devant l'horreur de son propre geste, il a multiplié les coups et Leuthreau a péri sans s'être réveillé. Leblanc a recouvert le corps de la couverture puis est descendu à la gare d'Auxerre. De là, en automobile, il est allé à Troyes confier les 6000 F à un ami, puis a regagné Paris pour mener sa vie habituelle comme si de rien n'était.
  • Il est jugé aux assises de la Seine en décembre : l'accusation soutient qu'il y a eu préméditation, ce qu'il conteste (si les jurés suivent l'avis du procureur, il risque la peine de mort). On a retrouvé sur lui un marteau semblable à celui qui a servi à accomplir le crime, au manche scié, donc un manche préparé pour une action étrange. On ne voit pas pourquoi Leblanc, qui n'est pas spécialement menuisier ni membre d'une profession utilisant cet outil, portait un marteau dans ses poches.
  • La cour retient des "circonstances atténuantes" qui lui évitent la guillotine. Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité et à rembourser 7000 F à la famille Leuthreau. Le 15 avril 1911, La Tribune annonce sa mort au bagne de Guyane.

Tiré de "Délits et forfaits en Nivernais. 1870-1914", de et avec l'aimable autorisation de Philippe LANDRY
Fourni par Bernard Leuthereau, descendant de Lazare Leuthereau, adhérent et bénévole de GenNièvre

1936 - Western à Diennes-Aubigny

  • Diennes-Aubigny est un village paisible. Pourtant, le 2 mai 1936, les villageois ne comprennent pas. Pourquoi M. Dauteloup a-t-il été tué à bout portant de trois balles de fusil de chasse par le bûcheron Étienne Chandelier, que certains voisins présentent comme un brave gars et d'autres comme une sorte d'ours mal léché ? S'agit-il d'une vengeance? Chandelier, qui braconnait de temps à autre, était-il menacé d'une dénonciation par M. Dauteloup ?
  • Ces questions restent sans réponse car Chandelier, cerné par les gendarmes de Saint-Benin-d'Azy quelque temps après son crime, a engagé une fusillade avec eux. Le gendarme Sigorel a été atteint par une balle, mais il a eu le réflexe de tirer à son tour et Chandelier s'est écroulé, une balle dans la tête ; le meurtrier ne pourra pas expliquer les mobiles de son acte.

Pierre Volut, DVD-ROM Un Siècle à Decize, année 1936-A.


Modèle:Retour Criminalité & Vie-moeurs