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[[Utilisateur:Admin|Patrick Raynal]] 22 avril 2009 à 19:04 (UTC)
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==1797 - On recherche l’instituteur de Charrin==
===Un meurtre inexpliqué===
Le 20 Ventôse An V (11 février 1797), à huit heures du matin, Jean Nicolas Reignier, propriétaire à La Faige, commune de Saint-Pierre de Laval (Allier), est assis dans sa cuisine, auprès du feu. Dans la même pièce se trouvent son épouse et deux servantes. Soudain, la porte s’ouvre ; son neveu Honoré Reignier, 33 ans, entre avec un fusil à deux coups à la main.
Sans avoir proféré aucune parole, Honoré Reignier tire sur son oncle ; il l’atteint au côté droit. Le coup est mortel : le vieil homme s’effondre par terre. Le meurtrier vient vérifier et sort calmement. Devant la maison, il rencontre Basile Cheminski, serviteur de son oncle et il lui annonce : « ''Entre ! Ton monsieur est mort''. » Cheminski se lance à sa poursuite. Honoré Reignier le met en joue en lui rappelant qu’il lui reste une balle, et il s’enfuit.
===On recherche l’assassin===
Le juge Pierre Simon, de Lapalisse, lance un mandat d’arrêt contre le meurtrier, mais nul ne sait où il se cache. Son dernier domicile connu est le village de [[Charrin]], près de [[Decize]], où il exerce la fonction d’instituteur. Il n’y est pas… Il est condamné à mort par contumace.
Le 21 Floréal An V (11 avril 1797), son signalement est diffusé dans les départements de l’Allier, de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et du Rhône-et-Loire<ref group=not>Le département du Rhône-et-Loire sera scindé en deux : le Rhône (chef-lieu Lyon) et la [[La Loire|Loire]] (chef-lieu Montbrison, puis à partir de 1855 Saint-Etienne).</ref>
===Honoré Reignier est arrêté===
Le 14 Vendémiaire An V (6 septembre 1797), le maire de Pierrefitte-sur-Loire est prévenu que la veille au soir un homme a été arrêté par les gendarmes sur les bords de la [[La Loire|Loire]]. Il n’a pas de passeport en règle ; celui qu’il exhibe, délivré à Milly (Seine-et-Oise), date de deux ans. Interrogé, cet homme prétend qu’il s’appelle Honoré Reignier. Il nie absolument sa culpabilité dans un crime qu’il dit ne pas connaître.
Reignier est conduit à Lapalisse et il tente d’expliquer qu’il se rendait à pied chez une tante demeurant à Saint-Gérand. Il est confronté à une autre tante, la veuve de Jean Nicolas, puis aux domestiques Marie Tachon, Françoise Gascon, François Dessert, Pierre Beurier et Basile Cheminski.
On apprend au fil des témoignages le passé de cet assassin. C’est un homme instable qui a raté sa jeunesse. « ''Après avoir fait des dépenses considérables pour lui procurer un état, sans avoir pu l’y déterminer, son oncle le gardait chez lui depuis plusieurs années et fournissait à tous ses besoins comme à ses propres enfants''… »
N’ayant pas de situation, le jeune homme est parti au début de la Révolution ; il a étudié la médecine pendant 4 à 5 ans ; il demeurait alors chez sa soeur et son beau-frère à Saint-Germain-en-Laye. Il s’est brouillé avec eux. Nommé officier de santé (il a sur lui une carte de l’Ecole de Santé de Paris, dont il a fréquenté la 3<small><sup>e</sup></small> classe), il est venu exercer son talent à [[La Nocle Maulaix|La Nocle]]. Puis il a abandonné la médecine pour devenir instituteur à [[Charrin]], près de son père, six mois environ avant le meurtre.
*Pierre Volut, ''La Justice d'Autrefois'', articles parus dans l'hebdomadaire ''Sud-Nivernais'', 1991.


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[[Catégorie:Vie locale, moeurs]]
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Version du 11 mars 2023 à 14:20

1748 - Assassinat à Château Chinon

Le 28 dudit mois [août 1748] a été trouvé assassiné sur le grand chemin proche les Chaumes-Cottin Lazare Bouchoux laboureur au village des Bouchoux, paroisse d'Arleuf âgé d'environ quarante cinq ans, époux de Jeanne Rollot et le vingt neuf a été inhumé dans l'église, les formalités de justice faite, en présence de Jeanne Rollot, Claude Gié beau frère du déffunt qui ne signent.

Extrait du registre des sépultures de Chateau-Chinon - Année 1748

1779 - Meurtre à Saint Léger de Fougeret

Cejourdhuy 9 daoust 1779 a été + inhumé Jean Papon fils de Claude Papon et de Françoise Michot ses pere et mere qui a été assigné (lire assassiné) dans le bois de la Vernée Bourdon duquel cadavre on na trouvé que la teste un bra une cuisse en presence de Huge Bazot de Guilliaume Michot de Jacque Giéz de Lazare Pregermain qui ne signe(nt). Guillier curé de St Leger. + apres les formalitées de justice.

[not 1] [not 2] [not 3] [not 4] [not 5]

Récit proposé par Alain Trinquet d'après le registre des BMS pour l’année 1779

Patrick Raynal 22 avril 2009 à 19:04 (UTC)

1797 - On recherche l’instituteur de Charrin

Un meurtre inexpliqué

Le 20 Ventôse An V (11 février 1797), à huit heures du matin, Jean Nicolas Reignier, propriétaire à La Faige, commune de Saint-Pierre de Laval (Allier), est assis dans sa cuisine, auprès du feu. Dans la même pièce se trouvent son épouse et deux servantes. Soudain, la porte s’ouvre ; son neveu Honoré Reignier, 33 ans, entre avec un fusil à deux coups à la main.

Sans avoir proféré aucune parole, Honoré Reignier tire sur son oncle ; il l’atteint au côté droit. Le coup est mortel : le vieil homme s’effondre par terre. Le meurtrier vient vérifier et sort calmement. Devant la maison, il rencontre Basile Cheminski, serviteur de son oncle et il lui annonce : « Entre ! Ton monsieur est mort. » Cheminski se lance à sa poursuite. Honoré Reignier le met en joue en lui rappelant qu’il lui reste une balle, et il s’enfuit.

On recherche l’assassin

Le juge Pierre Simon, de Lapalisse, lance un mandat d’arrêt contre le meurtrier, mais nul ne sait où il se cache. Son dernier domicile connu est le village de Charrin, près de Decize, où il exerce la fonction d’instituteur. Il n’y est pas… Il est condamné à mort par contumace.

Le 21 Floréal An V (11 avril 1797), son signalement est diffusé dans les départements de l’Allier, de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et du Rhône-et-Loire[not 6]

Honoré Reignier est arrêté

Le 14 Vendémiaire An V (6 septembre 1797), le maire de Pierrefitte-sur-Loire est prévenu que la veille au soir un homme a été arrêté par les gendarmes sur les bords de la Loire. Il n’a pas de passeport en règle ; celui qu’il exhibe, délivré à Milly (Seine-et-Oise), date de deux ans. Interrogé, cet homme prétend qu’il s’appelle Honoré Reignier. Il nie absolument sa culpabilité dans un crime qu’il dit ne pas connaître.

Reignier est conduit à Lapalisse et il tente d’expliquer qu’il se rendait à pied chez une tante demeurant à Saint-Gérand. Il est confronté à une autre tante, la veuve de Jean Nicolas, puis aux domestiques Marie Tachon, Françoise Gascon, François Dessert, Pierre Beurier et Basile Cheminski.

On apprend au fil des témoignages le passé de cet assassin. C’est un homme instable qui a raté sa jeunesse. « Après avoir fait des dépenses considérables pour lui procurer un état, sans avoir pu l’y déterminer, son oncle le gardait chez lui depuis plusieurs années et fournissait à tous ses besoins comme à ses propres enfants… »

N’ayant pas de situation, le jeune homme est parti au début de la Révolution ; il a étudié la médecine pendant 4 à 5 ans ; il demeurait alors chez sa soeur et son beau-frère à Saint-Germain-en-Laye. Il s’est brouillé avec eux. Nommé officier de santé (il a sur lui une carte de l’Ecole de Santé de Paris, dont il a fréquenté la 3e classe), il est venu exercer son talent à La Nocle. Puis il a abandonné la médecine pour devenir instituteur à Charrin, près de son père, six mois environ avant le meurtre.

  • Pierre Volut, La Justice d'Autrefois, articles parus dans l'hebdomadaire Sud-Nivernais, 1991.

Notes et références

Notes

  1. Jean Papon a été baptisé le 20 may 1773, il a donc un peu plus de six ans ; ah les garçons, toujours intrépides ! Claude Papon, le père de l’enfant, est manœuvre au village des Michots.
  2. Je n’ai pas trouvé la Vernée Bourdon sur la carte au 25.000e, ni sur la carte de Cassini, mais il existe aux Michots un bois dit les Vernes, je le sais parce qu’il appartenait à ma grand-mère paternelle, originaire des Michots, et que j’en ai hérité.
  3. Jerosme Guillier, le curé, qui commence à se faire vieux, a confondu assigné et assassiné. On peut le comprendre si l’on se réfère à cette note de Littré à la suite de sa définition d'assigner. Étymologie : Berry, assiner; wallon, asèner, faire signe ; provenç. assignar ; espagn. asignar ; ital. assegnare ; de adsignare, de ad, et signare, faire signe (voy. Signer). On voit que assigner et assener se confondent. Le g ne se prononçait pas au XVIIe siècle : assiner, d'après Chifflet, Gramm. p. 227. L'auberge enfin de l'hyménée Lui fut pour maison assinée, La Font. Fabl. VI, 20.
  4. Toujours à propos de la lettre g, le curé Guillier ne semble connaître que le g dur, comme ici Huge pour Hugue, et ailleurs dans les BMS, Nuge pour Nugue, à se demander s’il prononçait Guirard pour Girard.
  5. On ne sait ce qui permet au curé d’être aussi affirmatif lorsqu’il parle d’assassinat. Ailleurs, dans des cas semblables, on parle de loups, il est vrai qu’on est au mois d’août, et je ne sais s’ils sévissaient en toute saison. Il serait intéressant de jeter un coup d’œil aux archives judiciaires de St Pierre Le Moûtier pour voir si l'enquête n’a été qu’une formalité, comme il le dit assez maladroitement, ou si elle a débouché sur la découverte d’un coupable.
  6. Le département du Rhône-et-Loire sera scindé en deux : le Rhône (chef-lieu Lyon) et la Loire (chef-lieu Montbrison, puis à partir de 1855 Saint-Etienne).

References