Novembre

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Guerre 1914-1918 57.jpg

Informations générales et locales dans la presse nivernaise. La Tribune, Paris-Centre et La Croix du Nivernais.

  • Mercredi 10 novembre :
    Mort à Decize de Germain Alphonse Canteau, âgé de 22 ans, soldat au 79e R.I.
  • Vendredi 12 novembre :
    Le soldat Montaron, anciennement chauffeur à l'usine céramique de Decize, a avisé ses parents demeurant à Saint-Privé qu'il était en captivité dans le Grand-Duché de Bade.
    Le tribunal correctionnel de Nevers vient de punir de 200 francs d'amende M. Renaud, aubergiste decizois ; à propos de paille de couchage qu'il devait fournir à l'armée, il s'est disputé avec le lieutenant Ragot et l'a traité de « drôle de pistolet. »
  • Dimanche 14 novembre :
    Le docteur Garilland, de La Machine, médecin auxiliaire au 290e R.I. a été cité à l'ordre de la division : « a continué le 8 octobre 1915 à panser les nombreux blessés qui affluaient à son poste sans se soucier des bombardements qui faisaient des victimes à ses côtés. »
  • Mardi 16 novembre :
    Un camp de 200 prisonniers allemands va s'ouvrir dans la Nièvre. Les prisonniers seront mis à la disposition des agriculteurs.
  • Mercredi 17 novembre :
    Décès à Decize de Jean Edouard Laffitte, âgé de 39 ans, soldat au 52e Régiment Territorial.
  • Vendredi 19 novembre :
    L'Emprunt de la Victoire.
  • Dimanche 21 novembre :
    Un nouveau régime de pensions est mis en place pour les blessures ou infirmités des combattants et pour les veuves ou orphelins.

Général de division :
1400 F
12000 F
Colonel :
900 F
7200 F
Chef de bataillon :
600 F
4800 F
Capitaine :
460 F
4680 F
Lieutenant :
370 F
3360 F
Sergent :
160 F
1430 F
Caporal :
140 F
1170 F
Soldat :
120 F
975 F


Des majorations sont prévues : 225 F pour l'assistance d'une tierce personne et de 10 F à 100 F pour chaque enfant à charge.
Remarque : la hiérarchie et le niveau de vie l'emportent sur l'égalité devant les blessures ou la mort !
Intéressante conférence à Nevers sur la guerre et la situation économique. Les deux orateurs, M. Champeau, industriel de Decize, et M. Trinquesse, responsable départemental de la Banque de France ont abordé tous les aspects de l'« économie de guerre. »
Patrouille dans un village la nuit
  • Lundi 22 novembre :
    Décès à Decize de maître Joseph Quillier, lieutenant garde-voies. Né le 29 août 1845 à Mâcon, notaire à Decize, Joseph Quillier a combattu parmi les mobiles de la Nièvre pendant la guerre de 1870-1871. Chevalier de la Légion d'Honneur, président de la section locale des Vétérans, il a décidé de reprendre du service en 1914, malgré son grand âge ; c'était le « plus vieux lieutenant de France. »
  • Mercredi 24 novembre :
    Le conseil de guerre siégeant à Decize a jugé deux soldats. Adolphe Auguste Gallois, réserviste mobilisé au 69e R.I., accusé d'insultes envers un officier, a été acquitté. Auguste Gabriel Réroulle, du 79e R.I., a été puni de 17 mois de prison pour insultes et ivresse.
    La tombola du Tricot du Soldat a permis de fournir aux soldats du 13e R.I. 1012 paires de chaussettes, 204 chandails et 24 chemises en flanelle.

De l'eau dans le lait

  • Les tarifs de plusieurs denrées alimentaires sont bloqués pour éviter toute spéculation et l'armée exige, mois après mois, de grandes quantités de ces produits. L'un des résultats est la fraude sur la qualité. Plusieurs fermiers, fermières et négociants sont traduits devant les tribunaux de première instance pour tromperie sur la qualité du lait : Suzanne Pérard, épouse Chamoux, jardinière à Decize, Marie-Louise Lamartine, épouse Lafond, ménagère à Decize, Jeanne Carré, femme Besse, et Marie Montagne, femme Portrat, de Saint-Léger-des-Vignes, Jean Sotty, agriculteur au Chazeau, commune d'Imphy. « ledit lait n'étant pas le produit intégral de la traite totale et ininterrompue de [leurs] vaches, » les amendes s'échelonnent entre 100 et 200 francs. L'une des fraudeuses justifie son acte « pour faire tomber la mousse, » l'autre a ajouté de l'eau jusqu'à la proportion de 20%.

Les entreprises locales

  • À Saint-Léger, la réouverture de la Verrerie est prévue pour le premier décembre, grâce à l'appoint d'ouvriers venus de Reims. La société Emile Charbonneaux s'associe avec l'usine de Saint-Léger ; les dirigeants désirent orienter la production vers la fabrication de bouteilles de champagne.
    Le groupe Georges Fragny demande de bons tourneurs sur métaux. L'usine produit des caisses destinées au transport des obus et des éléments de canons. Elle possède un générateur de courant électrique.
    À Brain, Joseph Boigues installe un atelier de mécanique destiné à la fabrication d'obus et de pièces de canons. Les fournitures de guerre consacrent le développement de l'Usine de Brain.

L'extension des hôpitaux militaires du département

  • Une importante réunion se tient le 25 novembre 1915 à la préfecture de la Nièvre. Autour du préfet, des responsables militaires, de l'inspecteur d'académie, plusieurs maires sont venus afin d'examiner un projet à mettre en œuvre d'urgence. « Les opérations militaires et l'approche de la saison froide obligent à prévoir l'évacuation sur les hôpitaux du territoire d'un nombre de malades et blessés supérieur à celui qui a été atteint au cours de ces derniers mois. » Une circulaire du 19 octobre signée par le Ministre de la Guerre Joseph Malvy impose aux préfets une juste répartition selon la population des départements et des villes, et le Service de Santé des forces armées demande environ mille lits supplémentaires dans la Nièvre. Une commission départementale et des sous-commissions d'arrondissements recherchent alors des bâtiments vacants.
    Mais deux obstacles sont soulevés par certains membres de ces commissions : l'inspecteur d'académie désire reprendre les locaux scolaires déjà transformés en hôpitaux auxiliaires ; le risque de contagion par les malades évacués pour diphtérie nécessite de les éloigner des hôpitaux civils.
    Néanmoins, 900 lits supplémentaires sont promis par plusieurs maires. À Decize, il est totalement impossible d'augmenter la capacité de l'hôpital communal et des deux hôpitaux auxiliaires (qui ont été installés dans les deux écoles de garçons, l'école communale et l'école privée des Minimes).
    C'est la petite station thermale de Saint-Honoré-les-Bains qui propose la solution la plus intéressante : quatre hôtels disposent de 190 lits (mais la commission doit fournir la literie), les hôtels Vaumartin, des Bains, du Parc et Bellevue hébergeront donc les blessés et malades, l'hôtel Morvan Palace restera disponible pour les curistes.

Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par --Mnoel 10 novembre 2015 à 10:18 (CET)